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TOUTES LES RECENSIONS : CLICK

00/09/2012
Claude AZIZA, Toi Tarzan, moi fan, Klincksieck éd., coll. «50 questions», 166 p.

À l'occasion du centenaire de Tarzan (créé en 1912), Claude Aziza sort coup sur coup deux volumes relatifs au Seigneur de la Jungle : La légende de Tarzan (Click) et Toi Tarzan, moi fan.

claude aziza, toi tarzan

Si vous pensez que Tarzan est un type à moitié nu qui saute de liane en liane dans une jungle de pacotille, vous avez tout faux. Si vous croyez que Tarzan a les traits - un brin exotiques - de Johnny Weissmuller ou ceux - un brin benêt - de Christophe Lambert, vous avez encore tout faux. Si vous vous imaginez Tarzan en couleurs et en vignettes, vous avez encore et toujours tout faux. Alors c'est quoi Tarzan ? D'abord et avant tout, un robuste centenaire qui a vu le jour en 1912 sous la plume - imaginative - d'un certain Edgar Rice Burroughs. Bref, c'est un personnage littéraire.
Qu'il soit devenu un mythe, c'est une évidence. Que le cinéma et la BD l'aient rendu célèbre dans le monde entier, c'est certain. Mais il est des célébrités qui tuent ! On a oublié le héros d'une quarantaine de romans et nouvelles. Ce héros, on va tenter dans ce petit livre d'en cerner la vie, les aventures, les amours, le caractère. Bref, on va oublier, le temps de quelques pages, le fameux cri et les dialogues cinématographiques qui n'ont jamais été prononcés. Ici, c'est le seul, le vrai Tarzan qui aura les honneurs.

Comme dit ci-dessus, Claude Aziza s'intéresse ici principalement au personnage littéraire imaginé en 1912 par ERB [Edgar Rice Burroughs, pour les non-initiés]. A priori, dans un site dévoué à l'image de l'Antiquité, on pourrait s'étonner d'y voir recensé un(des) ouvrage(s) sur Tarzan des Grands singes, ce curieux produit du darwinisme social (un aristocrate de bonne race l'emporte tout naturellement sur la brute animale et autres inférieurs), qui eut son heure de gloire au début du XXe s. Du darwinisme social, et bien sûr du darwinisme tout court car, à l'heure de L'Evolution des espèces (1859) où l'on commençait à s'interroger sur la possible parenté des hominiens avec les simiens, toutes sortes de répercussions proliférèrent dans la littérature dite «populaire» - du Saturnin Farandoul (1879) de Robida au Balaoô (1911) de Gaston Leroux, en passant par Jules Verne (Bratar, 1887 et Le village aérien, 1901) - rien qu'en France. Mais aussi dans les pays anglo-saxons, bien entendu. Le débat n'était certes pas innocent, cependant qu'en réaction le Créationisme biblique fourbissait ses baïonnettes, comme en témoignait voici vingt ans encore le beau film de Ronald F. Maxwell, Gettysburg (1993). Expression du Vieux Sud profond, le major-général Pickett y apostrophait ironiquement un collègue plus progressiste : «Je vous défie de prétendre que le général Lee descend d'un singe !» Il est clair qu'un déférent officier confédéré n'aurait su professer une opinion aussi saugrenue à propos du général le plus adulé de toute l'histoire des États-Unis !
(L'obscurantisme Créationiste n'a pas fini de faire des ravages, comme on peut encore le constater dans nos banlieues...)

Le héros sauvage
Depuis l'allaitement par une louve de Romulus et Rémus, modèle revendiqué par ERB (1) - ou une guenon dans le cas du Seigneur de la Jungle -, Tarzan s'inscrit donc dans toute une lignée de héros mythologiques. Un héros de péplums border-line, en somme. Il connaîtra la gloire à l'écran dans les années '20-'40, avant de céder la place à Hercule, le Fils de Zeus ('50-'60), puis au Cimmérien Conan (2) ('80). Sic transit gloria Mundi.

A la recherche des civilisations oubliées
The Land that Time Forgot (1917), The People that Time Forgot (1918) et Out of Time's Abyss (1918) : trois nouvelles d'ERB, emblématiques de sa quête de mondes révolus ou lointains, de Pellucidar - dans les entrailles de notre globe - aux Cités martiennes, vénusiennes ou lunaires... Mais revenons sur Terre. Pour notre part, ce qui nous plaît le plus chez Tarzan comme chez Allan Quatermain de Rider Haggard, c'est leur capacité à découvrir des civilisations disparues, voire préhistoriques, dans une Afrique qui est en train de s'ouvrir à la curiosité - intéressée, bien sûr - de l'Homme Blanc. De 1874 à 1879, Sir Henry Rider Haggard fut un haut fonctionnaire du Colonial Office, qui ne devait quitter le continent africain qu'après le désastre d'Isandhlwana au cours duquel une armée britannique se fit exterminer par les Zoulous (22 janvier 1879). De son côté en 1896, surveillant les Apaches dans leur réserve, E.R. Burroughs servit brièvement dans le fameux 7th Cavalry. Vingt années auparavant, ce régiment s'était, avec Custer, fait massacrer par les Sioux à Little Big Horn (26 juin 1876).

Sur le versant atlantique, les navigateurs de la Méditerranée antique n'étaient pas descendus plus bas que le Sénégal... ou peut-être le Congo. Pour leur part, les Romains avaient aussi tenté de joindre l'Afrique sub-saharienne en empruntant la «route des chars» des Garamantes, tentative sans lendemain (3). Et pas davantage de résultats concrets pour les remontées du Nil en 24 av n.E. ou en 61 de n.E. Il faudra attendre 1865 et l'expédition de Richard Burton et John Hanning Speke pour enfin découvrir les sources du Nil, dans les mythiques «Monts de la Lune» : le lac Victoria (4). Épique époque !

Au cours de ses aventures, le vieux coureur de pistes Allan Quatermain retrouva Ophir et les mythiques Mines du roi Salomon dont parle la Bible - justifiant du même coup l'antériorité de la présence blanche/phénicienne dans l'Afrique australe. Ceci non plus n'est pas innocent. Le régime blanc de Prætoria en tira argument pour justifier l'Apartheid (5). Plus tard, c'est dans l'ultime vestige de l'Atlantide, Opar (6), que Tarzan porterait ses pas. Ophir, Opar ? Tiens, tiens... Mais Tarzan croisera encore la fable grecque des Amazones et des Pygmées : les Alali, qui ne possèdent aucun langage articulé, sont des géantes qui par leur taille dominent leurs esclaves mâles, et sont en guerre contre des Pygmées de 15 centimètres, lesquels chevauchent des antilopes naines. Comment ne pas songer à certaines pages d'Hérodote ou de Diodore de Sicile ? (Tarzan et les Hommes-Fourmis / Tarzan and the Ant Men, 1924). Telle vallée perdue est habitée par des descendants de compagnons de Richard Cœur-de-Lion, depuis la Troisième croisade égarés en cette contrée de l'Afrique noire (Tarzan et les Croisés / Tarzan, Lord of the Jungle, 1927/1928). Dans Tarzan triomphe, notre héros retrouve en Abyssinie le peuple des Midians - cités dans l'Exode - dirigés par des fanatiques religieux descendants de... Paul de Tarse (Tarzan Triumphant, 1931/1932). La même année, Tarzan découvre encore la Cité de l'Or, une prémycénienne Cathné où règne la reine folle Némone qui, telle la Grande-Mère Cybèle, conduit un char attelé de lions. Ignorant le cheval, les cités rivales Cathné et Athné recourent à des éléphants et des lions de guerre (Tarzan and the City of Gold, 1932).

tarzan, ononos

Amplifiant les romans tout en demeurant dans leur logique, la BD prête d'autres aventures au Seigneur de la Jungle. Ici, dessiné par Burne Hogarth, Tarzan rencontre les Ononos, un cruel peuple de poussahs dont le physique se borne à une énorme tête où s'emmanchent directement les bras (extr. de «Tarzan et les Ononos», L'Intégrale Tarzan, Soleil, t. 7). Le genre d'individus que Grecs et Romains imaginaient vivre aux confins du monde connu. Ainsi Pline l'Ancien - citant Ctésias, Mégasthène, Aristote etc. - parle des monocoles ou sciapodes qui ne possèdent qu'un seul pied, mais tellement large qu'il s'en servent comme parasol (PLINE, H.N., VII, 16) et autres peuples non moins bizarres : les blemmyes (ou blemyes) sont des hommes dont le visage se trouve au milieu de la poitrine - «près d'eux, à l'Occident, se trouvent d'autres hommes qui, privés de cou, ont les yeux dans les épaules» (PLINE, VII, 16) - en somme, ils sont très proches des «Ononos». Aussi des catharcludes satyres d'une incroyable agilité, des choromandes hommes à crocs de chien (PLINE, H.N., VII, 16-25), quand ce ne sont des lions à tête humaine (les manticore [ou marticores], probablement les tigres) (PLINE, H.N., VIII, 3).
Ces catalogues fabuleux ont nourri les Bestiaires du Moyen Age et, au-delà, des utopies comme Les Voyages de Gulliver de Swift (1721) lorsqu'il parle des nains de Lilliput, des géants de Brobdingnag ou des chevaux savants d'Houyhnhnms..

livre des merveilles, blemmyes

Dans Le Livre des Merveilles (XVe s.), les blemmyes ont le visage au milieu de la poitrine. © Paris, BNF (extr. Les Collections de l'Histoire, n¡ 36, juillet-septembre 2007, p. 86)

sciapode, cyclope, blemmye

De gauche à droite, quelques habitants des contrées lointaines : un sciapode avec son pied-parasol, un cyclope, un bicéphale, un blémmye avec le visage au milieu du torse et un homme à tête de loup - Chronique de Sébastien Munster (Bâle, 1544).
Dans la perspective mythologique qui était la sienne, on ne saurait reprocher à Zack Snyder d'avoir montré l'armée des Barbares, c'est-à-dire les ennemis Perses, puissante métaphore d'altérité, comme une troupe de mutants dégénérés... (extr. Roland Villeneuve, Le Musée de la Bestialité, Veyrier, 1973, p. 69)

Tarzan et l'Empire romain
Mais l'une de ses plus étonnantes aventures restera Tarzan et l'Empire oublié, également connu en français sous les titres Tarzan s'évade ou Tarzan et l'Empire romain. En l'an 848 de Rome (98 de n.E.), un préfet nommé M. Crispus Sanguinarius à la tête d'une cohorte de légionnaires déserteurs a fui l'Empire pour fonder dans la région des grands lacs Castra Sanguinarius - et plus tard Castrum mare, sa dissidente - où Tarzan, qui a étudié le latin comme tout bon jeune lord britannique, retrouvera des manuscrits perdus de Virgile, Cicéron, César et Juvénal; mais aussi descendra dans l'arène comme gladiateur (Tarzan and the Lost Empire, 1928/1929).

Longtemps, le cinéma boudera ce dernier roman, peut-être parce que dans les années '50 la décolonisation avait rendues obsolètes ses déambulations de liane en liane. Dans les années '60, en effet, l'Afrique passait plutôt aux «actualités»... avec le massacre de populations blanches dans des conditions de barbarie inimaginables... Les quelques Tarzan tournés à cette époque le feront voyager plutôt en Inde et en Amérique Centrale ou du Sud.

tarzan tarzan, zwarte adelaar

Si l'épisode romain n'a que peu inspiré les cinéastes, il a en tout cas stimulé l'imagination des auteurs de BD

Tarzanides à l'italienne
Il est à noter que, faisant flèche de tout bambou, dans ces mêmes années '60 le péplum italien ne s'était pas fait faute d'avoir essayé d'«absorber» Tarzan : vrai passager clandestin du genre, Taur Roi de la Force Brutale et sa suite Les Gladiatrices (1962), avec dans le rôle-titre un Joe Robinson - déjà vu en gladiateur dans Les Gladiateurs de Delmer Daves - flanqué d'un comparse au teint d'ébonite, Harry Baird, nous reportaient 12.000 ans avant n.E., élégante façon d'évacuer le contexte politique ambiant. Le distributeur eut des démêlés avec les héritiers d'ERB en raison de l'exploitation abusive et illégale de leur label. Le nom de «Tarzan» disparut de l'affiche au profit de Taur, mais demeura dans les dialogues (du moins en VF). De même l'inénarrable Maciste contro I Tagliatori di Teste (ou... Maciste e I Cacciatori di Teste), à qui le brave Kirk Morris prêtait son athlétique silhouette. Le film sortit en France et en Belgique sous le titre Tarzan chez (contre) les Coupeurs de Têtes, mais devait connaître en province française une seconde carrière sous le titre Le Gladiateur contre les Coupeurs de Têtes.

tarzan, coupeurs de tetes

Avec Tarzan contre les Coupeurs de Têtes, qui se passe dans un lointain passé protohistorique et dans une jungle amérindienne d'opérette, le distributeur franco-belge Marbeuf (Cosmopolis) détournait Maciste contro I Tagliatori di Teste (Guido Malatesta, 1962). Attaqué en justice par les ayants droit d'ERB, il rebaptisera prudemment Taur «Le Roi de la Force Brutale», même si dans le doublage VF de sa suite, Les Gladiatrices, Taur (ainsi nommé dans la documentation de presse), continuait de s'appeler «Tarzan» pour le plus grand étonnement des spectateurs (Taur e le Gladiatrici, Antonio Leonviolà, 1962)

coupeurs de tetes, gladiateurs

Ensuite, le cinéma transalpin commettra d'autres contre-façons sous des noms détournés, comme Tarzak contro gli Uomini-Leopardi / Sambo contre les Hommes-Léopards (Carlo Veo, 1964), avec Ralph Hudson, Zan, Re della Jungla / Zan, Roi de la Jungle (Manuel Caño, 1968) avec Steve Hawkes, quand ce ne sera pas un Karzan il Favoloso Uomo della Giungla / Karzan le Maître de la Jungle (Demofilo Fidani, 1972) avec un... Johnny Kissmüller jr. (sic) dans le rôle-titre (7) !

Puis le temps amène l'oubli...
Fin du second millénaire, Tarzan désormais fleure bon un parfum de nostalgie rétro. Disney en tire un dessin animé (1999). C'est donc la sortie du purgatoire ?
Or dès 1996-1997, une nouvelle série-TV, Les Aventures Fantastiques de Tarzan (Tarzan : The Epic Adventures) était apparue sur les petits écrans avec Joe Lara dans le rôle-titre. Un pilote de deux heures, suivi de 20 épisodes de 52', dont le second (ou le quatrième, si l'on inclus le pilote), Tarzan and the Lost Legion passa sur les petits écrans américains le 5 octobre 1996, avant que de débouler sur les téléviseurs français de M6. Tarzan, au petit écran, découvrait enfin l'Empire romain; ce n'était donc pas en vain qu'au collège, en Angleterre, le jeune Lord Greystoke avait peiné sur ses versions latines !
Signe des temps : Tarzan est en pagne et son black buddy Themba, habillé à l'européenne, a étudié à l'Université de Rome... l'histoire romaine et le latin («Nos morituri te salutamus», articule-t-il sans rire à Claudius, le tyran de Castrum Mare). Donc Tarzan et Themba retrouvent les descendants d'une légion romaine chargée d'assurer la sécurité du fils de Marc Antoine et de Cléopâtre, que César [Octavien ?] voulait faire périr. Lord Greystoke en pagne, un peu idiot, et un Thema plutôt B.C.B.G. Les Dieux seraient-ils tombés sur la tête (8) ? O Tempora, O Mores...

tarzan, lost legion

Mais peut-être aussi - dans sa vision déformée par le prisme du «petit nègre» que le Seigneur de la Jungle baragouinait dans le cinéma des années '30-'40 - le public aurait-il éprouvé quelque difficulté à imaginer le pauvre Johnny Weissmuller parlant la langue de Cicéron ? «Ego Tarzan, tibi Jane !» Imaginez un peu...

À noter que ERB avait, à propos de Rome, commis un autre roman historique, I am a Barbarian (1941)

Michel Éloy

Cinquante questions...
Positions et propositions
1. Tarzan ? Ah oui ! Celui qui saute de liane en liane à moitié nu...
2. Un personnage de roman ? Première nouvelle. Vous êtes sûr ?
3. Mais c'est qui cet Edgar Rice Burroughs ?
4. Il a écrit d'autres romans que Tarzan ?
5. Je vois. Il vient d'où ce Tarzan ?
6. Je crois que j'ai compris. Mais revenons à Tarzan, si vous le voulez bien.
7. Mais la question des enfants sauvages ?
8. La mythologie, Kipling, d'accord. Mais il n'y pas d'autres influences ?
9. Je compte : la mythologie, Kipling, le roman populaire. On arrive au bout ?
10. Mais dites-moi, c'est courant, à l'époque, de raconter des singeries ?
11. Et la science-fiction, elle existe déjà ?
12. Résumons. C'est quoi le monde littéraire et cinématographique des années qui voient la naissance de Tarzan ?
13. Soit. Mais commençons par le commencement. C'est quoi, d'ailleurs, ce commencement ?
14. Mais pourquoi ERB ne s'est-il pas arrêté là ? Jusqu'où est-il allé ?
15. Une suite ? Comment Burroughs s'est-il débarrassé de cet encombrant personnage ?
16. Vous dîtes ? Tant de romans et de nouvelles en trente ans ? On pourrait presque écrire une vie de Tarzan... Vous pourriez le faire, vous ?
17. Je comprends et partage un peu votre émotion. Mais revenons en arrière et reprenons le fil de l'histoire : un bébé chez des singes, soit. Mais quels singes ?
18. Mais enfin, il a grandi. Il n'a pas vu qu'il était différent ?
19. Parlons de ses semblables. C'est quand son premier contact et avec qui ? Des sauvages ou des civilisés ?
20. Ah bon ! Alors la première femme blanche et c'est le coup de foudre, de bambou plutôt ?
21. Love story classique, avec happy end : une tendre épouse, des bambins qui braillent, un home douillet, etc., etc. Métro, boulot, dodo ?
22. Au fait, il est comment, le monde où vit Tarzan ? Est-ce qu'on en trouve des échos dans les romans ?
23. C'est déjà un civilisé ou encore un sauvage ?
24. Donc paternaliste. Un peu raciste sur les bords, peut-être ?
25. Mais peut-être aussi écolo avant la lettre, non ?
26. Tarzan, c'est donc un père de famille qui vadrouille tout le temps dans la jungle. Il semble qu'il y ait un problème...
27. Je vois. En somme, il y a deux Tarzan ?
28. Si je vous ai bien compris, l'un est un personnage et l'autre est un héros ? Mais quelle est la différence ? Et avec un mythe ?
29. Donc les mondes perdus, les vallées oubliées, les cités hors du temps, ce sont les ingrédients d'une néo-mythologie tarzanienne ?
30. Mais pourquoi donc les figures féminines sont-elles dangereuses ?
31. Et au cinéma ? La petite maison dans la prairie, Jane, Boy et Sheeta, c'est Hollywood ?
32. Mais pourquoi ERB n'a-t-il pas crié au scandale ?
33. Mais pourtant, il y a eu, dans ces années-là, des films de jungle plus sulfureux, me semble-t-il...
34. ... et même certains qui flirtaient avec d'étranges créatures, de grosses bêtes préhistoriques ou autres monstres ?
35. Et les mondes perdus ?
36. Et, plus tard, la télé n'a pas corrigé le tir ?
37 Pourtant, j'ai entendu parler d'un film que tout le monde a trouvé génial.
38. Si je comprends bien, vous préférez Johnny Weissmuller à Christophe Lambert ?
39. Mais pourquoi Johnny Weissmuller et pas un autre ?
40. Je crois qu'il y a un Tarzan qui a tourné aussi des péplums ? Vous savez, ces films d'un mauvais genre...
41. Au fait, les romans étaient-ils illustrés ?
42. Donc BD. Mais depuis quand et avec quels dessinateurs ?
43. C'est compliqué vos histoires de BD ! C'est quoi, ces recueils ?
44. Bon. Mais est-ce que pour la BD, comme pour le cinéma, il y a des dessinateurs qui ont donné une version originale des aventures de Tarzan ?
45. Et en dehors des romans, films BD, où retrouve-t-on Tarzan ?
46. Avec un tel succès, beaucoup d'imitations, j'imagine ?
47. Comment ! On a osé ?
48. Mais revenons au seul, au vrai Tarzan. Pourquoi a-t-il subi une si longue éclipse ?
49. C'est bizarre. À vous lire on a l'impression que Tarzan a vraiment existé...
50. Mais pour vous ?
Bibliographie

 

Edgar Rice BURROUGHS, La Légende de Tarzan, Éditions Omnibus
Préface et abécédaire de Claude AZIZA (couv. : dessin de Burne Hogarth), 1.161 p.

Après la récente «Encyclopédie Tarzan» de Michel Vannereux, voici la réédition des cinq premiers romans de la série, soit : Tarzan, seigneur de la jungle - Le Retour de Tarzan - Tarzan et ses fauves - Le Fils de Tarzan - Tarzan et les joyaux d'Opar.

edgar rice burroughs, legende de tarzan
 
C'est l'occasion de relire le début de cette immense saga, laquelle ne compte pas moins d'une bonne vingtaine de romans, sans compter les nouvelles, les apocryphes ou les pastiches. Contrairement aux autres cycles du Maître (Mars, Pellucidar, Vénus etc.), celui de Tarzan n'a jamais été traduit intégralement en français. Espérons... Le présent Omnibus intéressera évidemment tout passionné de l'œuvre par les deux textes de Claude Aziza qui entourent les romans : la préface, et l'abécédaire.
Sa préface est un modèle du genre. Elle délivre tous les renseignements attendus, sans hermétisme abscons ni érudition pesante, défauts trop souvent rencontrés dans le genre. Très simplement (oserais-je dire : «très académiquement» ?) elle débute par l'exploration de l'origine du roman paru en 1912, prévu par l'auteur comme «titre unique et définitif». Poursuivi par ses lecteurs, dont il lit le courrier, Burroughs est victime de sa gloire : le héros élevé par les singes, la jungle, les animaux, les fiers Waziris et les méchants occidentaux, les cités mystérieuses, tous les ingrédients sont réunis pour un succès considérable et continu : il doit poursuivre. Aziza se penche ensuite sur les origines du personnage même de Tarzan, les influences avouées de la mythologie (Romulus et Rémus, Hercule), du roman populaire, de Nick Carter à Zorro, et des héros de Kipling (Mowgli), H. Ridder Haggard (Allan Quatermain) ou Fennimore Cooper. Il analyse enfin la disparition progressive de Jane et de leur fils Jack au fil de la série, laquelle se concentre sur le Héros devenu mythe, courant d'une aventure à l'autre, tel un Ulysse des temps modernes.
En guise de postface, Aziza nous offre un long abécédaire. Les entrées sont subjectives sans doute, mais couvrent bon nombre de thèmes de la saga. Le cinéma et la télévision, par exemple, et les multiples avatars du héros dans les media visuels (Johnny Weissmuller a une entrée particulière, évidemment). L'aspect «civilisé» de Tarzan est approché aussi, tout comme le contexte évolutionniste, dont Burroughs était un fervent partisan (voir le cycle de Caspak). Autres thèmes : les dessinateurs, les chansons, les relations de Tarzan avec les femmes (Jane bien sûr, mais La, aussi), les cités mythiques, les mondes perdus, le prétendu racisme de l'écrivain, les imitateurs etc. Aziza offre ici une mine d'informations extrêmement passionnantes. Une belle parution

Bruno Peeters (Phénix)

Maître de conférence honoraire de langue et littérature latines à la Sorbonne nouvelle (Paris III), Claude Aziza a notamment publié aux Belles-Lettres, d'Alexandre Dumas : Isaac Laquedem (2005); Mémoires d'Horace (2006) et, de E.G. Bulwer-Lytton, Les Derniers Jours de Pompéi (2007); ainsi que le Guide de l'Antiquité imaginaire (2008). Il est également l'auteur de Péplum, un mauvais genre (2009) dans la collection «50 questions».

 

04/10/2012
Péplum, L'Antiquité spectacle, Fage éditions,
152 p., ISBN-10 : 2849752754 - ISBN-13 : 978-2849752753

Exposition «Le Péplum» (octobre 2012-avril 2013) - Musées gallo-romains de Lyon-Fourvière et de Saint-Romain-en-Gal.
• Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, RD 502, 69560 Saint-Romain-en-Gal
• Musée gallo-romain de Lyon-Fourvière, 17 rue Cléberg, 69005 Lyon

Plus de détails ici : Click

La revue Beaux Arts lui a également consacré son édition de novembre : Péplum aux Musées gallo-romains de Lyon, 36 p. (Click)

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Le premier péplum est né à Lyon en même temps que le cinéma grâce aux Frères Lumière. C'est donc tout naturellement que les Musées gallo-romains du Lyonnais rendent hommage à ce genre cinématographique très populaire à travers deux expositions. On y découvre les origines du péplum et les ingrédients de son succès.

L'exposition prend une forme originale : extraits de films, affiches et décors seront immergés dans les collections, pour donner vie aux différents thèmes du parcours permanent. En général, les réalisateurs de péplums n'ont pas cherché à faire œuvre historique. Il n'est pas question de considérer le péplum comme une reconstruction fidèle du passé, ni de confondre les reconstitutions cinématographiques avec l'archéologie expérimentale ! Même si certains films récents respectent les faits, on sait que dans le détail, ils ne sont pas exempts d'erreurs. Les spécialistes de la gladiature et de l'armement romain relèvent de nombreuses invraisemblances dans l'équipement et la manière de combattre des acteurs de Gladiator. Pourtant ces mêmes spécialistes reconnaissent que les premières scènes du film - le choc des légions romaines contre les Germains - restituent la violence et l'horreur des combats bien mieux que les armes, sagement étiquetées, des vitrines de nos musées. Concrètement, cinq points du parcours permanent du musée ont été retenus : le cinéma y est intégré dans des «folies», pour reprendre au scénographe ce terme désignant les petits pavillons résidentiels édifiés au XVIIIe s. à la campagne. Elles abritent des écrans diffusant des extraits de films en accord avec le thème de la collection ainsi que des vitrines proposant des affiches et des costumes. Enfin, sur certains points, des décors en trois dimensions animent l'espace.

buste de neron

Un buste de Néron accueille le visiteur au Musée de Vienne, avec derrière lui en continu le tout premier péplum produit par les Frères Lumière, Néron essayant poisons sur des esclaves (réal. Georges Hatot, 1897 / 17 mètres - 45')

Table des Matières
Aurélie FILIPPETTI, «Préface» • Michel MERCIER, «Éditorial» • Hélène LAFONT-COUTURIER, «Avant-propos».

I. Avant l'écran
Pierre SÉRIÉ, «Jean-Léon Gérôme et les arènes : Faire de la peinture le plus complet des spectacles oculaires» • Régine BIGORNE, «L'Antiquité au mur : La maison Goupil et Cie ou la diffusion des images» • Cédric LESEC, «La peinture en mouvement : Le bal des Quat'z'arts» • Jean-Marcel HUMBERT, «Le Péplum avant le Péplum : Les spectacles scéniques» • Jean-Marcel HUMBERT, «Focus : L'Hippodrome, le Cirque et le Péplum» • Claude AZIZA, «De l'écrit à l'écran : Les grands romans du XIXe s. au cinéma».

II. Devant l'écran
Michel ÉLOY, «Brève histoire du cinéma historico-mythologique» • Jean-Marc LAMOTTE, «Focus : Néron essayant des poisons sur des esclaves» • Silvio ALOVISIO, ««Spectacularités silencieuses» : Le péplum dans le cinéma muet italien» • Michael WILLIAMS, «Dieux et déesses à l'écran : Les premières stars des péplums» • Hervé DUMONT, «L'Antiquité à l'écran : Mise en scène et problématique du décor» • Claude AZIZA, «Types et archétypes du Péplum» • Jean-Pierre ADAM, «Focus : Poilus ou Imberbes ? : Systèmes pileux et civilités» • Jean-Marcel HUMBERT, «Cléopâtre, reine de nos fantasmes» • Cécile CARAYOL, «Résonances musicales du Péplum : L'exemple de» Troie «de James Horner» • Laurent AKNIN, «Le spectateur de Péplums».

III. Derrière l'écran
Claude AZIZA, «Péplum et idéologie» • M'hammed BEHEL, «Censure, autocensure et le Code Hays» • Jean-Pierre ADAM, «La question des sources archéologiques» • Michel ÉLOY, «Le Péplum inspire la bande dessinée» • Jean-Marcel HUMBERT, «Péplum et publicité» • Cédric LESEC, «Focus : L'Antiquité d'aujourd'hui : L'«entre-monde», de Bernard Latuner».
Bibliographie • Index des extraits cinématographiques présentés dans l'exposition et références filmographiques de l'ouvrage Péplum • Index.

françois gilbert, claude aziza, jean-marcel humbert, jean-pierre adam

De gauche à droite : François Gilbert (Pax Augusta), Claude Aziza, Jean-Marcel Humbert et Jean-Pierre Adam (ph. : Michel Éloy)

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Lyon, capitale du péplum

Je vais vous conter, chers lecteurs, la chose la plus surprenante, la plus étonnante, la plus mirobolante, la plus étrange, la plus merveilleuse ! Les Musées archéologiques de Lyon-Fourvière et de Saint-Romain-en-Gal, austères temples du savoir et de la recherche archéologique, vont accueillir, six mois durant, à partir du 9 octobre 2012, une exposition sur... tenez-vous bien, le péplum.

Eh quoi, le péplum, ce pelé, ce galeux qui prétend reproduire une Antiquité niaise, ce genre machiste et homosexuel qui s'est paré dérisoirement du nom d'un vêtement grec féminin (le péplos), va exposer, sans pudeur aucune, ses charmes frelatés, ses tics en toc, ses toges en tige et ses trucs sans tract ?

Certes, le cinématographe a noué, depuis le siècle des (frères) Lumière, une histoire d'amour avec Lyon; certes Bertrand Tavernier, qui y officie, est l'un des trois loustics à qui l'on doit le mot «péplum». Mais si ceci peut expliquer cela, cela n'excuse pas ceci (ou l'inverse, comme l'on voudra). Revoyons le film à l'envers.

L'idée n'est pas nouvelle de tenter d'illustrer par l'image quelques aspects de la recherche archéologique. Un seul exemple : le nouveau musée du Pont-du-Gard projette, pour expliquer la construction l'aqueduc, des extraits du Ponce Pilate d'Irving Rapper, où l'on voit le gouverneur de Judée (incarné par Jean Marais) inspecter les travaux d'un aqueduc qui doit acheminer de l'eau jusqu'à Jérusalem.

À Lyon, le concept est différent et double. Pour le dire très vite, à Fourvière, le péplum se met au service de l'archéologie, tandis qu'à Saint-Romain, l'archéologie se met au service du Péplum.

Chacune des salles du musée de Lyon illustre l'archéologie gallo-romaine par un montage de cinq minutes environ, composé de deux ou trois extraits de films. Ainsi la salle consacrée à l'empereur Claude, né à Lyon et qui, par un édit fameux de l'an 48, fit entrer au Sénat des notables gaulois, on pourra voir des extraits de sa vie, telle que le cinéma l'a racontée : les railleries subies à la cour de Caligula, son accession accidentelle et inattendue au trône, son empoisonnement par Agrippine.

Plus loin, lorsqu'il s'agira d'illustrer la célèbre mosaïque des Jeux du cirque représentant la course effrénée de deux chars ou les vitrines consacrées à la gladiature, à la navigation, à la guerre, aux rites religieux, aux débuts du christianisme, on fera appel aux deux Ben Hur, bien sûr, mais aussi à Théodora impératrice de Byzance, qui met en scène une course dans l'hippodrome opposant deux factions rivales, les Bleus et les Verts.

On devine aisément la suite : des scènes des Spartacus pour la gladiature, des images de combats, tirées de Gladiator ou de La Chute de l'Empire romain, des expéditions lointaines, comme la conquête de la Toison d'or ou des retours difficiles, comme celui d'Ulysse. Des prêtres se prononceront sur des sacrifices et des chrétiens iront en chantant au supplice dans d'innombrables Quo Vadis ?

À Saint-Romain-en-Gal, le concept se veut radicalement différent : il s'agit de montrer les divers aspects du péplum, sans tenir compte des collections du musée. On verra ainsi toutes les facettes du genre, à travers ses thèmes, ses poncifs, ses moments obligés. L'arène et l'hippodrome, les festins et les danses, les bons et les méchants, les séductrices brunes comme la nuit et les ingénues blondes comme la clarté solaire, les empereurs, les «fous» (la majorité) et les «sages», les scènes d'amour pour midinettes et les scènes d'orgie, dont l'académisme va avec le public populaire et familial du péplum. Sans oublier les amours bibliques, les merveilles mythologiques, les épisodes les plus connus des histoires grecque et romaine. Bref, un panorama complet d'un genre, au pire méprisé, au mieux méconnu.

Outre les extraits de films on découvrira ici des affiches, des photos, des fascicules, des romans, des costumes et des objets dont la rareté étonnera. Conservateurs de musée et archéologues ont uni leurs efforts pour démontrer l'irremplaçable caractère pédagogique de l'image lorsqu'elle est accompagnée d'un éclairage scientifique.

Bien entendu, des visites guidées pour groupes scolaires ou visiteurs curieux permettront de mieux profiter de cette double exposition.

Les Romains disaient, en parlant de la Méditerranée, «mare nostrum». On dira désormais, «peplum nostrum».

Claude AZIZA
Historien de l'Antiquité imaginaire et commissaire scientifique de l'exposition
L'Histoire, n¡ 380, octobre 2012

[ Parallèlement se tient aux Musées des Beaux-Arts, à Paris, une exposition «Péplum» de Bernard Latuner : Click ]

 

12/10/2012
Michel ÉLOY, Flavius Claudius Julianus, BD Must éd.,
plaquette de 24 p., superbement illustrée de photographies de François Gilbert et Patrick Demory, offerte avec la trilogie :

Ken BROEDERS, Apostat, BD Must éd.,
1. La malédiction pourpre2. La sorcière3. Argentoratum - chaque album de 48 p. contient un ex-libris numéroté et signé par Ken Broeders. 69 EUR TTC (+ 9 EUR de frais d'envoi en Belgique et en France)

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Écoute-moi, Père puissant...
Je ne peux plus assister impuissant à la façon dont le christianisme soutenu par un empereur sanguinaire, se répand comme une mer de feu...
Je t'en conjure, Hélios, puissant porteur de la lumière et de la vie. N'abandonne pas tes enfants. J'ai rejeté le Dieu de l'empereur et des chrétiens et je me suis tourné vers toi. Donne-moi la force et la sagesse de sauver ce monde affaibli par les chrétiens, pour restaurer la gloire déclinante de l'Empire et donner de l'espoir à nos frères et sœurs
(Julien l'Apostat).

L'an 355. Un nouveau César, des femmes jalouses et des Germains sanguinaires...
Cette nouvelle série BD relate le parcours turbulent qui mène le jeune Julien à revêtir la pourpre impériale. Il entrera dans l'Histoire sous le nom de Julien l'Apostat. Action, aventure et intrigues forment la trame de cette grande fresque épique et historique.
Trilogie BD à tirage limité (1.000 ex.), chez BD Must, Bruxelles. Contact : info(a)bdmust.be ou bdmust(a)skynet.be

Cette série consacrée à l'empereur Flavius Claudius Julianus a connu un certain succès en Flandre et aux Pays-Bas. Elle est prévue en 6 albums (le tome 4, Paulus Catena, en néerlandais, vient de paraître chez Standaard Uitgeverij, ce 10 octobre), ou peut-être 9 - l'auteur y songe.

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Des trognes bruegueliennes...

Scénariste et dessinateur, l'Anversois Ken Broeders s'est solidement documenté avant de se lancer dans l'aventure en 2009. Publié en néerlandais chez Standaard, Apostata c'est «Murena» revisité par Bruegel l'Ancien, tout en grogne et en trognes. L'auteur nous livre une saga qui habilement combine Histoire et aventure, le tout sur un fond de mysticisme qui n'exclut pas la superstition. Ce mysticisme tout en nuances qui anima un jeune homme brillant, mais politiquement dérangeant autant qu'incontournable (il était le dernier mâle encore vivant de la famille de l'empereur Constance II). Le jeune érudit philosophe sera obligé de devenir un guerrier et un administrateur. Qui aura à choisir entre les valeurs d'un Futur douteux et peu convaincant, et celles - rassurantes - d'un Passé qui avait fait ses preuves.
Ce Passé glorieux de l'Empire romain qui peu à peu se délite, face à de nouvelles idées... dans l'air du temps, comme on dit si joliment. Un choix douloureux qui nous interpelle encore aujourd'hui.

julien l"apostat

Julien renoue avec la religion traditionnelle des sacrifices sanglants offerts aux Dieux (Apostata/4 : Paulus Catena)

maxime d'ephese

Le théurge Maximus d'Ephèse, néo-platonicien peut-être un peu escroc comme tous les religieux, mais aussi le maître à penser de Julien (Apostat/2 : La Sorcière, p. 19)

cornuti, bataille de strasbourg

L'auxiliat palatin des Cornuti en action à la bataille de Strasbourg. Ken Broeders a scrupuleusement respecté les emblemata des boucliers du Bas-Empire, d'après la Notitia Dignitatum (Apostat/2 : Argentoratum, p. 23)

La Rome du IVe s., celle du Bas-Empire ou Antiquité tardive, a rarement été traitée en BD, sauf par Gilles Chaillet dans sa série La Dernière Prophétie (dont le tome 5 et dernier vient de paraître), dans le one-shot Dioclétien ou Le Trésor des Martyrs, et bien sûr sa «Bible» : Dans la Rome des Césars. Sans oublier Hypathie de Virginie Greiner & Christelle Pécout chez Dupuis (2010).

Ken Broeders est né en 1970 et habite à Anvers. Après sa formation à l'Institut Saint-Luc dans sa ville natale, il a, grâce à Hans Van den Boom, l'opportunité de publier sa première bande dessinée Tyndall. À l'origine Tyndall, réalisé avec Luc Peborgh, était son travail de fin d'études pour Saint-Luc. Quelques années plus tard suivit la série Voorbij de Steen, ensuite de quoi il développa Cyrano - d'après la pièce de Rostand - pour la collection «Classix» des Éditions Standaard.
Ken Broeders travaille toujours directement en couleur avec de l'acrylique, de la gouache et/ou de l'aquarelle.


NOTES :

(1) ERB dans Saturday Evening Post, 22 juin 1939 - cité par AZIZA, op. cit., p. 28. - Retour texte

(2) Du reste né de la plume d'un fan d'ERB, Robert Erwin Howard. - Retour texte

(3) En -19, Cornelius Balbus n'alla pas plus loin que Garama (Djerma, Fezzan). Il ambitionnait d'aller jusqu'à Gao, sur le Niger. - Retour texte

(4) Cf. le film Aux sources du Nil / Mountains of the Moon de Bob Rafelson (GB - 1990). - Retour texte

(5) Cf. Zimbabwe. Témoins de Pierre, Tervuren (Bruxelles), Musée royal de l'Afrique centrale, 1997, 2 vols., t. I, p. 14. - Retour texte

(6) Opar figure dans cinq romans : Le Retour de Tarzan (1913), Tarzan et les Joyaux d'Opar (1916), Tarzan et le Lion d'or (1922), Tarzan Twins (1927) et Tarzan l'Invincible (1931). - Retour texte

(7) Signalons encore Tarkan, populaire héros de BD turque créé par le dessinateur Sergin Burak en 1967 (et porté à l'écran dans une bonne demi-douzaine de films à partir de 1969). Tarkan est un Viking, ami d'Attila roi des Huns, et en lutte contre les Romains de Valentinien III. Aucun rapport avec Tarzan, sauf la similitude onomastique... et son amitié avec un animal, le loup Kurt.
Le succès de cette série fut considérable, au point d'un chanteur pop le prit comme pseudonyme. - Retour texte

(8) La situation n'est pas sans rappeler l'excellent Dernier train pour le Katanga (Two Mercenaries, Jack Carfiff, 1968), d'après le roman de Wilbur Smith, où Jim Brown - caporal black universitaire et idéaliste - donne la réplique à une sombre brute de lieutenant raciste incarné par Peter Carsten, ancien Waffen-SS. A vrai dire, le capitaine para français (le peu convaincant Rod Taylor), finira par boire le sang du méchant allemand après l'avoir étripé au cours du sauvage règlement de compte final. Le contexte était, bien entendu, la révolution muléliste - les Simbas -, la famille politique de l'actuel président Kabila. Mais les Congolais-Rwandais ont-ils fait mieux qu'en Europe les Serbes et Bosniaques ? - Retour texte