19.
Hercule se déchaîne
(Gianfranco Parolini, 1962. Avec Brad Harris,
Serge Gainsbourg, Brigitte Corey) / 91' [DVD
inédit] (en kiosque en France : 21
avril 2005)
Hercule rend visite au royaume d'Arpad, où
il apprend le décès du roi Nisias
[ou Lysias ?], son ami. C'est désormais
sa fille Cnidia, une jeune femme ambitieuse
mais dominée par son fourbe conseiller
Ménistos, qui règne sur le pays.
Ménistos a soudoyé une armée
de mercenaires, pour soumettre le peuple et
lui faire construire des remparts cyclopéens,
qui devraient rendre la ville inexpugnable.
Hercule s'allie à Héridion, chef
des rebelles, et ramènera la pays dans
le royaume non sans avoir dû affronter
de périlleuses aventures.
En dehors du fait qu'Hercule est présenté
comme le fils de Zeus, ce film n'entretient
guère de rapports avec la mythologie
grecque. Tourné en Yougoslavie avec le
concours du ballet de Zagreb parallèlement
à Samson contre Hercule (DVD chez
L.C.J.) par la même équipe - acteurs,
costumes et décors, etc. - il inaugure
une longue collaboration entre Brad Harris et
Gianfranco Parolini (alias Frank Kramer). On
se souviendra de cette bande surtout pour la
participation d'un jeune chanteur débutant,
un certain Serge
Gainsbourg dans le rôle du traître
de service. Détail amusant, il se nomme
Ménistos ou - plutôt - Mevisto
[VO], patronyme qui lorgne vers Méphisto[phélès]
à qui Faust vendit son âme ! Une
scène anthologique met en scène
des danseuses dont les évolutions sont
rythmées au... piano.
Je n'ai pas encore eu l'occasion de commenter
ici les superbes brochures qui accompagnent
les DVD de Fabbri, en grande partie à
cause des délais postaux. Une fois n'est
pas coutume, j'ai eu l'occasion de lire celle-ci
avant de mettre en ligne. En général
je suis assez d'accord avec le rédacteur,
sauf parfois l'un ou l'autre point de détail
- on ne se refait pas, hein ? Et puis, j'aime
assez mettre les points sur les «i»,
fussent-ils grecs (Ah, Pierre Louÿs !). |
 |
J'ai été
touché par la notice sur Serge Gainsbourg,
que j'apprécie autant comme chanteur que
comme acteur de péplum, sinon davantage.
Mais dans cette 19e livraison, j'ai aussi été
- assez - épaté par l'hypothèse
du rédacteur Frédéric Ploton
quant au nom de la ville d'Arpad et à la
personnalité de ce faux «Hercule»
qui serait, en fait, à l'origine, Samson.
Je ne vais pas pinailler les détails, mais
je tiens à (re)préciser que
Samson contre Hercule (Sansone) n'a pas été
tourné avant mais simultanément
avec Hercule se déchaîne (La
furia di Ercole) comme l'a confirmé
Gainsbourg lui-même à Frédéric
Mittérand dans son émission «Que
reste-t-il de nos péplums ?» (diffusée
le 9 juillet 1984) : «Je ne savais plus
dans quel scénar je jouais.»
Ce qui d'ailleurs corrobore la thèse de
Ploton : à l'origine, et comme dans
Samson contre Hercule, Brad Harris devait incarner
Samson, non le Fils de Zeus ! Ce qui explique
la difficulté pour l'afficionado d'intégrer
ce film dans la filmo du héros grec. Quant
à savoir que le nom d'Arpad faisait référence
à l'ancienne place forte néo-hittite,
la capitale du Bît Agusi mentionnée
dans II Rois, 19 : 13 («Où
sont le roi de Hamath, le roi d'Arpad, et le roi
de la ville de Sepharvaïm, d'Héna
et d'Ivva ?»), l'inexpugnable forteresse
conquise par le roi d'Assyrie Téglath-Phalazar
III en -743, j'avoue n'y avoir jamais pensé.
D'autant que les costumes et décors du
film lorgnent plutôt vers le style «grec».
En fait, je voyais plutôt «Arpad»
comme une référence balkanique -
plusieurs personnages secondaires du film, tourné
en Croatie, portent les noms à consonance
serbo-croate - quelque part entre le conquérant
magyar Arpad qui, en 896, sur le Moyen-Danube,
fonda l'Etat hongrois et... Arpad le Tzigane
- la série TV de Guy Saguez (1973). |
|
18.
Nefertiti reine du Nil (Fernando
Cerchio & Ottavio Poggi, 1961. Avec Jeanne
Crain, Edmund Purdom, Vincent Price, Amedeo
Nazzari) / 100' [DVD 5] (en kiosque en France
: 7 avril 2005)
Depuis son plus jeune âge, Tanit - une
jeune orpheline - vit recluse dans un splendide
palais sur les bords du Nil. Elle a rencontré
en secret un jeune sculpteur, Tumous. Les deux
jeunes gens s'aiment, et décident de
fuir ensemble. Mais leur projet est découvert
par le Grand Prêtre d'Amon, Bénakon,
qui se déclare son père et affirme
l'avoir destinée à de grandes
choses. Elle sera reine d'Egypte, affirme-t-il,
car les dieux et le Pharaon mourant l'ont choisie
comme épouse du prince Aménophis.
C'est la réplique italienne - un
peu tardive : L'Egyptien, 1954, Nefertiti,
1961 - au célèbre film de Michael
Curtiz, avec, dans le genre «légendes
cinématographiques», l'hiératique
Vincent Price s'efforçant de remplacer
le truculent Peter Ustinov ! Freud, dans
Moïse et le monothéisme, voyait
une filiation entre la pensée d'Aménophis
IV Akhénaton et celle de Moïse,
qui serait un de ses disciples - peut-être
bien même un Egyptien. Mais l'égyptologue
Cyril Aldred, dans son Akhénaton,
nuance cette hypothèse romantique
: le «monothéisme» atonien
n'a rien en commun avec le culte sémite
d'Adonaï. Moïse lui-même ne
serait qu'une projection fantasmatique des rédacteurs
du «Livre de l'Exode», un personnage
inconnu des annales égyptiennes. Un héros
de légende. |

|
Nefertiti, «La Belle est Venue»...
insondable mystère de l'Histoire ! Etait-elle
princesse mitannienne ou égyptienne ? Ici incarnée
par Jeanne Crain, sa beauté ensorcella par-delà
l'abîme du temps - très exactement depuis
la découverte de son buste, actuellement conservé
au Musée archéologique de Berlin, dont
les lignes pures ont été érigées
en canon académique. Dans ce film, Fernando
Cerchio tenta d'imaginer les péripéties
mouvementées sur fond de guerre de religion
au cours desquelles le sculpteur Tumous (Edmund Purdom)
réalisa ce chef d'uvre de la statuaire
égyptienne retrouvé depuis dans un atelier
de Tell el-Amarna (*).
Ont également incarné Nefertiti
au grand ou petit écran : Rita Gam, dans
The Secret of Nefertiti (TV - Série «Believe
It Or Not», 1950); Sarah Churchill, dans
Nefertiti (TV - Série «The Hallmark
Hall of Fame», 1952); Anitra Stevens, dans
L'Egyptien, 1954; Valia Boulay, dans Néfertiti
et le rêve d'Akhénaton de Jean-Marie
Coldefy & François Dupeyron, d'après
la pièce d'Andrée Chedid (TV, FR - 1978);
et Michela Rocco Di Torrepadula, dans Nefertiti,
fille du Soleil, de Guy Gilles (IT-FR-R.A.U., 1993).
En 1987, Walerian Borowczyk (Les Contes Immoraux;
L'Art d'Aimer (d'après Ovide); Emmanuelle
5...) avait lui aussi envisagé de tourner
une Nefertiti - mini-série TV en six
épisodes - mais le projet n'aboutit pas.
(*) On
a supposé qu'il s'agissait d'un portait officiel
destiné à servir de modèle aux
artistes. |
17.
Les derniers jours de Pompéi
(Mario Bonnard & Sergio Leone, 1959.
Avec Steve Reeves, Christine Kaufmann, Fernando
Rey, Mimmo Palmara) / 93' [DVD 5] (en kiosque
en France : 24 mars 2005)
Août 79 de n.E. La population de Pompéi
est terrorisée par une secte de tueur
encagoulés, les chrétiens, qui
assassinent et pillent les villas patriciennes.
C'est alors que revient de Palestine un quatuor
de centurions démobilisés, conduits
par Glaucus. La villa paternelle est la dernière
en date a avoir été ravagée.
Craignant la colère de Rome, les autorités
de la ville enquêtent. Quel est le rôle
du grand-prêtre d'Isis Arbacès,
de Julia Lavinia l'épouse du préfet
Ascanius et de Galénas, le commandant
des prétoriens ? Glaucus démasquera
les vrais coupables et innocentera Olynthus
et sa pacifique communauté. En vain,
toutefois. Le brusque réveil du Vésuve
enfouira sous la cendre les misérables
ambitions humaines, effaçant jusqu'au
souvenir de la ville pécheresse...
(«Péchante, pécheuse, pécheresse
itou», comme aurait pu chanter le grand
Georges).
Un scénario (re)fait sur mesure pour
l'herculéen Steve Reeves qu'on aurait
mal imaginé dans le rôle un peu
fade de l'aimable citoyen d'Athènes imaginé
par Bulwer-Lytton, qui seyait si bien à
Georges Marchal (version 1949). Dans une oubliette
sous le temple d'Isis, le grand Steve affrontera
un crocodile à mains nues, puis donnera
une leçon de pugilat à son antagoniste
attitré Mimmo Palmara, et enfin, en lui
brisant les reins, évitera une indigestion
à la pauvre lionne chargée - à
elle toute seule - de dévorer cinquante
chrétiens terrorisés (la viande
stressée n'a pas très bon goût
!). |
 |
Nos quatre baroudeurs rentrent donc au
pays où ils démasqueront le
complot d'une secte d'Egyptiens revanchards
qui faisaient endosser leurs crimes aux innocents
chrétiens - un scénario qui
sera littéralement pillé trois
ans plus tard dans Les Derniers
jours d'Herculanum. La présence
d'une communauté chrétienne
à Pompéi en 79, cité
balnéaire courue de la jet set,
reste très discutée mais
assez improbable du fait du manque de preuves
archéologiques convaincantes (et pourquoi
pas des Témoins de Jéhovah à
Saint-Tropez ?). En tout cas, il n'apparaît
pas que Titus,
«les Délices du Genre Humain»,
ait persécuté les disciples
du Christ, pas plus que son père Vespasien
du reste (en revanche, son frère Domitien
(81-96) sera l'empereur de la deuxième
grande persécution). Un malheur ne
venant jamais seul, l'éruption du Vésuve
d'août 79 fut bientôt suivie,
début 80, d'un tragique incendie de
Rome. Le règne de Titus fut également
entaché, en 70, par la destruction
de Jérusalem (voir téléfilm
Masada)
et le pillage du Temple, dont le butin finança
la construction du Colisée (voir docu-fiction
Les Gladiateurs).
Pour être tout à fait complet
avec Titus, signalons encore ses amours contrariées
avec la princesse juive Bérénice,
dont Racine tira une tragédie : il
en existe une version DVD avec Gérard
Depardieu dans le rôle de Titus et Carole
Bouquet dans celui de Bérénice
(Bérénice,
Jean-Daniel Verhaeghe, 1999). Un curieux
péplum érotique, à notre
connaissance inédit en français
(VHS chez Vestron, Pays-Bas) nous campe une
Bérénice assez inattendue sous
les traits de Sybil Danning, les seins glorieux
débordant de son justaucorps de cuir,
sword-women émule de Red Sonja en
visite à Pompéi au moment du
cataclysme (Warrior Queen, Chuck Vincent,
1986) ! Aujourd'hui encore je me demande comment
on a pu imaginer une telle métamorphose...
Il est également fait référence
à la passion de Titus pour Bérénice
dans Le dialogue de Rome de Maguerite
Duras (1982).
Sauf le Temple d'Isis, très conventionnel,
les décors de Pompéi reconstitués
aux Studios C.E.A. à Madrid sont très
soignés et réussis avec leurs
inscriptions en belle calligraphie latine;
ils resserviront pour Le
Colosse de Rhodes de S. Leone,
La révolte des esclaves de Nunzio
Malasomma et Goliath contre les Géants
de Guido Malatesta. Comme pour Hercule
à la conquête de l'Atlantide,
les scènes de volcanismes sont des
stock shots empruntés aux Rendez-vous
du Diable d'Haroun Tazieff.
|
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16.
Hercule et la reine de Lydie
(Pietro Francisci, 1958. Avec Steve Reeves,
Sylva Koscina, Sylvia Lopez, Gabriele Antonini)
/ 92' [DVD inédit] (en kiosque en
France : 10 mars 2005)
Le navire Argo débarque Hercule,
sa jeune épouse Iole et Ulysse sur les
côtes de l'Attique. Le Fils de Zeus rentre
à Thèbes, sa patrie. Chemin faisant,
il doit lutter contre le géant Antée,
Fils de la Terre. A Colone, entrée des
Enfers, il propose son arbitrage au conflit
opposant les fils d'dipe, venus consulter
l'ombre de leur père. Les deux frères,
qui se disputent le trône de Thèbes,
ont convenu de règner alternativement
un an chacun. Mais son terme échu, Etéocle
refuse de s'effacer devant Polynice, qui a amené
une armée de mercenaires argiens conduits
par Amphiaraos.
Hercule convainc Etéocle de respecter
l'accord conclu. Mais alors qu'il porte sa réponse
à Polynice, le héros est drogué
et kidnappé par les envoyés d'Omphale
reine de Lydie, qui parcourent le monde à
la recherche de beaux spécimens mâles
pour apaiser la fureur génésique
de leur reine. Ulysse, qui se fait passer pour
le serviteur muet du héros, réussira-t-il
à arracher son ami à l'emprise
de la cruelle reine, et à empêcher
la guerre qui se prépare sous les murs
de Thèbes ?
Pietro Francisci a réussi l'exploit
- rare à l'écran - de nous donner
une séquelle surpassant la première
mouture (Les
Travaux d'Hercule). Il est vrai que le
réalisateur barre résolument dans
le fantastique, télescopant le personnage
mythologique d'Omphale («Nombril»,
en grec) - auquel le héros fut obligé
de se soumettre comme esclave en punition d'un
de ses nombreux méfaits, dont le film
se garde bien de nous parler -, avec celui de
la cruelle reine de l'Atlantide Antinéa,
l'héroïne de Pierre Benoit (qui
reviendra sous son nom dans Hercule
à la conquête de l'Atlantide).
Comme Antinéa, Omphale collectionne ses
anciens amants, que des embaumeurs égyptiens
ont statufiés dans des attitudes avantageuses.
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Revisitant la patrie
des rois Midas et Crésus, le décorateur
nous campe une Lydie imaginaire avec ses statues
égyptiennes, ses danseuses indiennes, son
capitaine au casque de gladiateur répondant
au prénom de Sandone (un des surnoms d'Héraklès
en Cilicie), et sa reine-mante religieuse costumée
de paillettes comme pour une revue de music-hall
! Stupéfiante et roucoulante Sylva Lopez
(à la ville, épouse du compositeur
Francis Lopez), dont la rouge crinière
évoque celle que les Grecs prêtaient
à la déesse de l'amour, Aphrodite
! On la retrouvera, presque dans le même
costume, dans Le Roi Cruel (Hérode
le Grand) incarnant Mariamne, la reine asmonéenne.
Belles performances également du duo Mimmo
Palmara (Polynice) et Sergio Fantoni (Etéocle),
les frères déments qui s'entre-tueront
(«Réjouis-toi, Peuple de Thèbes...
c'est... ton roi qui est... vainqueur !»,
proclame Polynice avant d'à son tour
rendre l'âme), ainsi que du champion de
boxe italien Primo Carnera (Mighty Joe Young,
La Couronne de Fer, etc.), dans le rôle
d'Antée. Le scénario télescope
la tragédie de Sophocle dipe
à Colone, celle d'Eschyle Les sept
contre Thèbes et le mythe d'Omphale.
On tiendra pour curieux d'avoir donné pour
capitaine des «Sept» Amphiaraos (Anfirao,
en italien), qui était le sage devin argien
opposé à cette guerre, mais contraint
d'y suivre son roi - au lieu d'Adraste, le roi,
beau-père de Polynice. Le pauvre Ennio
de Concini avait dû forcer sur la grappa,
ce jour-là ! |
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15.
Salammbô (Sergio
Grieco. Avec Jacques Sernas, Jeanne Valérie,
Edmund Purdom, Riccardo Garrone) / 93' [DVD
inédit] (en kiosque en France : 24
février 2005)
241-238 av. n.E. - Battue par Rome à
la fin de la Première guerre punique,
Carthage est à bout de force. En l'absence
d'Hamilcar Barca, la métropole africaine
est menacée par des hordes de mercenaires
qui viennent exiger le prix de leurs services.
C'est que depuis cinq ans ils n'ont plus touché
leur solde; et les marchands avares qui forment
le Conseil de la ville refusent de payer...
A Carthage, l'autorité suprême
est partagée par trois hommes : l'ambitieux
Narr Havas, le général Hannon
qui naguère commanda les mercenaires
en Sardaigne, et le grand-prêtre Kohanim.
Avide et sournois, Narr Havas est - pour ne
pas délier les cordons de sa bourse -
disposé à déclencher une
guerre contre les mercenaires conduits par leurs
officiers respectifs dont le Gaulois Mathô
(Jacques Sernas) et le Grec Spendius.
Les amours maudites de la prêtresse-vierge
de Tanit, Salammbô, et d'un beau ruffian
de mercenaire promis au dernier des supplices.
Un péplum presque atypique - la musique
légèrement ironique d'Alexandre
Derevitsky (*),
spécialement le «thème des
mercenaires» ! -, tourné à
Ilfrane (Maroc) avec le concours de cavaliers
berbères dont les tenues traditionnelles
rouge et blanc jurent quelque peu avec la quasi
nudité des mercenaires révoltés
(étoffes et fourrures noires). Aussi
un curieux travail sur les costumes, bijoux
etc. qui font vaguement «précolombiens».
Une ziggourat mésopotamienne, un clin
d'il vers la Porte des Lionnes de Mycènes,
le franco-lituanien Jacques Sernas dont la carrière
internationale n'arrive pas à décoller
depuis Hélène de Troie (R.
Wise, 1955) où il incarnait le beau prince
séducteur Pâris (au fait, dans
l'Histoire comme dans le roman de Flaubert,
Mathô était Libyen, pas Gaulois
! Oui, je sais, coproduction oblige...) et la
toute belle protégée de Roger
Vadim, Jeanne Valérie qui a fait un malheur
dans Les liaisons dangereuses. Une étoile
qui monte, mais qui va bien vite retomber, elle
aussi...
|
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Mais surtout
- enfer et damnation ! - il manque le fameux
Chapitre XIII du roman. Celui qui s'intitule
«Moloch» et qui était un
des clous du classique Cabiria (1913)
de Giovanni Pastrone. Le sacrifice des enfants
à l'idole crématoire du dieu Moloch
! Oh le film de Grieco ne l'a pas vraiment oublié,
mais il l'expédie en deux plans où
l'on voit de grassouillettes jeunes filles pourchassées
par les soldats sur fond de flammes ! A vrai
dire, la version 1925 de Pierre Marodon - avec
Jeanne de Balzac dans le rôle de Salammbô
- n'avait guère été plus
explicite, et le Scipion l'Africain (1937)
de Gallone l'avait carrément niée.
Pourtant, dans les années 50-60, les
péplums bibliques américains s'en
étaient fait des choux gras (L'Histoire
de Ruth, Le fils prodigue et même
Samson de Dalila où, du ventre opulent
du dieu Dagon, s'échappaient des flammes
totalement hors de propos si l'on s'en tient
aux textes bibliques). C'était l'après-shoah,
et ces images montrant les méfaits
des voisins d'Israël n'étaient sans
doute pas totalement innocentes.
Au juste, malgré la découverte
à Tunis, en 1921, du fameux tophet Salammbô
(un cimetière d'ossements d'enfant calcinés)
le célèbre chapitre de Flaubert,
basé sur une extrapolation de la Bible
appelée à la rescousse d'historiens
grecs à peine partials, a peu de chances
de se vérifier.
En 1960, Spyros Skouras (patron de la 20th
Century-Fox) envisagea de produire une Salammbô
avec Harry Belafonte et Gina Lollobrigida,
mais finit par y renoncer, s'étant engagé
pour Cléopâtre.
Pour en savoir plus : Michel ÉLOY,
«Moloch-le-Brûlant, un poncif de
la barbarie orientale. De G. Flaubert à
J. Martin», in (COLLECTIF), Péplum
: l'Antiquité dans le roman, la BD et
le cinéma, Actes du 2e colloque international
des paralittératures de Chaudfontaine
(Liège, 11-13 novembre 1988), Les
cahiers des para-littératures, nŒ
5, Chaudfontaine-Liège, éd. CÉFAL,
1993.
CÉFAL - boulevard Frère-Orban
31 - B 4000 Liège. Tél. : (0032)
41 54 25 20 / Fax : (0032) 41 54 24 40.
(*)
Qui, quelques mois plus tard, signera la B.O.
de La vengeance d'Hercule. |
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14. Hercule à la conquête
de l'Atlantide (Vittorio Cottafavi, IT
- 1961. Avec Reg Park, Fay Spain, Ettore Manni) /
100' [DVD inédit] Bonus (en kiosque en
France : 10 février 2005)
L'oracle de Tirésias a annoncé que
dans le lointain Occident, une menace planait sur
Thèbes. En compagnie de son fils Hyllos et
du roi de Thèbes Androclès, Hercule
entreprend une expédition afin de déterminer
la nature de ce mal et le détourner de sa patrie.
Il découvre ainsi l'île Atlantide protégée
par le dieu aux multiples métamorphoses, Protée.
Là règne la perfide Antinéa,
qui transforme les hommes en lépreux... ou
en surhommes mutants qu'elle rassemble en une puissante
armée destinée à subjuguer l'univers...
Fascinant télescopage de la mythologie
grecque avec la science-fiction (l'orichalque platonicien
«aux couleurs de feu» y est devenu la
Pierre d'Uranus, métaphore du minerai radio-actif
venu d'une autre planète)... et avec les personnages
de Pierre Benoit (Hercule/Morhange et Androclès/Saint-Avit).
On a beaucoup glosé sur la satire des murs
parlementaires par Cottafavi, par ailleurs metteur
en scène de tragédies grecques pour
la RAI, qui du reste inventa pour la circonstances
des expressions «néo-mythologisme»
et «paléo-science-fiction».
C'est aussi le premier «Hercule» de Reg
Park, rival de Steve Reeves dans les compétitions
culturistes. Il apparaîtra encore deux fois
dans le rôle d'Hercule (Hercule contre les
Vampires de Mario Bava, 1961 et Le défi
des géants de Maurice Bright [alias Maurizio
Lucidi], 1966, bidouillé avec des stock
shots des deux premiers), une fois Maciste (Maciste
dans les Mines du roi Salomon de Martin Andrews
[alias Piero Regnoli], 1964) et une fois Ursus (La
terreur des Kirghizes de Ruggero Biola [Ruggero
Deodato] & Anthony Dawson [Antonio Margheriti],
1964), curieuse variation sur le thème du Dr
Jekyll et Mister Hyde.
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13.
Les Derniers jours d'Herculanum (Gianfranco
Parolini, FR-IT - 1962. Avec Brad Harris, Susan Paget,
Philippe Hersent) / 97' [DVD inédit] (en
kiosque en France : 27 janvier 2005)
79 de n.E. - Neveu de l'empereur Titus Flavius, Le
consul Marc Tibère revient vainqueur d'une
campagne qui vient de valoir à l'Empire romain
l'annexion de nouveaux territoires. Mais, très
rapidement, celui-ci découvre combien incertaine
et ambiguë est la vie de cour, et combien la
sécurité même de l'Empire est
en danger par suite de la corruption toujours grandissante
de courtisans ambitieux et sans scrupules.
Il tombe amoureux de Livie, une très belle
esclave chrétienne de l'impératrice.
Par celle-ci, il apprend que Thirtée, riche
marchand d'esclaves et favori de l'Empereur, ourdit
un plan ambitieux et dangereux : il fait entrer en
Italie, sous le couvert de son commerce d'esclaves,
des soldats carthaginois - ses compatriotes - pour
s'emparer de l'empire et ainsi venger sa patrie asservie
par Rome.
Un «scénar» qui n'est pas sans
rappeler celui du Colosse de Rhodes ou les
phantasmes des Derniers Jours de Pompéi
(1959) (l'invasion secrète des Phéniciens...
des Égyptiens.... des Carthaginois). Une problématique
qui n'est pas sans trouver d'échos de nos jours
encore ! Nous aurons ultérieurement à
revenir sur la problématique de l'éruption
volcanique d'août 79. Une curieuse (et fauchée)
allusion aux naumachies, notamment celle qu'ordonna
Claude pour inaugurer les travaux d'assèchement
du lac Fucin. L'empereur opposa dans un combat à
mort la flotte de quadrirèmes dite des «Rhodiens»
à celle des «Siciliens» (19.000
condamnés à mort). Les abords du lac
étaient protégés par des radeaux
montés par des prétoriens armés
de balistes et chargés de s'assurer qu'il n'y
eût aucun survivant à cet holocauste
«à grand spectacle».
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12.
Messaline (Vittorio Cottafavi,
IT - 1959. Avec Belinda Lee, Spyros Focas, Arturo
Dominici) / 81' [DVD inédit] (en
kiosque en France : 13 janvier 2005)
Valeria Messalina est une jeune vestale romaine
que l'ambition va emporter bien loin de sa vie
de recluse. Elle fait la connaissance du beau
centurion Lucius Maximus exactement la veille
de ses noces avec l'empereur Claude. Les deux
jeunes gens s'aiment dès le premier instant,
mais le sort de Valeria est désormais
scellé : les épousailles se dérouleront
avec tout le faste impérial, et Valeria
sera appelée désormais Messaline.
Lucius part pour l'Arménie avec sa légion.
Pendant son absence, Messaline se transforme
en une impératrice despotique et cruelle.
Mais elle n'a jamais cessé d'aimer Lucius,
et, à son retour, elle se donne à
lui. Elle fait plus : par une série de
mensonges, elle le persuade de trahir son empereur.
Toutefois, ce ne sera que lorsque sa maîtresse
fera assassiner son ami, l'intègre Aulus
Celsus que Lucius Maximus commencera à
entrevoir son erreur. Mesurant l'abîme
de corruption où lui-même a sombré,
il passera alors résolument dans le camps
des adversaires de l'impératrice. Exaspérée,
Messaline redouble de cruauté envers
le peuple et même ses courtisans. Quoiqu'il
lui soit facile de se venger de cet ancien amant,
Messaline renonce toutefois à ordonner
son exécution. Cette faiblesse - dictée
par son amour, son premier amour - lui sera
fatale. En effet, la conjuration qu'elle a organisée
avec la complicité de Caius Silius, noble
romain, représentant de l'opposition
à Claude, s'achève dans le sang.
Arrachant l'Empereur aux rets tendus par ses
ennemis, Lucius et ses troupes écrasent
les sbires de Messaline, et celle-ci mourra,
poignardée sous ses yeux.
Lucius oubliera ces tragiques événements
auprès d'une jeune chrétienne,
Silvia, à l'égard de qui il éprouve
un sentiment neuf et profond; à ses côtés,
il trouvera enfin la paix en s'exilant volontairement
dans la lointaine province d'Assyrie. |
 |
«Le personnage de Messaline ne
m'intéressait pas du tout parce qu'elle était
un cas pathologique, racontera plus tard Cottafavi.
Elle manquait d'humanité. C'était une
femme détraquée depuis le début.
Elle ne regardait plus qu'au-dedans d'elle-même
et pas au-dehors; incapable d'aimer ou de haïr,
mais faisant les deux en même temps. C'est pourquoi
elle a fait tuer les hommes qu'elle a aimés;
elle cherchait le pouvoir d'une manière absolue.
Ce que je préfère dans ce film, ce sont
quelques scènes qui regardent avec attention
la vie des Romains à cette époque. La
séquence qui se passe à Rome durant
les fêtes, où l'on voit sur une petite
place deux comédiens en train de jouer du Plaute,
Le soldat fanfaron. Il y a des gens qui sont
assis sur des bancs par terre et les deux pauvres
acteurs, qui n'ont me pas de scène, jouent
devant des maisons, comme cela se passait dans le
temps pour les spectacles populaires. Les gens qui
ne pouvaient se payer les arènes assistaient
à ces spectacles.» Dans la version
de Cottafavi, Messaline se perd elle-même en
sauvant celui qu'elle aime, femme fatale un peu
fleur bleue (ce qu'elle fut probablement, historiquement),
incapable de voir plus loin que le bout de son nez.
Sur l'ordre de Caligula, qui voulait ainsi se moquer
de son lourdaud d'oncle en lui donnant pour femme
une superbe créature, la fille de Barbatus
Messala, Valeria Messalina épousa le consul
Claude en 40 (et non en 41, après la mort de
Caligula, comme le voudrait le film). Une jeune fille
de quinze ans et un quinquagénaire baveux !
L'association était explosive ! Contemplant
son buste, Arthur Weigall lui trouvait un regard bovin.
Plus stupide que méchante, Messaline se laissait
dominer par ses appétits génésiques.
Bien entendu, elle ne fit jamais partie du collège
des Vestales. Ses aventures amoureuses firent les
délices de Félicien Champsaur (L'orgie
latine, 1903) et d'Alfred Jarry (Messaline,
1900). Il est vrai que les frasques de celle qui,
sous le nom de Lysisca, faisait de l'abattage dans
un bouge de Subure, rentrant chez elle à l'aube
«le vagin encore roide», avaient de quoi
stimuler l'imagination. Amoureuse du beau Caius Silius
(le sinistre Arturo Dominici !), elle aurait fait
croire à son naïf mari d'empereur qu'une
prophétie avait annoncé la mort de son
époux dans l'année. D'où que
le benêt se prêta à une mascarade
où il permettait à sa femme d'épouser
officieusement... son amant. La manipulation découverte,
le nouveau «mari» fut bien condamné
à mort, et avec elle cette fine mouche trop
maline, à qui on envoya un prétorien
au glaive bien affûté ! Messaline avait
alors vingt-trois ans.
La fille de Barbatus Messala et de Domitia Lepida
laissait un fils, Britannicus, qu'elle avait eu de
Claude. Elle était la cousine du petit Lucius
Domitius, le futur Néron, et avait haï
Agrippine qui, exilée par son frère
Caligula, avait confié le petit Lucius Domitius
(5 ans) à sa tante Domitia Lepida (la mère
de Messaline, donc). On sait le tragique destin de
Britannicus empoisonné par Agrippine, ou Néron,
ou les deux, ou aucun des deux - car l'empoisonnement
est indémontrable - mais tout de même
décédé à... l'âge
de 14 ans !
Messaline fut sous les traits de
la comtesse italienne Rina di Liguoro la très
méchante héroïne d'un film d'Enrico
Guazzoni (Messaline, 1923) où elle veut
faire sacrifier à Isis une pauvre ingénue.
Ensuite, sous les traits de Gerta Walkyria elle sera
la figure centrale de l'unique péplum brésilien
jamais tourné (Messaline, Luiz De Barros,
1930). En 1937, Merle Oberon l'incarna dans le
I Claudius inachevé de Josef von Sternberg
(1937); et en 1951 ce sera Maria Felix, dans la version
de Carmine Gallone, qui lui prêtera ses traits.
Messaline y animait une faction anti-républicaine
contre celle menée par l'intègre Valérius
Asiaticus. Disgraciée par l'empereur, errant
dans Subure, elle demandait finalement à un
de ses anciens amants, le gladiateur Taurus, de l'aider
à mettre fin à ses jours... Lorsqu'on
découvrit son cadavre on crut au meurtre d'une
simple prostituée (Messaline, 1951).
On la retrouva ensuite interprétée par
Susan Heyward dans Les Gladiateurs (1954),
par Marilu Tolò dans Hercule contre les
Mercenaires/Il gladiatore di Messalina (Umberto
Lenzi, 1964) et par Sheila White dans le feuilleton
I Claudius (1976). Après le succès
de Caligula
(1977) où sous les traits d'Anneka di Lorenzo
et pour les besoins du film, elle se réconciliait
avec sa vieille ennemie Agrippine (Lori Wagner) le
temps d'une scène lesbienne assez hard, elle
sera ensuite de toute une série de péplums
érotiques au début des années
1980' (Caligula et Messaline, Messaline impératrice
et putain, etc.).
Gentleman accompli, le latiniste
Jean-Pierre Néraudau tentera de démontrer
dans ses Louves du Palatin (Belles Lettres,
1988) qu'une femme de la famille impériale
aurait difficilement pu s'adonner à toutes
les fredaines que lui attribua cette malveillante
raclure de bidet nommée Suétone. On
ne plaisante pas avec l'honneur des dames ! Non mais
!
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11.
La Guerre de Troie (Giorgio
Ferroni, IT-FR - 1961. Avec Steve Reeves, John
Drew Barrymore, Hedy Vessel) / 101' [DVD inédit]
(en kiosque en France : 30 décembre 2004)
Depuis neuf ans déjà, les Grecs,
conduits par Achille et Agamemnon, assiègent
la ville de Troie pour rendre la belle Hélène
à son mari Ménélas, le
roi de Sparte, enlevée par son amant
le prince troyen Pâris. Achille vient
de tuer le frère de Pâris, le valeureux
Hector - dont, fou de chagrin, il humilie la
dépouille pour venger la mort de son
ami Patrocle. Les Troyens sont désemparés,
à bout de forces.
Le lâche et intrigant Pâris est
désormais leur chef de guerre à
la place de son frère, mais il n'est
qu'un instrument entre les mains de son «épouse»
Hélène, cruelle et ambitieuse.
Dans Troie, il ne reste plus comme voix raisonnable
que celle du sage Enée, ami d'Hector.
Enée a secrètement épousé
Créüse, sur d'Hector et de
Pâris, qui porte leur enfant - ce qui
le place en situation délicate vis-à-vis
des fils du roi Priam, jaloux de leur autorité.
Enée, néanmoins, prend l'initiative
de chaperonner le vieux roi lorsque celui-ci
s'humilie auprès d'Achille pour mendier
la restitution du corps d'Hector. Aux jeux funèbres
de Patrocle, Enée lutte contre Ajax pour
récupérer les armes du vaincu
qu'il entend restituer à sa veuve. Enée
a alors l'occasion de mesurer la noblesse d'Achille,
héros épris de gloire, absolument
étranger à la ruse et aux faux
semblants. Mais c'est le fourbe Ulysse qui a
l'oreille du roi des rois Agamemnon...
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La guerre de Troie (1961) était
la première partie d'un diptyque dédié
à la gloire d'Enée, le héros
dont se flattaient de descendre les Romains. Giorgio
Rivalta en tournera le second volet, toujours avec
Steve Reeves, Les conquérants héroïques,
qui raconte la conquête du Latium par les
Troyens en quête d'une terre d'accueil. Un troisième
volet, également filmé par Ferroni,
narrera les aventures en Egypte d'Hélène
et Ménélas retour de Troie; le héros
en était le Spartiate Arion, incarné
par Mark Forest (Hélène, reine de
Troie / Il Leone di Tebe, 1963). Il est amusant
de rappeler que, phagocitant sa Guerre de Troie,
les Conquérants héroïques
de Rivalta, mais aussi ses Bacchantes ainsi
que Le
Colosse de Rome, Ferroni bidouillera un dernier
péplum, Hercule
contre Moloch où Gordon Scott remplace
Steve Reeves... A vrai dire, il y a dans La Guerre
de Troie deux ou trois brefs plans de bataille
où les protagonistes se retrouvent subitement
en costumes non plus grecs mais romains. Peut être
un emprunt à La bataille de Corinthe de
Mario Costa ? Ce genre de pratique était courant
à Cinecittà, et faisait les délices
des amateurs avertis.
Giorgio Ferroni n'était pas un novice dans
le genre péplum. Jeune assistant de Carmine
Gallone, il avait - en 1937 - réalisé
le making of de Scipion l'Africain; toutefois,
il est surtout resté dans la mémoire
de cinéphiles pour son sulfureux film d'épouvante,
Le moulin des supplices (Il mulino delle donne
di pietra, 1960). Plus tard, sous le pseudonyme
de Calvin Jackson Padget, Ferroni se recyclera dans
le western-spaghetti. A l'aune de Cinecittà
La Guerre de Troie fut une vraie superproduction,
dont les extérieurs furent tournés en
Yougoslavie (la ville de Troie étant reconstituée
près de Belgrade sur 30.000 m2) et qui bénéficia
de la collaboration de la cavalerie du maréchal
Tito. Au contraire des versions précédentes
ou postérieures axées qui sur Achille,
qui sur Pâris, cette version-ci se focalise
sur Enée et les rapports du chef des Dardaniens
avec les arrogants Priamides. Les scénaristes
ont ici puisé - directement ou indirectement
- dans l'uvre de Dictys de Crète dont
il nous faut signaler ici la réédition
en français des Ephémérides
de la guerre de Troie dans la belle collection
«La Roue à Livres» (Récits
inédits sur la Guerre de Troie (trad. et
comm. Gérard Fry), Les Belles Lettres, 2004).
Face au noble Steve Reeves/Enée, Arturo Dominici
- plus habitué aux rôles de traître
(Les Travaux d'Hercule) ou de complice (l'amant
de la maléfique Barbara Steele dans Le
masque du démon) - campe un loyal Achille
infiniment plus droit que Brad Pitt dans le récent
Troie.
Il n'en a toutefois pas le charisme et, du reste,
il en est mieux ainsi car il aurait, sinon, volé
à vedette au beau Steve
«Hercule» Reeves, ce qui n'était
certes pas le but des scénaristes.
(Pour plus de détails sur le
rôle d'Enée dans ce film : Michel ELOY,
«Enée et Didon dans le cinéma
et la bande dessinée», in René
MARTIN (éd.), Enée et Didon. Naissance,
fonctionnement et survie d'un mythe, Actes du
colloque «Enée et Didon après
l'Enéide», Université de
Paris III, éd. du C.N.R.S., 1990. Signalons
par ailleurs la superbe BD de l'Américain Eric
SHANOWER, Eisner Award 2001 & 2003 : L'Age
du Bronze - 1. Un millier de navires, Paris,
Akileos éd., 2003.)
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