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Spartacus
(Robert
Dornhelm - EU, 2004)
Le retour de Spartacus
(Suite)
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3. De la gladiature
Dans le roman, Marius Braccus exige que les gladiateurs combattent
nus et à mort. Batiatus est très ennuyé
de cette seconde exigence : il ne conçoit de bon duel qu'avec
arrêt au premier sang. Pour 8.000 denarii, il aurait offert
huit heures de combats avec remplacement des blessés. Mais
pour la mise à mort de deux de ses hommes, il exige 25.000
denarii, et l'exhibition risque d'être brève...
Toute excitée, la femme de leur ami Lucius, qui les accompagne,
exige du thrace David qu'il se dénude devant elle (1).
Le romancier n'explique pas ce qui suscite la curiosité
fascinée d'Helena, et la version 1960 se cantonne dans
le vague : les femmes veulent seulement voir de beaux corps mâles,
avec - quand même ! - juste ce qu'il faut pour satisfaire
à la pudeur. Le téléfilm 2003 revient sur
la scène du roman et David doit tomber son subligaculum
pour qu'Helena puisque constater par elle-même en quoi consiste
cette mutilation que les Juifs infligeaient à leur enfants
mâles, la circoncision (synonyme de castration, pour les
Romains). Le spectateur retiendra comme une humiliation supplémentaire
pour les esclaves, examinés comme des animaux par des maquignons,
à qui il est dénié jusqu'à l'intimité
de leur corps. Il ne suffit même plus qu'ils meurent !
(Pour l'anecdote : c'est après la lecture de Fast que Delaby
et Dufaux, dans les premières planches de Murena,
montrèrent les gladiateurs de Claude combattant complètement
nus. Plus tard, ils publieront un erratum à ce sujet.)
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Dufaux et Delaby, La Pourpre et l'Or (Murena/1),
Dargaud, 1997 |
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Dans l'ensemble, la scène
filmée par Kubrick est fidèle au roman de Fast,
même dans les détails comme la description du manteau
de laine grise des gladiateurs ou les aménagements de l'arène.
Dans le roman, dès son entrée dans l'arène
Draba aux 52 victoires, las de vivre, se révolte et attaque
les Romains; Spartacus (15 victoires) n'a même pas à
combattre. Dans le film 1960, privilégiant le spectacle,
le duel a lieu et Draba ne se révolte qu'au moment où
il lui est demandé d'égorger Spartacus vaincu.
Mais ce que Kubrick ne parvient pas à laisser passer
du roman de Fast, c'est le sentiment de honte des gladiateurs,
obligés de s'entre-tuer pour survivre. Le romancier insiste
à plusieurs reprises sur cette honte, montre la
réticence, la tête baissée... l'arme que l'on
laisse tomber sur le sable après avoir assassiné
son semblable, son camarade de misère. Chez Kubrick, on
ne retient que le drame, la peur sous-jacente mais maîtrisée
de celui qui va mourir : «Un gladiateur n'a pas d'amis»
(la phrase est déjà dans le roman) et «Je
devrai te tuer, et tu devras me tuer». |
Couverture du ciné-photoroman
du Spartacus de Freda (1952) |
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3.1.
L'amphithéâtre
En 1952, Riccardo Freda reconstituait dans les arènes
de Vérone un combat sensé se dérouler à
Rome, où Spartacus devait défendre sa bien-aimée
contre les crocs des lions. Cette version italienne de Spartacus
semblait ignorer qu'en -73 la ville de Rome ne possédait
pas encore l'amphithéâtre construit en dur, au contraire
de Capoue, Pompéi et des autres cités campaniennes.
On l'oublie trop fréquemment tant les gladiateurs sont
devenus un cliché «des Romains», mais cette
pratique d'origine campanienne, ou peut-être étrusque,
n'apparaît que tardivement à Rome. A Rome, les combats
avaient lieu au Forum, dans des installations provisoires, en
bois, et il en sera encore ainsi pendant un demi-siècle
jusqu'à ce que Statilius Taurus en fît bâtir
un en pierre (-20).
La version 1960 de Spartacus ne s'appesantit pas sur les
questions posées par la gladiature, ses usages et ses lieux.
Le gladiateur thrace n'y aura du reste guère l'occasion
de combattre ailleurs que dans l'arène privée, en
bois, de la caserne de Batiatus. Le téléfilm 2003,
au contraire, insère quelques notations sur l'amphithéâtre
qui faisaient défaut dans la version de Kubrick : une exhibition
de danseuses précède les jeux gladiatoriens, ainsi
que l'exécution de condamnés à mort qui,
à l'heure méridienne, sont brûlés vifs
dans leur tunique enduite de poix. Les gladiateurs tombés
sont touchés avec un fer rouge, et éventuellement
achevés d'un coup de massue par des valets déguisés
en démons (on hésite à les identifier : Mercure
ou Charon ?). Quant à leurs cadavres, ils sont tirés
par des mules et sortis de l'arène sans grande gloire.
Les entraîneurs insistent sur le fait qu'on attend du gladiateur
qu'il meure avec dignité. Et par quel geste le vaincu peut
demander sa grâce (par contre, on n'en a toujours pas fini
avec le pouce
baissé). Enfin, l'entraîneur n'est jamais très
loin des combattants et n'hésite pas à stimuler
les tièdes à coups de fouet. On sera plus réservé,
en revanche, à propos de la cuirasse que porte Spartacus
dans ses combats (voyez la jaquette
du DVD), l'absence de casque, le surdimensionnement de sa
sica qui, par la forme de sa lame s'apparente plutôt
à la kôpis grecque... si l'on n'est pas trop
regardant !
3.2. Les armes
Dans l'arène privée de la caserne de Lentulus Batiatus,
un combat à mort est donc organisé, qui opposera
d'abord les thraces David et Polemus, puis une seconde paire formée
par le rétiaire éthiopien Draba et le thrace Spartacus.
«Tout comme les jambières de cuivre et le casque
traditionnels, le bouclier ôtait au maniement du couteau
son aspect le plus dramatique, à savoir l'incroyable déploiement
d'agilité auquel devaient se livrer les gladiateurs. Jusque
environ quarante ans avant cette époque - et le combat
par paires était alors assez rare - les exhibitions qui
avaient habituellement lieu dans l'arène se passaient entre
Samnites, les paires avaient une lourde armure et portaient
le grand bouclier oblong des légionnaires, le scutum,
et l'épée espagnole, la spatha (sic). Cela
donnait un spectacle qui n'avait rien de très excitant
ni de très sanglant, et le fracas de bouclier contre bouclier
et d'épée contre épée pouvait durer
des heures sans que personne, dans les paires, fût particulièrement
touché. En ce temps-là, le lanista était
aussi méprisé que l'entremetteur qui vendait des
gladiateurs aux uns et des prostituées aux autres.
Deux innovations révolutionnèrent le combat par
paire; elle firent d'un spectacle morne la folie de Rome et procurèrent
à plus d'un lanista un siège au sénat,
une propriété à la campagne et une fortune
se chiffrant par millions. La première de ces innovations
résulta de la pénétration militaire et commerciale
des Romains en Afrique. L'homme noir, le Nègre, d'une stature
et d'une force peu communes, fit son apparition sur le marché
des esclaves. Un lanista eut l'idée de lui donner
un filet et une fourche de pêcheur, une lance à trois
pointes servant à attraper le poisson, et de le faire se
battre dans l'arène contre épée et bouclier.
Les Romains furent tout de suite séduits; voilà
qui enlevait de leur banalité aux combats. L'effet produit
fut complété par la seconde innovation, qui elle,
résulta de la pénétration en Thrace et en
Judée et de la découverte de deux races de paysans
montagnards audacieux et d'esprit indépendant, et dont
la principale arme de guerre était une courte lame incurvée,
tranchante comme un rasoir. Plus même que les retiarii,
les hommes au filet, ceux-ci transformèrent le combat
de gladiateurs. L'usage du bouclier ou de l'armure devint très
rare. Le lourd fracas des Samnites fut remplacé
par le jeu vif comme l'éclair des duels à l'épée,
les longues plaies horribles à voir, le sang et l'éventration,
l'art, la douleur, la danse de feu du combattant» (2).
Nous laisserons au romancier américain la responsabilité
de son exposé historique des armaturæ (3).
Retenons que, selon lui, quarante ans avant Spartacus, les gladiateurs
étaient lourdement armés, mais ce n'était
plus le cas à l'époque de la Troisième guerre
servile où les thraces auraient laissé tomber leur
armes défensives (casque, bouclier), n'utilisant que leur
seule sica aiguisée comme un rasoir.
Les gladiateurs fastiens se divisent désormais en trois
armes : thraces, murmillones et retiarii (4).
Les thraces sont recrutés parmi les Thraces, bien
sûr, mais aussi les Juifs (5)
et les Grecs; ils brandissent un poignard courbe, la précitée
sica, et n'ont pas de bouclier. Les murmillones,
sont principalement des Germains et des Gaulois et n'ont qu'une
épée (ou parfois une épée et
un bouclier). Enfin, les retiarii constitueraient une «arme»
d'invention récente, qui manie le filet et le trident.
Non sans maladresse, le téléfilm 2003 présente
l'«idée» de Batiatus - opposer un thrace à
un rétiaire - comme une idée nouvelle et loufoque.
En fait, l'archéologie nous apprend que, quoique parmularii
(c'est-à-dire muni d'un petit bouclier, carré ou
rond), le thræx est lourdement armé (casque
à larges bords, paire de jambières remontant jusqu'à
mi-cuisse, protection de bras) et constitue un adversaire normal
pour un rétiaire. Le rétiaire, en effet, ne «pêche»
pas que le poisson du murmillo (6).
Cela n'exclut pas quelques bourdes comme le fait de présenter
l'opposition du thrace et du rétiaire comme une étrange
nouveauté, un caprice de Batiatus. C'est dans le téléfilm
2003 une mauvaise interprétation du texte d'H. Fast qui,
pour sa part, indique seulement que l'opposition du rétiaire
au thrace est considérée comme injuste, le second
n'ayant pas de bouclier (Fast sous-entend que les thraces ne se
battent qu'entre eux, et que le rétiaire ne s'oppose qu'au
murmillo). Dans le film de Kubrick, les thraces comme Spartacus-Kirk
Douglas ont, toutefois, un minuscule bouclier - deux fois la largeur
du poing, ce qui est exagérer la notion de parmularii.
Dans tous les cas, la conception fastienne du thrace est erronée
car, quoique «petit bouclier», celui-ci est considéré
comme un gladiateur lourd.
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Chez Fast/Kubrick, le thrace combat
quasi-nu, sans casque ni jambières, avec pour seule
arme défensive un bouclier à peine plus large
que le poing, et la manica sur le bras droit. Quand
à la sica elle est remplacée par un
glaive à la lame trifoliée, curieusement découpée
en trident sans doute pour capter le filet du rétiaire... |
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(On ne sait pas grand chose du murmillo
(7)
: d'aucuns spécialistes le tiennent pour un gaulois (gallus),
c'est-à-dire combattant sans autre protection que son étroit
bouclier gaulois et un casque sans visière, voire tête-nue
(pas de manica ni d'ocrea) mais brandissant une longue
épée celte, sans pointe. La crête de poisson
où peut facilement s'accrocher le filet du rétiaire
serait un handicap compensant son extrême mobilité.
Le murmillo serait donc à classer parmi les gladiateurs légers.
Mais certains spécialistes le voient fortement cuirassé
(mirmillonium, sorte d'armure gauloise : SCHOL. JUV., VIII,
199), proche du crupellarius, ce gladiateur gaulois cuirassé
de la tête aux pieds, incapable de se relever en cas de chute,
et qui combattait quasiment en aveugle (TAC., An., III, 43).
L'autre adversaire traditionnel du retiarius, le secutor,
est un samnite lourd dont le casque, justement, est - au contraire
de celui du mirmillon - dépourvu d'aspérités,
en compensation de son manque de mobilité [8]) |
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4. Pour conclure
L'adaptation fidèle du roman d'Howard Fast, respectueuse
de son idéologie, reste à faire. Certes le film
de 1960 et le téléfilm de 2003 en conservent les
anecdotes, ainsi quand dans le roman Antonius Caius, fin psychologue,
déclare : «Je ne fouette jamais mes esclaves.
Quand il y a des histoires, j'en tue un. Cela les incite à
l'obéissance sans leur donner mauvais esprit»
(9).
Batiatus - dans le téléfilm 2003 -, après
la mutinerie du nègre Draba, jugule toute velléité
de révolte de ses congénères en faisant sortir
un rang un Africain, pris au hasard, qu'il fait égorger
par son affranchi Cinna devant ses camarades : une punition collective
n'aurait servi à rien d'autre qu'à exacerber la
rancur de qui en supporte les frais injustement. Alors qu'il
suffit d'un bon exemple... et tout rentre dans l'ordre.
Implicitement, Batiatus reconnaît donc que les esclaves
sont capables de sentiments humains. Ce maître des gladiateurs
est, décidément, sur la mauvaise pente...
Ce ne sera donc pas demain la veille du jour où l'on
risquera de voir étalé sur l'écran scope
américain une réflexion sur la lutte des classes
à travers l'épisode de Spartacus. En Italie, ce
n'avait pas été mieux : émasculée
par la censure de l'époque, la réflexion antifasciste
de Riccardo Freda avait été commuée en une
histoire de rivalités amoureuses (la fatale Sabine, fille
de Crassus, est amoureuse de Spartacus, qui aime l'esclave Amytis
- Spartacus, 1952). Les nombreuses séquelles italiennes
tendront à réifier en péplum les «trois
mousquetaires» (La vengeance de Spartacus, Hercule défie
Spartacus, Spartacus
et les Dix Gladiateurs...), Corbucci seul émergeant
du lot avec son Fils de Spartacus (1962), qui contient
de nombreuses références à Koestler et à
Fast. Dans des interviewes récentes (10),
Tony Curtis (l'esclave Antoninus) réduira le propos du
film à une banale histoire d'amour homosexuelle : le puissant
Crassus poursuit Antoninus d'une passion charnelle, mais le poète
aime Spartacus, le mentor qu'il sublimise. A chacun sa manière
de voir; après tout, si le cabotin Tony Curtis prétend
ramener tout le film à son propre personnage...
A travers Rome triomphante et aliénante,
comme dans chacun de ses autres romans historiques, H. Fast dénonçait
en homme de gauche les travers d'une Amérique fascisante,
paranoïaque et rongée par la corruption. «Le
F.B.I. a fait une chose terrible, il a provoqué la disparition
du roman social», dira-t-il (11).
Certains passages assimileront carrément les Romains-Américains
aux nazis : «De plus en plus, dans la société
que l'on était en train de créer, la vie reposait
sur la mort. Jamais auparavant dans toute l'histoire du monde,
le massacre n'avait été élevé à
une telle perfection...» (12).
Le plus drôle est que dans le cinéma hollywoodien
- et c'est le cas, notamment, du Spartacus de Kubrick-Douglas
-, les rôles de Romains sont toujours tenus par des acteurs
britanniques, tandis que ceux des esclaves ou des chrétiens
sont confiés à des Américains. Prisme déformant.
Si les choix esthétiques et chromatiques
du téléfilm 2003 sont autant d'allusions au film
de Kubrick, la nouvelle mouture de Spartacus - selon son
réalisateur Robert Dornhelm - s'est voulue complètement
différente de la version 1960 en s'attachant à montrer
l'ascension du pouvoir romain avec, en contraste, la dure vie
des esclaves fugitifs. Elle s'exprime ici par le tableau de la
vérité crue, mais prude, de la lutte des classes
et non par de subtiles métaphores homosexuelles sur les
huîtres et les escargots, une trouvaille de Dalton Trumbo,
le scénariste de la version 1960, que n'aurait pas désavoué
H. Fast (lequel, en bon et pudique stalinien, exprime à
plusieurs reprises son homophobie). Cette nouvelle version 2003
n'est pas à dédaigner, historiquement, même
si son réalisateur n'a pas le punch du tandem Douglas-Kubrick.
Quelques faiblesses dans le scénario, comme la relation
Spartacus-Varinia qui dans la caserne des gladiateurs semblent
s'être tranquillement mis en ménage - alors qu'au
départ Batiatus, qui convoitait pour lui-même l'esclave
rétive, ne l'a livrée au gladiateur Spartacus que
dans le but de la punir, d'obtenir sa soumission (13).
C'était, en effet, une idée de Dalton Trumbo de
montrer Varinia, que convoitait son maître Batiatus, soumise
à un «débourrage», livrée à
un sauvage arraché aux mines abrutissantes. Mais ce qui
était implicite chez Kubrick est devenu explicite chez
Dornhelm, avant qu'il ne perde le fil de ses idées...
A la mémoire de Gil Delamare
(1924-1966),
merveilleux parachutiste et cascadeur,
héros de péplum aussi (14),
qui, en gladiateur du XXe s.,
donna sa vie pour nous divertir (15).
«The Show Must Go On !»
|
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Les mémoires d'un gladiateur
du XXe s. : Gil Delamare, Le risque est mon
métier (Flammarion, 1967), écrites
en collaboration avec Franck-Dominique. |
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Chronologie
de Spartacus, de la gladiature et des «guerres
serviles» |
VIe s. |
Les courses de chars ont, seules, la faveur
des Romains. Le roi Tarquin crée le circus
maximus (hippodrome). |
501 |
Le Capitole de Rome est occupé par des
esclaves révoltés. Ils seront crucifiés. |
456 |
2.500 proscrits et esclaves commandés
par le Sabin Appius Herdonius s'emparent du Capitole
et en massacrent la garnison. Les plébéiens
croient à un coup monté des patriciens,
pour les distraire d'un projet de loi populaire
devant être voté. Les patriciens
redoutent, eux, que les esclaves soient de connivence
avec les Sabins, Véiens, Volsques ou Eques
ennemis. On redoute que les esclaves de la ville
rallient les rebelles. Leur révolte est
réprimée par le consul P. Valerius
Publicola, avec le concours du dictateur de Tusculum,
Lucius Mamilius, qui, pour être agréable
aux Romains ses puissants voisins, arrive à
leur secours avec une forte troupe. Tusculans
et Romains emportent le Capitole d'assaut et supplicient
les rebelles (TITE LIVE, Hist., III, 15-18). |
419 |
Nouvelle occupation du Capitole de Rome par
des esclaves révoltés. |
264 |
Première mention connue d'un combat de
gladiateurs à Rome. Il s'agit des jeux
funéraires (munus) de Brutus Pera,
organisés par ses fils Marcus et Decimus
qui font s'affronter sur le Forum Boarium,
le Forum aux Bufs trois paires de gladiateurs,
vraisemblablement des prisonniers de guerre carthaginois
pris en Sicile. |
260 |
Troisième guerre punique. 3.000 mille
esclaves enrôlés de force dans la
flotte se révoltent. |
217 |
Deuxième guerre punique. Crucifixion
de 25 esclaves révoltés après
la défaite de Trasimène. |
216 |
On signale un combat opposant 22 paires de gladiateurs
à Rome, aux obsèques de M. Æmilius
Lepidus (TITE LIVE, XXIII, 30). |
206 |
A Carthagène, Scipion l'Africain dédie
un munus à la mémoire de
son père. On n'y vit que des engagés
volontaires, qui ne réclamèrent
aucune rétribution (TITE LIVE, XXVIII,
21). |
200 |
On signale un combat opposant 25 paires de gladiateurs
à Rome, aux obsèques de M. Valerius
Lævinus (TITE LIVE, XXIII, 50). |
198 |
A Sétia, conjuration d'esclaves domestiques
et de prisonniers de guerre puniques pour délivrer
des otages carthaginois. Deux mille d'entre eux
seront châtiés par le préteur
L. Cornelius Merula avec l'aide de 2.000 citoyens
hâtivement levés (TITE LIVE, Hist.,
XXXII, 26). |
196 |
Le préteur Manius Acilius Glabrion réprime
une révolte d'esclaves en Etrurie avec
le concours d'une des deux légions urbaines
de Rome (TITE LIVE, Hist., XXXIII, 36). |
185 |
A Tarente (Apulie), le préteur Lucius
Postumius réprime une révolte de
plus de 7.000 esclaves, pâtres, etc. (TITE
LIVE, Hist., XXXIX, 29) |
183 |
On signale un combat opposant 60 paires de gladiateurs,
à Rome, aux obsèques de P. Licinius
(TITE LIVE, XXXIX, 46). |
174 |
Des jeux donnés à Rome, en la
mémoire de Flaminius, durent trois jours
(TITE LIVE, XLI, 28); la même année
d'autres jeux sont offerts par C. Terentius Lucanus
(PLINE, H.N., XXXV, 33 § 52). |
164 |
L'annonce d'un combat imminent vide de son
assistance un théâtre où Térence
était occupé à faire jouer
une comédie, l'Hécyre. |
140 (?)-132 |
Première guerre servile en Sicile.
Elle prend naissance à Henna, sous la conduite
du Syrien Eunous, un berger syrien doué
de voyance, et de Cléon. Eunous se dit
l'envoyé des dieux et impressionne son
auditoire en crachant des flammes (16). |
139 |
L'armée servile écrase la milice
locale du gouverneur L. Plautius Hypsæus.
Les esclaves ont pris les villes d'Henna, Taormina,
Héracléa et Murgantia; Eunous-Antiochus
jette les fondations d'un royaume des esclaves. |
138-135 |
Quatre préteurs romains envoyés
en Sicile sont, les uns après les autres,
défaits par les esclaves dont l'armée
atteint le chiffre de 50.000 hommes. |
136/135 |
Recensement des citoyens romains : 317.933 mobilisables. |
134 |
Tiberius Gracchus est élu tribun de la
plèbe pour 133, année où
il sera assassiné (réforme agraire).
Son jeune frère C. Sempronius Gracchus,
commence à servir comme tribun militaire
en Espagne (siège de Numance par Scipion
Emilien). De 133 à 122, les Gracques seront
au cur de toutes les luttes sociales à
Rome. Leurs réformes en 121.
Le consul C. Fulvius arrive en Sicile. |
133 |
Le consul Calpurnius Pison arrive en Sicile.
A Rome, le tribun de la plèbe Tiberius
Gracchus est assassiné.
En Asie Mineure, Attale III lègue à
Rome son royaume de Pergame.
En Espagne, Scipion Emilien détruit Numance.
Des esclaves se révoltent dans le Latium.
Premiers échecs des esclaves en Sicile
: Calpurnius Pison reconquiert la région
de Morgantina. |
133-130 |
Insurrection d'esclaves en Asie Mineure, conduite
par Aristonicos (frère naturel d'Attale
III, roi de Pergame). |
132 |
Le consul Publius Rupilius conquiert les forteresses
serviles de Tauromenium (Taormina) et d'Henna.
Suicide collectif des esclaves rebelles, réduits
par la famine. Eunous-Antiochus prisonnier de
Perpenna est mis en croix. Fin de la première
guerre servile. Rupilius donne à cette
province une «charte», inspirée
en grande partie de celle de Hiéron de
Syracuse. |
126 |
Questure de Caius Gracchus en Sardaigne.
Proposition de loi de M. Iunius Pennus visant
à l'expulsion de Rome des non-citoyens;
opposition de C. Gracchus. Le droit de cité
s'élargit aux provinciaux. |
113-101 |
Invasion des Cimbres et des Teutons. |
105 |
Les deux consuls de l'année - P. Rutilius
Rufus et C. Manlius - se voient officiellement
mandatés par le sénat pour organiser
des combats de gladiateurs. Cette date peut être
considérée comme celle de l'introduction
officielle des combats de gladiateurs à
Rome. |
104-101 |
Deuxième guerre servile en Sicile,
dirigée par le flûtiste Salvius de
Syracuse et le Cilicien Athénion de Ségeste.
Constitution d'un royaume (capitale Triokala)
dont le roi est Salvius-Tryphon. Leur armée
atteindra le chiffre de 40.000 hommes. |
103 |
Guerre contre les pirates ciliciens. |
102 |
Quatrième consulat de Marius. Défaite
des Teutons près d'Aix-en-Provence. Afflux
à Rome d'esclaves celto-germaniques.
En Sicile : mort du roi Salvius-Tryphon, remplacé
par Athénion. |
101 |
Cinquième consulat de Marius. Défaite
des Cimbres à Verceil.
Réduction de la Cilicie en province par
Rome. |
100 |
Sixième consulat de Marius.
Le consul Manlius Aquilius met fin à la
deuxième guerre servile. |
91-88 |
Guerre sociale. Les peuples d'Italie se révoltent
contre Rome.
(9 décembre 88) La lex Pompeia,
accorde de «droit latin» aux Alliés
de Cisalpine, tandis que la lex Plautia Papiria
concède le «droit romain» aux
populations italiques installées au sud
du Pô (citoyenneté romaine). |
89-85 |
En Asie : Première guerre contre Mithridate. |
88-79 |
Guerre civile (Marius, Sylla). De 87 à
84, les marianistes sont maîtres de Rome
(Cinna et Carbon). De 82 à 79, dictature
de Sylla. En 84, mariage de Jules César
avec Cornélie, fille de Cinna, un chef
des populares. Il est nommé Flamen
Dialis. L'année suivante, en 83 (ou
en 81) Sylla, maître de Rome (lex Valeria)
demande à César de répudier
Cornélie. Ayant refusé, ce dernier
prend le chemin de l'exil. |
83-81 |
En Asie : Deuxième guerre contre Mithridate.
En 83, le marianiste Sertorius «prend
le maquis», en Espagne. |
80-79 |
Jules César sert dans l'armée
en Asie. |
80 |
Construction à Pompéi (Campanie)
du plus ancien amphithéâtre en
dur connu. Cette même année,
Pompéi - alliée rebelle de Rome,
assiégée et prise par Sylla - devient
colonie romaine (Colonia Cornelia Veneria Pompeiorum). |
77 |
Pompée envoyé en Espagne contre
Sertorius.
Verrès commence son gouvernement de Sicile. |
76 |
Soumission de la Thrace à Rome, sous
le consulat de M. Scribonius Curio. |
73-69 |
En Asie : Troisième guerre contre Mithridate,
conduite par Lucullus. |
73-71 |
Troisième guerre servile. 90.000 esclaves
révoltés conduits par le gladiateur
Spartacus ravagent l'Italie. |
73 |
Consulat de M. Terentius Varro et C. Cassius
Varus.
Le jeune Jules César est Pontifex Maximus
et tribun militaire. Comme Grand Pontife - la
charge est à vie - il est à la tête
des cultes dans la religion romaine.
(Eté 73) Spartacus s'évade de l'école
de Lentulus Batiatus à Capoue avec 74 gladiateurs
(17).
Ils sont bientôt 300 et, retranchés
sur le Vésuve, résistent et défont
les 3.000 hommes, des auxiliaires ou milices locales
(?), du propréteur C. Clodius Glaber.
(A l'automne) Spartacus se trouve maintenant à
la tête de 60.000 hommes (120.000 selon
Appien). Poussés par la soif de vengeance,
ceux-ci n'ont qu'un but, le pillage. Mais Spartacus,
lui, veut leur faire quitter l'Italie. Sa troupe
étant surtout composée de Celtes
et de Germains, il se dirige vers le Nord.
(Avant l'hiver) Le préteur Publius Varinius
commet l'erreur de diviser ses forces. Le légat
Furius et ses 2.000 hommes sont balayés.
L. Cossinius est surpris dans son bain à
Salines, entre Pompéi et Herculanum, et
est obligé de fuir dans le plus simple
appareil. Spartacus s'empare du cheval et des
licteurs du préteur. Un troisième
légat, Lucius Thorianus subit le même
sort. |
72 |
Consulat de L. Gellius Publicola & Cn.
Cornelius Lentulus Clodianus.
En Espagne, Pompée achève la guerre
- commencée en 80 - contre le marianiste
Sertorius, qui est assassiné.
Rome commence à prendre Spartacus au sérieux.
Six légions aux ordres des consuls L. Gellius
Publicola (ou Poplicola) et Cn. Cornelius Lentulus
Clodianus, et du propréteur Quintus Arrius
(soit huit légions si l'on inclus les deux
du proconsul de la Cisalpine C. Cassius Longinus
qui ferment la frontière septentrionale
de l'Italie), marchent contre les rebelles.
(Début de l'année) Restés
dans le sud de l'Italie, 10.000 des compagnons
de Spartacus ravagent l'Apulie (les Pouilles)
sous le commandement du Gaulois Crixos (dissidence
? tactique [18]
?). Les rebelles sont écrasés et
massacrés au pied du mont Garganus, dans
la région de Foggia, par le consul Publicola
et le propréteur Quintus Arrius.
Réfugié dans les Abruzzes, Spartacus
tient tête aux deux consuls, Publicola et
Clodianus, qui l'ont pris en tenailles. Il taille
en pièces Clodianius d'abord, puis Publicola.
A la suite de quoi, il organise des jeux funèbres
à la mémoire de Crixos, contraignant
300 (ou 400) prisonniers romains à s'entre-tuer
comme gladiateurs, dans des duels à mort
(19).
Ensuite Spartacus continue sa remontée
vers le nord.
La Gaule cisalpine voit l'arrivée triomphale
de Spartacus. Pour une raison inconnue, le Thrace
s'arrête devant Mutina (Modène) où
l'attendent les deux légions du proconsul
C. Cassius Longinus. Après avoir écrasé
le proconsul, Spartacus fait alors volte-face
et redescend avec ses 120.000 compagnons vers
l'Italie méridionale, dédaignant
d'attaquer Rome au passage (les rebelles longent
la côte orientale, à l'opposé).
Ce sera, de sa part, une erreur fatale, à
propos de laquelle les historiens n'ont pas fini
de s'interroger : on a parlé des crues
du Pô, de la difficulté de franchir
les Alpes pendant la mauvaise saison. Spartacus
aurait-il eu l'intention de rejoindre Sertorius
en Espagne, ou Mithridate en Orient ? M. Bornecque
explique ce retour par la séparation des
différentes nations qui composaient la
troupe, et qui ne se seraient plus entendues.
(Printemps) Le Sénat charge les deux consuls
d'interdire aux rebelles l'accès du Picenum;
ils sont de nouveaux vaincus, aussi le Sénat
les destitue de leur imperium, qu'il confie
en désespoir de cause à l'homme
le plus riche d'Italie, le préteur M. Licinius
Crassus.
Crassus, qui a reçu quatre légions
et en a levé à ses frais six supplémentaires,
commande à 50.000 hommes. Son légat
Mummius se fait battre avec ses deux légions.
Crassus les décime.
(Début de l'été) Spartacus
est à Thurium, en Calabre (Bruttium), qui
lui a ouvert ses portes. Il fait édifier
un camp retranché. Descendant la rivière
Aspromonte, il attend en vain à Rhegium
l'escadre pirate qui aurait dû le conduire
en Sicile avec sa horde.
(Automne) Crassus fait exécuter d'importants
travaux de circonvallation, un fossé fortifié
de 55 km de long, reliant Castrovillari à
Cassano, qui tient assiégé Spartacus
dans la presqu'île du Bruttium. |
71 |
Consulat de Cn. Aufidius Orestes & P.
Cornelius Lentulus Sura.
(Février) Spartacus réussit à
percer les lignes de Crassus et à forcer
le passage avec une partie de ses troupes. Crassus
se lance à sa poursuite, débloquant
du même coup le restant de l'armée
rebelle. Spartacus se réfugie dans les
montagnes de Pétélia (Strongoli),
dans le Bruttium. Désespérant d'en
venir à bout, Crassus demande au Sénat
de rappeler d'Espagne les légions de Pompée
et de Macédoine celles de Lucullus.
(Mars) Lucullus débarque à Brindisium
pour prêter main forte à Crassus;
dans ses bagages, il ramène entre autres
prises de guerre l'Apollon de Calamis,
raflé à Apollonie du Pont.
Avec une petite armée de Celtes et de Germains,
Castus et Gannicus - deux lieutenants de Spartacus
- se dirigent vers l'Apulie où Crassus
les écrase.
La rencontre décisive entre Crassus et
Spartacus aura lieu sur les bords du fleuve Silarus,
près de Pæstum. Spartacus disparaît
dans la bataille, tué selon Appien. Ses
compagnons survivants s'éparpillent.
(Printemps) Cinq mille esclaves rebelles réchappés
du champ de bataille remontent vers l'Etrurie
où Pompée, retour d'Espagne, les
anéantit, s'attribuant tout le mérite
de la victoire définitive.
(29 décembre) Second triomphe de
Pompée, sur l'Espagne. Crassus n'obtient
qu'une ovation extraordinaire. De dépit
(?), Crassus donne l'ordre de crucifier les 6.000
esclaves qui ont été pris le long
de la Via Appia, entre Rome et Capoue (195
km).
Bien qu'aucun des deux ne remplisse les conditions
légales, le Sénat autorise Pompée
et Crassus à briguer le consulat.
(Dix ans plus tard, en -60, Rome écrasera
définitivement, près de Thurium,
les derniers survivants des hordes de Spartacus
qui, après avoir pris le maquis, avaient
fait jonction avec les partisans de Catilina.)
Cicéron prononce son discours Pro M.
Tullio. |
70 |
Consulat de Cn. Pompeius Magnus & M.
Licinius Crassus.
Elus consuls, Marcus Crassus et Cneius Pompée
abolissent des réformes de Sylla (retour
à la constitution d'avant la dictature).
Au cours de ce premier consulat, Pompée
rétablit le statut des tribuns de la plèbe
et enlève au Sénat le monopole des
tribunaux.
Cicéron, élu édile, compose
sa Divinatio in Cæcilium.
(Janvier) Verrès quitte son gouvernement
de Sicile.
(5 août) Première action de Cicéron
contre Verrès.
Naissance de Virgile.
Recensement des citoyens romains : 910.000. Il
s'agit vraisemblablement des hommes d'âge
militaire, de 17 à 60 ans, qui faisaient
partie des cinq classes censitaires mobilisables,
les adsidui - à l'exclusion des
enfants, des vieillards, des capite censi
et proletarii (dépourvus de la qualification
censitaire minimale), des femmes citoyennes, des
affranchis et leurs familles, des citoyens «sans
suffrage» de certains municipes et, bien
entendu, les Latins, les Alliés, les esclaves
et les étrangers... |
69 |
Consulat de Q. Hortensius Hortalus &
Q. Metellus Creticus.
César est questeur en Espagne (Hispania
Ulterior). Mort de son épouse Cornélie,
et de sa tante Julie. Leur oraison funèbre.
Cicéron, édile, donne trois fois
des jeux et prononce les discours Pro Fonteio,
et Pro Cæcina.
Naissance de Cléopâtre VII, la «Grande
Cléopâtre». |
65 |
Jules César offre des combats de gladiateurs
à la mémoire de son père
décédé vingt ans plus tôt.
Le sénat, effrayé par le nombre
de combattants qu'il se propose d'y engager, fixe
un limite par sénatus-consulte. César
allignera tout de même 300 paires. |
63 |
Sous le consulat de Cicéron : conjuration
du populiste Catilina. (Il est amusant de noter
que chez Urbain Gohier Catilina est un allié
potentiel des esclaves révoltés,
alors que dans son roman, G. Pacaud imagine Catilina
comme un des lieutenants... de Crassus ! - Mais
il serait plus plausible de penser que les derniers
survivants des bandes de Spartacus rallièrent
les partisans de Sergius Catilina, en cette fatale
année.) |
62 |
Q. Cæcilius Metellus Scipio offre des
combats de gladiateurs à la mémoire
de son père décédé. |
59 |
Faustus Sylla offre des combats de gladiateurs
à la mémoire de son père,
le dictateur, décédé en 78. |
52 |
Le premier amphithéâtre à
Rome - en bois et démontable - est édifié
sur le Forum par une créature de César,
Caius Scribonius Curio (tribun de la plèbe
en -50). Curion offre des combats de gladiateurs
à la mémoire de son père
décédé. (Ce C. Scribonius
Curio est probablement le fils de M. Scribonius
Curio, qui avait soumis la Thrace en 86.) |
45 |
Jules César offre des combats de gladiateurs
à la mémoire de sa fille Julie,
décédée dix ans plus tôt.
La conception de ce nouvel amphithéâtre
de bois est particulière : Pline (H.N.,
XXXVI, 14-16) le décrit comme l'assemblage
de deux théâtres adossés,
le second pivotant sur lui-même, qui se
réunissent face à face pour former
un cercle (cf. aussi SUÉT., Cés.,
XXVI; PLUT., Cés., LV; DION CASSIUS,
XLIII, 22). |
35 (ca) |
Révolte de l'esclave Selurus, en Sicile. |
34 |
Tibère offre des combats de gladiateurs
à la mémoire de son père
décédé. |
22 |
Auguste limite à 120 paires le nombre
de gladiateurs qu'un particulier peut engager
dans un munus. Et il interdit que l'on
offrît à Rome plus de deux munera
par an (DION CASSIUS, LIV, 2). |
20 |
Toujours sous le règne d'Auguste, Statilius
Taurus érige au sud du Champ de Mars, en
pierre et à ses frais, le premier amphithéâtre
permanent de Rome. |
+6 |
Auguste offre des combats de gladiateurs à
la mémoire de son gendre Agrippa décédé. |
+7 |
Germanicus et Claude offrent des combats de
gladiateurs à la mémoire de leur
père décédé. |
+24 |
Sous le règne de Tibère, un ancien
prétorien, T. Curtisius, complotant dans
la région de Brindisium et ses environs,
y soulève des esclaves et des bergers.
Il est d'abord repoussé par le questeur
Cutius Lupus à la tête de l'infanterie
de marine de trois birèmes, qui se trouvaient-là
par hasard, puis est écrasé par
le tribun Staius, commandant d'une troupe plus
importante. Le rebelle et ses lieutenants sont
traînés à Rome - où
la population servile commençait à
s'agiter - et y sont suppliciés (TAC.,
Ann., IV, 27) |
+41-54 |
Règne de l'empereur Claude, celui qui
aimait observer les affres de l'agonie sur le
visage des rétiaires... (SUÉT.,
Claude, XXXIV).
Inaugurant les travaux d'assèchement du
lac Fucin, Claude organise une naumachie au cours
de laquelle, embarqués dans des quadrirèmes,
s'opposent 19.000 condamnés à mort
constitués en flottes dites des «Rhodiens»
et des «Siciliens». Les abords du
lac sont protégés par des radeaux
montés par des prétoriens armés
de balistes et chargés de s'assurer qu'il
n'y ait aucun survivant à cet holocauste
«à grand spectacle». C'est
à cette occasion que fut prononcée
la fameuse phrase - qui passe à tort pour
avoir été le salut traditionnel
des gladiateurs -, «Have imperator, morituri
te salutant» (SUÉT., Claude,
XXI). |
+64 |
Sous le règne de Néron, quelques
gladiateurs tentent de se mutiner (TAC., Ann.,
XV, 46). Révolte vite réprimée. |
+80 |
Inauguration par Titus de l'Amphitheatrum
Flavium - le «Colisée»
- dont la construction avait démarré
sous Vespasien, en +72. |
+170-173 |
Deuxième campagne de Marc Aurèle
contre les Germains. Raclant ses fonds de tiroirs,
il mobilise dans l'armée esclaves (Voluntarii),
gladiateurs (Obsequentes) et brigands Dalmates
et Dardaniens. |
+326 |
(1er octobre) Première «interdiction
des combats de gladiateurs» par l'empereur
Constantin, à Bérytos. En fait,
l'empereur commue la damnatio ad ludum
en travaux forcés dans les mines. Il prive
ainsi les lanistes d'une source importante de
recrutement, mais n'envisage nullement pour autant
de mettre fin à l'institution. Du reste
il imposera un peu plus tard aux prêtres
provinciaux de l'Italie, une obligation annuelle
de donner des combats de gladiateurs. |
+365 |
Valentinien interdit que des chrétiens
soient condamnés au ludus. |
+393 |
Les jeux olympiques, compétitions athlétiques
survivance du paganisme, sont interdits par l'empereur
chrétien Théodose Ier. |
+399 |
Fermeture des écoles impériales
de gladiateurs. |
+404 |
Suite à une échauffourée
dans l'amphithéâtre, l'empereur chrétien
Honorius interdit définitivement les combats
de gladiateurs. Ce qui ne se fera pas du jour
au lendemain.
Seuls resteront autorisés les venationes,
opposant hommes et bêtes.
A Byzance, les courses de chars persisteront jusqu'au
XIIe s. |
|
|
|
|
Fiche technique
|
Spartacus
[tv]
Etats-Unis, 2004
Spartacus
Prod. : Kurdyla Entertainement / Coul. / Minisérie TV
/ 240'
Fiche technique
Réal. : Robert DORNHELM; Scén. : Robert SCHENKKAN
(d'après le roman d'Howard FAST, Spartacus); Images
: Kees VAN OOSTRUM; Prod. : Michele GRECO (co-producer), Ted KURDYLA
(producer), Angela MANCUSO (executive producer), Judith Craig
MARLIN (associate producer); Montage : Victor DU BOIS; Casting
: Daniel HUBBARD, John HUBBARD; Set Decoration : Ettore GUERRIERI.
- Makeup Department : Gino ZAMPRIOLI (special makeup effects
artist), Production Management Michele GRECO (production manager),
Marco OLIVIERI (unit manager). - Second Unit Director or Assistant
Director : Victor BOJINOV (1st assistant director: Bulgaria),
Hristo DIMITROV (2nd assistant director: Bulgaria), Sergio ERCOLESSI
(1st assistant director), Plamen GEORGIEV (junior assistant director),
Phillip KURDYLA (2nd assistant director), Barbara PASTROVICH (2nd
assistant director), Antony TANEV (2nd assistant director: 2nd
unit). - Sound Department : James BLADON (music editor),
Sean BYRNE (assistant sound editor), Bob COSTANZA (sound effects
editor), Andy D'ADDARIO (sound re-recording mixer), Mark FRIEDGEN
(supervising sound editor), Peter FUCHS (music recording engineer),
Tommy GOODWIN (foley mixer), Gyrgy MIHÁLYI (boom/utility
sound), Mac RUTH (location sound mixer), Pál SÛZRÖS
(boom operator). - Special Effects : Pasquale CATALANO
(special effects), Massimo CIARAGLIA (weapon master), Michael
CLIFFORD (special effects coordinator), Fabio TRAVERSARI (special
effects supervisor). - Visual Effects : Sean AFSHAR (visual
effects editor), Eliot CAIL-SIROTA (CG supervisor: Stargate Digital),
Eric GRENAUDIER (visual effects supervisor), Sid JAYAKAR (digital
compositor), Jared JONES (digital compositor), Jason KORBER (digital
compositor), Sam NICHOLSON (visual effects supervisor), Anthony
OCAMPO (3D artist), Gordon OSCAR (visual effects), Renaud TALON
(visual effects compositor), Doug WITSKEN (digital compositor),
Chris QI YAO (CG artist), Mike YIP (visual effects). - Cascades:
Dian HRISTOV (stunts), Radoslav IGNATOV (stunts), George KARLUKOVSKI
(stunts), Asen MARINOV (stunt double), Asen MARINOV (stunts),
Branislav MARTINAK (assistant stunt coordinator), Lubomir MISAK
(stunt coordinator). - Divers: Kirby ADAMS (1st assistant
accountant), Brian BERO (armorer), Victor BOJINOV (casting: Bulgaria),
Kevin L. CARVELL (marketing), Giancarlo CHECCHI (electrician),
Debbie GEORGE (casting assistant), Marco GRECO (location manager),
Ivana KASTRATOVIC (production coordinator), Nikolai KEREZOV (assistant
camera), Gustáv KYSELICA (sword master), Roxann LANGLOIS
(travel coordinator), Mark L. LEVINE (assistant editor), P. Kay
MORRIS (assistant costume designer), Julia NEWMANN (music assistant),
Tamara NOTCUTT (casting assistant), Christopher A. SCHENCK (assistant
camera), Gabriella WINKLER (script supervisor); Musique : Randy
MILLER & (additional music) Benedikt BRYDERN, Peter TOMASHEK,
Gernot WOLFGANG.
Fiche artistique
Goran VISNJIC (Spartacus) - Alan BATES (Lentulus Agrippa)
- Assen BLATECHKI (Polymus) - Stuart BUNCE (Cornelius Lucius)
- George CALIL (Pompée) - Ben CROSS (Glabrus) - James FRAIN
(David) - Jalaal HARTLEY (soldat 2) - Jack HUSTON (Flavius) -
Chris JARMAN (Nordo) - Ross KEMP (Cinna, chef des entraîneurs)
- Paul KYNMAN (Crixus) - Angus MACFADYEN (Crassus) - Ian MCNEICE
(Batiatus) - Rhona MITRA (Varinia) - Georgina RYLANCE (Helena)
- Henry SIMMONS (Draba) - Atanas SREBREV (centurion 3) - Paul
TELFER (Gannicus) - Matthew THRIFT (Caius) - George ZLATAREV (Jason).
DISTRIBUTION
EU/ TV : USA Network (chaîne câblée), 18
avril 2004
NOTES
Tournage en Bulgarie. Budget : 20 millions de dollars.
VIDÉOGRAPHIE
DVD : Spartacus, Universal, réf. DVD 822 685 8-27
(sortie en France 26 octobre 2004). Format 1.77:1 Anamorphic Widescreen.
Langues : anglais 5.1, français 5.1, allemand 5.1 - Sous-tires
: anglais, français, néerlandais, allemand. Zone
2.
|
NOTES :
(1) FAST, Spartacus, pp. 141-142.
- Retour texte
(2) FAST, Spartacus, pp. 143-144.
- Retour texte
(3) Sans chercher à pinailler
chaque détail de cet exposé, disons quand même
que Fast anticipe la fin des samnites (qui disparaissent
en effet... au siècle suivant, ou plutôt vont se
diversifier, se spécialiser en secutor, provocator
et hoplomaque).
Mais Fast a pressenti avec beaucoup de justesse qu'après
la «gladiature ethnique» de la fin de la République
- quand les gladiateurs étaient des ennemis vaincus qui
utilisaient leurs armes nationales -, les armes surdimensionnées
des légionnaires et de leurs antagonistes vont, sous
les julio-claudiens (Ier s. de n.E.), s'effacer désormais
devant des lames plus légères, plutôt des
poignards - ainsi que l'attestent les représentations
figurées.- Retour texte
(4) FAST, Spartacus, pp. 122
et 143. - Retour texte
(5) H. Fast, qui a consacré
quelques romans historiques à ses coreligionnaires, a
bien évidemment entendu parler des sicaires et de leurs
fameux poignards, la sica, qu'il rapproche de l'arme
favorite des Thraces. - Retour texte
(6) Issu du gallus (gaulois)
le murmillo ou mirmillo porte en crête de
casque l'effigie d'un poisson de mer inconnu des naturalistes,
sans doute une variété de daurade, le mormyr
(PLINE, H.N., XXXII, 152; OV., HAL., 110). - Retour
texte
(7) Selon Florus, Spartacus appartenait
aux mirmillons (repris par M. Brion et son abréviateur
M. Duino). Toutefois le contexte ne permet pas de décider
si l'affirmation est à prendre au pied de la lettre,
ou si par mirmillo Florus a voulu désigner les
gladiateurs en général. - Retour
texte
(8) Le casque à visière
grillagée handicape fortement la perception visuelle
du gladiateur lourd, face à un adversaire léger,
qui ne porte pas de casque (rétiaire) ou porte un casque
ouvert (sans grille faciale). - Retour texte
(9) FAST, Spartacus, p. 49.
- Retour texte
(10) Chris CRAPS, in Métro
(Bruxelles), mardi 15 juin 2004. - Retour
texte
(11) H. Fast, cité par Nathalie
ROBINS, Le F.B.I. et les écrivains. Enquête
et dossiers d'une guerre secrète, Albin Michel, 1997,
p. 445. - Retour texte
(12) FAST, Spartacus, p. 295.
- Retour texte
(13) Cf. déclaration
de Dalton Trumbo dans le commentaire audio de la scène,
bonus, DVD Universal, réf. 820 746 8, Spartacus
«Edition Spéciale». - Retour
texte
(14) Gil Delamare a incarné
l'Argonaute Alcée dans Le géant de Thessalie
de Riccardo Freda. - Retour texte
(15) Le 31 mai 1966, remplaçant
son camarade et élève Remy Julienne, Gilbert Yves
Delamare de la Villenaise de Chenevarin, perfectionniste, recommença
une fois de trop une cascade automobile pour La grande vadrouille
de Gérard Oury...- Retour texte
(16) Selon PLUTARQUE (Sert.),
il dissimulait dans sa bouche une noix emplie de soufre réduit
en poudre. - Retour texte
(17) 74 gladiateurs selon Tite-Live
et Orose, 78 selon Plutarque, 70 selon Appien, moins de 50 selon
Cicéron, 30 selon Florus. - Retour
texte
(18) Jean-Paul Brisson croit que
les rebelles s'étaient séparés en vue de
rallier un maximum de mécontents dans des régions
qui pendant la Guerre sociale s'étaient montrées
très virulentes contre Rome. - Retour
texte
(19) Cet épisode clôture
le beau roman de Norbert ROULAND, Les lauriers de cendre,
Arles, éd. Actes Sud, 1984. Cette «cruauté»
de Spartacus a été diversement appréciée
par les exégètes, romanciers et cinéastes
! - Retour texte
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