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Spartacus
(Robert Dornhelm - EU, 2004)

Le retour de Spartacus

(Suite)

 

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Fast food

1. Cruautés guerrières

2. Le roman d'Howard Fast

Sur cette page :

3. De la gladiature

3.1. L'amphithéâtre
3.2. Les armes

4. Pour conclure

Chronologie de Spartacus, de la gladiature et des «guerres serviles»

Fiche technique

3. De la gladiature

Dans le roman, Marius Braccus exige que les gladiateurs combattent nus et à mort. Batiatus est très ennuyé de cette seconde exigence : il ne conçoit de bon duel qu'avec arrêt au premier sang. Pour 8.000 denarii, il aurait offert huit heures de combats avec remplacement des blessés. Mais pour la mise à mort de deux de ses hommes, il exige 25.000 denarii, et l'exhibition risque d'être brève...

Toute excitée, la femme de leur ami Lucius, qui les accompagne, exige du thrace David qu'il se dénude devant elle (1). Le romancier n'explique pas ce qui suscite la curiosité fascinée d'Helena, et la version 1960 se cantonne dans le vague : les femmes veulent seulement voir de beaux corps mâles, avec - quand même ! - juste ce qu'il faut pour satisfaire à la pudeur. Le téléfilm 2003 revient sur la scène du roman et David doit tomber son subligaculum pour qu'Helena puisque constater par elle-même en quoi consiste cette mutilation que les Juifs infligeaient à leur enfants mâles, la circoncision (synonyme de castration, pour les Romains). Le spectateur retiendra comme une humiliation supplémentaire pour les esclaves, examinés comme des animaux par des maquignons, à qui il est dénié jusqu'à l'intimité de leur corps. Il ne suffit même plus qu'ils meurent !
(Pour l'anecdote : c'est après la lecture de Fast que Delaby et Dufaux, dans les premières planches de Murena, montrèrent les gladiateurs de Claude combattant complètement nus. Plus tard, ils publieront un erratum à ce sujet.)

BD murena

Dufaux et Delaby, La Pourpre et l'Or (Murena/1), Dargaud, 1997

Dans l'ensemble, la scène filmée par Kubrick est fidèle au roman de Fast, même dans les détails comme la description du manteau de laine grise des gladiateurs ou les aménagements de l'arène. Dans le roman, dès son entrée dans l'arène Draba aux 52 victoires, las de vivre, se révolte et attaque les Romains; Spartacus (15 victoires) n'a même pas à combattre. Dans le film 1960, privilégiant le spectacle, le duel a lieu et Draba ne se révolte qu'au moment où il lui est demandé d'égorger Spartacus vaincu.

Mais ce que Kubrick ne parvient pas à laisser passer du roman de Fast, c'est le sentiment de honte des gladiateurs, obligés de s'entre-tuer pour survivre. Le romancier insiste à plusieurs reprises sur cette honte, montre la réticence, la tête baissée... l'arme que l'on laisse tomber sur le sable après avoir assassiné son semblable, son camarade de misère. Chez Kubrick, on ne retient que le drame, la peur sous-jacente mais maîtrisée de celui qui va mourir : «Un gladiateur n'a pas d'amis» (la phrase est déjà dans le roman) et «Je devrai te tuer, et tu devras me tuer».

spartacus - photoroman

Couverture du ciné-photoroman
du
Spartacus de Freda (1952)

3.1. L'amphithéâtre
En 1952, Riccardo Freda reconstituait dans les arènes de Vérone un combat sensé se dérouler à Rome, où Spartacus devait défendre sa bien-aimée contre les crocs des lions. Cette version italienne de Spartacus semblait ignorer qu'en -73 la ville de Rome ne possédait pas encore l'amphithéâtre construit en dur, au contraire de Capoue, Pompéi et des autres cités campaniennes. On l'oublie trop fréquemment tant les gladiateurs sont devenus un cliché «des Romains», mais cette pratique d'origine campanienne, ou peut-être étrusque, n'apparaît que tardivement à Rome. A Rome, les combats avaient lieu au Forum, dans des installations provisoires, en bois, et il en sera encore ainsi pendant un demi-siècle jusqu'à ce que Statilius Taurus en fît bâtir un en pierre (-20).

La version 1960 de Spartacus ne s'appesantit pas sur les questions posées par la gladiature, ses usages et ses lieux. Le gladiateur thrace n'y aura du reste guère l'occasion de combattre ailleurs que dans l'arène privée, en bois, de la caserne de Batiatus. Le téléfilm 2003, au contraire, insère quelques notations sur l'amphithéâtre qui faisaient défaut dans la version de Kubrick : une exhibition de danseuses précède les jeux gladiatoriens, ainsi que l'exécution de condamnés à mort qui, à l'heure méridienne, sont brûlés vifs dans leur tunique enduite de poix. Les gladiateurs tombés sont touchés avec un fer rouge, et éventuellement achevés d'un coup de massue par des valets déguisés en démons (on hésite à les identifier : Mercure ou Charon ?). Quant à leurs cadavres, ils sont tirés par des mules et sortis de l'arène sans grande gloire. Les entraîneurs insistent sur le fait qu'on attend du gladiateur qu'il meure avec dignité. Et par quel geste le vaincu peut demander sa grâce (par contre, on n'en a toujours pas fini avec le pouce baissé). Enfin, l'entraîneur n'est jamais très loin des combattants et n'hésite pas à stimuler les tièdes à coups de fouet. On sera plus réservé, en revanche, à propos de la cuirasse que porte Spartacus dans ses combats (voyez la jaquette du DVD), l'absence de casque, le surdimensionnement de sa sica qui, par la forme de sa lame s'apparente plutôt à la kôpis grecque... si l'on n'est pas trop regardant !

3.2. Les armes
Dans l'arène privée de la caserne de Lentulus Batiatus, un combat à mort est donc organisé, qui opposera d'abord les thraces David et Polemus, puis une seconde paire formée par le rétiaire éthiopien Draba et le thrace Spartacus. «Tout comme les jambières de cuivre et le casque traditionnels, le bouclier ôtait au maniement du couteau son aspect le plus dramatique, à savoir l'incroyable déploiement d'agilité auquel devaient se livrer les gladiateurs. Jusque environ quarante ans avant cette époque - et le combat par paires était alors assez rare - les exhibitions qui avaient habituellement lieu dans l'arène se passaient entre Samnites, les paires avaient une lourde armure et portaient le grand bouclier oblong des légionnaires, le scutum, et l'épée espagnole, la spatha (sic). Cela donnait un spectacle qui n'avait rien de très excitant ni de très sanglant, et le fracas de bouclier contre bouclier et d'épée contre épée pouvait durer des heures sans que personne, dans les paires, fût particulièrement touché. En ce temps-là, le lanista était aussi méprisé que l'entremetteur qui vendait des gladiateurs aux uns et des prostituées aux autres.
Deux innovations révolutionnèrent le combat par paire; elle firent d'un spectacle morne la folie de Rome et procurèrent à plus d'un
lanista un siège au sénat, une propriété à la campagne et une fortune se chiffrant par millions. La première de ces innovations résulta de la pénétration militaire et commerciale des Romains en Afrique. L'homme noir, le Nègre, d'une stature et d'une force peu communes, fit son apparition sur le marché des esclaves. Un lanista eut l'idée de lui donner un filet et une fourche de pêcheur, une lance à trois pointes servant à attraper le poisson, et de le faire se battre dans l'arène contre épée et bouclier. Les Romains furent tout de suite séduits; voilà qui enlevait de leur banalité aux combats. L'effet produit fut complété par la seconde innovation, qui elle, résulta de la pénétration en Thrace et en Judée et de la découverte de deux races de paysans montagnards audacieux et d'esprit indépendant, et dont la principale arme de guerre était une courte lame incurvée, tranchante comme un rasoir. Plus même que les retiarii, les hommes au filet, ceux-ci transformèrent le combat de gladiateurs. L'usage du bouclier ou de l'armure devint très rare. Le lourd fracas des Samnites fut remplacé par le jeu vif comme l'éclair des duels à l'épée, les longues plaies horribles à voir, le sang et l'éventration, l'art, la douleur, la danse de feu du combattant» (2). Nous laisserons au romancier américain la responsabilité de son exposé historique des armaturæ (3). Retenons que, selon lui, quarante ans avant Spartacus, les gladiateurs étaient lourdement armés, mais ce n'était plus le cas à l'époque de la Troisième guerre servile où les thraces auraient laissé tomber leur armes défensives (casque, bouclier), n'utilisant que leur seule sica aiguisée comme un rasoir.
Les gladiateurs fastiens se divisent désormais en trois armes : thraces, murmillones et retiarii (4). Les thraces sont recrutés parmi les Thraces, bien sûr, mais aussi les Juifs (5) et les Grecs; ils brandissent un poignard courbe, la précitée sica, et n'ont pas de bouclier. Les murmillones, sont principalement des Germains et des Gaulois et n'ont qu'une épée (ou parfois une épée et un bouclier). Enfin, les retiarii constitueraient une «arme» d'invention récente, qui manie le filet et le trident.

Non sans maladresse, le téléfilm 2003 présente l'«idée» de Batiatus - opposer un thrace à un rétiaire - comme une idée nouvelle et loufoque. En fait, l'archéologie nous apprend que, quoique parmularii (c'est-à-dire muni d'un petit bouclier, carré ou rond), le thræx est lourdement armé (casque à larges bords, paire de jambières remontant jusqu'à mi-cuisse, protection de bras) et constitue un adversaire normal pour un rétiaire. Le rétiaire, en effet, ne «pêche» pas que le poisson du murmillo (6). Cela n'exclut pas quelques bourdes comme le fait de présenter l'opposition du thrace et du rétiaire comme une étrange nouveauté, un caprice de Batiatus. C'est dans le téléfilm 2003 une mauvaise interprétation du texte d'H. Fast qui, pour sa part, indique seulement que l'opposition du rétiaire au thrace est considérée comme injuste, le second n'ayant pas de bouclier (Fast sous-entend que les thraces ne se battent qu'entre eux, et que le rétiaire ne s'oppose qu'au murmillo). Dans le film de Kubrick, les thraces comme Spartacus-Kirk Douglas ont, toutefois, un minuscule bouclier - deux fois la largeur du poing, ce qui est exagérer la notion de parmularii. Dans tous les cas, la conception fastienne du thrace est erronée car, quoique «petit bouclier», celui-ci est considéré comme un gladiateur lourd.

spartacus - kubrick

Chez Fast/Kubrick, le thrace combat quasi-nu, sans casque ni jambières, avec pour seule arme défensive un bouclier à peine plus large que le poing, et la manica sur le bras droit. Quand à la sica elle est remplacée par un glaive à la lame trifoliée, curieusement découpée en trident sans doute pour capter le filet du rétiaire...

(On ne sait pas grand chose du murmillo (7) : d'aucuns spécialistes le tiennent pour un gaulois (gallus), c'est-à-dire combattant sans autre protection que son étroit bouclier gaulois et un casque sans visière, voire tête-nue (pas de manica ni d'ocrea) mais brandissant une longue épée celte, sans pointe. La crête de poisson où peut facilement s'accrocher le filet du rétiaire serait un handicap compensant son extrême mobilité. Le murmillo serait donc à classer parmi les gladiateurs légers. Mais certains spécialistes le voient fortement cuirassé (mirmillonium, sorte d'armure gauloise : SCHOL. JUV., VIII, 199), proche du crupellarius, ce gladiateur gaulois cuirassé de la tête aux pieds, incapable de se relever en cas de chute, et qui combattait quasiment en aveugle (TAC., An., III, 43). L'autre adversaire traditionnel du retiarius, le secutor, est un samnite lourd dont le casque, justement, est - au contraire de celui du mirmillon - dépourvu d'aspérités, en compensation de son manque de mobilité [8])

4. Pour conclure

L'adaptation fidèle du roman d'Howard Fast, respectueuse de son idéologie, reste à faire. Certes le film de 1960 et le téléfilm de 2003 en conservent les anecdotes, ainsi quand dans le roman Antonius Caius, fin psychologue, déclare : «Je ne fouette jamais mes esclaves. Quand il y a des histoires, j'en tue un. Cela les incite à l'obéissance sans leur donner mauvais esprit» (9). Batiatus - dans le téléfilm 2003 -, après la mutinerie du nègre Draba, jugule toute velléité de révolte de ses congénères en faisant sortir un rang un Africain, pris au hasard, qu'il fait égorger par son affranchi Cinna devant ses camarades : une punition collective n'aurait servi à rien d'autre qu'à exacerber la rancœur de qui en supporte les frais injustement. Alors qu'il suffit d'un bon exemple... et tout rentre dans l'ordre.
Implicitement, Batiatus reconnaît donc que les esclaves sont capables de sentiments humains. Ce maître des gladiateurs est, décidément, sur la mauvaise pente...

Ce ne sera donc pas demain la veille du jour où l'on risquera de voir étalé sur l'écran scope américain une réflexion sur la lutte des classes à travers l'épisode de Spartacus. En Italie, ce n'avait pas été mieux : émasculée par la censure de l'époque, la réflexion antifasciste de Riccardo Freda avait été commuée en une histoire de rivalités amoureuses (la fatale Sabine, fille de Crassus, est amoureuse de Spartacus, qui aime l'esclave Amytis - Spartacus, 1952). Les nombreuses séquelles italiennes tendront à réifier en péplum les «trois mousquetaires» (La vengeance de Spartacus, Hercule défie Spartacus, Spartacus et les Dix Gladiateurs...), Corbucci seul émergeant du lot avec son Fils de Spartacus (1962), qui contient de nombreuses références à Koestler et à Fast. Dans des interviewes récentes (10), Tony Curtis (l'esclave Antoninus) réduira le propos du film à une banale histoire d'amour homosexuelle : le puissant Crassus poursuit Antoninus d'une passion charnelle, mais le poète aime Spartacus, le mentor qu'il sublimise. A chacun sa manière de voir; après tout, si le cabotin Tony Curtis prétend ramener tout le film à son propre personnage...

A travers Rome triomphante et aliénante, comme dans chacun de ses autres romans historiques, H. Fast dénonçait en homme de gauche les travers d'une Amérique fascisante, paranoïaque et rongée par la corruption. «Le F.B.I. a fait une chose terrible, il a provoqué la disparition du roman social», dira-t-il (11). Certains passages assimileront carrément les Romains-Américains aux nazis : «De plus en plus, dans la société que l'on était en train de créer, la vie reposait sur la mort. Jamais auparavant dans toute l'histoire du monde, le massacre n'avait été élevé à une telle perfection...» (12). Le plus drôle est que dans le cinéma hollywoodien - et c'est le cas, notamment, du Spartacus de Kubrick-Douglas -, les rôles de Romains sont toujours tenus par des acteurs britanniques, tandis que ceux des esclaves ou des chrétiens sont confiés à des Américains. Prisme déformant.

Si les choix esthétiques et chromatiques du téléfilm 2003 sont autant d'allusions au film de Kubrick, la nouvelle mouture de Spartacus - selon son réalisateur Robert Dornhelm - s'est voulue complètement différente de la version 1960 en s'attachant à montrer l'ascension du pouvoir romain avec, en contraste, la dure vie des esclaves fugitifs. Elle s'exprime ici par le tableau de la vérité crue, mais prude, de la lutte des classes et non par de subtiles métaphores homosexuelles sur les huîtres et les escargots, une trouvaille de Dalton Trumbo, le scénariste de la version 1960, que n'aurait pas désavoué H. Fast (lequel, en bon et pudique stalinien, exprime à plusieurs reprises son homophobie). Cette nouvelle version 2003 n'est pas à dédaigner, historiquement, même si son réalisateur n'a pas le punch du tandem Douglas-Kubrick.
Quelques faiblesses dans le scénario, comme la relation Spartacus-Varinia qui dans la caserne des gladiateurs semblent s'être tranquillement mis en ménage - alors qu'au départ Batiatus, qui convoitait pour lui-même l'esclave rétive, ne l'a livrée au gladiateur Spartacus que dans le but de la punir, d'obtenir sa soumission (13). C'était, en effet, une idée de Dalton Trumbo de montrer Varinia, que convoitait son maître Batiatus, soumise à un «débourrage», livrée à un sauvage arraché aux mines abrutissantes. Mais ce qui était implicite chez Kubrick est devenu explicite chez Dornhelm, avant qu'il ne perde le fil de ses idées...

A la mémoire de Gil Delamare (1924-1966),
merveilleux parachutiste et cascadeur,
héros de péplum aussi
(14),
qui, en gladiateur du XXe s.,
donna sa vie pour nous divertir
(15).

«The Show Must Go On !»

gil delamare

Les mémoires d'un gladiateur du XXe s. : Gil Delamare, Le risque est mon métier (Flammarion, 1967), écrites en collaboration avec Franck-Dominique.

Chronologie de Spartacus, de la gladiature et des «guerres serviles»
VIe s. Les courses de chars ont, seules, la faveur des Romains. Le roi Tarquin crée le circus maximus (hippodrome).
501 Le Capitole de Rome est occupé par des esclaves révoltés. Ils seront crucifiés.
456 2.500 proscrits et esclaves commandés par le Sabin Appius Herdonius s'emparent du Capitole et en massacrent la garnison. Les plébéiens croient à un coup monté des patriciens, pour les distraire d'un projet de loi populaire devant être voté. Les patriciens redoutent, eux, que les esclaves soient de connivence avec les Sabins, Véiens, Volsques ou Eques ennemis. On redoute que les esclaves de la ville rallient les rebelles. Leur révolte est réprimée par le consul P. Valerius Publicola, avec le concours du dictateur de Tusculum, Lucius Mamilius, qui, pour être agréable aux Romains ses puissants voisins, arrive à leur secours avec une forte troupe. Tusculans et Romains emportent le Capitole d'assaut et supplicient les rebelles (TITE LIVE, Hist., III, 15-18).
419 Nouvelle occupation du Capitole de Rome par des esclaves révoltés.
264 Première mention connue d'un combat de gladiateurs à Rome. Il s'agit des jeux funéraires (munus) de Brutus Pera, organisés par ses fils Marcus et Decimus qui font s'affronter sur le Forum Boarium, le Forum aux Bœufs trois paires de gladiateurs, vraisemblablement des prisonniers de guerre carthaginois pris en Sicile.
260 Troisième guerre punique. 3.000 mille esclaves enrôlés de force dans la flotte se révoltent.
217 Deuxième guerre punique. Crucifixion de 25 esclaves révoltés après la défaite de Trasimène.
216 On signale un combat opposant 22 paires de gladiateurs à Rome, aux obsèques de M. Æmilius Lepidus (TITE LIVE, XXIII, 30).
206 A Carthagène, Scipion l'Africain dédie un munus à la mémoire de son père. On n'y vit que des engagés volontaires, qui ne réclamèrent aucune rétribution (TITE LIVE, XXVIII, 21).
200 On signale un combat opposant 25 paires de gladiateurs à Rome, aux obsèques de M. Valerius Lævinus (TITE LIVE, XXIII, 50).
198 A Sétia, conjuration d'esclaves domestiques et de prisonniers de guerre puniques pour délivrer des otages carthaginois. Deux mille d'entre eux seront châtiés par le préteur L. Cornelius Merula avec l'aide de 2.000 citoyens hâtivement levés (TITE LIVE, Hist., XXXII, 26).
196 Le préteur Manius Acilius Glabrion réprime une révolte d'esclaves en Etrurie avec le concours d'une des deux légions urbaines de Rome (TITE LIVE, Hist., XXXIII, 36).
185 A Tarente (Apulie), le préteur Lucius Postumius réprime une révolte de plus de 7.000 esclaves, pâtres, etc. (TITE LIVE, Hist., XXXIX, 29)
183 On signale un combat opposant 60 paires de gladiateurs, à Rome, aux obsèques de P. Licinius (TITE LIVE, XXXIX, 46).
174 Des jeux donnés à Rome, en la mémoire de Flaminius, durent trois jours (TITE LIVE, XLI, 28); la même année d'autres jeux sont offerts par C. Terentius Lucanus (PLINE, H.N., XXXV, 33 § 52).
164 L'annonce d'un combat imminent vide de son assistance un théâtre où Térence était occupé à faire jouer une comédie, l'Hécyre.
140 (?)-132 Première guerre servile en Sicile. Elle prend naissance à Henna, sous la conduite du Syrien Eunous, un berger syrien doué de voyance, et de Cléon. Eunous se dit l'envoyé des dieux et impressionne son auditoire en crachant des flammes (16).
139 L'armée servile écrase la milice locale du gouverneur L. Plautius Hypsæus. Les esclaves ont pris les villes d'Henna, Taormina, Héracléa et Murgantia; Eunous-Antiochus jette les fondations d'un royaume des esclaves.
138-135 Quatre préteurs romains envoyés en Sicile sont, les uns après les autres, défaits par les esclaves dont l'armée atteint le chiffre de 50.000 hommes.
136/135 Recensement des citoyens romains : 317.933 mobilisables.
134 Tiberius Gracchus est élu tribun de la plèbe pour 133, année où il sera assassiné (réforme agraire). Son jeune frère C. Sempronius Gracchus, commence à servir comme tribun militaire en Espagne (siège de Numance par Scipion Emilien). De 133 à 122, les Gracques seront au cœur de toutes les luttes sociales à Rome. Leurs réformes en 121.
Le consul C. Fulvius arrive en Sicile.
133 Le consul Calpurnius Pison arrive en Sicile.
A Rome, le tribun de la plèbe Tiberius Gracchus est assassiné.
En Asie Mineure, Attale III lègue à Rome son royaume de Pergame.
En Espagne, Scipion Emilien détruit Numance.
Des esclaves se révoltent dans le Latium.
Premiers échecs des esclaves en Sicile : Calpurnius Pison reconquiert la région de Morgantina.
133-130 Insurrection d'esclaves en Asie Mineure, conduite par Aristonicos (frère naturel d'Attale III, roi de Pergame).
132 Le consul Publius Rupilius conquiert les forteresses serviles de Tauromenium (Taormina) et d'Henna. Suicide collectif des esclaves rebelles, réduits par la famine. Eunous-Antiochus prisonnier de Perpenna est mis en croix. Fin de la première guerre servile. Rupilius donne à cette province une «charte», inspirée en grande partie de celle de Hiéron de Syracuse.
126 Questure de Caius Gracchus en Sardaigne.
Proposition de loi de M. Iunius Pennus visant à l'expulsion de Rome des non-citoyens; opposition de C. Gracchus. Le droit de cité s'élargit aux provinciaux.
113-101 Invasion des Cimbres et des Teutons.
105 Les deux consuls de l'année - P. Rutilius Rufus et C. Manlius - se voient officiellement mandatés par le sénat pour organiser des combats de gladiateurs. Cette date peut être considérée comme celle de l'introduction officielle des combats de gladiateurs à Rome.
104-101 Deuxième guerre servile en Sicile, dirigée par le flûtiste Salvius de Syracuse et le Cilicien Athénion de Ségeste. Constitution d'un royaume (capitale Triokala) dont le roi est Salvius-Tryphon. Leur armée atteindra le chiffre de 40.000 hommes.
103 Guerre contre les pirates ciliciens.
102 Quatrième consulat de Marius. Défaite des Teutons près d'Aix-en-Provence. Afflux à Rome d'esclaves celto-germaniques.
En Sicile : mort du roi Salvius-Tryphon, remplacé par Athénion.
101 Cinquième consulat de Marius. Défaite des Cimbres à Verceil.
Réduction de la Cilicie en province par Rome.
100 Sixième consulat de Marius.
Le consul Manlius Aquilius met fin à la deuxième guerre servile.
91-88 Guerre sociale. Les peuples d'Italie se révoltent contre Rome.
(9 décembre 88) La lex Pompeia, accorde de «droit latin» aux Alliés de Cisalpine, tandis que la lex Plautia Papiria concède le «droit romain» aux populations italiques installées au sud du Pô (citoyenneté romaine).
89-85 En Asie : Première guerre contre Mithridate.
88-79 Guerre civile (Marius, Sylla). De 87 à 84, les marianistes sont maîtres de Rome (Cinna et Carbon). De 82 à 79, dictature de Sylla. En 84, mariage de Jules César avec Cornélie, fille de Cinna, un chef des populares. Il est nommé Flamen Dialis. L'année suivante, en 83 (ou en 81) Sylla, maître de Rome (lex Valeria) demande à César de répudier Cornélie. Ayant refusé, ce dernier prend le chemin de l'exil.
83-81

En Asie : Deuxième guerre contre Mithridate.
En 83, le marianiste Sertorius «prend le maquis», en Espagne.

80-79 Jules César sert dans l'armée en Asie.
80 Construction à Pompéi (Campanie) du plus ancien amphithéâtre en dur connu. Cette même année, Pompéi - alliée rebelle de Rome, assiégée et prise par Sylla - devient colonie romaine (Colonia Cornelia Veneria Pompeiorum).
77 Pompée envoyé en Espagne contre Sertorius.
Verrès commence son gouvernement de Sicile.
76 Soumission de la Thrace à Rome, sous le consulat de M. Scribonius Curio.
73-69 En Asie : Troisième guerre contre Mithridate, conduite par Lucullus.
73-71 Troisième guerre servile. 90.000 esclaves révoltés conduits par le gladiateur Spartacus ravagent l'Italie.
73 Consulat de M. Terentius Varro et C. Cassius Varus.
Le jeune Jules César est Pontifex Maximus et tribun militaire. Comme Grand Pontife - la charge est à vie - il est à la tête des cultes dans la religion romaine.
(Eté 73) Spartacus s'évade de l'école de Lentulus Batiatus à Capoue avec 74 gladiateurs (17). Ils sont bientôt 300 et, retranchés sur le Vésuve, résistent et défont les 3.000 hommes, des auxiliaires ou milices locales (?), du propréteur C. Clodius Glaber.
(A l'automne) Spartacus se trouve maintenant à la tête de 60.000 hommes (120.000 selon Appien). Poussés par la soif de vengeance, ceux-ci n'ont qu'un but, le pillage. Mais Spartacus, lui, veut leur faire quitter l'Italie. Sa troupe étant surtout composée de Celtes et de Germains, il se dirige vers le Nord.
(Avant l'hiver) Le préteur Publius Varinius commet l'erreur de diviser ses forces. Le légat Furius et ses 2.000 hommes sont balayés. L. Cossinius est surpris dans son bain à Salines, entre Pompéi et Herculanum, et est obligé de fuir dans le plus simple appareil. Spartacus s'empare du cheval et des licteurs du préteur. Un troisième légat, Lucius Thorianus subit le même sort.
72 Consulat de L. Gellius Publicola & Cn. Cornelius Lentulus Clodianus.
En Espagne, Pompée achève la guerre - commencée en 80 - contre le marianiste Sertorius, qui est assassiné.
Rome commence à prendre Spartacus au sérieux. Six légions aux ordres des consuls L. Gellius Publicola (ou Poplicola) et Cn. Cornelius Lentulus Clodianus, et du propréteur Quintus Arrius (soit huit légions si l'on inclus les deux du proconsul de la Cisalpine C. Cassius Longinus qui ferment la frontière septentrionale de l'Italie), marchent contre les rebelles.
(Début de l'année) Restés dans le sud de l'Italie, 10.000 des compagnons de Spartacus ravagent l'Apulie (les Pouilles) sous le commandement du Gaulois Crixos (dissidence ? tactique [18] ?). Les rebelles sont écrasés et massacrés au pied du mont Garganus, dans la région de Foggia, par le consul Publicola et le propréteur Quintus Arrius.
Réfugié dans les Abruzzes, Spartacus tient tête aux deux consuls, Publicola et Clodianus, qui l'ont pris en tenailles. Il taille en pièces Clodianius d'abord, puis Publicola. A la suite de quoi, il organise des jeux funèbres à la mémoire de Crixos, contraignant 300 (ou 400) prisonniers romains à s'entre-tuer comme gladiateurs, dans des duels à mort (19). Ensuite Spartacus continue sa remontée vers le nord.
La Gaule cisalpine voit l'arrivée triomphale de Spartacus. Pour une raison inconnue, le Thrace s'arrête devant Mutina (Modène) où l'attendent les deux légions du proconsul C. Cassius Longinus. Après avoir écrasé le proconsul, Spartacus fait alors volte-face et redescend avec ses 120.000 compagnons vers l'Italie méridionale, dédaignant d'attaquer Rome au passage (les rebelles longent la côte orientale, à l'opposé). Ce sera, de sa part, une erreur fatale, à propos de laquelle les historiens n'ont pas fini de s'interroger : on a parlé des crues du Pô, de la difficulté de franchir les Alpes pendant la mauvaise saison. Spartacus aurait-il eu l'intention de rejoindre Sertorius en Espagne, ou Mithridate en Orient ? M. Bornecque explique ce retour par la séparation des différentes nations qui composaient la troupe, et qui ne se seraient plus entendues.
(Printemps) Le Sénat charge les deux consuls d'interdire aux rebelles l'accès du Picenum; ils sont de nouveaux vaincus, aussi le Sénat les destitue de leur imperium, qu'il confie en désespoir de cause à l'homme le plus riche d'Italie, le préteur M. Licinius Crassus.
Crassus, qui a reçu quatre légions et en a levé à ses frais six supplémentaires, commande à 50.000 hommes. Son légat Mummius se fait battre avec ses deux légions. Crassus les décime.
(Début de l'été) Spartacus est à Thurium, en Calabre (Bruttium), qui lui a ouvert ses portes. Il fait édifier un camp retranché. Descendant la rivière Aspromonte, il attend en vain à Rhegium l'escadre pirate qui aurait dû le conduire en Sicile avec sa horde.
(Automne) Crassus fait exécuter d'importants travaux de circonvallation, un fossé fortifié de 55 km de long, reliant Castrovillari à Cassano, qui tient assiégé Spartacus dans la presqu'île du Bruttium.
71 Consulat de Cn. Aufidius Orestes & P. Cornelius Lentulus Sura.
(Février) Spartacus réussit à percer les lignes de Crassus et à forcer le passage avec une partie de ses troupes. Crassus se lance à sa poursuite, débloquant du même coup le restant de l'armée rebelle. Spartacus se réfugie dans les montagnes de Pétélia (Strongoli), dans le Bruttium. Désespérant d'en venir à bout, Crassus demande au Sénat de rappeler d'Espagne les légions de Pompée et de Macédoine celles de Lucullus.
(Mars) Lucullus débarque à Brindisium pour prêter main forte à Crassus; dans ses bagages, il ramène entre autres prises de guerre l'Apollon de Calamis, raflé à Apollonie du Pont.
Avec une petite armée de Celtes et de Germains, Castus et Gannicus - deux lieutenants de Spartacus - se dirigent vers l'Apulie où Crassus les écrase.
La rencontre décisive entre Crassus et Spartacus aura lieu sur les bords du fleuve Silarus, près de Pæstum. Spartacus disparaît dans la bataille, tué selon Appien. Ses compagnons survivants s'éparpillent.
(Printemps) Cinq mille esclaves rebelles réchappés du champ de bataille remontent vers l'Etrurie où Pompée, retour d'Espagne, les anéantit, s'attribuant tout le mérite de la victoire définitive.
(29 décembre) Second triomphe de Pompée, sur l'Espagne. Crassus n'obtient qu'une ovation extraordinaire. De dépit (?), Crassus donne l'ordre de crucifier les 6.000 esclaves qui ont été pris le long de la Via Appia, entre Rome et Capoue (195 km).
Bien qu'aucun des deux ne remplisse les conditions légales, le Sénat autorise Pompée et Crassus à briguer le consulat.
(Dix ans plus tard, en -60, Rome écrasera définitivement, près de Thurium, les derniers survivants des hordes de Spartacus qui, après avoir pris le maquis, avaient fait jonction avec les partisans de Catilina.)
Cicéron prononce son discours Pro M. Tullio.
70 Consulat de Cn. Pompeius Magnus & M. Licinius Crassus.
Elus consuls, Marcus Crassus et Cneius Pompée abolissent des réformes de Sylla (retour à la constitution d'avant la dictature). Au cours de ce premier consulat, Pompée rétablit le statut des tribuns de la plèbe et enlève au Sénat le monopole des tribunaux.
Cicéron, élu édile, compose sa Divinatio in Cæcilium.
(Janvier) Verrès quitte son gouvernement de Sicile.
(5 août) Première action de Cicéron contre Verrès.
Naissance de Virgile.
Recensement des citoyens romains : 910.000. Il s'agit vraisemblablement des hommes d'âge militaire, de 17 à 60 ans, qui faisaient partie des cinq classes censitaires mobilisables, les adsidui - à l'exclusion des enfants, des vieillards, des capite censi et proletarii (dépourvus de la qualification censitaire minimale), des femmes citoyennes, des affranchis et leurs familles, des citoyens «sans suffrage» de certains municipes et, bien entendu, les Latins, les Alliés, les esclaves et les étrangers...
69 Consulat de Q. Hortensius Hortalus & Q. Metellus Creticus.
César est questeur en Espagne (Hispania Ulterior). Mort de son épouse Cornélie, et de sa tante Julie. Leur oraison funèbre.
Cicéron, édile, donne trois fois des jeux et prononce les discours Pro Fonteio, et Pro Cæcina.
Naissance de Cléopâtre VII, la «Grande Cléopâtre».
65 Jules César offre des combats de gladiateurs à la mémoire de son père décédé vingt ans plus tôt. Le sénat, effrayé par le nombre de combattants qu'il se propose d'y engager, fixe un limite par sénatus-consulte. César allignera tout de même 300 paires.
63 Sous le consulat de Cicéron : conjuration du populiste Catilina. (Il est amusant de noter que chez Urbain Gohier Catilina est un allié potentiel des esclaves révoltés, alors que dans son roman, G. Pacaud imagine Catilina comme un des lieutenants... de Crassus ! - Mais il serait plus plausible de penser que les derniers survivants des bandes de Spartacus rallièrent les partisans de Sergius Catilina, en cette fatale année.)
62 Q. Cæcilius Metellus Scipio offre des combats de gladiateurs à la mémoire de son père décédé.
59 Faustus Sylla offre des combats de gladiateurs à la mémoire de son père, le dictateur, décédé en 78.
52 Le premier amphithéâtre à Rome - en bois et démontable - est édifié sur le Forum par une créature de César, Caius Scribonius Curio (tribun de la plèbe en -50). Curion offre des combats de gladiateurs à la mémoire de son père décédé. (Ce C. Scribonius Curio est probablement le fils de M. Scribonius Curio, qui avait soumis la Thrace en 86.)
45 Jules César offre des combats de gladiateurs à la mémoire de sa fille Julie, décédée dix ans plus tôt. La conception de ce nouvel amphithéâtre de bois est particulière : Pline (H.N., XXXVI, 14-16) le décrit comme l'assemblage de deux théâtres adossés, le second pivotant sur lui-même, qui se réunissent face à face pour former un cercle (cf. aussi SUÉT., Cés., XXVI; PLUT., Cés., LV; DION CASSIUS, XLIII, 22).
35 (ca) Révolte de l'esclave Selurus, en Sicile.
34 Tibère offre des combats de gladiateurs à la mémoire de son père décédé.
22 Auguste limite à 120 paires le nombre de gladiateurs qu'un particulier peut engager dans un munus. Et il interdit que l'on offrît à Rome plus de deux munera par an (DION CASSIUS, LIV, 2).
20 Toujours sous le règne d'Auguste, Statilius Taurus érige au sud du Champ de Mars, en pierre et à ses frais, le premier amphithéâtre permanent de Rome.
+6 Auguste offre des combats de gladiateurs à la mémoire de son gendre Agrippa décédé.
+7 Germanicus et Claude offrent des combats de gladiateurs à la mémoire de leur père décédé.
+24 Sous le règne de Tibère, un ancien prétorien, T. Curtisius, complotant dans la région de Brindisium et ses environs, y soulève des esclaves et des bergers. Il est d'abord repoussé par le questeur Cutius Lupus à la tête de l'infanterie de marine de trois birèmes, qui se trouvaient-là par hasard, puis est écrasé par le tribun Staius, commandant d'une troupe plus importante. Le rebelle et ses lieutenants sont traînés à Rome - où la population servile commençait à s'agiter - et y sont suppliciés (TAC., Ann., IV, 27)
+41-54 Règne de l'empereur Claude, celui qui aimait observer les affres de l'agonie sur le visage des rétiaires... (SUÉT., Claude, XXXIV).
Inaugurant les travaux d'assèchement du lac Fucin, Claude organise une naumachie au cours de laquelle, embarqués dans des quadrirèmes, s'opposent 19.000 condamnés à mort constitués en flottes dites des «Rhodiens» et des «Siciliens». Les abords du lac sont protégés par des radeaux montés par des prétoriens armés de balistes et chargés de s'assurer qu'il n'y ait aucun survivant à cet holocauste «à grand spectacle». C'est à cette occasion que fut prononcée la fameuse phrase - qui passe à tort pour avoir été le salut traditionnel des gladiateurs -, «Have imperator, morituri te salutant» (SUÉT., Claude, XXI).
+64 Sous le règne de Néron, quelques gladiateurs tentent de se mutiner (TAC., Ann., XV, 46). Révolte vite réprimée.
+80 Inauguration par Titus de l'Amphitheatrum Flavium - le «Colisée» - dont la construction avait démarré sous Vespasien, en +72.
+170-173 Deuxième campagne de Marc Aurèle contre les Germains. Raclant ses fonds de tiroirs, il mobilise dans l'armée esclaves (Voluntarii), gladiateurs (Obsequentes) et brigands Dalmates et Dardaniens.
+326 (1er octobre) Première «interdiction des combats de gladiateurs» par l'empereur Constantin, à Bérytos. En fait, l'empereur commue la damnatio ad ludum en travaux forcés dans les mines. Il prive ainsi les lanistes d'une source importante de recrutement, mais n'envisage nullement pour autant de mettre fin à l'institution. Du reste il imposera un peu plus tard aux prêtres provinciaux de l'Italie, une obligation annuelle de donner des combats de gladiateurs.
+365 Valentinien interdit que des chrétiens soient condamnés au ludus.
+393 Les jeux olympiques, compétitions athlétiques survivance du paganisme, sont interdits par l'empereur chrétien Théodose Ier.
+399 Fermeture des écoles impériales de gladiateurs.
+404 Suite à une échauffourée dans l'amphithéâtre, l'empereur chrétien Honorius interdit définitivement les combats de gladiateurs. Ce qui ne se fera pas du jour au lendemain.
Seuls resteront autorisés les venationes, opposant hommes et bêtes.
A Byzance, les courses de chars persisteront jusqu'au XIIe s.

 

spartacus

Fiche technique

Spartacus [tv]
Etats-Unis, 2004
Spartacus

Prod. : Kurdyla Entertainement / Coul. / Minisérie TV / 240'

Fiche technique
Réal. : Robert DORNHELM; Scén. : Robert SCHENKKAN (d'après le roman d'Howard FAST, Spartacus); Images : Kees VAN OOSTRUM; Prod. : Michele GRECO (co-producer), Ted KURDYLA (producer), Angela MANCUSO (executive producer), Judith Craig MARLIN (associate producer); Montage : Victor DU BOIS; Casting : Daniel HUBBARD, John HUBBARD; Set Decoration : Ettore GUERRIERI. - Makeup Department : Gino ZAMPRIOLI (special makeup effects artist), Production Management Michele GRECO (production manager), Marco OLIVIERI (unit manager). - Second Unit Director or Assistant Director : Victor BOJINOV (1st assistant director: Bulgaria), Hristo DIMITROV (2nd assistant director: Bulgaria), Sergio ERCOLESSI (1st assistant director), Plamen GEORGIEV (junior assistant director), Phillip KURDYLA (2nd assistant director), Barbara PASTROVICH (2nd assistant director), Antony TANEV (2nd assistant director: 2nd unit). - Sound Department : James BLADON (music editor), Sean BYRNE (assistant sound editor), Bob COSTANZA (sound effects editor), Andy D'ADDARIO (sound re-recording mixer), Mark FRIEDGEN (supervising sound editor), Peter FUCHS (music recording engineer), Tommy GOODWIN (foley mixer), Gyrgy MIHÁLYI (boom/utility sound), Mac RUTH (location sound mixer), Pál SÛZRÖS (boom operator). - Special Effects : Pasquale CATALANO (special effects), Massimo CIARAGLIA (weapon master), Michael CLIFFORD (special effects coordinator), Fabio TRAVERSARI (special effects supervisor). - Visual Effects : Sean AFSHAR (visual effects editor), Eliot CAIL-SIROTA (CG supervisor: Stargate Digital), Eric GRENAUDIER (visual effects supervisor), Sid JAYAKAR (digital compositor), Jared JONES (digital compositor), Jason KORBER (digital compositor), Sam NICHOLSON (visual effects supervisor), Anthony OCAMPO (3D artist), Gordon OSCAR (visual effects), Renaud TALON (visual effects compositor), Doug WITSKEN (digital compositor), Chris QI YAO (CG artist), Mike YIP (visual effects). - Cascades: Dian HRISTOV (stunts), Radoslav IGNATOV (stunts), George KARLUKOVSKI (stunts), Asen MARINOV (stunt double), Asen MARINOV (stunts), Branislav MARTINAK (assistant stunt coordinator), Lubomir MISAK (stunt coordinator). - Divers: Kirby ADAMS (1st assistant accountant), Brian BERO (armorer), Victor BOJINOV (casting: Bulgaria), Kevin L. CARVELL (marketing), Giancarlo CHECCHI (electrician), Debbie GEORGE (casting assistant), Marco GRECO (location manager), Ivana KASTRATOVIC (production coordinator), Nikolai KEREZOV (assistant camera), Gustáv KYSELICA (sword master), Roxann LANGLOIS (travel coordinator), Mark L. LEVINE (assistant editor), P. Kay MORRIS (assistant costume designer), Julia NEWMANN (music assistant), Tamara NOTCUTT (casting assistant), Christopher A. SCHENCK (assistant camera), Gabriella WINKLER (script supervisor); Musique : Randy MILLER & (additional music) Benedikt BRYDERN, Peter TOMASHEK, Gernot WOLFGANG.

Fiche artistique
Goran VISNJIC (Spartacus) - Alan BATES (Lentulus Agrippa) - Assen BLATECHKI (Polymus) - Stuart BUNCE (Cornelius Lucius) - George CALIL (Pompée) - Ben CROSS (Glabrus) - James FRAIN (David) - Jalaal HARTLEY (soldat 2) - Jack HUSTON (Flavius) - Chris JARMAN (Nordo) - Ross KEMP (Cinna, chef des entraîneurs) - Paul KYNMAN (Crixus) - Angus MACFADYEN (Crassus) - Ian MCNEICE (Batiatus) - Rhona MITRA (Varinia) - Georgina RYLANCE (Helena) - Henry SIMMONS (Draba) - Atanas SREBREV (centurion 3) - Paul TELFER (Gannicus) - Matthew THRIFT (Caius) - George ZLATAREV (Jason).

DISTRIBUTION
EU/ TV : USA Network (chaîne câblée), 18 avril 2004

NOTES
Tournage en Bulgarie. Budget : 20 millions de dollars.

VIDÉOGRAPHIE
DVD : Spartacus, Universal, réf. DVD 822 685 8-27 (sortie en France 26 octobre 2004). Format 1.77:1 Anamorphic Widescreen. Langues : anglais 5.1, français 5.1, allemand 5.1 - Sous-tires : anglais, français, néerlandais, allemand. Zone 2.

 

Voyez aussi, sur ce site
PEPLVM - Images de l'Antiquité

 


 

NOTES :

(1) FAST, Spartacus, pp. 141-142. - Retour texte

(2) FAST, Spartacus, pp. 143-144. - Retour texte

(3) Sans chercher à pinailler chaque détail de cet exposé, disons quand même que Fast anticipe la fin des samnites (qui disparaissent en effet... au siècle suivant, ou plutôt vont se diversifier, se spécialiser en secutor, provocator et hoplomaque).
Mais Fast a pressenti avec beaucoup de justesse qu'après la «gladiature ethnique» de la fin de la République - quand les gladiateurs étaient des ennemis vaincus qui utilisaient leurs armes nationales -, les armes surdimensionnées des légionnaires et de leurs antagonistes vont, sous les julio-claudiens (Ier s. de n.E.), s'effacer désormais devant des lames plus légères, plutôt des poignards - ainsi que l'attestent les représentations figurées.- Retour texte

(4) FAST, Spartacus, pp. 122 et 143. - Retour texte

(5) H. Fast, qui a consacré quelques romans historiques à ses coreligionnaires, a bien évidemment entendu parler des sicaires et de leurs fameux poignards, la sica, qu'il rapproche de l'arme favorite des Thraces. - Retour texte

(6) Issu du gallus (gaulois) le murmillo ou mirmillo porte en crête de casque l'effigie d'un poisson de mer inconnu des naturalistes, sans doute une variété de daurade, le mormyr (PLINE, H.N., XXXII, 152; OV., HAL., 110). - Retour texte

(7) Selon Florus, Spartacus appartenait aux mirmillons (repris par M. Brion et son abréviateur M. Duino). Toutefois le contexte ne permet pas de décider si l'affirmation est à prendre au pied de la lettre, ou si par mirmillo Florus a voulu désigner les gladiateurs en général. - Retour texte

(8) Le casque à visière grillagée handicape fortement la perception visuelle du gladiateur lourd, face à un adversaire léger, qui ne porte pas de casque (rétiaire) ou porte un casque ouvert (sans grille faciale). - Retour texte

(9) FAST, Spartacus, p. 49. - Retour texte

(10) Chris CRAPS, in Métro (Bruxelles), mardi 15 juin 2004. - Retour texte

(11) H. Fast, cité par Nathalie ROBINS, Le F.B.I. et les écrivains. Enquête et dossiers d'une guerre secrète, Albin Michel, 1997, p. 445. - Retour texte

(12) FAST, Spartacus, p. 295. - Retour texte

(13) Cf. déclaration de Dalton Trumbo dans le commentaire audio de la scène, bonus, DVD Universal, réf. 820 746 8, Spartacus «Edition Spéciale». - Retour texte

(14) Gil Delamare a incarné l'Argonaute Alcée dans Le géant de Thessalie de Riccardo Freda. - Retour texte

(15) Le 31 mai 1966, remplaçant son camarade et élève Remy Julienne, Gilbert Yves Delamare de la Villenaise de Chenevarin, perfectionniste, recommença une fois de trop une cascade automobile pour La grande vadrouille de Gérard Oury...- Retour texte

(16) Selon PLUTARQUE (Sert.), il dissimulait dans sa bouche une noix emplie de soufre réduit en poudre. - Retour texte

(17) 74 gladiateurs selon Tite-Live et Orose, 78 selon Plutarque, 70 selon Appien, moins de 50 selon Cicéron, 30 selon Florus. - Retour texte

(18) Jean-Paul Brisson croit que les rebelles s'étaient séparés en vue de rallier un maximum de mécontents dans des régions qui pendant la Guerre sociale s'étaient montrées très virulentes contre Rome. - Retour texte

(19) Cet épisode clôture le beau roman de Norbert ROULAND, Les lauriers de cendre, Arles, éd. Actes Sud, 1984. Cette «cruauté» de Spartacus a été diversement appréciée par les exégètes, romanciers et cinéastes ! - Retour texte