35.
Hercule contre Moloch (Giorgio
Ferroni, 1963. Avec Gordon Scott, Alessandra
Panaro, Michel Lemoine) (en kiosque en France
: 1er décembre 2005)
Ravagée par un tremblement de terre
et en proie aux flammes, l'antique ville de
Mycènes est abandonnée par sa
population. La reine Démétra,
qui a perdu le roi, son mari, est sur le point
d'enfanter...
Vingt ans plus tard. Mycènes a été
reconstruite, plus puissante que jamais. Mais
le fils de Démétra, Moloch, est
un monstre sanguinaire qui vit caché
au fond d'un Labyrinthe, dans les profondeurs
de la cité; et il exige de sa mère
qu'elle lui livre en sacrifice des jeunes gens
et jeunes filles qu'il se divertit à
assassiner à coups de flèches.
Quand des «otages» sont exigés
de la ville rebelle de Tirynthe, le jeune prince
Glaucos se glisse parmi eux, caché sous
le pseudonyme d'«Hercule». Il est
décidé à s'introduire dans
Mycènes pour reverser le pouvoir despotique
de Démétra et du dieu vivant Moloch.
Dans son livre Les classiques du cinéma
fantastique, Jean-Marie Sabatier qualifiait
Hercule contre Moloch d'être «un
des derniers péplums intéressants».
En réalité, il s'agit d'un habile
patchwork bidouillé avec de précédents
films de Ferroni comme La
guerre de Troie (*)
et Les conquérants héroïques
(un tiers du film : les mouvements de foule,
les batailles) et Les Bacchantes (un
second tiers : les scènes mystiques),
un gros troisième tiers étant,
lui, original. |
 |
Il faut saluer
l'habileté avec laquelle scripte et monteur
passent de Steve Reeves (guerrier casqué,
cuirassé de cuir rouge) à Gordon
Scott (le même, qui a ôté son
casque), tandis qu'Arturo Dominici conserve ici
non seulement son costume des Bacchantes,
mais jusqu'à son nom de «Penthée».
L'unique faute de goût résidant dans
le choix d'un ou deux plans d'archers... romains,
empruntés au Colosse
de Rome d'icelui Ferroni. Le procédé
était courant à Cinecittà,
faut-il le
rappeler ? |
C'est par ce film typique que les Editions Fabbri
ont choisi de clore leur collection au terme de 35
parutions judicieuses. Je salue mon confrère
auteur des textes de la brochure d'accompagnement
lorsqu'il souligne le second degré du principal
protagoniste : Glaucos se prend pour «Hercule»,
personnage interchangeable du péplum, c'est-à-dire
qu'il se prend «pour un héros de péplum»
mis en abîme.
En fait Glaucos, c'est Thésée...
et Moloch, le Minotaure ! Pour avoir l'air de faire
du neuf avec de l'ancien, on a tout simplement changé
les noms. C'est ainsi que Cnossos devient Mycènes.
Pourtant, des vestiges de l'hypotexte ont subsisté
: nos sources italiennes, anglaises et américaines,
mais aussi le synopsis publicitaire français
d'époque, nomment «Pasiphaé»
celle que la VF s'obstine à appeler «Démétra».
Dans le film, la cruelle reine est assistée
par Astérion, le grand-prêtre
du culte abominable de son fils Moloch. Or dans le
mythe grec, Pasiphaé est l'épouse du
roi Minos et la mère du Minotaure. Et elle
a conçu ce monstre à tête de bovin
en se cachant dans une génisse de bois, confectionnée
par Dédale, pour pouvoir s'accoupler au furieux
Taureau de Crète - qu'Hercule de Tirynthe domptera,
septième de ses travaux. Mais une version évhémériste
faisait dudit «Taureau» un simple humain,
nommé... Astérion. Mettez tous ces éléments
dans un shaker, ajoutez-y un chocolat glacé,
agitez («pas à la cuiller !»,
me susurre 007), et vous obtenez Hercule contre
Moloch !
La place nous manque pour revenir sur la personnalité
de Moloch.
Mais il est certain que l'épisode du Minotaure
à tête de Taureau, celui de Cronos
le dévorateur de ses enfants et aussi celui
de Talos - le géant de bronze qui brûlait
les attaquants de l'île de Crète en les
pressant sur sa poitrine portée au rouge après
s'être plongé dans les flammes - font
partie de ces emprunts mythologiques avec lesquels
quelques rabbins érudits tels Raschi de Troyes
et David Kimchi (XIIe s.), ont «habillé»
l'obscure allusion biblique au moloch (ha molek),
ensuite reprise par les exégètes
chrétiens pour les plus grands délices
de Gustave Flaubert et, maintenant, de Giorgio Ferroni.
(*)
Signée par Giorgio Rivalta.
|
34.
Les légions de Cléopâtre
(Vittorio Cottafavi, 1959. Avec Linda Cristal,
Georges Marchal, Alfredo Mayo, Ettore Manni)
(en kiosque en France : 17 novembre 2005)
(Le 2 septembre 31 av. n.E., à Actium
en Grèce, le triumvir dissident Marc
Antoine a essuyé un cuisant revers face
à la flotte de son rival Octave.) Mais
fort de son amour pour la divine reine Cléopâtre,
il ne renonce pas pour autant au combat et noue
de nouvelles alliances avec divers rois orientaux.
Pendant ce temps Octave et ses légions
progressent rapidement vers Alexandrie. Soucieux
d'éviter un nouvel et fratricide affrontement
entre Romains, il dépêche vers
son ancien associé un de ses plus fidèles
lieutenants, Lucillius. Celui-ci est aussi un
ami de Marc Antoine, qu'il est chargé
de convaincre de renoncer à la guerre.
Pour parvenir à joindre Antoine, l'émissaire
romain se fait passer pour un gladiateur grec,
Curridio.
Une réflexion sur l'amour déçu
- celui du Romain qui a trahi sa patrie pour
une femme qui ne l'aime plus, qui s'étourdit
dans les bouges d'Alexandrie où, sous
la fausse identité de «Bérénice»,
Cléopâtre danse pour les matelots
et les gladiateurs. «Je suis allée
en Orient, d'où je vous ramène
ces danses profanes...» Mais à
travers cette femme de chair (Linda «Bonanza»
Cristal) Antoine en aime une autre, qui s'appelle
l'Egypte. Cléopâtre est l'Egypte
immortelle, éternelle, qui vaut que l'on
meure pour elle. En 1959, difficile pour un
spectateur subtil, de ne pas songer à
ces centurions d'Afrique ou d'Indochine, qui
laissèrent leur âme dans un combat
impossible. |
 |
Etait-ce là
le propos de Cottafavi ? Peu probable. Mais, dans
un film, il y a ce que l'auteur y a mis... et
ce que le spectateur veut bien y trouver ! Les
mac-mahoniens
ont, en leur temps, parlé de la stylisation
du regard chez Cottafavi, le masque aux orbites
vides à travers lequel Cléopâtre
observe Curridio lors de son entrevue avec Antoine;
celui de ses doigts entourant les yeux lorsqu'elle
danse pour Curridio dans la taverne. Et de la
distanciation brechtienne d'un cinéaste
spécialisé dans les adaptations
théâtrale pour la RAI : les protagonistes
de l'histoire vus par des personnages de fiction,
héros du film. |
Une secte égyptienne animée par
des prêtres veut chasser les Romains d'Egypte
et est prête à assassiner tous ceux qui
sont suspects de sympathie pour les Romains. Et une
bande de spadassins, les gladiateurs d'Alexandrie,
sont prêts à aider Curridio pour sauver
la situation. La loyauté des gladiateurs de
Marc Antoine est demeurée célèbre
à travers les siècles, même si
celle-ci ne s'exerça pas tout-à-fait
dans les mêmes circonstances que celles décrites
par le film. Oublions, bien entendu, le décorum
égyptomaniaque - pas pire qu'ailleurs - notamment
les curieux costumes des soldats égyptiens
coiffé de tiares amarniennes et maniant de
curieuses hallebardes bidentées... Historiquement,
il y a toutes sortes de bonnes choses dans Les
Légions de Cléopâtre, à
commencer par le physique sec et énergique
de Georges Marchal, jeune premier sur le retour, qui
fait songer au buste de basalte de l'Ashmolean Museum
d'Oxford (*),
au lieu des habituels portraits bovins qui enluminent
les bios de Cléopâtre tel le célèbre
buste du Musée du Vatican. S'il a rajeunit
Antoine, le casting en revanche a sensiblement vieilli
Octave (32 ans au moment d'Actium) en confiant le
rôle à Alfredo Mayo, acteur espagnol
plus tout jeune, peut-être pour signifier la
caractère rassis du jeune empereur.
(*)
... Que l'on peut admirer en couverture de François
CHAMOUX, Marc Antoine. Dernier prince de l'Orient
grec, Arthaud, 1986.
|
33.
La Vallée des Pharaons
(Fernando Cerchio, 1960. Avec Debra Paget, Ettore
Manni, Corrado Pani) (en kiosque en France
: 3 novembre 2005)
Jeune pharaon au caractère fantasque
et colérique de perpétuel malade
imaginaire, Némorat vient de soumettre
la Syrie, dont il ramène captifs à
Thèbes le roi et sa famille.
Sur les conseils de sa mère Tegi, il
immole aux dieux le roi ennemi, mais épargne
sa fille, la belle Shila, dont il décide
de faire sa femme.
Contrainte l'épouser le meurtrier des
siens, Shila nourrit une haine tenace contre
celui-ci, qui n'a d'égale que l'amour
qu'elle voue au brillant Rési, le médecin
personnel du jeune monarque. Mais c'est compter
sans l'intriguant courtisan Chephren, qui rêve
de devenir pharaon à la place du pharaon.
Lorsque Némorat meurt dans des circonstances
troubles, il en fait endosser la responsabilité
à Shila. Celle-ci, en conséquence,
est condamnée à être ensevelie
avec la momie de son époux, dans sa tombe
qu'un mécanisme de fermeture rend inviolable.
En 1960, les Italiens tournèrent,
un remake de Terre des Pharaons :
La Vallée des Pharaons, où
il était également question de
la construction d'une tombe inviolable - non
plus une pyramide, mais un hypogée, ce
qui épargnait à la production
la réalisation de coûteuses scènes
à grand spectacle.
Le film de F. Cerchio ne manque pas d'allure.
Sa palette de couleurs (les momies verdâtres
dans la Maison des Morts), sa caméra
à l'affût des angles les plus tarabiscotés
(dans les cintres, pour filmer l'inhumation)
(*)...
|
 |
Mais là
où Hawks avait su mettre en place une
dimension shakespearienne, Cerchio lorgnait
vers Freud. Un pharaon imaginaire, Némorat
massacre la famille de sa captive, une princesse
syrienne, dont il espère engendrer un
fils à moitié syrien qui serait
accepté comme roi par les vaincus. Mais
Némorat vit sous la coupe autoritaire
de sa mère, la Reine Tegi, et il est
impuissant à honorer son épouse.
Aussi a-t-il décidé qu'à
sa mort, Shila (qui bien évidemment le
hait) le suivrait, vivante, dans la tombe...
|
Némorat, nous l'avons dit, est un pharaon
de fiction. A la rigueur, il pourrait être mis
en relation avec Thoutmôsis III, dont la tombe
est une hypogée dans la Vallée des Rois.
Thoutmôsis III remporta de nombreuses victoires
sur les Syriens, mais demeura vingt ans dans l'ombre
de son épouse la grande Hatchepsout - dont
il était, semble-t-il, le «demi-neveu».
Dans le domaine du péplum pharaonique,
Fernando Cerchio s'est acquis une flatteuse réputation
en réalisant successivement La Vallée
des Pharaons (Il Sepolcro dei Re) (1960, FR-IT),
Nefertiti
Reine du Nil (coréal. Ottavi Poggi,
1961, IT), Totò contro Maciste (1962,
IT) et Totò e Cleopatra (1963, IT).
Quant aux scènes à grand spectacle,
avec déploiement de troupes dominées
par une statue d'or géante à l'effigie
de pharaon, on va les retrouver dans un second film,
tourné simultanément par le même
producteur, Explorer Film : La princesse du Nil.
Ainsi les mêmes cavaliers asiatiques donnés
pour «Syriens» dans La Vallée...
et «Assyriens» dans La princesse...).
(*)
Jacques JOLY, «Esther et les autres, ou Le
cinéma redécouvre l'histoire»,
Les Cahiers du cinéma, n 122, août
1961, p. 25.
|
32.
Hercule contre les mercenaires
(Umberto Lenzi & Victor Tourjanski, 1964.
Avec Richard Harrison, Philippe Hersent, Lisa
Gastoni) (en kiosque en France : 20 octobre
2005)
41 de n.E., l'empereur C. Julius Cæsar
Germanicus «Caligula» exerce un
pouvoir frappé au sceau des excès
et de la folie. Lors d'une campagne en (Grande-)Bretagne,
l'empereur capture un prince celte, «Hercule».
De retour à Rome, il le fait combattre
dans l'arène et il devient son champion.
Pendant ce temps, son palais bruit de complots,
notamment ceux initiés par la belle et
ambitieuse Messaline, l'épouse de son
fallot oncle Claude. Malgré l'opposition
du sénateur Cassius Chærea [ah
bon ? Je le croyais tribun prétorien...
?], et avec le soutien de son soupirant C. Silius,
elle fait assassiner Caligula et couronner à
sa place Clau-Claude, son époux. Hercule
et Chærea s'associent pour soulever le
peuple contre le joug de Messaline, mais celle-ci
est aussi rusée que déterminée...
L'Ultimo gladiatore, Il Gladiatore di Messalina,
L'Eroi di Britannia, ... autant de titres
pour un film également connu à
la télévision américaine
sous le titre Messalina against the Son
of Hercules et aussi parfois, en France,
sous le bizarre titre alternatif (réédition
? province ?) de La Révolte des Titans.
En fait de «Titans», il n'y en
a qu'un : Naor (Richard Harrison), puisque
c'est semble-t-il son nom dans la VO. La VF,
et pas seulement la VF, l'a rebaptisé
«Hercule». Grand bien lui fasse.
Ceci ne doit pas nous gêner, les gladiateurs
et autres esclaves d'origine barbare étaient
toujours rebaptisés par leurs maître
romains de noms empruntés à la
mythologie grecque et autres thèmes gnangnans. |
 |
Qui ne se souvient
- pas vous, les moins de vingts ans, vous ne pouvez
pas connaître ! - d'Achille, de Polynice
et d'Olympos, du secutor Eros et de son antagoniste
le rétiaire Xanthus (que l'on voit s'affronter
sur le médaillon de Cavillargue), de l'Eduen
Columbus le myrmillon, de l'hoplomaque Cycnus
- un juliani dont un graffito de
Pompéi rappelle les huit victoires - et
de la vaillante provocatrice Amazonia croisant
le fer avec sa consur Achillia sur un relief
d'Halicarnasse, tous champion(ne)s de l'amphithéâtre
? Le Germain nomaos, un lieutenant de Spartacus,
n'avait certes pas ainsi été nommé
par ses père et mère aux pieds de
son berceau, mais était plutôt redevable
au roi d'Elide, le parâtre de Pélops...
et à la fantaisie d'un maître peut-être
féru de poésie grecque. |
Vous voilà donc rassurés. Point
dans ce film d'exploits superlatifs de la mégapointure
de la mythologie grecque, Hercule. Simplement un gladiateur
breton mêlé à des intrigues de
palais romains. Quelque part, ce film est une uchronie,
car il commence par la victoire de Caligula sur les
Bretons (il aurait bien voulu, le pauvre, mais il
était assez sollicité, sur ses arrières
à Rome, par les comploteurs de tout poil, si
bien qu'il ne traversa même pas le channel),
lesquels Bretons ne furent soumis, on le sait, qu'en
43, sous le règne de son successeur Claude
par quatre légions qui ainsi s'acquirent une
gloire immortelle, les II Augusta, IX Hispania,
XIV Gemina et XX Valeria Victrix. La chronologie
se mélange donc un peu les pinceaux, mais on
n'est est plus à cela près. C'est un
honnête péplum de série, avec
un Richard Harrison égal à lui-même.
|
31.
Spartacus et les dix gladiateurs
(Nick Nostro, 1964. Avec Dan Vadis, Helga Liné,
Don Heston) (en kiosque en France : 6 octobre
2005)
En 73 av. n.E., dans les arènes de Capoue,
l'esclave et gladiateur Spartacus
se rebelle contre l'autorité. Simultanément,
Roccia et ses neuf camarades - des gladiateurs
au chômage -, manipulés par le
sénateur Julius Varron, un homme retors
et sanguinaire, ne tardent pas à rejoindre
les rebelles qu'ils étaient chargés
de traquer. Malgré la duplicité
de Varron et les légions romaines qui
les poursuivent, Spartacus et Roccia opposent
une détermination à toute épreuve.
Réussiront-ils à ébranler
la puissance de Rome et à faire comprendre
aux Sénateurs arrogants que le temps
de l'esclavage est terminé ?
Curieux roman qui s'inspire dans les grandes
lignes de ce que nous savons de la révolte
de Spartacus,
tout en réinventant les lieux (l'aqueduc)
et les personnages. Le sénateur humaniste
C. Gracchus, qui s'oppose à Varron est
un emprunt direct au Spartacus de Kubrick;
quand à Julius Varron - veule à
souhait sous les traits de Gianni Rizzo, spécialiste
de ce genre de rôle - il est tout de même
difficile de reconnaître en lui le consul
de l'an 73, M. Terentius Varo Lucullus (*).
Le Julius Varron, ou Varon, du film serait plutôt
un télescopage du laniste Batiatus et
du gouverneur de la Sicile, Verrès, qui
soudoya pour qu'elle n'en fit rien, la flotte
pirate qui devait évacuer d'Italie Spartacus
et sa horde de révoltés. |
 |
En résumé, nous sommes en présence
d'un honnête B-Péplum, savamment concocté
à partir de stock shots empruntés
à des productions mieux nanties. Les scènes
de foule de l'amphithéâtre de Capoue
viennent des Derniers jours de Pompéi (1959)
et les images de l'aqueduc sont tirées de
Ponce Pilate; quant à la bataille finale,
c'est un patchwork de Constantin le Grand (les
mouvements des légions en marche), de Hannibal
(plans de combats d'infanterie et de cavalerie)
et de Sous le signe de Rome (manuvre
des catapultes, charge de cavalerie et chausse-trappes).
Le résultat est que Spartacus - qui pour la
continuité a revêtu le costume de Magon,
frère d'Hannibal, du film homonyme - évolue
tantôt dans le décor aride de la Syrie
(Sous le signe de Rome) et tantôt sur les
berges verdoyantes de l'Aufide (la bataille de Cannes
de Hannibal). Le plan final de la cavalerie
vient de Salammbô
(1959).
Une légende veut que Henry Hathaway ait
contribué à la mise en scène
du film : après Walsh, De Toth, Fregonnese,
Aldrich, Thorpe, Siodmak qui tous vinrent se commettre
en Italie dans des productions biblico-historico-mythologiques,
la chose n'aurait rien d'impossible; mais nous avouerons
nourrir, tout de même, quelques doutes... Notons
cependant, au générique, sous le pseudonyme
de Simon Sterling, la présence de l'excellent
scénariste Sergio Sollima, plus tard réalisateur
de films d'espionnages «à la James Bond»
(Agent S 03, Passeport pour l'Enfer) et surtout
d'un remarquable western avec Lee Van Cleef et Thomas
Milian (Colorado/The Big Gundown/La Resa dei Conti).
Néanmoins, ni la cohérence des
armaturæ, ni même la logique des engagements
- un groupe de thraces-esclaves obligés de
s'autoexterminer jusqu'au dernier et un groupe de
professionnels romains sans états d'âmes
- ne nous a pas tout-à-fait convaincu. Avec
Spartacus et les Dix Gladiateurs nous pénétrons
dans la catégorie de péplums la mieux
apparentée aux films de cape et d'épée
(saluons au passage l'heureuse initiative des Editions
Atlas qui viennent de leur consacrer une collection),
où le gladiateur - remplaçant le mousquetaire
du Roy - est toujours prêt à tirer le
glaive pour une bonne cause, quand il ne trousse pas
les filles de tavernes. Au contraire des édifiants
péplums américains, qui voient la gladiature
comme une barbare et sanglante institution, les films
italiens jettent un tout autre regard sur les héros
de l'amphithéâtre, qu'ils présentent
le plus souvent - mais pas toujours - comme de sympathiques
spadassins, toujours prêts à aider le
centurion rebelle à abattre le tyrannique proconsul
qui a dévoyé le nom de «Romain»,
le satrape Marc Antoine contre qui marche l'ambigu
défenseur des vertus romaines, Octavien
(Les Légions de Cléopâtre).
Nombre de ces films iront même jusqu'à
intégrer le thème de Zorro (Le Fils
de Spartacus; Les Dix gladiateurs; La Révolte
des Prétoriens (**)).
Comment ne pas songer à Louis XIII et au
cardinal de Richelieu qui, selon Dumas, se livraient
une guerre sournoise à travers la rivalité
opposant Mousquetaires et spadassins de la Garde.
Ou à Lagardère et aux autres bretteurs,
héros de Paul Féval... ?
Les gladiateurs sont des justiciers qui luttent
pour la grandeur de l'Empire, laquelle passe souvent
naïvement par la libération de quelques
esclaves. Un peu de justice sociale tempère
à l'écran ce monde esclavagiste et profondément
inégalitaire que fut l'Antiquité, et
pas seulement à Rome. Mais en attendant de
voir à l'écran nos aventuriers considérés
comme des athlètes professionnels de haut niveau,
ce qu'ils étaient en vérité (Anno
Domini et le docu-fiction BBC Gladiateur),
nous relirons au coin du feu la BD, Olac the
Gladiator. Cette bande d'origine britannique créée
en 1958 par Brian Leigh, fut continuée par
Don Lawrence, Ron Embleton, Carlos Roume, Ruggero
Giovannini et le Français Pierre Léon
Dupuis. Par procédé de litote, Olac
n'avait jamais à devoir tuer, dans l'arène,
un adversaire loyal - mais il avait souvent l'occasion
d'y régler ses comptes et trucider des félons
de tous ordres. Olac était une sorte de barbouze
dévoué au service de l'Empire jusqu'à
la mort; mais ses aventures étaient intemporelles
et se déroulaient tantôt contre Attila,
tantôt pendant la conquête de la Gaule
ou de la Bretagne, voire pendant l'éruption
du Vésuve.
Tourné parallèlement à
Spartacus et les dix gladiateurs par Nick Nostro
et la même équipe, Il Trionfo dei
Dieci Gladiatori (Le Triomphe des Dix Mercenaires)
est l'exact contretype de Maciste contre les
Géants où le commando de gladiateurs
romains (les «Géants») est composé
de bandits au service d'un magistrat véreux
occupé à piller la petite province d'Asie
que Rome lui a confiée. Difficile de dire si
Il Trionfo dei Dieci Gladiatori est censé
se passer à la même époque que
«Spartacus»,
ou à une autre, indéterminée,
ni même lequel des deux films est la suite de
l'autre. Ces histoires sont un peu intemporelles.
Un troisième film, Les Dix Gladiateurs
(de G.F. Parolini toutefois) mettait également
en scène Roccia/Dan Vadis et ses compagnons,
mais se passait sous Néron...
Le cycle du «Rocher» illustre parfaitement
la perception italienne de la gladiature : le gladiateur
est un justicier, dont les exploits s'apparentent
davantage à ceux de d'Artagnan et ses mousquetaires
ou à Zorro (cf. Spartacus, 1913;
Le Fils de Spartacus, 1962; et les films gladiatoriens
de Michele Lupo, Maciste, l'Eroe più grande
del Mondo/Le retour des Titans (1963); La vendetta
di Spartaco (1964); Gli schiavi più
forti del Mondo/Les gladiateurs les plus forts du
Monde (1964); Sette contro tutti/Sept gladiateurs
rebelles/Le centurion et les sept gladiateurs (1965)).
(*)
Ce M. Terentius Varo Lucullus, demeuré célèbre
pour son uvre encyclopédique dont une
bonne partie, hélas, a été
perdue, était le fils cadet de L. Licinius
Lucullus, adopté par M. Terentius Varo. Son
père, L. Licinius Lucullus
senior, tenta de réprimer la deuxième
révolte servile en Sicile, en 103, et fut
condamné pour concussion; mais son frère
L. Licinius Lucullus junior fut le fameux
général-gastronome qui combattit Mithridate.
(**) Rassemblés
derrière le tribun rebelle qui, se faisant
appeler «le Renard Rouge», lutte pour
renverser le cruel empereur afin de mettre un homme
juste à la tête de l'Empire, les Prétoriens
ont, pour une fois, le beau rôle dans
La Révolte des Prétoriens, tandis
que les gladiateurs de Domitien sont présentés
comme de vils et cruels mercenaires. Les films de
ce genre sont peu nombreux, mais il y en a, ainsi
le précité Maciste contre les
Géants.
|
30.
Le Colosse de Rome (Mucius
Scaevola) (Giorgio Ferroni, 1964.
Avec Gordon Scott, Massimo Serato, Roldano Lupi,
Gabriella Pallotta) (en kiosque en France
: 22 septembre 2005)
En 500 av. n.E., les Romains ont chassé
leur roi étrusque, Tarquin le Superbe,
et proclamé la république. Tarquin
a trouvé refuge sous l'aile de Porsenna,
roi de Clusium, qui vient assiéger Rome
avec son armée, en vue de rétablir
son collègue. La résistance est
conduite par le consul Valerius Publicola et,
surtout, l'intrépide guerrier C. Mucius
Scævola, «le colosse de Rome».
Porsenna serait prêt à négocier
la paix avec les Romains. Préalablement
à une armistice, il exige que soient
livrées comme otages aux Etrusques dix
jeunes filles de l'aristocratie romaine; parmi
elles, la fille du consul Publicola, Valeria,
et Clelia, la fiancée de Mucius Scævola.
Outré, le jeune Mucius s'introduit dans
le camp ennemi afin d'assassiner le roi Porsenna;
s'étant trompé de victime, il
se punit lui même en plongeant sa main
droite dans les braises. Impressionné
par le courage et la détermination de
son ennemi, Porsenna s'apprête à
traiter.
Mais Tarquin est prêt à toutes
les vilenies pour empêcher la paix entre
les deux peuples - paix dont le gage pourrait
être l'amour du fils de Porsenna, Aruns,
pour la captive romaine Valeria. Tarquin la
fait périr...
Vittorio Cottafavi avait déjà
traité cet épisode fameux, tiré
de Tite-Live, dans Les Vierges de Rome (1960),
axé sur l'héroïne Clélie,
à qui les Romains érigeront sur
le Forum une statue équestre (d'où
le titre américain : Amazon of Rome).
Bien sûr, Horatius Coclès, Mucius
Scævola et le consul Publicola (ce dernier
incarné par Michel Piccoli, débutant
!) y apparaissaient aussi, mais sans être
au centre de l'action. |

|
Cette nouvelle
mouture est mise en scène par Giorgio
«Le Moulin des Supplices» Ferroni
- coréalisateur en 1937 du making of
du mussolinien Scipon l'Africain -,
sur un scénario de Remiggio Del Grosso,
spécialiste des films patriotiques romains
à coloration anti-communiste (*).
Mucius Scævola et Clélie y sont fiancés,
ce qui n'apparaissait point chez Tite-Live. Ah
! cette délicieuse Clélie, dont
Mademoiselle de Scudéry avait fait l'héroïne
d'un roman qui porte son nom («Et Phénice
même publie / Qu'il n'est rien si beau que
Clélie»), dont Boileau aimait
à railler la préciosité.
Dans la version de Ferroni, Mucius Scævola
déborde largement l'anecdote livienne -
au détriment d'Horatius Coclès qui
disparaît carrément du film - et
se télescope avec tel type de héros
de western : le pistolero handicapé qui
doit apprendre à se servir de son autre
main. En fait, le film fut tourné par la
même équipe en parallèle avec
La Terreur des Gladiateurs, titre français
peu évocateur mais à qui le rappel
du titre original italien, Coriolano Eroe
senza Patria rend toute sa signification :
l'histoire du héros aristocratique Coriolan
(C. Marcius Coriolanus), la guerre contre les
Volsques en 491, et la retraite de la plèbe
sur le Mont-Sacré. Avec ces deux films,
Ferroni nous livre un intéressant condensé
de Tite-Live - à remettre en perspective
il va sans dire ! |
Les récits liviens mettent en évidence
la différence de mentalité entre Grecs
et Romains : les Grecs voyaient leurs origines au
travers de mythes; les Romains ne les concevaient
que dans l'Histoire. L'Histoire de la fondation de
la République. Il n'existe pas de récit
romain de la création du monde comparable à
la Théogonie d'Hésiode (l'équivalent
grec de la Genèse, dans la Bible). Les
dieux romains étaient si innombrables que leur
religion confinait à l'animisme : Forculus
protège les portes, Cordea ses gonds; Vervactor
préside au premier labour, Redarator au second,
Impercitor au hersage et Oberator au fumage des champs;
autour du berceau, Vatican veille au premier cri du
nouveau-né, Fabulin à sa première
parole, Cuba à son sommeil paisible et Domiduca
guide ses pas hors de la maison... Mais ils n'avaient
aucune mythologie; ces dieux immanents n'étaient
les protagonistes d'aucun récit. C'est pourquoi
les Romains finirent par emprunter aux Grecs cette
mythologie qui leur faisait défaut, ces dieux
de l'Olympe qui aimaient et haïssaient, jalousaient
et, parfois, se mêlaient aux simples mortels.
Affirmer que les Romains n'avaient aucune mythologie
n'est, bien entendu, qu'une formule commode. La mythologie
romaine gisait dans les récits «historiques»
des origines de la république, compilés
par les annalistes. Ainsi, M. Junius Brutus chassa
de Rome le dernier roi étrusque, Lars Tarquin.
Horatius Coclès, «le Borgne», défendit
seul le pont Sublicius contre les soldats de Lars
Porsenna. Et Mucius Scævola, «le Gaucher»,
tentera vainement d'assassiner ce dernier.
Ces récits réputés «historiques»
ont en réalité pour protagonistes de
vieilles divinités indo-européennes
: le Borgne et le Gaucher. Chez les Scandinaves, le
Borgne Odin sacrifia son il pour acquérir
la science des runes. Et le Gaucher Tyr - le dieu
de la guerre, garant des serments - sacrifia sa main
droite en l'enfonçant dans la gueule du loup
Fenrir, tandis que les autres dieux couvraient de
chaînes le monstrueux animal. Dans
Le Livre des Conquêtes, les Celtes d'Irlande
se souviennent comment les dieux Tuata Dê Danann
s'imposèrent aux anciens habitants de l'île
- les Fir Bolg et les Géants Fômoré.
A la bataille de Mag Tured, leur roi Nuada Airgetlâm,
«Nuada à la Main d'Argent», se
fit trancher un bras par le chef des Fir Bolg, puis
le dieu Lug dansa un il fermé, terrorisant
l'ennemi. C'est encore, en Inde, Bhaga l'aveugle et
Savitar aux mains d'or (**)...
Ces associations, dégagées par les
travaux de Georges Dumézil, ont semble-t-il
inspiré Edison Marshall, dans son roman
The Viking dont Kirk Douglas et Richard Fleischer
tirèrent la matière pour leur époustouflant
film homonyme qui, bien que tourné voici près
de cinquante ans, n'a pas pris une seule ride depuis.
On y retrouvait Einar (K. Douglas) le Borgne et son
demi-frère Eric (T. Curtis) le Manchot. Un
faucon crevait l'il du Viking lorsque celui-ci
avait la révélation de la réelle
nature de l'esclave anglais, lequel chassait au faucon
comme un seigneur; et ce dernier se voyait la main
droite tranchée pour avoir donné une
épée à Ragnar, sur le point d'être
dévoré par les loups.
L'auteur de la brochure Fabbri a
noté que, dans la saga Star Wars, George
Lucas eut l'idée de faire de Luke Skywalker
un manchot, fils de Dark Vador, manchot lui-même.
Lucas décanta-t-il les films qui avaient nourri
sa jeunesse, dont peut-être Le Colosse de
Rome ? s'interroge l'exégète. Il
lui semble impossible de se prononcer sur cette référence
précise.
Dans son sens, relevons tout de même un indice
troublant : il ne vous aura pas échappé
que le supérieur hiérarchique de Dark
Vador - le «gouverneur d'innombrables territoires
impériaux périphériques»,
interprété par Peter Cushing -, est
désigné comme le «Grand Moff Tarkin»,
nom qui rappelle étrangement celui du roi Tarquin
le Superbe. Coïncidence onomastique ou persistance
de la mémoire ?
(*)
Remiggio Del Grosso fut également co-scénariste
de La bataille
des Thermopyles.
(**)
Cf. G. DUMÉZIL, Mitra-Varuna,
NRF, 1948, pp. 163-199; et en résumé
: id., Mythe et épopée, NRF,
1968, I, 424-428; id. La religion romaine archaïque,
Payot, 1974, p. 90. Le Manchot et le Borgne symboliseraient
les deux aspects du pouvoir : le droit et la magie,
Mitra et Varuna.
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29.
Maciste et les Filles de la Vallée
(Amerigo Anton, 1964. Avec Kirk Morris, Hélène
Chanel, Alberto Farnese) (en kiosque en
France : 8 septembre 2005)
Un lourd mystère plane sur la Vallée
de l'Echo Tonnant, unique passage pour atteindre
la Terre des Verts Pâturages. Nul n'a
jamais pu surmonter l'obstacle des monstrueux
Hommes-Echo, car ces êtres terribles et
sauvages barrent le passage et provoquent des
éboulements et des écroulements
de rochers en émettant des sons métalliques
d'une puissance inouïe. Quiconque ose s'aventurer
dans la vallée meurt ou perd la raison.
Poussée par son impitoyable avidité
de pouvoir, Farida, princesse des Allarari,
signe une alliance avec quatre puissants Cheiks,
résolue à surmonter à tout
prix l'obstacle qui s'oppose à son ambition.
Manarchi, un des Cheiks, rappelle à Farida
que la Terre des Verts Pâturages est destinée,
suivant la volonté du Prophète,
aux Gamaly, une tribu de nomades guidés
par une frêle jeune fille appelée
Sélina.
Soucieux de consolider leur position sur
le marché nord-africain, les producteurs
italiens tournèrent dans les années
soixante quantité de films d'aventures
bédouines, dans le sillage des films
hollywoodiens inspirés des Mille-et-Une
Nuits. Politique qui nous valut d'incontestables
réussites comme Le
Voleur de Bagdad (1960) ou Maciste
contre le Fantôme (1961), et un certain
nombre de bandes d'intérêt mineur
comme Goldocrack à la conquête
de l'Atlantide (Il conquistatore di Atlantide)
ou le présent Maciste et les Filles
de la Vallée (La Valle dell'eco tonante). |

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Quelque part, toutefois, le film d'Amerigo
Anton se distingue des autres par l'étrange
présupposé d'un scénario
certes fort classique (resucée de son précédent
Triomphe de Maciste : la volonté de
Maciste
annihilée par une drogue, le combat contre
des «Hommes-Youris», souterraines
créatures du Dieu du Feu). Cinq tribus
arabes convoitent l'accès à la «Terre
des Verts Pâturages», véritable
Terre Promise où l'herbe est plus douce
qu'ailleurs, l'eau plus fraîche, les pins
plus hauts... mais aussi terre promise par Allah
aux Gamaly, son «peuple de prédilection»
qui, sorti d'Egypte, erre dans le désert,
privé de chef, si ce n'est la fille de
celui-ci, décédé, la princesse
Sélina. Ca ne vous fait songer à
rien ? Finalement, la perfide Farida tombée,
le sage cheik Manarchi et les autres cheiks se
partageront le territoire des Allarari, laissant
les Gamaly librement s'installer sur la terre
que Dieu leur avait promise. Ah si tout était
aussi simple qu'au cinéma !
Les Gamaly vont trouver leur Josué au sommet
du mont Rafez, dans le Temple d'Argent où
le sage Manatta évoquera le héros
protecteur Maciste : au milieu des éclairs
et de la fumée, celui-ci «sortira
de la roche de la montagne», roulant des
mécaniques, beau comme un dieu grec en
pagne parmi les bédouins en djellaba (!).
Sur son passage, bien sûr, les fatmas s'arrachent
le bout des seins. Ayant infligé une défaite
aux gardes de Farida, celle-ci en représailles
fera décimer un des camps gamaly et enlever
des jeunes filles, dont Sélina et Amina,
la fiancée de Tarash. Leur vente comme
esclaves est un piège où Farida
et son ministre Masura espèrent voir le
héros se précipiter tête baissée.
Masura est, bien entendu, le traître type
: il a construit sa puissance par l'intrigue,
avec l'aide d'une soi-disant prophétesse,
Ramis, qui lui voue un amour sans borne; mais
lui-même ne songe qu'à épouser
Farida et à régner sur les Allarari
et leur alliés soumis. Bien entendu, sa
fourberie récoltera la récompense
qu'elle mérite et Maciste aura une fois
de plus l'occasion d'exhiber ses muscles, de repousser
les parois de la prison qui doit l'écraser
puis de rosser les Hommes-Echos, des créatures
primitives aux énormes pavillons d'oreilles
qui, dans leurs cavernes, dès qu'un étranger
s'aproche de leur vallée, frappent comme
des... sourds sur d'immenses gongs. |
C'est le maître-nageur
vénitien Kirk Morris, alias Adriano Bellini
- «The Young Reeves» comme on l'a
parfois surnommé -, qui interprète
une fois de plus Maciste.
Il incarnera le héros «Né-de-la-Pierre»
à six reprises, et trois fois Hercule/Héraclès.
Ensuite il s'illustrera dans le western spaghetti,
puis passera au photo-roman. Voici sa filmographie
«péplum» : |
- 1962 Il trionfo di Maciste/Le triomphe
de Maciste, d'Amerigo ANTON [= Tanio BOCCIA];
- 1962 Maciste all'Inferno/Maciste en Enfer,
de Riccardo FREDA;
- 1962 Maciste contro Ercole nella valle
dei Guai/Deux Corniauds contre Hercule,
de Mario MATTOLI;
- 1963 Maciste contro i cacciatori di teste
(Maciste e i tagliatori di teste)/Tarzan chez
les coupeurs de têtes (var. : Le
gladiateur contre les coupeurs de têtes),
de Guido MALATESTA;
- 1963 Maciste alla corte dello Zar/Maciste
et le trésor des Tsars, d'Amerigo
ANTON;
- 1963 Sansone contro i pirati/Samson l'Invincible,
d'Amerigo ANTON;
- 1963 I predoni della steppa/Le brigand
de la steppe (Le prisonnier de la steppe
[BE]), d'Amerigo ANTON;
- 1964 Ercole sfida Sansone/Hercule, Ulysse
et Samson, de Pietro FRANCISCI;
- 1964 La valle dell'Eco tonante/Maciste
et les filles de la vallée, d'Amerigo
ANTON;
- 1964 Il dominatore del Deserto/Le vainqueur
du Désert, d'Amerigo ANTON;
- 1965 Il conquistatore di Atlantide/Goldocrack
à la conquête de l'Atlantide,
d'Alfonso BRESCIA;
- 1965 Ercole contro il gigante Golia/Maciste,
le vengeur du dieu Maya, de Guido MALATESTA;
- 1965 Anthar l'Invincible - Il mercato
di schiave/Marchands d'esclaves, d'Anthony
DAWSON [= Antonio MARGHERITI];
- 1966 La magnifica sfida/Duel dans le
désert, de Miguel LLUCH.
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