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COLLECTION
PEPLUM
(First International Production) |
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Dans le passé déjà, First
International Production avait comblé les amateurs
de péplums en publiant en DVD une curiosité, La
revanche de Samson, film indonésien alliant fantastique
et arts martiaux. Samson y était incarné par le
culturiste australien Paul Hay, et y affrontait sorcière
et cyclope avant de se mesurer - plus redoutables encore - aux
«Philistins», en l'occurrence les colonisateurs
hollandais !
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A. La
«Collection Péplum»
9. La Révolte
des Prétoriens (A. Brescia, 1964) - Fiche
technique
8. Constantin le Grand
(L. De Felice, 1960) - Fiche
technique
7.
Le Voleur de Damas (M. Amendola, 1963) - Fiche
technique
6. Persée l'Invincible
(A. De Martino, 1962) - Fiche
technique
5. Spartacus (R. Freda, 1952)
4. Ulysse contre Hercule (M.
Caiano, 1961)
3. L'esclave de Rome (S. Grieco,
1960)
2. Seul contre Rome (H. Wise,
1962)
1. Les derniers jours d'un Empire
(M. Margheriti, 1963)
B. Dessin
animé
Ben Hur
(B. Kowalchuk, 2003)
C. Une
brève histoire du péplum (F.I.P.)
D. Les
uns dans les autres (la trilogie de Marco Vicario) |
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A. La «Collection Péplum»
F.I.P. a aujourd'hui (mai 2005) la bonne idée de lancer
une COLLECTION PEPLUM, qui comporte déjà cinq titres,
soit le mythique Spartacus de Freda (1952), dont Kirk Douglas
avait racheté les droits pour les Etats-Unis, afin de pouvoir
en pilonner les copies; l'excellent Ulysse contre Hercule
de Marco Caiano (1961); et - une vraie gâterie - la trilogie
de Marco Vicario, L'esclave de Rome (Sergio Grieco, 1960),
Seul contre Rome (Herbert Wise, 1962) et Les Derniers
jours d'un Empire (Il Crollo di Roma, Antonio Margheriti,
1963).
Et l'éditeur annonce pour septembre 2005 quatre autres
titres : Constantin le Grand, La révolte des prétoriens,
Persée l'Invincible et Le voleur de Damas.
Rappelons enfin que First
International Production compte également à
son catalogue quelques dessins animés intéressants,
comme Ben Hur (Bill Kowalchuk, EU - 2003) et une série
biblique, Les Grands Héros et Récits de la Bible,
disponible en quatre coffrets, et qui comporte les épisodes
suivants : «Daniel et la fosse aux lions», «David
et Goliath», «Jardin d'Eden», «Jonas et
la baleine», «Joseph : esclave et gouverneur»,
«Josué et la bataille de Jéricho», «La
Nativité», «Les apôtres», «Les
derniers jours de Jésus», «Les miracles de
Jésus», «Moïse», «Samson et
Dalila» et «Sodome et Gomorrhe».
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5.
Spartacus
t.o. Spartaco, il Gladiatore della Tracia
/ Spartacus
Spartaco, il Gladiatore della Tracia [IT]
Sins of Rome [EU]
Spartacus the Gladiator [GB]
Spartacus, der Rebell von Rom [AL]
Prod. : API Film & Consorzio Spartaco (Rome) - Rialto
Films (Paris) / N&B / 120' [vers. intégrale]
- 110' [VF] - 103' [vers. GB] (9.317 pieds)
Fiche technique
Réal. : Riccardo FREDA; Scén. : Jean FERRY
(1)
& R. FREDA (2)
(d'après un scén. inédit de Maria BORY
(3)
- Adapt. : Gino VISENTINI); Images : Gabor POGANY (Op. cam.
: Guglielmo GARRONI); Dir. prod. : Ludmila GOULIAN (4)
et/ou Roberto FABBRI (5);
Organisation gén. : Carlo CAIANO; Décors :
Franco LOLLI; Mont. : Mario SERANDREI; Musique : Renzo ROSSELLINI.
Fiche artistique
Massimo GIROTTI (Spartacus) - Ludmilla TCHERINA (Amytis,
esclave thrace) - Gianna-Maria CANALE (Sabine, fille de
Crassus) - Carlo NINCHI (Marcus Licinius Crassus) - Yves
VINCENT (nomaos [Ocnomao[6],
V.It.]) - Carlo GIUSTINI (Artorige) - Nerio BERNARDI - Vittorio
SANIPOLI (Rufus) - Cesare BECCARINI [BETTARINI ?] (Marcus
Varinius Rufus) - Umberto SILVESTRI (Lentulus) - Teresa
FRANCHINI - Renato BALDINI (gladiateur) - Dario [Darix]
TOGNI (autre gladiateur [7])
- Nerio BERNARDI - Teresa FRANCHINI.
DISTRIBUTION
IT/ API Film (Associati Produttori di Independenti)
FR/ C.F.F. (Comptoir Francais du Film)
BE/ Century Films
GB/ International
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NOTES
Durée du tournage : une quarantaine de jours. Extérieurs
tournés dans les arènes de Vérone; intérieurs
: studios du Centro Sperimentale di Cinematografia (Rome). Les
scènes avec les lions ont été filmées
par Mario Bava (non crédité). La scène des
gladiateurs en fuite qui sautent dans le fleuve avec leurs armes
et les torches qui s'éteignent a été filmée
sur un pont enjambant l'Aniene.
Adaptation française : Colette LUCOT; Dir. art. : Henri
ALLEGRIER; Chef op. son : Maurice VAREILLE. Post-synchronisation
: Claude BERTRAND - Jacques BEAUCHEY - Raymond LOYER - Jean BROCHARD
- Roger RUDEL - Claire GUIBERT - Cécile DIDIER - Jacqueline
CHAMBORD - Raymonde REYNARD. S.P.S. Société parisienne
de sonorisation.
VIDÉOGRAPHIE
VHS : Spartacus, chez VIP.
DVD : Spartacus, F.I.P. éd., réf. 5500768,
(P) mai 2005.
Langue : italien (s/t : français) / Son : mono / Format
vidéo : 4:3 / Format image : 1.33 / Durée : 95'
/ Image : N&B.
BIBLIOGRAPHIE
Ciné-photoroman : «Spartacus», Les Films
pour Vous, n 86 (3e an.), 1958. Film raconté : «Spartacus»,
Film complet, n 436 (8),
1953. Articles : Présence du Cinéma, n 17
(interview de Freda); Cat. Unitalia 1952-53, p. 30; Lettres
françaises, 20 août 1953; Weekblad cinema,
numéro spécial 1952.
Riccardo FREDA (a cura di Goffredo FOFI e Patrizia PISTAGNESI),
Divoratori du celluloide. 50 anni di memorie cinematografiche
e non, Milan, Emme Edizioni, coll. Il Formichiere, n 2, 1981;
St. DELLA CASA, Riccardo Freda. Un homme seul, Yellow Now,
1993; Eric POINDRON, Riccardo Freda. Un pirate à la
caméra, Arles, Institut Lumière/Actes Sud, 1994.
SCÉNARIO
En l'an 74 avant Jésus-Christ, Rome étendait
au loin sa domination. Même le souvenir de cette puissance
a disparu [carton du générique VF].
Condamné à mort pour avoir dénoncé
l'assassinat par un officier romain, Marcus Varinius Rufus, de
l'archonte d'une ville thrace vaincue, le décurion Spartacus
(d'origine thrace) est dégradé et voit sa sentence
transformée en esclavage après que Sabine, la fille
du général en chef Marcus Licinius Crassus, soit
intervenue en sa faveur. Devenu gladiateur, l'ancien légionnaire
romain ne fait pas que sauver la belle Amytis de la férocité
des fauves de l'arène; il pousse par sa propre rébellion
les autres esclaves à la révolte. Désormais
organisés en véritable armée avec Spartacus
à leur tête, ils défient un empire qui, vacillant
sur ses bases, décide de les écraser coûte
que coûte...
Toutefois, la belle Sabine, fille du général Crassus
chargé de réprimer la révolte, le couve de
ses regards amoureux... et jaloux !
Analyse
Le propos de Riccardo Freda était de jeter un regard critique
sur la société esclavagiste romaine. Un magistrat
de la censure cinématographique, mis en place sous le fascisme
et nommé Nicola De Pirro, jura que tant qu'il occuperait
son poste, «On ne dirait pas du mal des Romains !»
Le film fut donc élagué de ses scènes d'ergastule
etc. et son propos politique émasculé pour, finalement,
être réduit à une banale histoire d'amour.
L'amour impossible d'un rebelle au cur pur et d'une femme
fatale ! Pour cette raison, le réalisateur a plus ou moins
désavoué son film. Grand manieur de foules, Freda
n'en réussit pas moins de très belles scènes
d'action comme l'attaque nocturne du camp romain de Varinius Rufus
par les esclaves ou les combats de gladiateurs filmés dans
les arènes de Vérone. Signalons une scène
amusante pour les curieux de civilisation romaine : la péroraison,
lors du banquet, du gastronome Lucullus sur l'art et la manière
de découper le veau... avec un couteau pointu (absolument
i-n-d-i-s-p-e-n-s-a-b-l-e).
On regrettera néanmoins le fait que, allant à l'essentiel,
le film n'a pas cru devoir plus scrupuleusement reconstituer les
péripéties de la horde des esclaves, faites de victoires
et d'échec, de doutes et d'espoirs. Les batailles se limitent
à l'écrasement, la nuit, du camp de Varinius Rufus
(confondu avec Clodius Glaber, le vaincu du Vésuve) et
à la victoire de Crassus sur le Silaros (confondue, elle,
avec le désastre de la horde dissidente de Crixos - ici
nomaos - au mont Garganus en Apulie).
Histoire de resserrer l'intrigue, ce sont le tribun Marcus Varinius
Rufus et le «consul» Marcus Licinius Crassus qui sont
présentés comme les vainqueurs de la Thrace, dès
les débuts du film. En réalité la Thrace
n'a pas été soumise à Rome par Crassus, mais
par le consul M. Scribonius Curio, en 76; quand à celui
que le film nomme «Marcus Varinius Rufus», son nom
exact était Publius Varinius : il était préteur
et, envoyé contre Spartacus après la défaite
du présomptueux Glaber, il dispersa stupidement ses forces.
Après que ses lieutenants se fussent fait écraser
par les rebelles, il se réfugia piteusement dans Cûmes.
Après la censure italienne, Spartacus
fut encore en bute à vindicte de Kirk Douglas qui - aux
dires de Freda - en racheta 50.000 dollars le négatif et
fit détruire toutes les copies existantes, afin de laisser
place nette pour sa propre version, tournée huit ans plus
tard. Il paraît qu'il n'en restait plus qu'une seule copie
au monde, celle de la Cinémathèque française
dont les bobines auraient été irrémédiablement
gâchées par les lances d'incendie. La Cinémathèque
de Toulouse possédait, elle aussi une VF.
Celle qui est ici proposée par F.I.P. est une très
belle copie restaurée V.O. italienne sous-titrée
français, contenant notamment la bataille finale; à
noter que - trompeur - le générique est, néanmoins,
celui d'une VF... La copie VHS naguère offerte par V.I.P.
était une VF à laquelle manquait l'essentiel de
la précitée bataille finale.
Signalons encore l'existence d'un pressage américain,
doublé en langue anglaise, chez VCI. Il s'agit d'un «Double
Feature» intitulé Sword and Sandal et contenant
deux films de Freda : Giant
of Thessaly et Sins
of Rome (titre américain de Spartacus).
A propos de la révolte des esclaves, on se reportera
également à notre dossier «Spartacus».
NOTES :
(1)
Que le générique français orthographie FERREY.
- Retour texte
(2)
Non crédité comme coscénariste
au générique, mais cité à ce titre
dans Présence du cinéma, n 17, printemps
1963. - Retour texte
(3)
Ou «Maria Bori»,
selon Présence du cinéma, n 17, printemps
1963; «Marie Bory», selon St. DELLA CASA, R. Freda,
Yellow Now, p. 113; à noter «Mario Bori» dans
Divoratori du celluloide, p. 144. - Retour
texte
(4)
Selon Divoratori... - Retour
texte
(5) Selon
press-book italien. - Retour
texte
(6) Ou Ocnomas.
Curieuse graphie, la forme classique est, bien entendu, nomaos.
- Retour texte
(7) Celui
qui se fait dévorer par un lion, dans la scène des
arènes... Dario Togni était, en fait, le dompteur
engagé avec ses fauves par la production. -
Retour texte
(8) A noter
que Le film complet omet le détail de l'épée
remise à Amytis par Spartacus mourant. De même, Le
film complet situe le début du film près de
Rome, et non en Thrace. - Retour
texte |
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4.
Ulysse contre Hercule
t.o. Ulisse contro Ercole / Ercole ed Ulisse
[t/trav.] / Ulysse contre Hercule
Ulisse contro Ercole [IT] / Ercole ed Ulisse [IT]
Ulysses against (the Son of) Hercules [EU] / Hercules
vs. Ulysses [EU-tv]
Ulysses against Hercules [GB]
Herkules, der Sohn der Götter [AL]
Prod. : Compagnia Cinematografica Mondiale [C.C.M.] (Rome)
- Fides Film (Paris) / Eastmancolor (Technicolor) / Totalscope
/ 2.555 m (8.946 ft) / 95', 99' (1),
101' (2), 105' (3)
Fiche technique
Réal. : Mario CAIANO; Scén. : Mario CAIANO
& André TABET; Images : Alvaro MANCORI; Prod.
: G. PASQUALE & A. FANTECHI; Prod. mgr : Luigi NANNERINI;
Eff. spéc. : Galliano RICCI; Montage : Renato CINQUINI;
Dir. art. : Piero FILIPPONE; Musique : Angelo Francesco
LAVAGNINO.
Fiche artistique
Michael [Mike] LANE (Hercule) - Georges MARCHAL (Ulysse)
- Gianni SANTUCCIO (Lagos, roi des Troglodytes) - Eleonora
BIANCHI (Phillide) - Tino BIANCHI (Icarno, roi des Grecs)
- Raffaele PISU (Assur, pirate phénicien) - Gabrielle
TINTI (Mercure) - Raf [Raffaele] BALDASSARE (Adraste) -
Dominique BOSCHERO (reine des Hommes-Oiseaux) - Yvette LEBON
(Junon) - Raffaela CARRÀ (Hélène) -
Nando ANGELINI.
DISTRIBUTION
BE/ Century Pictures
IT/ Visa de censure cinématographique : 2.602
EU/ Embassy
FR/ Lux Films (sortie en France, 8 août 1962)
GB/ Compton-Cameo Films Ltd. |
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NOTES
Recette certifiée en Italie, au 31 mars 1964, L. 398.577.184
(Bolaffi 1956-1965, p. 221).
VIDÉOGRAPHIE
VHS : Ulysse contre Hercule, Master Production.
DVD : Ulysse contre Hercule, F.I.P. éd., réf.
5500769, (P) mai 2005.
Langue : français (s/t : sans) / Son : mono / Format vidéo
: 16:9 / Format image : 2.35 / Durée : 97' / Image : couleur.
BIBLIOGRAPHIE
Midi-Minuit Fantastique, n 3, octobre-novembre 1962, pp.
41-42.
SCÉNARIO
En crevant l'il unique du cyclope Polyphème, fils
de Poséidon, Ulysse s'attire les foudres des autres dieux
de l'Olympe. Pour punir le courageux navigateur, sur la route
du retour pour Ithaque, de son impétuosité, ceux-ci
demandent à Hercule de le ramener en Sicile où il
sera livré à la colère de sa victime, certes
aveugle mais encore redoutable. En dépit de la puissance
de son adversaire, Ulysse n'est pas homme à se laisser
faire. Il entraîne Hercule sur une île peuplée
d'hommes oiseaux aux serres de vautour et de Troglodytes, tribu
primitive soumise à la volonté d'un roi cruel rêvant
de marcher sur la Grèce. Soumis à mille épreuves,
Ulysse et Hercule doivent faire front commun pour déjouer
le plan d'invasion de leur patrie...
Analyse
Ca démarre très fort par une parodie du dialogue
d'Hermès, le messager des dieux, et du titan Prométhée
enchaîné au sommet du Caucase, dans Prométhée
enchaîné d'Eschyle. En donnant le feu aux mortels,
Prométhée a rendu les humains insolents. Ils se
prennent pour les égaux des dieux ! Ulysse en a fait la
preuve en osant éborgner le monstrueux, mais divin Polyphème.
Ulysse contre Hercule tente d'imaginer un retour d'Ulysse
en Ithaque différent de l'Odyssée d'Homère.
Sur une île océane, il rencontrera un curieux peuple
d'hommes-oiseaux peut-être échappés d'une
comédie d'Aristophane, et aussi de curieux humanoïdes
hôtes de profondes cavernes où ils séquestrent
de belles jeunes filles. Le film a été tourné
aux Canaries, au sommet du Teide (le Caucase) et dans la vallée
de la Cañada où Cecil B. DeMille filma le désert
de Shur pour Les Dix Commandements et Don Chaffey les extérieurs
d'Un Million d'années avant J.-C. C'est dans le
jardin botanique de La Orotova, à La Guancha, dans le nord
de l'île, que Caiano trouva les banians centenaires, avec
leurs racines aériennes, où la charmante reine des
hommes-oiseaux a établi son nid.
La fin des aventures d'Ulysse a pas mal sollicité l'imagination
des cinéastes. Outre le présent opus, deux parodies
: une américaine, Les
Trois Stooges contre Hercule (Edward Bernds, 1961) et
une italienne, Maciste contre Ercole nella Valle dei Guai
(Mario Mattoli, 1962 - avec Ciccio et Ingrassia), sans oublier,
un registre plus haut, l'excellent Maciste contre le Cyclope
d'Antonio Leonviolà (1961 - avec Gordon
Mitchell et Chelo Alonso), où l'on imagine la descendance
de Polyphème et de Circé persécutant les
derniers Ulyssides...
NOTES :
(1)
Vers. GB. - Retour
texte
(2) Vers.
EU. - Retour texte
(3) Selon
Gremese 3. - Retour
texte
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3.
L'esclave de Rome (S. Grieco, Italie - 1960)
t.o. Schiava di Roma (La)
Schiava di Roma (La) (s/t. : La conquista delle Gallie)
[IT]
Slave of Rome (The) [EU]
Blood of the Warriors [GB]
Antea, Sklavin Roms [AL]
Prod. : Atlantica Cinematografica / Eastmancolor / Totalscope
/ 2.700 m / 87'
Fiche technique
Réal. : Sergio GRIECO & Franco PROSPERI; Scén.
: Marco VICARIO, Franco PROSPERI, Silvano REINA [REYNA];
Images : Vincenzo SERATRICE (Dir. phot. 2e éq. :
Mario PARAPETTI); Prod. : Marco VICARIO (Atlantica Cinematografica);
Mont. : Enso ALFONSI; Décors : Franco LOLLI; Organ.
gén. : Alfonso VICARIO; Dir. prod. : Fernando CINQUINI;
Aides réal. : Mario CAIANO, Stipe DELIC, Franco PROSPERI,
Silvano REYNA; Insp. prod. : Antonio PALUMBO; Secrét.
prod. : Natalino VICARIO; Secrét. éd. : Liana
FERRI.; Op. cam. : Aldo DE ROBERTIS, Giovanni NARZISI (1)
[Giuseppe NARCISO (2)];
Assist. op. : Alfredo MANGANIELLO (3),
Franco FRAZZI; Maître d'armes : Nando POGGI, Ferdy
(Goffredo) UNGER; Son : Roy MANGANO; Maq. : Gennaro VISCONTI;
Musique : Armando TROVAJOLI.
Fiche artistique
Rossana PODESTÀ (Anthéa) - Guy MADISON (Marcus
Valérius [Marcus Vicarius (4)])
- Mario PETRI (Lysircos) - Giacomo ROSSI-STUART (Claudius)
- Raf BALDASSARRE [= Raf BALDASSARRI] (Hilgund, mercenaire
germain [Lucio (5)])
- Ferdinando [Nando] POGGI (légionnaire) - Ignazio
LEONE - Goffredo UNGER [= Fredy HUNGER] - Nazzareno ZAMPERLA
- Pasquale BASILE - Antonio BASILE - Angelo BASTIANONI -
Aldo [Rinaldo] ZAMPERLA - Mirko BOMAN - Niksa [Nicola] STEFANINI
- Giancarlo BASTIANONI - Giuseppe BATTISTI - Giorgio NENADOVIC
- Milo RUCAVINA - Simone ILIC - Stipe [Stefano] DELIC -
Djordje [Giorgio] NENADOVIC.
DISTRIBUTION
IT/ Atlantica (Visa cinémat. n 2.388 / 98')
BE/ Cosmopolis
FR/ Marbeuf (sortie en France, 1er septembre 1961)
GB/ Compton-Cameo Films |
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NOTES
Recette certifiée en Italie, au 31 mars 1964, L. 503.087.702
(Bolaffi 1956-1965, p. 192).
VIDÉOGRAPHIE
DVD : L'esclave de Rome, F.I.P. éd., réf.
5500775, (P) mai 2005.
Langue : français (s/t : sans) / Son : mono / Format vidéo
: 4:3 / Format image : 1.85 / Durée : 87' / Image : couleur.
BIBLIOGRAPHIE
CR : «L'esclave de Rome», Star Ciné-Roman,
n 138, 7e an., 1er septembre 1962; film raconté : Le
film illustré, n 11, 1er septembre 1961.
Unitalia 1960, p. 26; Illustrierte Film-Bühne,
n 5831; Gremese 3, p. 472.
SCÉNARIO
La Gaule. La guerre entre légions romaines et partisans
de Vercingétorix fait rage. Si Marfos, le plus respecté
des vieux chefs gaulois, désire signer un traité
de paix avec Rome, ce n'est pas le cas de Lysircus, un irréductible
prêt à tout. Y compris à tuer ceux qui veulent
cohabiter avec l'envahisseur. Meurtrier du meneur des partisans
de la paix, Lysircus gagne une première bataille contre
Rome et se prépare à une nouvelle victoire dans
un passage rocheux non loin d'Alésia. Soixante-dix cavaliers
romains ou auxiliaires celtes et germains doivent retarder les
3.000 gaulois rebelles qui veulent faire leur jonction avec Vercingétorix.
Les Romains sont conduits par le tribun Marcus et le centurion
Claudius. Ce dernier tente d'oublier à la légion
une amour malheureuse; Marcus espère retrouver ceux qui
ont assassiné son père après l'avoir attiré
dans un traquenard.
Il faut toute la bravoure d'Antéa, la fille du vieux chef
Marfos assassiné, et du tribun Marcus Valerius pour déjouer
le piège tendu par l'armée rebelle...
Analyse
Spécialiste des rôles de cow-boy à Hollywood,
Guy Madison n'a pas dû être très fortement
dépaysé en interprétant ce western antique
où les Gaulois ont le rôle des méchants Peaux-rouges
et les mercenaires germains celui des scouts de l'US cavalry.
Une centurie de cavaliers romains est chargée par César
de mener une action de retardement contre une armée de
secours gauloise qui cherche à rejoindre Vercingétorix
enfermé dans Alésia. Malheur aux pauvres légionnaires
qui se laisseraient surprendre par ces féroces barbares
: ceux-ci n'hésiteront pas à les effroyablement
torturer au nez et à la barbe de leurs camarades, qu'ils
espèrent attirer dans un traquenard. C'est ainsi que Théode,
le chef des mercenaires germains, est grillé à petits
feux sous les yeux de ses frères d'armes impuissants. Une
jeune gauloise que l'on s'apprêtait à égorger
sur la pierre froide d'un dolmen aura plus de chances, grâce
à l'intrépidité du tribun romain. Il n'est
jusqu'à la charge finale de César et sa cavalerie
accourus délivrer la patrouille perdue, qui ne lorgne vers
le western au son du clairon près !
NOTES :
(1)
Gremese 3. - Retour
texte
(2)
Générique.-
Retour texte
(3)
Alfredo MANGANIELLA, générique.
- Retour texte
(4)
Marcus Vicarius (le héros) = Marco Vicario (le producteur),
époux de Rossana Podestà (l'héroïne).
Lapsus d'Unitalia ? - Retour
texte
(5)
Gremese 3. - Retour
texte
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2.
Seul contre Rome
t.o. Solo contro Roma
Solo contro Roma [IT]
Fall of Rome (The) [EU]
Vengeance of the Gladiators [GB]
Einer gegen Rom [AL]
Prod. : Atlantica Cinematografica Produzione Films (Marco
Vicario) / Eastmancolor / Totalscope / 90'
Fiche technique
Réal. : Herbert WISE [= Luciano RICCI], Mario VICARIO
(Réal. 2e éq. : Riccardo FREDA); Scén.
: Ennio MANCINI, Marco VICARIO, Gianni ASTOLFI (d'après
le roman de Gastad GREEN (1)
[= Ernesto GASTALDI], The Gladiators); Images : Luciano
TRASATTI (ou Silvano IPPOLITI [2]);
Prod. : Marco VICARIO (producer); Organ. gén. : Sante
CHIMIRRI; Dir. prod. : Lucio ORLANDINI; Op. : Michele CRISTIANI;
Montage : Roberto CINQUINI; Production Design : Niko MATUL;
Set Decoration : Piero POLETTO; Costume Design : Paolo CARACO).
- Second Unit Director or Assistant Director : Stipe
DELIC [= Stefano DELIC] (assistant director), Riccardo FREDA
(séquences de l'arène). - Sound Department
: Roy MANGANO (sound). - Divers : Raffaele MASCIOCCHI
(op. cam. 2e éq.), Riccardo PALLOTTINI (op. cam.
2e éq.); Maq. : Vittorio BISEO; Coiff. : Anna CRISTOFANI;
Cost. : SARTA FLORINA BALDASSARRI; Phot. plateau : Ermanno
CONSOLAZIONE; Musique comp. & dir. : Armando TROVAJOLI.
Fiche artistique
Rossana PODESTÀ (Fabiola) - Jeffries LANG (Brenno)
- Philippe LEROY (Lucius Sylla) - Gabriele TINTI (Goruk)
- Luciana ANGELILLO - Renato TERRA - Goffredo UNGER [= Frederico
HUNGER] - Angelo BASTIANONI - Rinaldo ZAMPERLA - Djordje
NENADOVIC - Giancarlo BASTIANONI - Alfredo DANESI - Franco
NONIBASTI.
DISTRIBUTION
IT/ Atlantica (Visa de censure cinématographique
n 2.388)
BE/ Cosmopolis
FR/ Marbeuf (Sortie en France, 3 mai 1963)
GB/ Compton-Cameo Ltd (Grande-Bretagne),
AL/ A.B.-Filmverleih (Munich, R.F.A.)
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NOTES
Tournage en Yougoslavie : à Lubjlana et dans l'amphithéâtre
de Pola (où Freda réalise des scènes de gladiateurs),
en collaboration avec Film-Service de Lubjlana.
Recette certifiée en Italie, au 31 mars 1964, L. 368.167.276
(Bolaffi 1956-1965, p. 219).
VIDÉOGRAPHIE
DVD : Seul contre Rome, F.I.P. éd., réf.
5500776, (P) mai 2005.
Langue : français (s/t : sans) / Son : mono / Format vidéo
: 4:3 / Format image : 1.85 / Durée : 89' / Image : couleur.
BIBLIOGRAPHIE
S. Della CASA, Riccardo Freda, un homme seul, Yellow Now,
1993, p. 122; Unitalia 1962, p. 166; A.I.C., F6, pp. 22-23;
Gremese 3, p. 507.
SCÉNARIO
Alésia. Après la victoire de Jules César
contre Vercingétorix, La Gaule tombe sous occupation romaine.
En l'absence du consul Suetonius parti au combat, le tribun Sylla
opprime la population au point que plusieurs tribus se révoltent.
Pour obtenir les faveurs de la belle Fabiola, il jette ses proches
en prison. Quand la captive cède à ses avances,
c'est pour obtenir la grâce de Brenno, son fiancé.
Envoyé à Rome se battre dans l'arène, Brenno
se révèle un gladiateur d'exception. Un gladiateur
qui attend impatiemment que Sylla se présente à
portée de glaive...
Analyse
Dans la version 1948 de Fabiola, la fille du sénateur
Fabius - Fabiola, donc - s'éprend du gladiateur gaulois
Rhual, venu à Rome tenter de faire fortune, et finit par
se convertir au christianisme; dans Solo contro Roma, la
celte Fabiola est fiancée à Brenno, contraint à
devenir gladiateur. Emule de saint Sébastien, le patriarche
chrétien Siron - qui passait par là - finira transformé
en pelote d'épingles. A partir de souvenirs cinéphiliques
variés tel celui-ci, l'ancien acteur Marco Vicario, qui
signe ici son troisième film de producteur, n'arrive pas
à couper le cordon ombilical qui le reliait encore à
son précédent péplum, La schiava di Roma,
western antique narrant une action de retardement devant Alésia.
A vrai dire, on aimerait pouvoir consulter - s'il existe - le
roman The Gladiators de Gastad Green (pseudonyme du scénariste
Ernesto Gastaldi) pour savoir de quoi il en retourne exactement.
Le catalogue Unitalia (Anica 1962), tout comme les scénarios
(3) publicitaires
d'époque tel Marbeuf-Cosmopolis (France), Compton-Cameo
Ltd (Grande-Bretagne), A.B.-Filmverleih (Munich, R.F.A.), de même
que le catalogue américain A.I.C., situent l'action du
film à la fin du Ier s. de n.E. dans la ville d'Antigone,
en Illyrie, près de la frontière de l'Epire - ce
qui justifie le look gréco-romain des décors
de la ville conquise par le consul Suetonius, mais aussi l'apparition
d'un chrétien, qui sera supplicié dans l'arène.
Par contre, les costumes «barbares» des résistants
tirent leur légitimité des noms cités par
la VF (Alésia, les Mandubiens, la vallée de l'Oserain)
mais aussi de la carte qui est montrée - où le nom
d'A.L.E.S.I.A. figure bien en toute lettre -, légitimité
confortée par le Dizionnazio Gremese (I Film dal 1960
al 1969) comme par la jaquette F.I.P. : nous sommes à
Alésia et en Gaule, comme du reste le suggère le
nom celtique du héros, Brenno. D'évidence, nous
sommes en présence d'un film qui a dû bifurquer en
cours de tournage, sous le poids de contraintes budgétaires.
L'intrigue, censée se dérouler en Illyrie dans des
décors de type classique, doit intégrer des scènes
de bataille récupérées de La schiava di
Roma et vaille que vaille accepter la présence de guerriers
gaulois moustachus, chevelus, vêtus de fourrures, bref les
petits cousins d'Astérix et d'Obélix ! Et voilà,
Madame, pourquoi votre fille est muette et qu'Antigone est devenue
Alésia - carte d'état-major à l'appui !
Derrière le pseudonyme d'«Herbert Wise» (qu'il
ne faut pas confondre avec son homonyme britannique, réalisateur
pour la BBC Moi Claude empereur) se cache Luciano Ricci...
ou plutôt une série de collaborateurs non-crédités
au générique - dont Riccardo Freda (4)
pour les scènes spectaculaires du combat du gladiateur
Brenno contre deux chars à faux - qui se succédèrent
aux commandes de cet inénarrable collage. Le résultat,
pourtant, n'est pas si désagréable pour peu qu'on
regarde le film avec des yeux d'enfant, sans y chercher d'éléments
historiques précis. Pour l'anecdote : Freda a raconté
comment il avait choqué ses collaborateurs en exigeant
que les lames de caoutchouc des chars fussent remplacés
par de vraies lames, en métal - plus réalistes !
Solo contro Roma fut tourné en Yougoslavie, notamment
dans l'amphithéâtre de Pola, d'époque augustéenne,
et à Lubjlana, en collaboration avec Film-Service de Lubjlana.
La musique d'Armando Trovajoli contient de subtiles allusions
au thème «Varinia» de la B.O. Spartacus
d'Alex North.
NOTES :
(1) Unitalia
mentionne Green au nombre des coscénaristes.
- Retour texte
(2) Selon
Unitalia et Gremese 3. -
Retour texte
(3) Rédigés
de manière souvent approximative, ces «scénarios
illustrés» sont toujours à prendre avec
précaution. Ainsi, aucun de ceux cités ci-après
ne fait la moindre allusion à la présence d'un
chrétien dans cette histoire. Et le scénario français
parle de Suetonius comme du consul commandant la Ière
légion, alors que les sources britannique, allemande
et américaine nomment la XIIIe légion.
Aucun des légats connus de Jules César n'a porté
le nom de Suetonius (ou Svetonius); le scénariste a-t-il
songé au pamphlétaire auteur de La vie des
douze Césars, C. Suetonius Tranquillus (dont nous
savons que le père, Suetonius Lenis, fut tribun à
la XIIIe légion (SUÉT., Oth., 10)) ou -
spéculation toute ludique de péplologue en mal
de décryptage - a-t-il plutôt songé à
ce général de légende, C. Suetonius Paulinus,
qui reconquit et gouverna la Grande-Bretagne après avoir
écrasé la rebelle Boudicca,que
plus tard l'empereur Othon - précisément lui -
fit accéder au consulat ? - Retour
texte
(4)
Crédité au générique
pour la scène avec les chars. -
Retour texte
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1.
Les derniers jours d'un Empire
t.o. Crollo di Roma (Il)
Crollo di Roma (Il) [IT]
Fall of Rome (The) [EU]
Rome in Flames
Zerstörung von Rom (Die) [AL]
Caida de Roma (La) [SP]
Prod. : Atlantica Cinematografica Prod. Films / Eastmancolor
/ Totalscope / 2.500 m / 90'
Fiche technique
Réal. : Anthony M. DAWSON [= Antonio MARGHERITI];
Scén. : Gianni ASTOLFI, Mauro MANCINI (1),
Antonio MARGHERITI; Images : Riccardo PALLOTTINI; Prod.
: Nino MASINI (production director), Marco VICARIO (producer),
Natalino VICARIO (production director), Gianni ASTOLFI (inspecteur
prod.). - Montage : Renato CINQUINI. - Makeup
Department : Sergio ANGELONI (makeup artist), Franco
DI GIROLAMO (makeup artist), Giuseppe FERRANTI (makeup artist),
Rosa [Rosetta] LUCIANI (hair stylist), Silvana SENZACQUA
(hair stylist), Silvana SENZACQUA (wig maker). - Production
Management : Gianni di STOLFO (production supervisor).
- Second Unit Director or Assistant Director : Ettore
[Ettore Maria] FIZZAROTTI (assist. réal.). Art
Department : Riccardo [Dick] DOMENICI (décors
et costumes). - Sound Department : Giorgio MESSINA
(sound), Carlo MINOTRIO (sound). - Special Effects :
Cataldo GALLIANO (special effects). - Divers : Nino
CRISTIANI [= Michele CHRISTIANI] (photogr. 2e éq.),
Danilo DESIDERI (camera operator), Enrico FONTANA (camera
operator), Aldo BERNARDINI (assistant camera), Luigi [Rino]
BERNARDINI (assistant camera), Giuseppe SILVA (assistant
camera), Tito CONSOLAZIONE (phot. plateau), Tersicore KOLOSOFF
(script girl), Maria Pia MANCINI (wardrobe mistress), Maria
TONNINI (wardrobe mistress) [SARTE IRMA TONNINI], Goffredo
UNGER [= Fredy UNGER] (maître d'armes); Cost. : ANTONELLI;
Armes : RANCATI; Perruques : ROCCHETTI; Chaussures : POMPEI;
Musique comp. & dir. : Riz ORTOLANI (éd. mus.
Nord-Sud).
Fiche artistique
Carl MÖHNER (Marcus) - Loredana [Lory] NUSCIAK (Svetla)
- Maria Grazia BUCCELLA (Xénia) - Ida GALLI (Licia)
- Andrea AURELI (Rako, chef des barbares) - Piero PALERMINI
(Valerius) - Giancarlo SBRAGIA (proconsul Junius) - Nando
TAMBERLANI (Matthieu, patriarche chrétien) - Maria
Grazia BUCCELLA (Xenia) - Jim DOLEN (Caius) - Richard RICCI
[= Riccardo RICCI] (jeune Tullius) - Maria Laura ROCCA [=
Laura ROCCA] (mère de Tullius) - Mimmo MAGGIO (2)
- Robert BETTONI - Ferdinando [Nando] POGGI - Claudio SCARCHILLI
- Renato TERRA - Joe POLLINI.
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DISTRIBUTION
IT/ Visa de censure cinématographique : 2.962
BE/ Cosmopolis
FR/ Marbeuf (Sortie en France, 18 mars 1963)
GB/ Compton-Cameo
EU/ Medallion Pictures (89')
NOTES
Recette certifiée en Italie, L. 134.000.000 (Gremese
3).
Filmées dans l'amphithéâtre de Pola, en Croatie,
les scènes d'arène proviennent largement d'une précédente
production de Marco Vicario : Seul contre Rome (1962).
Registrazione sonora della Fonoroma con la participazione della
C.D.C.
DISCOGRAPHIE
33t C.A.M. Cmt. 002 (1 plage).
VIDÉOGRAPHIE
VHS : Les derniers jours d'un Empire, Movie Stars, coll.
«Les Grands Péplums», DIV 474; 92'.
DVD : Les derniers jours d'un Empire, F.I.P. éd.,
réf. 5500777, (P) mai 2005.
Langue : français (s/t : sans) / Son : mono / Format vidéo
: 4:3 / Format image : 1.85 / Durée : 83' / Image : couleur.
BIBLIOGRAPHIE
Unitalia 1963, p. 62; Saison cin. 1964, p. 80; Gremese
3, p. 140; Vampirella, n 7, p. 52; A.I.C., F6.1450,
p. 321; Ciné Zine Zone, n 66, p. 46.
SCÉNARIO
Malheur aux Chrétiens au lendemain de la mort de l'Empereur
Constantin et l'arrivée sur le trône de Julien. Persécuté
comme tous ceux qui partagent sa foi, le tribun Marcus sauve sa
vie grâce à la complicité du consul Caius.
Réfugié auprès d'une tribu barbare, il parvient
à convaincre son chef, la princesse Svetla, de prendre
le glaive pour défendre les opprimés contre la tyrannie
sanglante de l'Empire. Un combat inégal, farouche qui conduit
Marcus à former un corps d'élite contre ses anciens
frères d'armes, puis, fait prisonnier, à combattre
dans l'arène comme gladiateur...
Analyse
Certaines sources situent l'action de ce film en 340 - qui est
la date de la mort de Constantin
- «sous le proconsul Junius». Mais les dialogues VF
mentionnent à deux reprises un empereur régnant
«Valentin». Il doit s'agir de Valentinien
Ier, dans lequel cas on devrait plutôt situer l'action
vers 364, date à laquelle Valentinien reçut l'Empire,
à la mort de l'éphémère Jovien.
Valentinien s'installa à Rome, déléguant
son frère Valens
en Orient.
Valentinien et Valens
Les deux frères étaient chrétiens. Bâti
en colosse, soudard ignorant et autoritaire, mais inaccessible
à la peur (sous le règne de Julien
l'Apostat, dont il était un des généraux,
il professait bien haut sa foi chrétienne), Valentinien
administra l'Empire d'Occident comme une caserne, avec une rigueur
toute militaire, prônant la simplicité des murs,
la chasteté et la frugalité, attentif à mettre
en uvre tout ce qui pouvait être utile à l'Etat,
en particulier dans le domaine de l'éducation. Il eut tendance
à augmenter les impôts, alors qu'en Orient le pusillanime
Valens inclinait plutôt à les diminuer. De
fait, son règne eut été excellent, s'il n'avait
été affligé de ce caractère féroce
et emporté qu'a décrit Ammien Marcellin (AMM. MARC.,
Hist.
Rom.,
XXX, 8). En effet, pour Valentinien le pardon était
un signe de faiblesse, et la moindre peccadille était punie
de mort. Quand à ses ministres et favoris, ils abusèrent
sans vergogne de sa confiance pour remplir leurs coffres personnels
au détriment des honnêtes gens.
N'entendant rien aux subtilités théologiques, Valentinien
défendit ardemment la liberté des cultes : juifs,
païens et chrétiens de toutes obédiences pouvaient
pratiquer en paix leur religion. Il n'en alla pas tout-à-fait
de même en Orient, où son frère Valens se
rangea du côté des ariens, les plus nombreux, pour
persécuter les catholiques. De sanglantes émeutes
éclataient dans les grandes villes comme Antioche, Alexandrie
et Constantinople (367-378).
Qui persécutait qui ?
Selon Gibbon, il conviendrait toutefois de relativiser cette persécution
- qui relevait plus du règlement de compte entre communautés
que du pouvoir impérial. En effet, remarque l'auteur de
l'Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain
(1776) (R. Laffont, coll. «Bouquins», 2 vols, 1983),
les biographes de Valentinien, qui vantent sa tolérance,
ne crurent pas utiles de souligner, pour le contraste, les sanglantes
querelles qui se commettaient dans la partie soumise à
l'autorité de son frère Valens et avec son approbation
tacite.
Cependant, non pour des raisons théologiques mais en raison
de leur refus d'intégrer le monde réel, politique
et économique, le tolérant Valentinien chargea son
frère Valens d'envoyer la troupe mettre à feu et
à sang les contemplatives communautés monachistes
d'Egypte. Les baba cool n'avaient pas bonne presse auprès
de l'énergique et pourtant chrétien empereur, qui
se débattait au milieu de mille difficultés ! Par
ailleurs, les fabricants de potions de toutes sortes avaient toujours
suscité la méfiance du pouvoir, qu'il fut païen
ou chrétien. En 373, donc, Valentinien et Valens persécutèrent
les magiciens de Rome et d'Antioche, livrant au bourreau et dos-à-dos
sans discernement, funestes empoisonneurs comme innocents confectionneurs
de philtres d'amour, tous reconnus coupables de commerce avec
les démons.
Il Crollo di Roma ne reflète que très imparfaitement
ces faits, comme d'autres. Ce n'était bien évidemment
pas les païens qui alors persécutaient les chrétiens,
mais les chrétiens eux-mêmes, en l'occurrence les
ariens (disciples de l'évêque d'Alexandrie Arius),
considérés comme hérétiques par l'orthodoxie
catholique. A Rome, la rivalité à la papauté
des évêques Damase (pape 366-384) et Ursin valut
à cent trente-sept des partisans de ce dernier de se faire
égorger dans la basilique Sicinius par les zélateurs
de son concurrent.
Le tremblement de terre
Le film de Margheriti s'achève sur les images d'un tremblement
de terre qui résume métaphoriquement la «chute»
de Rome évoquée par le titre du film. Certes le
Colisée (si c'est bien de lui qu'il s'agit), ce haut lieu
du martyre chrétien, est 2.000 ans après toujours
debout - comme le Veau d'Or ! Pourtant il n'a pas tout-à-fait
été inventé pour les besoins de la cause
par un scénariste en mal d'imagination. Il s'agit du tremblement
de terre du 21 juillet 365, qui survint dans la seconde année
du règne de Valentinien et de Valens, «violent
et destructeur (qui) ébranla presque toute la surface du
globe occupé par l'Empire romain», comme l'écrivit
Gibbon.
Les Goths et l'Empire
L'un et l'autre frère eut à lutter qui contre les
Saxons en Occident, qui contre les Goths et les Perses en Orient.
C'est leur successeur, Théodose
Ier «le Grand» (379-395), un chrétien fanatique
quand à lui, qui définitivement instaura le christianisme
religion d'Etat, abolissant les cultes païens en même
temps qu'il consomma la division de l'Empire romain en Empire
d'Orient et Empire d'Occident légués à ses
fils Honorius et Arcadius. Et si les Goths que Valens avait autorisés
à s'établir dans l'Empire se révoltent contre
les Romains, c'est en raison des spoliations dont ils étaient
victimes de la part de ceux-ci. A noter qu'en 365, 30.000 d'entre
eux, volant au secours de l'«usurpateur» Procope
- un parent de Julien
- avaient marché contre Valens. Tout prétexte était
bon aux barbares pour s'immiscer dans les affaires intérieures
de l'Empire.
Le film de Margheriti s'articule sur l'idée conventionnelle
de persécutions par un pouvoir païen, ce qui est un
anachronisme puisque ce pouvoir n'est plus, et illustre un peu
hors propos la thèse de la loyauté à l'Empire
des soldats chrétiens - tant controversée dans les
récits hagiographiques.
Le scénario d'Il Crollo di Roma n'est pas sans
faire songer à ces vieux livres à prestigieuse couverture
rouge et dorés sur tranche, qu'au début du siècle
passé l'on offrait aux studieuses écolières
pour leur édification
religieuse. Un tissu de révisionnisme chrétien
! Le film d'A. Dawson exsude par tous les pores les clichés
sulpiciens, comme aucun autre péplum italien des Golden
Sixties n'osa le faire - on se croirait revenu au Signe
de la Croix du bon père DeMille. Par exemple la
séquence des chrétiens dans leur cachot, prêts
au martyre, et la porte de lumière qui s'ouvre en haut
de l'escalier.
La particularité du film de Margheriti est qu'il est
un des rares à montrer que les chrétiens, s'ils
répugnaient à verser le sang gratuitement dans l'arène,
à la guerre ne se posaient aucun problème de conscience,
s'agissant de défendre l'Empire contre les Barbares.
S'il nous est permis d'ironiser, on comprend mieux pourquoi les
Romains persécutaient les chrétiens, gens sans foi
ni loi. Donc le tribun Marcus, après avoir reçu
l'hospitalité du chef barbare Rako quand il était
persécuté par ses compatriotes, n'hésite
pas un seul instant - aussitôt rentré en grâce
chez les siens - à porter les armes contre ceux-là
mêmes qui l'avaient hébergé. Mieux encore,
Svetla, qui a choisi de suivre son romain amant, porte les armes
contre son propre père Rako ! Rako, l'ennemi de Rome !
Bel exemple de fidélité à l'Empire romain...
et à cette Realpolitik dont l'Histoire - la vraie,
la grande - nous offre maints exemples. Dans un western américain,
l'éclaireur blanc élevé par les Indiens aurait
négocié la paix entre les Tuniques bleues et les
Peaux-rouges (même si nous savons combien les visages pâles
avaient la langue fourchue, et comment tout cela finit pour les
nobles hommes rouges...). Qui donc a dit que les scénars
de péplums étaient naïfs, dégoulinants
de bons sentiments (3)
?
NOTES :
(1) Gremese 3 indique
Ennio De Concini au lieu de Mauro Mancini. - Retour
texte
(2) Selon Gremese 3,
le rôle de l'enfant Tullius (Tullio) serait tenu par Mimmo
Maggio, et non Riccardo Ricci. - Retour
texte
(3) En revanche, on aurait
aimé que le scénariste développe un peu
cette situation cornélienne. L'abjection de Marcus ne
lui effleure même pas l'esprit. - Retour
texte
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