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LES RECENSIONS : CLICK |
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(13 mai 2011)
[Collectif], 100 films du roman à
l'écran,
(préface d'Henri Mitterand), Nouveau Monde Editions,
2011, 340 p.
ISBN : 978-2-84736-498-9
Voici un livre qui ne manque pas d'intérêt :
l'adaptation à l'écran de romans préexistants,
mutatis mutandis problématique quelque part connexe
du propos auquel se consacre notre site dédié
à l'«Image de l'Antiquité» - l'adaptation
filmique d'un sujet historique (encore que, bien évidemment,
les matériaux historiques soient plus insaisissables
que le texte figé de l'écrit romanesque).
Pour reprendre l'exemple d'entrée en matière
cité par le préfacier, Julien Gracq comparait
l'image filmique exclusive à une autoroute ignorant les
chemins de traverse que ménage un texte littéraire.
Entre parenthèses : dans le domaine du péplum,
un bel exemple nous serait fourni par le roman Spartacus
d'Howard Fast, dont l'économie en aller-retours ne se
prêtait pas au scénario linéaire réclamé
par un grand film épique. A travers cent exemples donc,
plus une intro pertinente de Henri Mitterand et la triple conclusion
de Jacques Audiard, Mathieu Kassowitz et Roman Polanski, les
auteurs - reprenant les catégories de Genette - analysent
succinctement la superposition de l'hyperfilm usiné
par l'équipe cinématographique à l'hypotexte
du romancier. Parmi le vaste éventail des fiches, vous
distinguerons plus spécialement celles - il n'y en a
pas beaucoup - qui intéressent spécialement le
cinéma historico-mythologique : Quo Vadis et Le
Seigneur des Anneaux par Laurent Aknin, Fellini-Satyricon
par Philippe Leclercq, lequel définit très clairement
la frontière entre la part de Pétrone et celle
de Fellini, mais aussi L'Homme qui voulut être roi
ou Perceval le Gallois. Sans bouder les autres présentations
passionnantes d'Apocalypse Now à Vipère
au poing, en passant par Belle de Jour, Dr. Jekyll &
Mister Hyde et Le Rouge et le Noir !
Mais le sujet était vaste et le nombre de pages limité;
nous restons un peu sur notre faim. Comment Robert Fuest a-t-il
pu en toute impunité massacrer Aphrodite de Pierre
Louÿs (il n'en a gardé que la partouze grecque,
repositionnée deux mille ans plus tard en 1914, à
la veille de la WW I !) ou Just Jaeckin dénaturer la
BD-bondage de John Willie, Gwendoline, pour n'en tirer
qu'un très aseptisé film d'aventures. L'uvre
originale de Willie, certes, n'intéressait que les vieux
érotomanes pervers, nous n'en disconvenons pas - vive
la perversité ! -, mais alors pourquoi s'y référer,
si ce n'est pour des raisons bassement commerciales : faire
de l'Eros à tout vent et drainer les gogos vers les salles
obscures ? Car le cinéma, c'est aussi une industrie,
qui implique la participation de nombreux professionnels et
l'espérance de faire des recettes. Tout le contraire
du travail solitaire de l'écrivain.
En fonction de l'époque et des contingences politiques,
un cinéaste ne se gênera pas pour dénaturer
une uvre littéraire au nom de sa propre créativité.
C'est ainsi que le colonel Custer ou l'empereur Néron
jouiront de plus ou moins de mansuétude. Veit Harlan
a pu, en 1940, réaliser un Juif Süss à
180¡ du roman de Feuchtwanger et Mark Robson tirer des Centurions
de Jean Lartéguy une vision très américaine
anti-colonialiste de la Guerre d'Algérie, qui tournait
résolument le dos au discours de l'écrivain (1).
Mais n'est-ce pas le propre des créatifs de «sans
cesse sur le métier remettre leur ouvrage ?»
Du Dracula de Bram Stoker à Entretien avec
un vampire d'Anne Rice - et leurs adaptations cinématographiques
respectives -, on verra donc les démoniaques créatures
de la nuit devenir les pathétiques victimes d'une malédiction,
comme encore récemment dans Nous sommes-là
(Wir sind der Nacht, Dennis Gansel, 2010). Traduttore,
traditore ! Ca nous aurait bien intéressé
de voir les auteurs gloser sur ces titres de notre choix, dont
question dans nos deux derniers alinéas. Dans un autre
ouvrage, peut-être ?
Communiqué de l'éditeur
Les grands romans font-ils les grands films ?
- Nouveau Monde éditions et le Centre national de documentation
pédagogique (CNDP) coéditent un ouvrage qui pose
la question de l'adaptation du texte littéraire au cinéma,
à travers l'étude de 100 films d'hier et d'aujourd'hui.
Depuis ses débuts, le cinéma se nourrit de littérature,
mais l'alchimie qui permet de transposer l'uvre romanesque
sur grand écran semble réservée aux plus
grands cinéastes : Kubrick, Visconti, Renoir, Bresson
et quelques autres ont su créer des chefs-d'uvre
à partir d'autres chefs-d'uvre, quand d'autres
réalisateurs en livraient de pâles copies. Le cinéma
est souvent plus «heureux» quand il s'inspire de
la littérature de genre, fertile en intrigues qui intimident
moins les cinéastes et peuvent nourrir des univers très
divers, comme l'illustre la fortune cinématographique
d'un Simenon.
Pour la première fois, cet ouvrage étudie
in vivo l'art et la technique de l'adaptation à travers
100 cas concrets, qui soulèvent autant d'interrogations
différentes. On y découvre qu'il n'existe pas
de méthode miracle pour adapter un roman, mais qu'adapter
revient toujours à faire des choix, et qu'il existe mille
façons de trahir, dont certaines s'avèrent plus
fidèles à l'esprit de l'auteur que la pure docilité.
Cette plongée passionnante dans l'univers de l'adaptation
mêle films français et étrangers de toutes
époques, grands romans incontournables ou réputés
inadaptables et uvres oubliées, littérature
classique et roman policier, science-fiction ou nouveau roman.
En ouverture, Henri Mitterand offre une brillante introduction
aux problèmes théoriques et pratiques de l'adaptation
à partir de quelques uvres emblématiques.
Une «boîte à outils» pour tous
- enseignants, cinéphiles et scénaristes - afin
d'aborder l'adaptation d'une uvre littéraire à
travers des exemples concrets, avec des pistes de questionnement.
NOTE :
(1) Lequel,
en 1965, a dû laisser errer sur ses lèvres un
mince sourire, en voyant les donneurs de leçons américains
commettre au Viêt-nam - que l'on nommait autrefois «Indochine»,
rappelez-vous ! - les mêmes erreurs que les Français
douze ans plus tôt. - Retour
texte
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(21 avril 2011)
Laurent AKNIN, Sir Christopher Lee,
Nouveau Monde éditions, 2011, 301 p.
ISBN-10 : 2-84736-612-1 et ISBN-13 : 978-2-84736-612-9
Sur les plus de 250 films recensés par Laurent Aknin
au moment où nous rédigeons cette notice
IMDb en comptabilise 274 , Christopher Lee a incarné
des vampires une bonne vingtaine de fois. Parmi tous ces films,
les amateurs de péplums se souviendront spécialement
du malfaisant Lycos, une créature sortie de l'Hadès
pour étendre sur la terre l'empire du mal, à commencer
par la paisible cité grecque d'chalie dont il tient
déjà sous son emprise la malheureuse fille du
défunt roi née, Déjanire fiancée
à Hercule.
Dans Le cauchemar de Dracula (Horror of Dracula,
T. Fisher, 1959) qui le porta au pinacle, il incarnait
le Prince des Vampires, Dracula, mais n'apparaissait à
l'écran qu'un peu moins de 9' sur les 80' que durait
le film. Pourtant, Christopher Lee l'emplissait de son inquiétante
et maléfique présence. A vrai dire, même
dans le roman de Stoker où il est constamment mis en
scène par des lettres ou des extraits de journaux intimes
des protagonistes, Dracula était davantage une obsession
irritante qu'une présence physique; le contraire de celle,
omniprésente, de son rassurant et déterminé
antagoniste le Dr Van Helsing incarné par son
duettiste Peter Cushing.
Quoique né à Londres dans le quartier de Belgravia
le 27 mai 1922, Christopher Frank Carandini Lee était
d'origine italienne par sa mère, la contessa Estelle
Marie Carandini di Sarzano. Pendant la WW I, son père
Geoffrey Trollope Lee fut colonel dans le 60e Royal Rifle Corps.
Sa grande taille (1,95 m) l'a souvent desservi vis-à-vis
d'acteurs qui ne voulaient pas d'un partenaire plus grand qu'eux.
Ne voulant pas être typé en «Dracula»,
Lee qui, au début de sa carrière, semblait
s'être spécialisé dans les rôles de
monstres comme la créature de Frankenstein, la Momie
ressuscitée, ainsi que Fu-Manchu avait refusé
de tourner pour la Hammer des séquelles du film de Fisher.
Las, parti tourner en Italie il est rattrapé par son
passé et incarne un baron Roderico da Frankurten dans
la comédie Les temps sont durs pour les vampires /
Tempi duri per i vampiri (Steno, 1959), ensuite c'est le
précité Lycos dans Hercule contre les Vampires /
Ercole al centro della Terra (Mario Bava, 1961) et autre
comte Karnstein dans La crypte du vampire / La cripta
e l'incuba (Camillo Mastrocinque, 1963), un revenant dans
Le corps et le fouet / La frusta e il corpo (Mario
Bava, 1963). Il est à noter que dans ces films italiens,
Christopher Lee n'incarne pas nécessairement un vampire,
mais plutôt celui que l'on soupçonne d'en être
un. Autre réflexion : parallèlement à
ces films fantastiques qu'il tourna tantôt pour la Hammer
tantôt pour les Italiens avant que de reprendre le rôle
de Dracula (Dracula Prince des Ténèbres,
1965, etc.), il joua surtout dans des films d'espionnage ou
des polars dont ce rôle de Nero, un magicien escroc
et manipulateur dans Les mains d'Orlac (1960). Entre
1957 et 1976, tout en étant impliqué dans une
bonne demi-douzaine d'autres films de vampires, Lee a pas moins
de onze fois incarné Dracula, dans oublier le personnage
historique dans Vlad l'Empaleur, ou La vraie vie de Dracula
de Doru Nastase (Roumanie — 1978).
Il a joué dans 21 productions de la Hammer et a eu Peter
Cushing pour partenaire à 22 reprises. En relation avec
l'Antiquité, sinon avec le péplum, rappelons qu'à
côté du Prof. Karl Meister victorieux de la Gorgone
«Mégère» (sic) (The Gorgon,
1964), l'ambiance du fantastique a conduit la Momie Kharis (La
malédiction des Pharaons / The Mummy, 1959) à
souvent incarner des prêtres ou des princes égyptiens
: Billali (La Déesse de Feu / She, 1965) ou le
pharaon Ramsès (Moïse, 1995 TV et La Terre
Promise / In the Beginning, 2000 TV). Hasard ? Il incarnera
encore des personnages homonymes comme ce chef d'une invasion
d'extraterrestres dans L'invasion des soucoupes volantes
/ Starship Invasions (1977), film SF, et telle déité
maléfique dans la série TV pour enfants The
Tomorrow People : The Rameses Connections (1995, cinq épisodes
TV). Ceci quand il n'est pas, tout simplement, égyptologue
comme ce Prof. Sir Richard Turkel, qu'il interprète en
guest star dans La malédiction de la Momie
(Talos the Mummy [Tale of the Mummy], Russell Mulcahy,
1998). Comme beaucoup d'autres titres de sa prolifique filmographie,
ces dernières bandes ne sont pas d'un très haut
niveau. La fin de carrière de Christopher Lee s'apparente
souvent à une galère, dans des films fauchés
où il ne fait qu'une brève apparition; on le verra
même dans deux productions Eurociné, soit le niveau
zéro du cinéma populaire. Mais soit ! Christopher
Lee a choisi de tourner, tourner toujours, même n'importe
quoi - plutôt que de ne rien faire. Un peu comme Jess
Franco, avec qui il a plusieurs fois collaboré, notamment
pour le superbe Les nuits de Dracula (peut-être
la version la plus fidèle au roman de Stoker).
Du marchand d'esclaves de Babes in Bagdad (1952) à
l'impressionnant rôle de Mohammed Ali Jinnah, père-fondateur
du Pakistan dans Jinnah (Pakistan - 1998) [film qu'on
n'est pas près de voir en Europe ?], Christopher Lee,
acteur complet, a décliné toutes les possibilités
de son art : ici immense vedette ou là simple comparse.
Ses apparitions sous les traits du magicien félon Saroumane
le Blanc dans The Lord of the Rings de Peter Jackson
(2001) et sa séquelle à venir The Hobbit 1
& 2 (2013), tirés de l'uvre de J.R.R. Tolkien,
dont il était fan, nous amène à dire un
mot à propos d'un autre film qui lui tenait à
cur, et auquel il collabora gracieusement prêtant
ses traits à Lord Summerisle, hobereau écossais
et grand-prêtre d'une religion oubliée, Le Dieu
d'Osier / The Wicker Man (Robin Hardy, 1973), film semi-fantastique
sur les survivances des anciens cultes celtiques à travers
le folklore; film mythique s'il en fut, objet d'un remake
avec Nicolas Cage en 2006.
Dans le domaine du cinéma historico-mythologique, outre
Lycos et Ramsès, on a encore vu Christopher Lee dans
le rôle du devin Tirésias dans L'Odyssée
d'Andreï Konchalowsky (1997 TV) et d'Artémidore
dans le Jules César de Stuart Burge, aux côtés
de Charlton Heston (1970). Artémidore était ce
quidam qui, en ces fameuses Ides de Mars, tentait de dissuader
César de se rendre au Sénat.
En novembre 2001, «Sir» Christopher Lee a été
anobli par la reine d'Angleterre; en France, il a été
décoré Chevalier des Arts et des Lettres.
Quatrième plat de couverture :
Christopher Lee n'est pas seulement une légende du
cinéma fantastique. Il est le comédien vivant
dont la carrière est la plus longue et la filmographie
la plus volumineuse de toute l'histoire du cinéma parlant.
Ce livre n'est donc pas la biographie de Christopher Lee
mais une bio-filmographie analysée et commentée.
Si le comédien est avant tout célèbre,
et même mythique, pour son interprétation de Dracula,
au point qu'aucun autre acteur - malgré toutes les autres
versions tournées depuis un demi-siècle - n'a
pu le remplacer dans l'imaginaire collectif, il appartient plus
largement à l'univers du cinéma populaire, au
cinéma bis, au cinéma de l'imaginaire qui dépasse
le simple cadre de l'épouvante.
Laurent Aknin propose ici une histoire particulière
du cinéma en suivant la carrière exceptionnelle
d'un acteur désormais hissé au rang de mythe.
Suivre la carrière de Christopher Lee revient à
parcourir plus de soixante ans de cinéma et de télévision.
On y trouvera le cinéma populaire britannique d'après-guerre,
la mythique Hammer, l'âge d'or du cinéma bis européen
et son déclin, le cinéma indépendant américain
du milieu des années soixante-dix, les étranges
coproductions internationales des années quatre-vingt.
On y redécouvrira des films d'épouvante, de la
science-fiction, du péplum, des films d'arts martiaux
et d'autres parfaitement indéfinissables. Et ce, à
travers un éventail de cinéastes allant de Tim
Burton à Jesus Franco, et plus de 250 films !
(Laurent Aknin est, par ailleurs, auteur de Cinéma
Bis. 50 ans de cinéma de quartier (Nouveau Monde
éditions, 2007) et, en collaboration avec Lucas Balbo,
Les Classiques du cinéma bis (Nouveau Monde éditions,
2009). C'est également lui qui a compilé le Dicopeplum,
sur le présent site.)
Complément bibliographique
- Pascal MARTINET, Mario Bava, Paris, Edilig, coll.
«Filmo», n¡ 6, janvier 1984, 127 p.;
- Stéphane BOURGOIN, Terence Fisher, Paris,
Edilig, coll. «Filmo», n¡ 7, mars 1984, 127 p.;
- Michel ÉLOY, «Hercule contre les Vampires»
in J.-Louis LEUTRAT [coord.], Mario Bava, Liège
/ Paris, Editions du Céfal / Cinémathèque
française, coll. «Grand écran, petit écran»,
n¡ 1, 1994, 160 p., pp. 60-64;
- Nicolas STANZICK, Dans les griffes de la Hammer. La France
livrée au cinéma d'épouvante, Paris,
Scali éd., 2008, 462 p.
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(15 avril 2011)
Patrick DEMORY, Peur sur Lutèce -
Une enquête du centurion Marcus Pius,
Strasbourg, Calleva, coll. «Traces», 2011, 270 p.
ISBN : 978-2-917582-14-5 - EAN : 9782917582145
Lutèce, capitale des Gaules, janvier 358 de n.E.
Victorieuses des envahisseurs alamans, les légions du
César Julien passent un hiver de repos sur les bords
de la Seine. Le César lui-même a été
rejoint par son épouse, Hélène, qui porte
en son sein un fils, peut-être un futur empereur.
Mais même au plus froid de l'hiver, peut-on jamais
trouver la paix ? Dans les faubourgs de la cité des Parisii,
des jeunes femmes agonisent dans d'atroces souffrances, victimes
d'une maladie étrange.
Sortilège ou empoisonnement ? Magie noire ou complot
? Comme celle du César, toutes ces femmes étaient
enceintes...
Après Le
Feu de Mithra, (2009), le centurion Marcus Pius et ses
hommes enquêtent à nouveau dans la Lutèce
antique. Parfaitement documenté sur le fonctionnement
de l'armée romaine au IVe s. de n.E. pour avoir lui-même
participé à des groupes de reconstitution et d'archéologie
expérimentale spécialisés dans cette période,
Patrick Demory nous livre le second opus de la saga de son centurion
(notons au passage qu'il appartient à la cavalerie où
ce grade a subsisté; dans l'infanterie on parle alors
de «centeniers»). Marcus Valerius Pius appartient
aux Herculiani, c'est-à-dire à la Legio
Secunda Herculia, une légion palatine fondée
quelque soixante ans plus tôt par l'empereur Maximien
Hercule pour contrebalancer les Joviani de son auguste
collègue Dioclétien Jupiter.
Marcus jouit de la confiance du César des Gaules, Flavius
Claudius Julianus - notre Julien, plus tard surnommé
«l'Apostat» en raison de sa fidélité
aux anciens dieux traditionnels, dans cet Empire romain naguère
brillant, qui voit se consolider l'emprise d'un christianisme
rabique. Curieux comme l'Histoire se répète...
Entouré de ses amis, le campidoctor [instructeur]
Bouglus, maître escrimeur, le medicus [médecin
militaire] Correx, l'«expert», l'optio [lieutenant]
Severianus et le tribun Ammien Marcellin - le futur historien
-, l'officier chargé de la sécurité va
de nouveau se voir confronté au mystère.
Autres recensions de polars-peplums sur ce site : click,
click et click
Patrick Demory et Michel Eloy, auteur
de ce site,
aux Fêtes Gallo-Romaines de Bavay, 2 juillet
2011. |
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(15 avril 2011)
Ludovic MOIGNET & Yann KERVRAN, La vie
d'un guerrier gaulois
(préface de Christian Goudineau), Strasbourg, Calleva,
2011, 176 p.
ISBN 978-2-917582-13-8
Grâce à la conquête, Rome allait faire
entrer dans la Civilisation ces peuples gaulois, rappelle dans
sa préface Christian Goudineau (professeur au Collège
de France), qui ajoute, en «apportant la paix, le développement
économique et le respect des lois. Cette opposition -
barbares, civilisés - perdure, en dépit d'analyses
historiques, de recherches archéologiques et de comparaisons
ethno-anthropologiques qui ont mis à mal ce «modèle»
simpliste».
Basés à Abbeville près d'Amiens, dans
le Nord de la France, les Ambiani
se sont plus spécialement attachés à reconstituer
le mode de vie des tribus de la Gaule Belgique; en leur compagnie,
l'album de L. Moignet et Y. Kervran suit pas à pas,
tel un fastueux photo-roman - dans le bon sens du terme -, la
vie de tous les jours de ces Morins et autres Oromansacii :
des jeux de l'enfance à leur mort au combat, décrivant
leurs armes et coutumes, leur habitat, hiérarchie sociale,
rites funéraires, mariages, médecine; leur artisanat
textile, leur travail du fer ou explicitant des expressions
comme «tumultus gallicus», «murus gallicus»
ou «oppidum». Une bonne approche de ce qu'est l'archéologie
expérimentale.
Communiqué de l'éditeur
Découvrez la Guerre des Gaules par la photographie
! - Le XIXe s. a fait d'eux «nos ancêtres
les Gaulois» parce qu'ils vécurent plus ou moins
sur le territoire français. Mais le quotidien de ces
hommes de l'Antiquité commence à peine à
se dévoiler.
Ils étaient les héritiers de la puissante
civilisation celtique, étendue jusqu'aux confins de l'Asie
Mineure. À l'aube de notre ère, leur parcours
s'est heurté à Jules César. De cette fameuse
«Guerre des Gaules» est né un monde nouveau,
une synthèse brillante : la culture gallo-romaine.
Grâce à une reconstitution méticuleuse,
scrupuleusement documentée, cet ouvrage exceptionnel
vous propose de découvrir en images la vie quotidienne
d'un noble et de tous les siens à la fin de l'Âge
du Fer.
L'auteur, Ludovic Moignet - Fondateur de l'association
«Les Ambiani» en 1997, créateur d'un concept
original d'archéologie vivante, Ludovic Moignet s'emploie
à démocratiser les connaissances archéologiques
récentes. En les rendant accessibles à un large
public, il a développé un mode de médiation
culturelle dynamique mêlant spectacle et rigueur scientifique,
dans un but pédagogique. Il intervient en tant que directeur
artistique de la troupe dans les musées, écoles
et sites historiques, dans toute l'Europe.
Le photographe, Yann Kervran - Ancien rédacteur
en chef de magazines historiques (Histoire Médiévale,
Histoire Antique, L'Art de la Guerre...), Yann Kervran se
consacre désormais à la direction de collections
d'ouvrages et à l'écriture. Photographe et reconstitueur
acharné depuis la fin de ses études universitaires,
il trouve dans ces passions l'occasion de concilier son goût
pour la recherche et son intérêt pour la mise en
pratique et en scène de savoirs théoriques.
Calleva : click
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(février
2011)
Frank LAFOND (sous la dir.), Cauchemars Italiens,
L'Harmattan, coll. «Champs visuels», 2011, 2 vols,
188 et 184 p.
Outre l'intéressant petit chapitre de Florent Fourcart,
«Le péplum : Laboratoire de l'horreur»,
où l'auteur essaie de positionner le cinéma historico-mythologique
et ses réalisateurs par rapport à la veine horrifique
italienne des années '60, démarquée des
productions anglo-américaines de la même époque,
on lira avec plaisir et intérêt les autres interventions
examinant différents aspects du cinéma d'exploitation
transalpin.
1. Le cinéma fantastique
ISBN : 978-2-296-54154-2
Mario Bava, Dario Argento et Lucio Fulci. Pour nombre de spécialistes,
ces trois noms semblent d'ordinaire résumer à
eux seuls la production italienne en matière de cinéma
fantastique et horrifique. Pourtant, ils sont loin de suffire
à rendre compte de la richesse de ces genres. Quelles
formes ont en réalité revêtu les films fantastiques
transalpins à travers les décennies ? C'est à
cette question, toute simple, mais au fond terriblement complexe,
que Cauchemars italiens s'efforce de répondre.
Contient : Introduction générale (Frank
Lafond) Visions infernales (le diable dans le cinéma
italien : des origines aux années 60) (Corinne Vuillaume)
Visage(s) de Barbara Steele (Benjamin Thomas)
Margheriti, Danse macabre et l'intensité
(Chris Fujiwara) La Vénus d'Ille de Mario (et
Lamberto) Bava : un film testament (Muriel Lafond)
Deux incursions en terre fantastique : Âmes perdues
(1976) et Fantôme d'amour (1980) de Dino Risi
(Benjamin Thomas) Notes sur la collaboration entre
Lucio Fulci et Fabio Frizzi (Vivien Villani) Le
cinéma de la peur selon Pupi Avati (Frank Lafond).
2. Le cinéma horrifique
ISBN : 978-2-296-54155-9
Ce second volume adopte, à l'instar du premier, une variété
d'approches afin de cerner au mieux les particularités
d'un cinéma n'ayant jamais rechigné devant des
images gore et répulsives. Sont analysées les
uvres de Dario Argento, Francesco Barilli et de Pier Paolo
Pasolini.
Contient : Avant-propos (Frank Lafond) Le
péplum : Laboratoire de l'horreur (Florent Fourcart)
Le giallo, 1930-2009 (Keith H. Brown)
Comment nous avons écrit Quatre mouches de velours
gris (Luigi Cozzi) Salò Academy (à propos
de Salò ou les 120 journées de Sodome de
Pier Paolo Pasolini, 1975) (Jean-Baptiste Thoret)
Francesco Barilli : stations du cauchemar (Philippe Met)
Du cinéma anthropophage italien (Kevin
Dwyer) La citation plastique dans Le Syndrome
de Stendhal (1996) de Dario Argento : de la lecture clinique
au maniérisme) (Stéphane Rollet). |
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(novembre
2010)
Michel ÉLOY, «David et Jonathan
à l'écran»,
in David et Jonathan. Histoire d'un mythe
(sous la direction de Régis Courtray), Paris, Editions
Beauchesne, coll. «Le Point théologique»,
n¡ 64, 2010.
ISBN : 978-2-7010-1572-9
L'histoire de David et Jonathan est devenue aujourd'hui un
véritable mythe revendiqué par bien des mouvements
homosexuels qui croient y lire le récit d'une passion
amoureuse entre deux hommes, alors même que la Bible condamne
de manière explicite l'homosexualité comme une
faute grave. Il y aurait donc deux langages différents
sur l'homosexualité dans l'Écriture: celui, inflexible,
de la loi qui la rejette et celui, plus humain, du récit
historique qui exalte la beauté d'un amour masculin.
Cette lecture s'est tellement imposée depuis quelques
décennies que les ouvrages qui traitent la question de
l'homosexualité dans la Bible ne peuvent contourner le
passage et l'analysent dans les moindres détails afin
de découvrir si le texte parle ou non d'une amitié
particulière entre le fils de Saül et le futur roi
d'Israël, ancêtre de Jésus. Chaque auteur
défend sa thèse et les opinions les plus diverses
se rencontrent. Le texte est donc devenu le lieu de toutes les
passions et révèle les interrogations profondes
de la société sur la question homosexuelle.
Une telle lecture fait toutefois table rase de siècles
d'interprétations riches et variées qui, entre
autres, célèbrent dans l'affection des deux hommes
l'expression parfaite de l'amitié. Il nous a donc semblé
qu'il était temps d'examiner la question de manière
plus large en envisageant non seulement le texte biblique, mais
également sa réception au cours des âges.
En effet, le texte n'a pas attendu le XXe siècle pour
être commenté, illustré, médité:
il a été interprété dès le
judaïsme, puis par le christianisme, fut représenté
par les peintres, mis en musique, enfin récupéré
par des mouvements de pensée revendicatifs. Suivre l'histoire
de ce texte, c'est retracer une histoire humaine qui cherche
à travers le miroir des récits bibliques son propre
reflet.
C'est cette richesse culturelle que cet ouvrage entend présenter.
Sous la direction de Régis Courtray, des spécialistes
de l'exégèse, de la patristique, de la littérature,
des arts, de la musique, du cinéma, de sociologie religieuse
se sont penchés sur la réception de cet épisode
pour montrer comment chaque époque l'a lu et interprété,
et comment, loin d'être un texte avant tout polémique,
celui-ci parle à l'humanité de la grandeur de
son âme.
Contient : Introduction (Régis Courtray)
Première partie : Le texte biblique
I. Le récit biblique de David et Jonathan)
II. Jonathan et David. Portraits du messie en jeunes hommes
(les récits bibliques des livres de Samuel) (Philippe
Lefebvre)
Deuxième partie : Lectures anciennes
III. David et Jonathan dans les Histoires juives (Régis
Courtray) IV. L'amitié de David et Jonathan
chez deux Pères grecs : Grégoire le Thaumaturge
et Jean Chrysostome (Daniel Vigne) V. David et
Jonathan dans la littérature latine chrétienne
(Régis Courtray) VI. David et Jonathan dans
la tradition juive (Daniel Farhi) VII. David et
Jonathan dans les débats théologiques du siècle
des Réformes (Natacha Salliot) VIII. David
et Jonathan dans les commentaires bibliques des XVIe-XVIIIe
siècles ou l'exaltation de l'amitié (Régis
Courtray)
Troisième partie : L'héritage culturel
IX. Liminaire : David et Jonathan au Moyen Âge,
Le mystére du Vieil Testament (Régis Courtray)
X. David et Jonathan de la Renaissance aux Lumières
: du mythe à la polémique (Michel Tirado)
XI. David et Jonathan dans la littérature des
XIXe et XXe siècles : du dévoilement au détournement
(Anne-Marie Lefebvre) XII. David et Jonathan dans
la peinture : un unique tableau de Rembrandt ? (Régis
Burnet) XIII. David et Jonathan dans la musique baroque
: Charpentier et Handel (Raphaëlle Legrand et Théodora
Psychoyou) XIV. David et Jonathan en musique au XXe
siècle (Régis Courtray et Gwenaëlle Lucas)
XV. David et Jonathan à l'écran
(Michel Éloy)
Quatrième partie : Relectures contemporaines
XVI. David et Jonathan dans les débats exégétiques
contemporains (Régis Courtray) XVII. Usages
contemporains et identités homosexuelles (Céline
Béraud et Baptiste Coulmont) Conclusion
(Régis Courtray).
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(juin 2010)
Gary JENNINGS, L'Empire barbare (Raptor,
1992),
Editions Télémaque, 2 vols, 1. Thorn le Prédateur,
juin 2010, 631 p.; 2. Théodoric le Grand, octobre
2010, 639 p.
ISBN : 978-2-7533-0107-8 et ISBN : 978-2-7533-0117-7
Curieux roman «historique» d'un auteur qui tente
de renouer avec les ficelles qui avaient donné le remarquable
Azteca. Tant bien que mal, il supplée ici à
l'absence de sources en extrapolant les poncifs du contemporain
(la maniaquerie des Helvètes, la paresse des Polonais)
pour nous raconter l'ascension de Théodoric le Grand
sur les ruines d'un Empire romain moribond; avec une trouvaille
toutefois : Thorn, un hermaphrodite qui se donnant pour homme...
ou femme, selon les circonstances, vit des situations scabreuses
dans un monde où s'affirme l'emprise du christianisme
et de la répression du péché.
Notons tout de même que l'auteur - qui manifestement n'a
jamais entendu parler de la Notitia Dignitatum - aurait
pu se documenter un peu plus sérieusement sur l'armée
romaine au IVe s. : celle qu'il décrit, ses effectifs,
ses armements et son positionnement est celle du IIe s.
Recension sur Boojum : click
& click
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(18 mars 2010)
Maria DZIELSKA, Hypatie d'Alexandrie,
(préface Monique Trédé, trad. Marion Koeltz),
Des Femmes éd., coll. «La philosophe», 2010,
173 p.
ISBN-10: 2721005928 / ISBN-13: 978-2721005922
La bio d'Hypatie par l'historienne polonaise Maria Dzielska,
est parue en français.
Présentation de l'éditeur : «Quiconque
demande qui était Hypatie se verra probablement répondre
: «C'était une belle philosophe païenne
qui s'est fait mettre en pièces par des moines (ou, plus
généralement, par des chrétiens) à
Alexandrie en 415.» [...] Embellie dans les arts, déformée
par les affects et les partis pris idéologiques, la légende
d'Hypatie est extrêmement populaire depuis des siècles;
mais jusqu'à ce jour toutes les tentatives pour présenter
la vie de cette femme, de manière impartiale, ont échoué.»
L'auteur : Maria Dzielska est historienne, professeure d'Histoire
de la Rome Antique à l'Université Jagellonne de
Cracovie et spécialiste internationalement reconnue de
la vie culturelle sous l'Empire romain. Elle propose ici une
approche novatrice de cette personnalité féminine
injustement méconnue, en substituant aux nombreuses légendes
et fictions un travail de recherche minutieux et documenté
à partir des rares sources disponibles.
Amazon.fr : click
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(4 novembre
2009)
Laurent AKNIN, Le péplum
(avec
l'équipe de Monsieur Cinéma)
Armand Colin éd., Coll. «Albums Armand Colin Cinéma»,
2009, 128 p.
ISBN : 978-2-200-24286-2 / EAN13 : 9782200242862
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Armand Colin : click
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(novembre
2009)
Claude AZIZA, Le péplum, un mauvais
genre,
Klincksieck éd., Coll. «50 questions», n¡
50, novembre 2009, 192 p.
ISBN-10 : 2-252-03738-5 / ISBN-13 : 978-2-252-03738-6
Recension : click
Klincksieck : click
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(15 octobre 2009)
Natacha AUBERT, Un cinéma d'après
l'antique - Du culte de l'Antiquité au nationalisme dans
la production muette italienne
(préface Michèle LAGNY), L'Harmattan, coll. «Les
Temps de l'image», 2009, 331 p.
ISBN : 978-2-296-09949-4 / EAN : 9782296099494
Entre 1900 et 1930, le cinéma italien a produit plus
de cent cinquante films mettant en scène l'Antiquité
ou s'en inspirant, ce qui a fait logiquement de l'Italie - eu
égard à sa propre histoire - le pays le plus engagé
dans ce domaine.
A la suite du succès des Cabiria, Derniers Jours
de Pompéi et autres Quo Vadis ? qui ont marqué
durablement l'histoire du cinéma mondial, cette production
s'est multipliée et a porté fréquemment
à l'écran des sujets empruntés aux mêmes
sources, jusqu'à un épuisement apparent de ses
thèmes d'inspiration et de son impact sur le public.
Mais la vague du «péplum» des années
cinquante et soixante se situera clairement dans la ligne de
cette expérience fondatrice.
Cependant, adapter l'Antiquité à l'écran
obéit à des motivations qui ne sont pas seulement
d'ordre artistique ou commercial. Dans une Italie alors fraîchement
unifiée, mais bientôt affaiblie par sa participation
à la Première Guerre mondiale, le recours à
la Rome antique permettait une identification commune à
un glorieux passé qu'il était tentant pour beaucoup
d'invoquer. Ainsi le rappel d'événements comme
les guerres puniques justifiera-t-il les visées de la
Péninsule sur le nord de l'Afrique.
La diffusion des films à l'étranger donnait
du même coup au reste du monde l'image d'une Italie forte
et conquérante. Les réactions qu'ils suscitaient
étaient empreintes d'un nationalisme latent ou affirmé,
qui à partir des années vingt trouvera dans le
fascisme mussolinien sa voie et ses limites. A l'évidence,
le recours à l'Antiquité reflète les préoccupations
du présent. Nourrie de références et appuyée
sur une filmographie de 157 titres, cette étude novatrice
en fait, parmi d'autres mérites, une éclairante
démonstration.
Decitre : click
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(octobre 2009)
Hervé DUMONT, L'Antiquité
au cinéma. Vérités, légendes et
manipulations,
(préface de Jean Tulard), Nouveau Monde éditions-Cinémathèque
suisse, 2009, 688 p., 810 photos et affiches rares; index des
films et des personnages.
ISBN : 978-2-84736-476-7
Recension : click
L'ouvrage est, malheureusement, déjà épuisé
chez l'éditeur : tentez votre chance sur e-Bay.
Signalons le site de l'auteur, Hervé Dumont, Cinéma
& Histoire - Histoire & Cinéma. Outre
rendre accessibles en .pdf ses articles et ouvrages aujourd'hui
introuvables en librairie, Hervé Dumont se propose de
tenir à jour sa filmographie du péplum depuis
la parution de sa somme l'année passée. Il donne
également un aperçu des tomes II à IV -
toujours en préparation - de son ouvrage encyclopédique
sur le cinéma historique.
Hervé Dumont - Index : click
Hervé Dumont - L'Antiquité : click
Wikipedia : click
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(septembre 2009)
Eric TEYSSIER, La Mort en Face. Le dossier
Gladiateurs,
Actes Sud, 2009, 544 p., 200 illus.
ISBN : 978-2-7427-8059-4
Recension : click
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(2009)
Laurent AKNIN, Lucas BALBO, Les Classiques
du cinéma bis,
Nouveau Monde éditions, 2009.
Recension : click |
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(2009)
Patrick DEMORY, Le Feu de Mithra,
Strasbourg, Calleva éd., 2009, 350 p.
ISBN : 978-2-917582-06-0
Recension : click |
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(novembre 2008)
Claude AZIZA, Guide de l'Antiquité
imaginaire - Littérature, cinéma et bande dessinée,
Les Belles Lettres, 2008, 304 p.
ISBN : 978-2-251-44354-6
L'Antiquité comme source de l'inspiration moderne
et contemporaine
L'Antiquité a une histoire, qui commence au Moyen Âge,
lorsque l'Antiquité se termine, et se poursuit jusqu'à
nos jours. Elle a pris des figures diverses, voire contradictoires,
depuis les austères cellules des moines recopiant pieusement
l'Énéide, aux mangas puisant leur inspiration
dans les monstres et les héros de la mythologie, en passant
bien sûr par les péplums, Astérix
et Murena. Claude Aziza raconte l'histoire de ces multiples
transformations du VIIe s. à nos jours, en laissant la
part belle à la période contemporaine.
Clair, ludique et concis, ce Guide de l'Antiquité
imaginaire livre une indispensable réflexion sur
l'usage de la fiction à l'antique, depuis le début
du XIXe s., et un commode mode d'emploi pour exploiter les ressources
actuelles - et disponibles - de cette fiction. Il se veut à
la fois un essai sur les différents avatars modernes
de l'Antiquité et un guide thématique pour exploiter
au mieux les innombrables ressources, souvent méconnues,
que nous offrent ces impertinents greffons que sont les romans,
films, bandes dessinées, chansons et publicité.
Ont été ainsi recensés et commentés
près d'un millier de titres de romans, de films et de
BD. Il était temps de montrer que le sérieux universitaire
n'est pas incompatible avec l'apparente fantaisie du roman historique
- romanesque, cinématographique ou de bédéique.
Et que la réalité ne peut se passer du rêve...
De l'Atlantide à Byzance, en passant par Thèbes,
Jérusalem, Athènes et Rome !
Claude Aziza - Maître de conférences honoraire
de langue et littérature latines à la Sorbonne
Nouvelle (Paris III), il a publié aux Belles Lettres,
d'Alexandre Dumas : Isaac Laquedem (2005) et Les mémoires
d'Horace (2006), d'E.G. Bulwer-Lytton, Les Derniers jours
de Pompéi (2007) et plus récemment Urbi
et Orbi (2008) d'Albin de Cigala. Il est aussi collaborateur
de L'Histoire et du Monde de la Bible. |
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(octobre 2008)
[Collectif], Figures de l'Antiquité
dans l'opéra français : des Troyens de
Berlioz à dipe d'Enesco,
Université de Saint-Etienne, 2008, 380 p.
ISBN : 978-2-86272-493-5
Cet ouvrage constitue les actes d'un colloque international
qui s'est tenu les 9 et 10 novembre 2007 dans le cadre du IXe
Festival Massenet organisé par l'Opéra Théâtre
de Saint-Étienne, dont l'uvre maîtresse était
Ariane (1906) de Massenet.
Composé sur un livret de Catulle Mendès, d'après
le mythe antique, cet opéra inaugure en fait une série
d'ouvrages du compositeur fondés sur un sujet antique
- Bacchus (1909), Roma (1912) et Cléopâtre
(posthume, 1914) - qui, s'ils ne font pas partie de ses opéras
les plus connus, n'en constituent pas pour autant des exemples
isolés : après avoir été délaissée,
l'Antiquité classique, liée depuis toujours à
l'opéra, connaît à partir de la fin du XIXe
s. un regain de faveur auprès des compositeurs d'opéra
français.
De la Sapho (1851) et autres Philémon et
Polyeucte de Gounod à l'dipe (1936)
d'Enesco, en passant par Phryné (1893) de Saint-Saëns
(mais aussi Déjanire, Parysatis, Hélène...),
Aphrodite d'Erlanger, d'après P. Louÿs, ou
Quo vadis ? (1909) de Nouguès, d'après
Sienkiewicz, nombre d'uvres, connues ou méconnues,
ont puisé leur thème et parfois leur inspiration
musicale dans la Grèce ou la Rome antiques, jusqu'à
la parodie avec Offenbach. |
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(28 septembre
2008)
Emmanuelle GRÜN, Silences et non-dits de
l'Histoire Antique,
Yvelinédition, 2008, 384 p.
ISBN : 978-2-84668-188-9
Recension : click
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(20 juin 2008)
Albin de CIGALA, Vrbi et orbi. Roman des
temps postnéroniens
(préface et dossier de Claude Aziza)
ISBN : 978-2-251-44345-4
Recension : click
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(23 septembre
2007)
Laurent GUILLAUME, La Louve de Subure,
Lulu éd., 2007, 295 p.
ISBN 978-2-9530-6000-3
Recension : click
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(février
2007)
Les Contes de Perrault dans tous leurs états.
96 contes du folklore et de la littérature
(Édition établie et présentée par
Annie Collognat & Marie-Charlotte Delmas. Illustrations
de Gustave Doré), Omnibus, février 2007, 1.048
p.
ISBN : 978-2-258-07375-3
Charles PERRAULT, Contes,
(Présentation, notes et guide de lecture : Annie Collognat-Barès,
Dominique Brunet, Frédéric Dronne. Illustrations
de Gustave Doré), Pocket, n¡ 6321, juin 2006, 384 p.
ISBN : 978-2-266-165969
Venu de la mythologie grecque à l'histoire de l'Antiquité
classique, nous avons toujours considéré les «contes
bleus» comme une extension des anciennes mythologies celtique
et germanique : Peau d'Ane de Jacques Demy est pour nous
un film-culte; évoquons également Les Frères
Grimm de Terry Gilliam (2005) (sans oublier les délicieux
Contes érotiques des Frères Grimm pour grandes
personnes de Rolf Thiele (Grimms Märchen von lüsternen
Pärchen, 1969 (click));
ni «le Petit Chaperon Rouge», à l'écran
souvent revisité pour les adultes – récemment
encore : Le Chaperon rouge (Catherine Hardwicke, EU
– 2011), avec Amanda Seyfried). Aussi nous faut-il rappeler
la passionnante somme de commentaires rassemblée par
Annie Collognat - traductrice en latin d'Astérix :
Le Ciel lui tombe sur la tête (Clum in caput ejus
cadit) - dans son édition de Charles Perrault
- Contes chez Pocket. Un ouvrage de référence
car, de Thésée et le Minotaure au «Petit
Poucet», et de la Toison d'Or à «Peau d'Ane»,
il n'y a jamais très loin !
Selon Bruno Bettelheim, les contes de fée -
les «contes bleus» ainsi nommés d'après
la couleur des couvertures d'une célèbre collection
de chez Hachette, avant-guerre - sont à distinguer des
mythes en raison d'une série de différences
structurelles.
CONTES |
MYTHES |
Lieux et époque indéterminés.
«Il était une fois, dans un lointain royaume.» |
Lieux connus, et personnage généalogiquement
situable. «Jason, fils d'Aison roi d'Iolcos en
Thessalie.» |
Héros qui pourrait être
n'importe qui. Anonyme ou connu par un sobriquet. «Le
Petit Poucet.» «Le Petit Chaperon Rouge.»
«Une princesse belle comme le jour.» «Celui
qui...» |
Héros surhumain. Untel,
fils d'Untel. |
Le héros triomphe et se
marie. «Ils vécurent très heureux
et eurent beaucoup d'enfants.» |
Le héros brisé
connaît une fin tragique (dipe, Jason, Bellérophon,
Icare, Hercule, etc.) |
(Cf. Bruno BETTELHEIM, Psychanalyse des contes de
fée (The Use of Enchantment), Robert Laffont, coll.
«Réponses», 1976, pp. 51 sqq.)
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(2007)
Laurent AKNIN, Cinéma Bis. 50 ans
de cinéma de quartier,
Nouveau Monde éditions, 2007.
ISBN : 978-2-84736-239-8
Recension : click
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(2005)
Eric TEYSSIER & Brice LOPEZ, Gladiateurs.
Des sources à l'expérimentation
(préface de Christian Goudineau), Editions Errance, 2005,
156 p.
ISBN : 2-87772-315-1
Recension : click
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(2002)
Frédéric MARTIN, L'Antiquité
du cinéma,
Dreamland, coll. «CinéLégendes», 2002,
144 p.
ISBN : 978-2-910027-87-2
Parcourez au pas de charge ce genre cinématographique
trop souvent méconnu du grand public qu'est le péplum
! F. Martin dissèque pour ses lecteurs les grands thèmes
et tendances du genre, sans jamais s'appesantir, ni approfondir.
A la manière dont il en parle, on peut néanmoins
se demander si l'auteur a réellement vu la majorité
des films dont il traite (moins de trente titres à vue
de nez !) au rythme d'une bourde toutes les deux pages. Notamment
les titres systématiquement traduits en français,
ce qui ne correspond pas forcément au véritable
titre de diffusion en France. Glosant sur les «Fils de...»
Spartacus, Cléopâtre etc. l'auteur se délecte,
p. 73, d'une Fille de Cléopâtre de F. Cerchio
qui n'est rien d'autre que La Vallée des Pharaons/Il
Sepolchro dei Re. Le titre Daughter of Cleopatra
a été plaqué dessus par le distributeur
américain peu scrupuleux, et ne correspond nullement
au contenu du film. C'est donc à tort que, p. 44, F.
Martin le range parmi les films relatifs à Cléopâtre
!
Jules César, conquérant de la Gaule (Giulio
Cesare, il Conquistatore della Gallia) devient «César
le Conquérant», traduction littérale du
titre anglais «Cæsar the Conqueror» (p. 138)
et Les Amazones (Le Guerriere delle Seno Nudo) «Les
guerrières aux seins nus», des titres que vous
ne risquerez pas de retrouver dans une autre filmographie francophone
(p. 139). Quant à L'esclave de l'Orient (Afrodite
Dea dell'Amore) «La Déesse de l'Amour»
(p. 139) il aurait mieux valu ne pas la confondre avec Aphrodite
Déesse de l'Amour (La Venere de Cheronea) devenue
dans cette inénarrable filmo «La Vénus de
Chéronée» (p. 140). Voilà ce qu'il
arrive quand on compile à la hâte des ouvrages
anglo-saxons. De quoi méditer sur un certain Traduttore,
Traditore !
Nous avons été surpris par le rapprochement entre
Spartacus et Moïse, sous couleur que Kirk Douglas est Juif;
pour être hardie, l'hypothèse pourrait encore se
discuter. Pourquoi pas. Encore que qualifier de «sioniste»
ledit Spartacus, laisse perplexe ! Un peu choqué
aussi d'y apprendre que Charlton Heston a donné à
Ben Hur un profil aryen, alors que le type Slave n'est pas rare
chez les Askénazes massivement émigrés
en Israël (tiens, Kirk Douglas, par exemple). C'est du
reste oublier qu'au départ Heston avait été
pressenti non pour le rôle de Judas Ben Hur, mais celui
de Messala... Comparer aux charniers des camps de concentration
allemands quelques cadavres de lévites abattus devant
le parvis du Temple, «entassés dans une fosse communes»
- mais où a-t-il vu ça ? -, dans Le Roi des
Rois est foutrement hasardeux (p. 115). Et quant au bombardier
rajouté en prégénérique au Signe
de la Croix de DeMille, il ne met nullement Rome à
feu et à sang mais distribue des tracts pacifistes !
(p. 110). Enfin, le roi de Lydie «Croesus» dont
il est question dans Night in Paradise (p. 110), si l'orthographe
est bien conforme à celle du press-book américain,
le lecteur aurait sans doute mieux compris s'il avait été
transcrit en bon français : «Crésus».
Savoir de quoi on parle !
Rappelons tout de même que, mieux inspiré cette
fois-là, l'éditeur Dreamland - qui, depuis, a
mis la clé sous le paillasson - avait précédemment
publié de Laure Gontier, un Jason et les Argonautes
(2000) fort bien documenté et écrit. |
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(1998)
[Collectif] Le péplum : L'antiquité
au cinéma
(dir. Claude Aziza - avec la collab. de Michel Éloy,
Hervé Dumont, Laurent Aknin, Lucas Balbo & alii),
coéd. Corlet-Télérama, CinémAction,
n¡ 89, 4e trim. 1998, 183 p.
ISBN : 978-2-85480-919-X
Recension : click
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(...)
POLARS EN PEPLUM
Un état des lieux en matière de romans policiers
se déroulant dans l'Antiquité.
Recension : click
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(...)
Robert GRAVES (1895-1985), Moi Claude, empereur
(1934) :
I. Moi, Claude - II. Claude, empereur malgré
lui - III. Le Divin Claude et sa femme Messaline,
Gallimard-NRF
Recension : click
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En
projet
(2011)
Olivier GAUDEFROY, Hypatie
Une autre bio d'Hypathie est en route, par Olivier Gaudefroy
auteur de trois polars dont Hypatie est l'héroïne.
Passant de la fiction à la bio historique, Olivier est
lui aussi en train de plancher sur notre héroïne.
Recension : clic
(?)
Florent FOURCART, Le péplum,
Bazaar&Co
Florent Fourcart est l'auteur de «Le péplum : Laboratoire
de l'horreur», in Frank Lafond (sous la dir.), Cauchemars
Italiens, L'Harmattan, 2011, t. 2. |
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