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(14 février
2013)
Eric TEYSSIER,
Pompée. L'anti-César,
Perrin éd., 432 p.
ISBN 978-2-262-04014-7
«Ô curs durs, cruels enfants
de Rome, n'avez-vous point connu Pompée ? Bien des
fois, bien souvent, n'êtes-vous pas montés sur
les murailles et les créneaux, sur les fenêtres
et les tours, jusque sur le haut des cheminées, vos
enfants dans vos bras; et là, patiemment assis, n'attendiez-vous
pas tout le long du jour pour voir le grand Pompée
traverser les rues de Rome; et de si loin que vous voyiez
paraître son char, le cri universel de vos acclamations
ne faisait-il pas trembler le Tibre au plus profond de son
lit, de l'écho de vos voix répété
sous ses rivages caverneux ?»
SHAKESPEARE, Jules César, Acte 1, scène
1
«... Pour voir le grand Pompée traverser les
rues de Rome (...), le cri universel de vos acclamations
ne faisait-il pas trembler le Tibre au plus profond de son lit
?», interroge Marullus, cependant que la foule des
Romains célèbre son vainqueur, Jules César.
«J'ai rêvé toute ma vie - écrit
Henry de Montherlant (1)
- sur la parole que dit Pompée, en 57, s'embarquant
pour la Sardaigne, malgré la tempête : «Navigare
necesse est; vivere non necesse», «Il est nécessaire
de naviguer; il n'est pas nécessaire de vivre».»
Ce que l'on peut résumer par «Fais ce que tu
dois, advienne que pourra».
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Fils du consul de 89 Pompeius Strabo, de petite noblesse provinciale
mais puissant propriétaire terrien dans le Picenum, Cn.
Pompée eut
toute sa vie à se défendre de la méfiance
méprisante du Sénat, aux yeux de qui il n'était
qu'un «homme nouveau», un parvenu (2).
Logé à la même enseigne, l'opportuniste
Cicéron aura lui aussi à louvoyer entre oligarques
et populistes. Très jeune, Pompée avait suivi
son père au long de la Guerre des Alliés, dans
l'état-major duquel il côtoya le précité
Cicéron. Mais au contraire de Cicéron qui alla
ensuite parfaire son éducation à Athènes,
le jeune Pompée resta sous les enseignes des vétérans
de son père, rejoignant ensuite Sylla retour d'Orient
pour contrer les Marianistes.
C'est au cours de cette
guerre qu'il eut à faire exécuter, en Sicile,
le consul populiste Papirius Carbo mis par Sylla sur sa liste
de proscriptions (82), ce qui ne l'empêcha pas de fermer
les yeux sur nombre de «petits poissons». Au cours
de sa campagne contre les pirates, il amnistia tous ceux qui
se rendaient (20.000 d'entre eux tombèrent entre ses
mains) et, au lieu de les crucifier, préféra les
installer sur divers territoires vidés de leur population
par la guerre. (Dans des circonstances légèrement
différentes, car il s'agissait d'une vengeance personnelle,
César captura les pirates de Pharmacuse et les fit illégalement
crucifier - la sentence relevant du préteur, pas du simple
privatus qu'il était - s'appropriant au passage
les 50 talents de sa rançon payés par les cités
côtières !)
Sans avoir eu le temps de suivre le cursus honorum
normal d'un jeune aristocrate romain (édilité,
questure, préture) il devint proconsul faisant fonction
pour appuyer le vieux Metellus impuissant à venir à
bout de Sertorius, en Espagne. Puis il écrasa les dernières
bandes de Spartacus (que Crassus venait de vaincre sur les bords
du Liris, près de Pæstum). Ensuite, on l'envoya
éradiquer la piraterie endémique de la Méditerranée,
ce qu'il réalisa en trois mois grâce aux considérables
moyens mis à sa disposition (67). Enfin, il repartit
en Orient relever Lucullus, l'ancien lieutenant de Sylla, contre
Mithridate (66-63). Contrairement à Sylla, Pompée
ne se crut pas obligé de piller Athènes qui lui
fit un excellent accueil. Il est vrai que peu sensible à
l'hellénisme, les trésors artistiques de l'Orient
grec n'interpellaient pas ce baroudeur.
On a reproché à Pompée de n'avoir été
qu'un vautour finissant des guerres gagnées par d'autres
- contre Lépide (Catulus), contre Sertorius (Metellus),
contre Spartacus (Crassus) ou contre Mithridate (Lucullus) -,
qu'avant tout avide de gloire plutôt que soucieux des
intérêts de la République, d'avoir voulu
être le primus inter pares. En 70, comparaissant
devant les censeurs Cn. Cornelius Lentulus Clodianus et L. Gellius
Poplicola - les consuls de 72 qui s'étaient lamentablement
laissés rosser par Spartacus -, à la question
«Avez-vous fait toutes les campagnes ordonnées
par la loi ?», Pompée pouvait fièrement
répondre : «Oui, je les ai toutes faites, et
je n'ai jamais eu que moi pour général.»
En bon biographe, Éric Teyssier supplée aux lacunes
de notre documentation (3)
et lit entre les lignes les motivations de Pompée, cet
extraterrestre de la vie politique romaine, ses calculs mais
aussi sa générosité, sa simplicité,
son absence de goût du lucre. Son livre vient combler
un vide historiographique, car on n'avait plus rien publié
en français sur le grand homme depuis l'excellente monographie
- peu connue du public - de J. Van Ooteghem, s.j., Pompée
le Grand, bâtisseur d'Empire (Académie royale
de Belgique, 1954). C'était il y a soixante ans.
NOTE DE L'ÉDITEUR
Pompée est sans conteste l'un des hommes les plus
célébrés par les historiens antiques, aussi
réputé que César, son plus puissant rival,
et souvent plus apprécié que lui. Sa vie est une
épopée suffisamment épique pour que les
Romains lui attribuent le titre de Pompée le Grand alors
qu'il n'a pas 25 ans. Trois fois triomphateur pour des victoires
remportées sur trois continents, trois fois consul, fondateur
de villes, bâtisseur à Rome, faiseur de rois, séducteur
et diplomate, Pompée a un parcours effectivement digne
de celui d'Alexandre. Son existence est emblématique
d'une époque riche en grands hommes dont les affrontements
titanesques ont pour enjeu le sort de la République romaine.
Pompée sera finalement battu par César, mais son
ascension fulgurante et sa chute vertigineuse révèlent
les derniers soubresauts d'un régime républicain
qui meurt pratiquement avec lui. Si le vainqueur des Gaules
est le premier des Césars de l'Empire, Pompée
demeure le dernier imperator de la République.
L'AUTEUR
Spécialiste de la Rome républicaine, Éric
Teyssier est maître de conférences à l'université
de Nîmes, où il dirige le département d'histoire.
Il a publié le livre de référence sur les
gladiateurs, La
Mort en face, Le dossier gladiateurs (Actes Sud, 2009)
et précédemment, avec Brice Lopez, Gladiateurs,
Des sources à l'expérimentation (Errance,
2005), ainsi qu'une biographie de Spartacus,
Entre le mythe et l'histoire (Perrin, 2012), particulièrement
remarquée.
Appendice : Pompée
dans les films, BD et romans historiques
Pompée, l'antagoniste par excellence
Face au prestige de César, Pompée
a trop souvent été, aux yeux du grand public,
une sorte de mal aimé ou de croquemitaine. Si le gentilice
«César» a pu devenir synonyme d'empereur
(«Kaiser», «Tsar», «Shah»),
Pompée a plutôt prêté aux calembours
graveleux comme celui attribué à Clémenceau,
en manière d'épitaphe à Félix Faure
- décédé en plein orgasme buccal la main
crispée dans la chevelure de sa maîtresse, Marguerite
Steinheil (4)
- : «Il voulait être César, il ne fut
que Pompé(e).»
Cinéma
À l'écran, il est souvent question de Pompée,
mais il n'y apparaît que fort peu et le plus souvent de
manière tout à fait incidente : quelques répliques
au Sénat dans tel ou tel film consacré à
César. Ainsi Pompée, sous les traits de Carlo
Tamberlani, intervient pour soutenir les projets de son beau-père
dans Jules César conquérant de la Gaule
(Amerigo Anton, 1963), puis - devenu veuf entre-temps ? - sous
ceux de Piero Lulli, il persuade au contraire le même
Sénat de rappeler César dans Les Géants
de Rome (Fort Alésia) (Antonio Margheriti, 1964).
Ne l'ayant pas vu, il nous serait difficile d'évaluer
sa présence dans La conspiration de Jules César
(E. Guazzoni, 1914) où il apparaît sous les traits
d'Ignazio Lupi. Dans le prologue du Roi des Rois (King
of Kings, Nicholas Ray, 1961), on voit l'«impie»
Pompée (Conrado San Martin), le glaive au poing, pénétrer
dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem, et s'étonner
de ne point y découvrir l'idole à tête d'âne
dont l'imagination des Grecs avait décrété
l'existence.
Mais le plus souvent, on est dans l'allusion. On évoque
son souvenir dans les différentes adaptations cinématographiques
du Jules César de Shakespeare. Il est ainsi fait une
discrète allusion à Pompée dans le roumain
Burebista (Gheorge Vitanidis, 1980), où le roi
géto-dace est présenté comme l'allié
de Pompée contre César après Dyrrachium
(ainsi que, du reste, nous l'apprend une inscription). Sans
jamais y apparaître, Pompée s'inscrit également
en filigrane d'une comédie d'Alberto Pozzetti, Tizio,
Caio e Sempronio (1952) où, après la mort
de Pompée, le pompéien Titus et le césarien
Sempronius se disputent la main de Livia, la fille de Caius,
lequel redoute les représailles de l'une ou l'autre faction.
Mais quand César est assassiné, c'est la fille
de Pompée qui, en les faisant sortir de prison, viendra
en aide aux deux rivaux.
Victime des proscriptions, Livia - l'héroïne de
La révolte des gladiatrices (The Arena) (Steve
Carver, 1973) -, est la fille d'un certain Scipion et a été
vendue comme gladiatrice parce que son père a soutenu
Pompée. En fait Metellus Scipion, s'il s'agit bien de
lui, était le beau-père de Pompée et un
ardent opposant à César (5),
mais le film - avec une discrétion qui l'honore - n'entre
pas dans ce genre de considérations historiques (6).
Spartacus
Avec deux exceptions notoires, Pompée n'apparaît
a priori dans aucune version de «Spartacus»,
dont pourtant il anéantit les dernières bandes
(sans doute parce que, une fois Spartacus mort, ce qu'il advint
de ses derniers camarades n'intéresse pas les film-makers).
Dans le remake
du Kubrick, sous les traits de George Calil, Pompée vient
rafler les lauriers de Crassus (Spartacus, Robert Dornhelm,
TV 2004). Dans la quatrième saison de la série
TV Starz, Spartacus - War of the Damned (2013), relatant
les mêmes circonstances, l'arrogant Pompée, brièvement
incarné par Joel Tobeck, se voit baptiser par Crassus
du peu flatteur épithète de «boy assassin».
Peut-être le scénariste avait-il tout simplement
lu les Maîtres de Rome de Colleen McCullough, laquelle
embrassant le point de vue de César, aimait à
le surnommer «Le Petit Boucher» (click).
Étrange pour un homme qui, au contraire de ses collègues,
était peu porté sur la cruauté et l'avidité
(click).
Cléopâtre
Il est rare de voir Pompée figurer physiquement dans
un «Cléopâtre»; au mieux exhibe-t-on
sa tête tranchée, notamment dans la version de
Mankiewicz. Quand en 1962, celui-ci vient à Cinecittà
tourner Cléopâtre, les producteurs Italiens
profitent du battage médiatique autour du couple Taylor-Burton
afin de pousser leurs pions en en déclinant toutes les
variantes possibles et imaginables. Ce seront notamment Les
Légions de Cléopâtre (V. Cottafavi,
1959 [7])
et Cléopâtre une reine pour César
(Piero Pierotti, 1962). Le scénario de ce dernier ne
choquera pas outre mesure le bon public qui a de vagues notions
d'histoire romaine; quand au spectateur plus averti, il y verra
plutôt une espèce d'uchronie où les faits
sont tronqués, le temps raccourci et les rôles
interchangés.
Le film commence à la lecture du testament de Ptolémée
XI Aulète (survenue en 51, soit dit en passant) garanti
par Pompée. Cléopâtre (17 ans) et son jeune
frère Ptolémée (8)
se disputent le trône qu'ils sont censés se partager.
Ptolémée est un enfant gâté, qui
s'en remet à son précepteur et ministre Théodote
[un eunuque, ce que gomme le film].
Ne pouvant pas trop compter sur son futile poète d'ami
Apollodore, un Romain, Cléopâtre, fine mouche,
use de ses charmes aussi juvéniles qu'innocents pour
tenter de circonvenir d'abord le tribun Lucius Septimius - qui
commande la «XXIIIe légion Thrace et Macédoine»,
laissée en Alexandrie par Pompée, afin d'y soutenir
son défunt ami Ptolémée XI (9)
-, entreprenant ensuite Théodote, puis Achillas son geôlier
(10).
À Théodote : «Je ne suis qu'une enfant
Théodote, je ne sais rien de l'amour. Seras-tu capable
de me l'enseigner ?» Cléopâtre a le chic
pour faire du charme à des... eunuques... fous de désir
pour elle ! «Simple propos d'enfant, minaude-t-elle.
Jeune, seule et sans défense, j'ai besoin d'un homme
fidèle, solide comme un roc, qui soit prêt à
tout...», propos soulignés par les romantiques
violons de Michel Michelet ! Les uns comme les autres se défilent,
Cléopâtre n'étant manifestement pas prête
à partager avec eux l'intimité qu'ils espèrent
d'elle. Sauf ce benêt d'Achillas qui, après avoir
tué Théodote, organise la fuite en Syrie de cette
reine dont il est - lui - sincèrement épris.
En Syrie, elle retrouve son ami poète Apollodore qui
lui conseille de feindre avoir fait naufrage pour se ménager
une entrevue avec Pompée lequel campe non loin de là,
en train de rassembler des troupes (11).
Elle obtient du «débonnaire et malicieux»
(12)
général romain qu'il lui restitue la XXIIIe de
Septimius, rappelée par l'ancien triumvir qui en a le
plus grand besoin pour aller affronter César en Grèce
(13).
Flirt poussé avec le libidineux Pompée, qui tient
sous son oreiller les ordres à Septimius; l'un et l'autre
veulent d'abord obtenir de leur interlocuteur ce dont ils ont
besoin. Finalement, le vieux général s'endort,
terrassé par le vin, et Cléopâtre s'empare
du précieux document. «Pompée s'intéressait
trop au vin et aux femmes», conclura plus loin César,
en manière d'épitaphe (il faut reconnaître
que le film le présente comme un général
avachi, vivant sur sa réputation de génial stratège).
Et d'ajouter, outré par sa mort misérable : «Pompée
était un ennemi de la république. Mais c'était
un homme vaillant et noble, qui aurait mérité
de mourir au combat.»
De retour à Péluse où la XXIIIe attendait
pour embarquer, Cléopâtre et Achillas remettent
ses ordres à Septimius; ensemble ils marchent sur Alexandrie
et emportent la capitale. Cléopâtre assigne son
jeune frère à résidence dans une forteresse.
C'est alors que l'on annonce l'arrivée de Pompée
- entre-temps vaincu à Pharsale (9 août 48) - et
de sa flotte. Cléopâtre est fort ennuyée
d'avoir à accueillir un perdant que pourchasse César,
et s'en ouvre à Lucius Septimius. Sous prétexte
de servir sa patrie Rome, l'opportuniste tribun assassine Pompée
qu'il était censé accueillir. Partisan de la résistance
à outrance, Achillas - désobéissant (14)
- s'oppose aux troupes de César et se fait tuer pour
sa belle reine. Il ne reste plus à celle-ci qu'à
se faire livrer dans un tapis par son ami Apollodore, revenu
avec César dans l'armée de qui ce dilettante s'est
finalement engagé...

Dans Cléopâtre une Reine
pour César, Pascale Petit incarne Cléopâtre
et Akim Tamiroff est Pompée. Surtout «pompé»
de toute son énergie, il se fera berner par la
malicieuse ingénue...
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Pascale Petit, qui dans le film de Pierotti incarnait Cléopâtre,
devait confier à Jacques Zimmer et Bertrand Duffort (15)
: «On m'a envoyé le scénario, je l'ai
trouvé excellent. Il était traité de façon
peu prétentieuse. C'était dangereux car les Américains
étaient en train de tourner le leur qui, évidemment,
avait une toute autre envergure (...). Notre film s'arrêtait
là où l'autre commençait et puis ce qui
m'a plu c'est qu'ils le traitaient d'une façon un peu
humoristique. Je dois dire que le scénario était
meilleur que le film [qui m'a déçue].»
Cléopâtre, une reine pour César est
un film assez surprenant par ses choix scénaristiques
de contraction du temps et de l'espace (bien sûr) et de
télescopage des personnages. Ainsi l'action se passe
- on l'a dit - entre la lecture du testament de Ptolémée
XI (mort en 51), garanti par Pompée, et la mort de celui-ci
survenue le 16 août 48; final du reste contracté
avec la guerre Alexandrine de César qui ne s'achèvera
que le 27 mars 47. Cependant, comme au théâtre,
tout semble se passer en quelques jours. Du reste, au début
comme à la fin du film, il est précisé
que Cléopâtre n'a que «presque» dix-sept
ans. En fait, Cléopâtre (68-30) a bien 17 ans à
la mort de son père, et vingt ans accomplis quand elle
entre dans la couche de César, fin 48.
Pour les besoins du scénario, Pompée se trouve
en train de rassembler ses troupes en Syrie, au lieu d'attendre
César en Grèce, mais - ô merveille -, de
si loin, il peut suivre l'avance de César au jour le
jour ! De même, Théodote meurt plusieurs mois avant
Pompée dont, dans l'Histoire, il avait cependant ordonné
l'assassinat (16).
Quant à l'autre eunuque, Achillas, il se trompait de
camp en se métamorphosant en amoureux transi de Cléopâtre.
Celle-ci, enfin, reprennait Alexandrie avant même que
Pompée y soit assassiné, et que César y
débarque...
De fait, il s'agit d'une quasi-comédie, tournée
«avec très peu de moyens. Les Italiens s'étaient
débrouillés pour tourner d'une façon assez
économique, mais sans que ça fasse pauvre»
(17).
Tout le pitch reposant sur les promesses de l'allumeuse
Cléopâtre à Théodote, à L.
Septimius, à Achillas, à Pompée et puis
sans doute à César, de se donner à eux
en échange de conserver son trône. Tout aussi roublards,
ceux-ci (sauf Achillas) ne pensent qu'à satisfaire leurs
sens, le destin de Cléopâtre leur étant
complètement indifférent.
Pour l'amateur de péplum qui se constituerait une culture
historique sans trop songer à se référer
aux sources ni à la littérature historique, Pompée
serait - dixit César - quelqu'un qui «s'intéressait
trop au vin et aux femmes (...), un ennemi de la république.
Mais c'était un homme vaillant et noble, qui aurait mérité
de mourir au combat.» Cependant qu'aux dires de ses
derniers fidèles, qui désapprouvent la traîtrise
de L. Septimius, «Pompée était le symbole
de la liberté, à tort ou à raison».
Ce «à tort ou à raison» est
spécialement savoureux, de la part de soldats qui s'apprêtent
à peut-être mourir pour leur général.
Toute l'ambiguïté d'une guerre civile qui s'achève
?
Nous pensons bien que l'on n'a jamais autant accumulé
de contre-vérités sur Pompée, sans doute
parce qu'il a eu le tort de s'opposer au grand Jules César.
Ce sont les vainqueurs qui écrivent l'Histoire, bien
entendu. On verra plus loin qu'au niveau de la BD, Jacques «Alix»
Martin ne cultivait guère une plus critique vision du
vainqueur de Sertorius et de Mithridate...
Résurgence ?
Dans Fellini-Roma (1971), un Pompée amant de l'impératrice
Poppée (!) lui préfère la chrétienne
Priscilla... ils seront tous deux envoyés aux lions.
Cette scène retournée par Fellini, n'est pas sans
faire songer au final des Gladiateurs, quand Caligula
condamne à mort le tribun chrétien Marcellus Gallio
(Richard Burton) et Jean Simmons (Diane).
Sextus Pompée
Sextus Pompée (bizarrement rebaptisé Cneius dans
la VF [18])
apparaît brièvement sous les traits de Nando Angelini
dans Cléopâtre une reine pour César
(Piero Pierroti, 1962). Sextus figure dans l'Antoine et Cléopâtre
d'après Shakespeare, de Charlton Heston (1970), sous
les traits de Freddie Jones, et aussi, bien entendu, dans les
captures télévisuelles de la tragédie,
notamment Achille Millo (Antonio e Cleopatra, V. Cottafavi
- TV RAI 1965) et Donald Sumpter (Antony and Cleopatra,
Jonathan Miller - TV BBC 1981).
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TÉLÉVISION
Xena la Guerrière (1997-1999)
Au départ, il s'agissait d'une série d'heroic
fantasy centrée sur le personnage de «Conan
le Barbare». Rafaella de Laurentiis, détentrice
des droits sur l'uvre de R.E. Howard, ayant refusé
de les céder, Sam Raïmi et Rob Tapert se tournèrent
vers la mythologie grecque et le personnage d'Hercule. Le champion
de base-ball Kevin Sorbo incarnera le fils de Zeus relooké
façon Conan. Et ce sera donc Hercules : The Legendary
Journeys of Hercules (5 téléfilms et 116 ép.,
1994-1998), bientôt suivi du spin off : Xena,
Warrior Princess (134 ép., 1995-2001). Deux séries
conçues comme un aimable divertissement pour ados, passant
de la tragédie au burlesque, voire à la comédie
musicale. Au long de leur saga les deux personnages vont donc,
dans leur univers décalé, explorer les mythologies
grecque, celtique, germanique, chinoise, et même quelques
épisodes védiques qui susciteront les protestations
de la communauté hindouiste (comme quoi on peut rire
de tout, mais pas avec tout le monde). Dans le rôle de
Jules César, Karl Urban apparaît dans un épisode
d'Hercule et huit de Xena comme ennemi générique
de la Princesse Guerrière, dans un univers romain de
fantasy exploitant les clichés les plus éculés.
Il ne faut donc pas voir ici des épisodes à vocation
de «reconstitution» historique - les costumes et
panoplies romains achetés dans un magasin de carnaval
sont là pour constamment nous le rappeler.
Si César est l'antagoniste attitré de Xena,
Pompée - sous les traits de Jeremy Callaghan - apparaît
à trois reprises dans la saga comme, belle ambition...
antagoniste de l'antagoniste. La première fois dans un
épisode réalisé par John Laing sur scénario
de Steven L. Sears, qui signe également les deux autres
respectivement mis en scène par Rick Jacobson et Garth
Maxwell.
Le premier, donc, est l'épisode 62, Vacances romaines
(When in Rome), saison 3, 1997-1998. Tenez-vous bien : pour
arracher aux griffes de César son ami gaulois Vercin[gétor]ix
- Vercinix, donc, car les kiddies américains semblent
avoir du mal avec les noms de plus de trois syllabes - Xena
se rend en Syrie et enlève Crassus à la vindicte
des Parthes qui s'apprêtaient à le décapiter.
En fait, César se moque éperdument de la vie de
son «bras droit» Crassus, mais il a quand-même
besoin de lui pour contrebalancer le pouvoir du troisième
larron, Pompée Magnus.
Comme dans cette série César a systématiquement
le mauvais rôle, il refuse bien entendu de respecter ses
engagements car il tient plus que tout à exhiber Vercinix
lors de son triomphe à Rome. Xena aide Vercinix à
s'évader et le remplace par Crassus qui a perdu son «sceau
impérial». Sans celui-ci, le pauvre Crassus ne
peut se faire reconnaître et est exécuté
à la place de Vercinix sous l'il indifférent
de César (19).
Salade romaine !
Pompée revient dans deux autres épisodes appartenant
à la saison 4 (1998-1999), soit : l'épisode 73,
Un jour bien rempli (A Good Day) et l'épisode
88, Assez joué ! (Endgame (ex Amazon Reunion,
ex Death of Pompey)).
Dans Un jour bien rempli, les armées de César
et Pompée ravagent la Grèce à la recherche
d'approvisionnements. Xena décide de les contraindre
à un affrontement final où elles pourront définitivement
s'entre-détruire et ensuite quitter le pays. Par ruse
- en fichant à son sommet une aigle conquérante
dont le vexillum factice est rouge d'un côté
(la couleur de Pompée) et bleu de l'autre (celle de César)
- elle incite les deux ennemis à s'emparer d'une colline
sans intérêt stratégique. En effet, chacun
des deux généraux se demande pourquoi l'autre
s'y est installé et quel tour pendable il manigance.
«César n'agit jamais sans raison»,
s'inquiète Pompée.
Dans le troisième opus Assez joué !,
les légions de Pompée et celles de César
(20)
commandées par Brutus n'arrêtent pas de se faire
la guerre. Au passage, elles dévastent le territoire
des Amazones : Brutus tue leur reine Ephiny tandis que Pompée
en capture une quinzaine qu'il compte vendre aux pirates afin
de renflouer ses caisses vides !
Pompée est obsédé par l'idée de
faire de l'argent en vendant ses prisonnières amazones
- mais cet argent ne doit servir qu'à renforcer son armée
par l'achat d'armes et de mercenaires (le vrai Pompée
dut souvent pressurer ses ennemis pour financer ses troupes,
quand il n'y allait pas de ses propres deniers [21]).
Le scénariste s'engouffre ici dans les cavernes béantes
de l'ignorance de son public, pour ne retenir que quelques points
saillants d'Histoire : Pompée est mort décapité
et sa tête fut portée à César; Brutus,
un jour ou l'autre, devra s'opposer à son mentor. Qu'importe
s'il n'a jamais commandé une légion césarienne
(le Brutus qui fut légat de César n'était
pas lui, mais un sien cousin).
Soyons indulgents d'avoir montré Pompée chez les
Amazones : de fait, après sa victoire sur Mithridate,
ne conduisit-il pas ses légions en des lieux où
nulle armée romaine n'avait jusqu'alors poussé
? Chez les Albains et les Ibères du Caucase, au bord
de la Caspienne, en ces lieux mêmes où Alexandre
le Grand connut et aima une reine Amazone nommée Thalestris,
selon une tradition fabuleuse rapportée par Clitarque
et Onésicrite. Bien sûr, César lui-même
n'eut jamais l'occasion de l'y poursuivre, mais une expédition
en Orient aux confins de l'Arménie et de la Parthie était
son projet immédiat lorsqu'il fut assassiné.
Jules César. Veni, vidi, vici
(2002)
Sur le petit écran, le personnage de Pompée apparaît
rarement sous les traits physiques d'un acteur aussi excellent
que Chris Noth, comme dans Jules César - Veni, vidi,
vici (Uli Edel, TV 2002). Cette fois, il lui est réservé
un traitement plus intéressant qu'à l'accoutumée.
Quand en 82, Sylla vainqueur entre dans Rome, il dresse des
listes de proscriptions. Ayant aidé son beau-père
Cinna à fuir Rome, le jeune César est arrêté.
Le dictateur est toutefois prêt à lui pardonner
à condition qu'il répudie la fille de Cinna, son
épouse Cornelia. Fièrement César refuse
de répudier celle qu'il aime. Devinant qu'il y a dix
Marius en César, Sylla ordonne à Pompée
- son implacable âme damnée - d'exécuter
le jeune homme et de lui en ramener le cur encore saignant.
Ayant eu lui-même la faiblesse d'un jour céder
à pareille pression de son maître (?), Pompée
prend César en sympathie. Il lui recommande de se réfugier
à la cours de son ami Nicomède, roi de Bithynie.
Et il rapporte au vieux dictateur le cur d'un porc acheté
à l'étal d'un boucher du Forum... Cette anecdote,
qui semble sortie de «Blanche-Neige», est toute
entière imputable à l'imagination du scénariste.
Toutefois, on peut considérer qu'elle illustre bien l'indépendance
d'esprit de Pompée vis-à-vis de Sylla (Crassus
et, surtout, Lucullus lui étaient beaucoup plus soumis)
et, surtout, le fait que, traquant les dernières armées
marianistes, il ne fut pas un proscripteur des plus zélés
comme le rappelle très bien Éric Teyssier. Un
peu plus loin, le téléfilm montre Sylla terrassé
dans son bain par une crise cardiaque et mourant sous le regard
indifférent de Pompée qui interdit qu'on lui porte
secours.
Se souvenant de la dictature de Sylla, Caton s'oppose à
ce que des moyens trop considérables soient confiés
à Pompée pour détruire les pirates qui
affament Rome. César - qui en a fait l'amère expérience
à Pharmacuse - appuie politiquement ce dernier afin que
le commandement de l'expédition lui soit confié
avec des moyens suffisants. Le téléfilm ne montre
pas l'expédition de 67 contre les pirates, qui est télescopée
avec sa victoire contre les dernières bandes de Spartacus
en 71 (en fait, le nom de Spartacus n'est même pas cité).
Parmi les esclaves repris se trouve le rhéteur Apollonius
que César avait donné pour précepteur à
sa fille Julia. Celle-ci obtient de Pompée la grâce
pour le vieil homme, mais l'intéressé la refuse
et exige de partager le destin de ses camarades. Il est donc
crucifié sur le bord de la voie Appienne.
Renvoyant l'ascenseur et malgré l'hostilité
de Caton, Pompée fait nommer consul Jules César
et lui prête ses légions pour conquérir
la Gaule. En retour, Pompée épouse Julia.
Celle-ci meurt en couches tandis que son père assiège
Alésia. Les intrigues de Caton et Cicéron à
Rome sont telles que César se voit contraint de franchir
le Rubicon. Pompée et ses partisans fuient en Grèce
tandis que César triomphe à Rome en exhibant Vercingétorix,
qu'il fait ensuite décapiter dans son cachot.
Puis c'est Pharsale, enfin l'assassinat de Pompée en
Égypte etc.
Curieux téléfilm à la gloire de César,
bien entendu, mais qui aussi donne une image positive de Pompée.
Le scénario - il le fallait bien - synthétise
et omet des personnages de première grandeur comme Crassus,
de même qu'il ne souffle mot des campagnes de Pompée
contre Sertorius en Espagne et contre Mithridate en Asie. Ou
encore se livre à d'ahurissants raccourcis, sans doute
nécessaires au scénario (César était
allé à Rhodes pour suivre les cours du célèbre
rhéteur Apollonius Molôn [22],
qui n'était donc pas un esclave acheté en Bithynie
pour sa fille !).
Mais on comprend bien qu'étant axé sur César,
le téléfilm ne pouvait enisager de traiter in
extenso de la vie parallèle de Pompée. Retenons
seulement le fait assez exceptionnel d'y avoir mis en valeur
le personnage qui nous préoccupe ici.
Rome (HBO, 2005)
C'est ensuite la série TV Rome (HBO), où
Pompée (Kenneth
Cranham) est présenté d'abord comme le fidèle
allié de son beau-père César. Devenu veuf,
il repousse d'abord avec horreur les approches de Metellus,
lorsqu'il lui propose la main de sa fille Cornelia. Mais finalement
il succombe à un accès de jalousie quand Atia
lui souffle sous le nez, et pour son oncle César, un
étalon blanc que lui-même convoitait. Comprenant
que c'est désormais à César que tout réussi,
il finit par accepter l'alliance avec Metellus Scipion et rallie
le parti sénatorial. La série - désormais
- le suivra dans son déclin, victime d'un destin qui
a mal tourné et sans cesse obligé d'arbitrer les
chamailleries des républicains dont il commande les légions.
L'épisode où Pompée fait voler l'aigle
de la XIIIe légion de César, afin de démoraliser
ses légionnaires, a peut-être été
suggéré aux scénaristes par celui de l'Atuatuca
chez Colleen McCullough (click).
Épinglons encore le curieux passage où Pompée
«essaye maritalement» sa nouvelle promise, Octavie.
Et essayez d'imaginer la même scène en hardcore,
dans la version d'Antonio Adamo, Roma (DVD, Daring !,
2007), avec l'adipeux Roberto Malone dans le rôle de Pompée.
Qui s'y fait magnifiquement pomper.
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Bandes dessinées
Dans une courte BD de quatre planches «Spartacus»
(Spirou, n° 815, 26.11.1953), Fred & Liliane Funcken,
montrent Spartacus sacrifiant son cheval blanc avant de livrer
sa dernière bataille contre les légions de...
Crassus, Pompée et Lucullus réunis. On supposera
que les Funcken ont ainsi synthétisé par manque
de place, mais la présence de Lucullus y était
superfétatoire attendu que, de 74 à 66, il était
en Asie Mineure occupé à combattre Mithridate
(23)
!
Alix
Dans la saga d'Alix, figée en 50 av. n.E. par
Jacques Martin, Pompée tourne en rond dans sa bulle spatio-temporelle
à Rome, et n'a d'autre fonction que de nuire à
son ennemi en échafaudant les tours les plus pendables
(24).
Le seul album où Pompée apparaissait vaguement
sympathique est Vercingétorix (1985), quand avec
la complicité d'Alix le triumvir organise l'évasion
du chef arverne détenu dans la Tullianum, à Rome,
afin de priver de ce trophée le triomphe de César.
«À l'époque, on savait peu de choses
sur Pompée», plaidera pour son père
Bruno Martin (dans Casemate, n° 50).
Incontestablement, dans les premiers épisodes de la
série, Pompée avait encore quelque maturité
à acquérir. De simple faire-valoir dans Alix
l'Intrépide (1948), il devient dans le second album
- mais en filigrane - un conquérant paranoïaque
voulant soumettre le monde entier à sa loi, grâce
à un projet dément dont le maître d'uvre
était Arbacès : mettre au point l'arme absolue,
la poudre à canon chinoise fabriquée en Égypte
dans le Temple d'Efaoud (Le Sphinx d'Or, 1949-1951).
Dans la BD des '50, le vent de l'aventure n'avait pas encore
dispersé les miasmes des V2 allemands ou de la bombe
A américaine.
Il est amusant de remarquer que dans la série Rome
(HBO), le complot imaginé par Pompée pour démoraliser
l'armée de César en Gaule consiste à faire
voler l'aigle de la XIIIe légion par ses hommes de main
espagnols. Ce qui déstabilise les légionnaires
qui lui vouaient un culte superstitieux.
On peut douter que le scénariste américain ait
lu les «Alix» de Jacques Martin mais il nous faut
signaler que celui-ci avait, à peu de choses près,
imaginé la même chose à savoir le vol d'un
objet fétiche, emblématique, en l'occurrence l'«épée
de Brennus» - qui aurait appartenu à Vercingétorix
-, envoyée par Pompée au roi germain Kilpéric
comme symbole fédérateur capable d'unifier Gaulois
et Germains contre César (Les Légions perdues,
1962).
Vae Victis
Dans les premières pages de Væ Victis, une
«orgie» réunit les membres du triumvirat.
Crassus, César et Pompée s'offrent du bon temps,
tout en discutant de politique. Le riche Crassus, présenté
comme un vieillard libidineux, façon Charles «Gracchus»
Laughton dans le Spartacus de Kubrick, se fait - pardonnez
ce pitoyable calembour - «pomper» par des petits
garçons. Et tandis que Pompée, amateur de fruits
verts déflore l'héroïne, Ambre, l'imperturbable
César n'arrête de gloser sur son projet d'envahir
la Gaule, échangeant même ses impressions géopolitiques
sur les relations Romains-Gaulois avec ladite Ambre que sans
désemparer mais consciencieusement laboure Pompée.
Il est clair que dans l'esprit de cette BD, la «tête»
est César, ses deux acolytes se laissant guider par leurs
sens, même s'ils sont aussi capables des arrière-pensées
politiques les plus retorses. Conjuguant l'exposé historico-politique
du scénariste Simon Rocca [Georges Ramaïoli] avec
le goût pour l'érotisme du dessinateur Jean-Yves
Mitton, ce premier chapitre est bien évidemment une mise
en bouche pour le lecteur, à qui il est laissé
entrevoir ce que sera la suite.
Et il ne sera pas déçu : Crassus a conçu
un plan pour court-circuiter le casus belli dont César
a besoin pour entrer en guerre, tandis que tergiverse Pompée,
qui ne veut pas que trop de troupes passent sous le contrôle
de son «associé» (25).
Pompée a plus ou moins la même stature que César,
mais est sans doute un peu plus jeune avec son épaisse
chevelure noire toute en accroche-cur. Bien sûr,
il lui manque son fameux épi pour être tout-à-fait
Pompée, lequel du reste était en réalité
de six ans l'aîné de son beau-père César
à la calvitie précoce. Là-dessus, il va
disparaître de Væ Victis et on n'entendra
plus jamais parler de lui dans les quatorze autres albums à
venir.

Cette photo de famille prise en 60 réunit
les triumvirs, soit de gauche à droite Pompée
(106-48), Crassus (112-53) et César (100-44) censés
avoir ici respectivement 46, 52, 40 et ans
|
De toute évidence Simon Rocca a jugé hors sujet
d'entrer dans le détail des calculs de realpolitik
qui ont rassemblé ces trois ambitieux - si différents
mais complémentaires - dont l'association ne peut que
s'effriter aussitôt que l'un d'eux aura réussi
à prendre l'ascendant sur les autres. Ce n'est pas Pompée
mais César qui est au centre de l'histoire comme un opposant
du sujet (l'héroïne Ambre [26]).
Retenons comme positive la belle prestance prêtée
à Pompée par le dessinateur, même si, de
toute évidence, seul César - dont le portrait
est largement diffusé dans les livres d'histoire - s'appuie
sur la documentation. Dommage que Mitton - qui aime les références
cinématographiques - n'ait pas songé à
sir Laurence Olivier-Crassus dans le Spartacus de Kubrick,
qui campa le personnage historique de manière très
satisfaisante.
|
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Romans historiques
Colleen McCullough, Les Maîtres de Rome
Dans sa saga Les Maîtres de Rome couvrant l'ensemble
de la Guerre civile et ses luttes pour le pouvoir de Marius
à Marc Antoine (onze volumes de 1990 à 2007),
Colleen McCullough revient à maintes reprises sur Pompée.
Dans l'opus 2. La Couronne d'herbe (27),
l'auteure couvre les années 98-87 av. n.E. et la rivalité
de Marius et Sylla. Aux côtés de son père
Pompeius Strabo, le jeune Pompée (17 ans) participe au
siège de la ville d'Asculum Picenum (en 89), complice
des premières atrocités de la guerre «des
alliés». À ses côtés se trouve
un adolescent du même âge, Marcus Tullius Cicéron,
piètre combattant que Pompée soustrait à
la colère et au mépris de son père. Cicéron
ne devait jamais oublier la bienveillance de Pompée.
Sa reconnaissance orientera d'ailleurs toute sa vie politique
future.
Dans ce volume, la romancière
associe à Pompeius Strabo une solide réputation
de brutalité - notamment le massacre de la population
d'Asculum Picenum - qui lui valent le surnom de Carnifex,
le «Boucher» (?). Après quoi son fils Pompeius
Magnus, à qui elle prête d'être «aussi
cruel et dix fois plus intelligent que son père»,
devient «le fils du 'Boucher'» puis «le Petit
Boucher» (click). Un parti-pris que
l'on n'est peut-être pas obligé de partager...
Courant d'avril 83 à mai 79, le tome 3, Le favori
des dieux (28),
montre Sylla et son lieutenant Pompée se retrouvant face
à face, tandis que le jeune César débute
dans l'arène politique. Devant l'omnipuissance de son
chef, Pompée - qui se désigne lui-même comme
«le Grand» - est bien déterminé à
prendre le pouvoir à Rome par n'importe quel moyen, et
en se refusant à servilement obéir à Sylla
(au contraire de Lucullus). Mais l'heure est à purger
la république des factieux partisans de Marius, qui font
l'objet de massives proscriptions. Appuyé par Pompée
et Crassus, le dictateur se renforce.
Toutefois, en 79 av. n.E., son programme de réformes
institutionnelles achevé, Sylla abdique et se retire
de la vie politique - pour mourir l'année suivante.
[ Vérification faite, le surnom d’adulescentulus
carnifex, « le jeune boucher », provient de
VALERE MAXIME (VI, 2.8) lequel - citant les accusations portée
par un certain Helvius Mancia, fils d’un affranchi - écrit,
à propos de marianistes proscrits exécutés
par Pompée : quod indemnati sub te adulescentulo
carnifice occidissent. Ce que L.-A. Constant, en 1935,
traduisait par : «… d'avoir trouvé en toi,
si jeune encore, leur bourreau.» ]
Vient ensuite le quatrième volume, La colère
de Spartacus (29)
(août 80-mars 69 av. n.E.). À la mort de Sylla
(-78), Rome est l'enjeu d'une lutte sans merci entre trois hommes
qui tous méditent l'action d'éclat qui fera d'eux
le «Maître de l'Urbs» : Crassus, le
patricien richissime; Jules César, de l'illustrissime
famille des Julii, un jeune sénateur prêt
à tout; et Pompée, revenu couvert de lauriers
de sa campagne militaire en Espagne où il a mâté
la rébellion du général Sertorius, l'ancien
lieutenant de Marius, ensuite de quoi il a écrasé
les dernières bandes de Spartacus fuyant les légions
de Crassus. Coupant sans vergogne l'herbe sous le pied de Crassus
(-71). Forçant quelque peu la main du Sénat en
ne licenciant pas immédiatement leurs légions
stationnées sur le Champ de Mars, en 70 av. n.E. Pompée
et Crassus accèdent au consulat.
Avec l'aide de Cicéron et de César, Pompée
et Crassus annulent toutes les mesures prises par Sylla. Pompée
accroît encore son prestige en décimant les pirates
qui sévissent en Méditerranée (-67) et
en triomphant définitivement de Mithridate (-66). Il
ouvre ainsi la voie à la conquête romaine de l'Orient
: le Pont-Bithynie (-66) et la Syrie (-64) deviennent tour à
tour provinces romaines.
5. Jules César, la violence et la passion (30)
(années 68-63 av. n.E.), retrace la rivalité de
César avec Caton, puis la conjuration de Catilina. Si
le peuple a pris fait et cause pour le patricien populiste César,
la classe dirigeante, pour sa part, ne voit pas d'un très
bon il sa marche vers le pouvoir. Nommé édile,
ce trublion qui ne respecte pas les règles du jeu politique
n'a-t-il pas dédié à la mémoire
de feue sa tante Julia - la veuve de Marius (!) - de somptueux
jeux qui lui assurent une large popularité (-65) ?
Au Sénat, Caton, Catulus, Bibulus et quelques autres,
mais aussi Pompée, Cicéron et Marc Antoine ont
juré la perte de l'ambitieux. Malgré le soutien
financier du ploutocrate Crassus, César se trouve désormais
confronté au plus périlleux des défis.
Manipulateur, il favorise l'accession de Pompée au commandement
de la guerre contre les pirates, puis à celle contre
Mithridate où depuis cinq ans stagne Lucullus. Pompée
le conquérant ne peut que témoigner sa reconnaissance
à cet allié providentiel qu'est César.
6. Jules César, le glaive et la soie (31)
(décembre 63-mars 58). Élu Pontifex Maximus,
la plus haute fonction dans la hiérarchie religieuse,
César est promis à la préture et, de là,
à la fonction de consul. Plus personne ne semble en mesure
de s'opposer à l'homme le plus puissant - et le plus
redouté - de Rome.
Mais le vent tourne. En décembre 63, la conjuration de
l'ancien consul Catilina est réprimée dans le
sang. Présumé sympathisant de Catilina, César
est désigné à la vindicte publique. Et
comme un bonheur ne vient jamais seul, il se voit en outre éclaboussé
par le sacrilège de Publius
Clodius, qui a profané les fêtes de la Bona
Dea, réservées aux femmes, ce qui le contraint
à divorcer de son épouse, Pompeia Sylla. En outre,
traqué par ses créanciers, il ne se tire d'affaire
que grâce à un prêt de Crassus. Libéré
de ce côté, le questeur peut enfin partir gouverner
l'Ibérie.
De retour à Rome en mai 60 av. n.E., César obtient
le consulat (59), mais son collègue n'est autre que Bibulus,
qui passe toute l'année à saboter son action.
Face à des adversaires qui veulent l'abattre, il lui
faut s'attacher plus étroitement Pompée, seul
capable de les tenir à distance. César y parvient
en lui offrant la main de sa fille Julia, ce qui le contraint
à rompre les fiançailles de la jeune femme avec
Brutus, fils de Servilia, sa maîtresse (32).
7. La conquête gauloise (33)
(novembre 54-décembre 52 av. n.E.). César part
conquérir les Gaules. Mais à Rome ses adversaires
n'ont pas désarmé et, pour compliquer la situation,
son alliance avec Marcus Crassus et Pompée se désagrège
: le premier ne songe qu'à l'Orient où glaner
la gloire militaire qui lui fait cruellement défaut;
le second se rapproche des aristocrates...
Lorsque dans l'Atuatuca
sont exterminées les quinze cohortes de Sabinus et Cotta,
les derniers survivants se suicident pour ne pas tomber vivants
entre les mains des Éburons. Plus tard, les secours retrouvent
l'aigle d'argent de la XIIIe lég. sous un monceau de
leurs cadavres. Ce détail romanesque a peut être
inspiré aux scénaristes de la série
Rome (HBO) l'épisode où c'est Pompée
qui fait voler une aigle de César, celui de la XIIIe
précisément, pour démoraliser ses troupes.
8. César Imperator (34)
(an 51-29 septembre 48) : la guerre civile, jusqu'à Pharsale.
En Gaule, les nations insurgées ont toutes, l'une après
l'autre, plié devant César. Le Sénat et
le consul Pompée s'inquiètent. Le prestige de
César, son ambition sans limites, n'en font-il pas le
plus dangereux des rivaux ? Au terme d'âpres tractations,
Pompée croit obtenir la garantie que l'ancien gouverneur
de la Gaule ne s'opposera pas à lui. Mais c'est pour
apprendre bientôt que César, à la tête
d'une armée dévouée à sa cause,
est en passe de franchir le Rubicon et de marcher sur Rome...
9. César et Cléopâtre (35)
(octobre 48-décembre 42). César et Cléopâtre;
les Ides de mars; puis Antoine et Octave jusqu'à Philippes
(23 octobre 42).
Steven Saylor, Roma sub Rosa (les
enquêtes de Gordien)
Chroniquant Rome de 80 à 48, soit le temps de la vie
active de son personnage, l'enquêteur Gordien - ou Gordianus
-, Steven Saylor nous fait à plusieurs reprises croiser
ou rencontrer Pompée.
5. Meurtre sur la voie Appia (36).
En 52, Pompée est à Rome, consul pour la troisième
fois. Le chef de bande populiste Clodius Pulcher est assassiné
sur la voie Appienne par des gladiateurs à la solde de
la faction adverse. Ce polar est tiré du Pro Milone
de Cicéron.
6. Rubicon (37).
En 49, César prend le pouvoir à Rome. Sur les
traces des légions républicaines descendant vers
Brindisium, Gordien enquête sur l'assassinat d'un agent
et neveu de Pompée.
7. Le Rocher du Sacrifice (38).
Toujours en 49, César assiège Marseille, tandis
que Gordien tente de retrouver son fils adoptif Meto, officier
dans l'état-major de César et impliqué
dans une conspiration contre ce dernier. Dans ce roman, Pompée
n'apparaît qu'en filigrane.
8. La dernière prophétie (39).
En -48, tandis que César guerroie en Grèce, une
mystérieuse prophétesse nommée Cassandre
meurt empoisonnée à Rome.
9. Le jugement de César (40).
Toujours en -48, Gordien accompagne sa femme Béthesda
en Egypte, où elle espère guérir d'une
mystérieuse maladie en se baignant dans le Nil. Devant
le phare d'Alexandrie, Gordien, enlevé par Pompée
qui veut sa mort depuis La dernière prophétie,
en réchappe grâce à Ptolémée,
qui fait assassiner le rival de César.
John Maddox Roberts, Les enquêtes
de D. Cecilius Metellus
La série S.P.Q.R. retrace les enquêtes de Decius
Cecilius Metellus, membre de la commission des 26, puis questeur.
1. Echec au sénat (41).
À Rome, 70 av. n.E., sous le premier consulat de Pompée
et Crassus, qui viennent d'écraser Spartacus l'année
précédente... Membre d'une des plus puissantes
familles plébéiennes de la ville, Decius Cecilius
Metellus le Jeune a choisi, à son retour de la légion,
de s'installer dans le quartier sordide de Subure pour y mener
sa propre vie, loin de l'opulente domus familiale.
La victime, un homme d'affaires originaire d'Antioche, était
liée à des personnages très influents de
la cité...
2. La république en péril (42).
En -63, la conspiration de Catilina.
3. Sacrilège à Rome (43).
Comme précédemment Collen Mc Cullough (6. Jules
César, le glaive et la soie), John Maddox revient
sur le scandale des Mystères de la Bonne Déesse,
en -62. Il devra compter sur l'aide précieuse de Julia,
la nièce de César, car, bientôt, des meurtres
d'une rare violence s'abattent sur la ville...
4. Le Temple des Muses (44).
Alors que Rome, minée par les querelles intestines, est
tombée sous la coupe du triumvirat formé par César,
Pompée et Crassus, le jeune Decius Cecilius Metellus,
sénateur patricien, à l'occasion d'une mission
diplomatique, découvre les charmes d'Alexandrie. |
|
NOTES :
(1) H. de MONTHERLANT, La Mort
de Pompée (1965), suite à la trilogie La
Guerre Civile, NRF, Gallimard, p. 225 (note de 1964). -
Retour texte
(2) Il faut reconnaître que
son père, Pompeius Strabo, qui avait gardé pour
lui le butin d'Asculum, menait parfois double-jeu avec les Marianistes
quand il périt frappé par la foudre (ou plus probablement
la peste) en 87, au point que la foule romaine dépeça
son cadavre avant de le jeter au Tibre. - Retour
texte
(3) L'historien de la gladiature qu'est
Éric Teyssier ne manque pas de rappeler le rôle
des instructeurs du ludus dans la formation au maniement
des armes des jeunes aristocrates romains. - Retour
texte
(4) Depuis lors surnommée «la
pompe funèbre». - Retour texte
(5) Ce Q. Cæcilius Metellus
Scipio, consul en 52, se suicida après sa défaite
par César à Thapsus, en 46. - Retour
texte
(6) Ce qui, fort de notre présupposé,
nous ammène à nous interroger sur le travail du
scénariste, massacré par des producteurs, des
dialoguistes ou des attachés de presse analphabètes.
Retraçant l'affaire des six membres de l'ambassade américaine
de Téhéran en 1979, qui sous couvert du tournage
d'un film hollywoodien-bidon furent exfiltrés par la
CIA, le récent et réjouissant Argo (Ben
Affleck, 2012) croque un saisissant portrait des film-makers.
- Retour texte
(7) N'oublions pas que John De Cuir
en avait commencé la construction des décors,
à Hollywood, en 1958. Et qu'après un faux démarrage
à Londres sous la direction de Rouben Mamoulian (28 septembre
1960), Mankiewicz vint un an plus tard planter ses caméras
à Cinecittà (Pascal MÉRIGEAU, «Le
Cléopâtre inachevé», Studio,
n° 1, mars 1987, pp. 80-81).
Les Légions de Cléopâtre nous propose
une lecture bien romaine, gravitant autour d'une reine intrigante
dont l'unique préoccupation semble être de dresser
les Romains les uns contre les autres et de tromper le pauvre
Marc Antoine en dansant la nuit, dans des bouges, pour les matelots
et les portefaix. Un beau centurion octavien, qui se fait passer
pour gladiateur, tente de joindre Antoine, qui est aussi son
ami, pour le ramener dans le giron de Rome. Écho peut-être
de l'expulsion des Européens d'Égypte par Nasser,
dont une importante communauté italienne, les prêtres
égyptiens veulent faire un pogrom de tous les Romains
d'Alexandrie. («... Français et Anglais attaquaient
l'Égypte pour reprendre le canal de Suez [octobre
1956]. Et, du jour au lendemain, tous les biens des étrangers
furent confisqués. Français, Anglais, Italiens
et Levantins sans discernement Juifs, Grecs ou Syriens»...,
Claudine LE TOURNEUR d'ISON, Une passion égyptienne.
Jean-Philippe et Marguerite Lauer, Plon, 1996, pp. 213-214.)
- Retour texte
(8) Ptolémée XII (ou
XIV, selon la manière de comptabiliser). Surnommé
Denys [Dionysos] en raison de son addiction aux boissons réconfortantes
(détail omis par le film), il avait dix ans au moment
de l'ouverture du testament, et treize lorsque Pompée
espère pouvoir compter sur son hospitalité. -
Retour texte
(9) Ptolémée Aulète
était détesté de la population alexandrine.
En fait, c'était l'ancien légat de Pompée
et gouverneur de la Syrie, Aulus Gabinius, qui avait laissé
en Égypte quelque légion dont parmi les officiers
se trouvait un certain Lucius Septimius, qui avait servi sous
Pompée dans sa guerre contre les pirates (CÉS.,
G. civ., III, 104). - Retour texte
(10) Il était en fait lui
aussi eunuque, tout comme son collègue Théodote,
et commandait l'armée égyptienne (comme on le
verra du reste faire, mais seulement à la fin du film).
- Retour texte
(11) En mars 49, c'est le beau-père
de Pompée, Metellus Scipion, désigné proconsul,
qui se rend en Syrie pour en ramener les légions qui
combattront à Pharsale, tandis que Cn. Pompeius-le-Jeune
est envoyé en Égypte pour réunir une escadre.
- Retour texte
(12) R.L., Saison cin. 1964,
p. 63. - Retour texte
(13) Pompée compte sur «dix
légions d'Espagne et d'Asie, et 500 navires» rassemblés
par son fils Sextus [en réalité Cneius]. Labienus
est également à ses côtés.
Mais c'est oublier que quand Pompée s'apprête à
affronter César en Grèce (depuis la Grèce
elle-même, non la Syrie où l'a envoyé le
scénariste du film), l'année précédente
à Ilerida (2 août 49), César a déjà
liquidé ses légions d'Espagne, incorporant ou
licenciant - selon leur désir - ses légionnaires
qui ont déposé les armes. - Retour
texte
(14) Désavouant leur tribun
qu'ils considèrent comme traître, les légionnaires
de Septimius, fidèles à la mémoire de Pompée,
se joignent à Achillas contre César. - Retour
texte
(15) Jacques ZIMMER, «Le Péplum»,
Image et Son, n° 196, juillet 1966, p. 71. - Retour
texte
(16) Il s'agissait de se débarrasser
d'un ami importun dont la présence aurait politiquement
gêné le jeune Ptolémée dont l'armée
s'apprêtait à affronter les troupes levées
en Syrie par Cléopâtre. - Retour
texte
(17) Pascale Petit semble faire ici
allusion aux scènes de bataille, dont quelques plans
impliquent une grande figuration. Le montage inclut des stock-shots
tirés de Hannibal (1960). - Retour
texte
(18) C'est Sextus Pompée qui
constitue une flotte pour son père, afin de premttre
la traversée aux troupes de Syrie. - Retour
texte
(19) Donc le public romain était
incapable d'identifier d'un regard l'homme le plus riche de
l'Urbs ? Doivent confondre avec Howard Hughes, le milliardaire-mystère...
- Retour texte
(20) Qui tranquillement règne
à Rome (!). - Retour texte
(21) Notamment en Espagne, contre
Sertorius, quand le Sénat «oubliait» de payer
la solde de ses troupes. - Retour texte
(22) D'Apollonius il ne subsiste
plus dans la VF amputée d'une bonne demi-heure, outre
sa mention dans le générique de fin, que son nom
dans la bouche du jeune Brutus, commentant pour César
la République de Platon. - Retour
texte
(23) Gageons que, outre Plutarque
dans la traduction de Jacques Amyot, les Funcken avaient dû
voir le film de Riccardo Freda (1952) où - pris comme
symbole de l'esthète romain raffiné - Lucullus
donne un banquet gastronomique dans une de ses villas campanienne
pendant que les gladiateurs ravageaient la contrée. À
décharge des scénaristes, le Sénat avait
envisagé de rappeler Lucullus pour épauler Crassus,
mais son choix se porta finalement sur Pompée.
À noter aussi qu'en Sicile, mais en 103, le père
de Lucullus avait combattu une précédente révolte
servile, au cours de laquelle il se signala surtout comme concussionnaire
ce qui lui valut une condamnation à son retour (FLORUS,
III, 19). - Retour texte
(24) Cf. Louis DEMOULIN, «Les
personnages de César, Pompée et Crassus dans les
Aventures d'Alix de Jacques Martin», Cahiers
de Clio, n° 90-91, été-automne 1987, pp. 5-20.
- Retour texte
(25) Pourtant, en 56, il prêtera
à César sa Ière Légion. - Retour
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(26) À noter un second opposant,
l'infâme Didius-Critovax, prolongation de Crassus dont
il est l'homme de main. Dur et sans pitié, le premier
opposant César est un conquérant inacessible à
la bassesse, capable même de bienveillance pour l'héroïne.
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(27) The Grass Crown, William
Morrow, 1991; Belfond, 1992, 658 p. (trad. angl. : Jean-Paul
Mourlon). - Retour texte
(28) Fortunes Favorites (1),
1993; L'Archipel, 1996, 461 p. (trad. angl. François
Thibaux et Marie-Lise Hieaux-Heitzmann). - Retour
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(29) Fortunes Favorites (2)),
L'Archipel, 1997, 415 p. (trad. angl. : Jean-Paul Mourlon).
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(30) Cæsar's Women,
1996; L'Archipel, 1998, 407 p. (trad. angl. : Jean-Paul Mourlon).
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(31) Cæsar : Let the Dice
Fly, 199?; L'Archipel, 1999, 413 p. (trad. angl.
: Jean-Paul Mourlon). - Retour texte
(32) Ces fiançailles rompues
de Julia avec Brutus sont un détail purement romanesque
dû à l'imagination de l'écrivaine, qui doit
bien suppléer à certaines lacunes de notre documentation.
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(33) Cæsar : A Novel,
1998; L'Archipel, 2000, 411 p. (trad. angl. : Jean-Paul Mourlon).
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(34) Cæsar : A Novel
[deuxième partie], 1998; L'Archipel, 2001, 416 p. (trad.
angl. : Jean-Paul Mourlon). - Retour texte
(35) The October Horse : A Novel
of Cæsar and Cleopatra, Presses de la Cité,
2004, 749 p. (trad. angl. : Martine C. Desoille). - Retour
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(36) A Murder on the Appian Way,
1996; Ramsay, 2001 - rééd. Ed. U.G.E., coll. 10/18
«Grands détectives», n° 3413, 05/2002 (trad.
am. Arnaud d'Apremont). - Retour texte
(37) Rubicon, 1999; Hachette,
11/2001 - Le Masque, mars 2002; rééd. Ed. U.G.E.,
coll. 10/18 «Grands détectives», n° 3547,
07/2003 (trad. am. André Dommergues). - Retour
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(38) Last Seen in
Massilia, 2000), Masque-Hachette, 10/2002; rééd.
Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives»,
03/2004. - Retour texte
(39) A Mist of Prophecies,
2002; Masque-Hachette, 2003; rééd. Ed. U.G.E.,
coll. 10/18 «Grands détectives», 09/2005
(trad. am. André Dommergues). - Retour
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(40) The Judgment
of Caesar : A Novel of Ancient Rome, 2004; Le Masque (Jean-Claude
Lattès), 2006 (trad. am. Georges Brasel). - Retour
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(41) The King's Gambit,
Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives»,
n° 3782 (trad. am. Alexis Champon). - Retour
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(42) The Catiline
Conspiracy, Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives»,
n° 3783 (trad. am. Alexis Champon). - Retour
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(43) The Sacrilege,
Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives»,
n° 3809 (trad. am. Alexis Champon). - Retour
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(44) The Temple of
the Muses, Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives»,
n° 3967, 11/2006 (trad. am. Alexis Champon). - Retour
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