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Le Dernier des Romains
[Pour la conquête de Rome]
(Robert Siodmak, 1967)

kampf um rom
 

Mein Kampf... um Rom !

Tourné dans les studios Buftea à Bucarest alors que la mode des péplums était - provisoirement - passée, Kampf um Rom fit une carrière des plus discrètes de ce côté-ci du Rhin. En Belgique, cette superproduction allemande d'Arthur Brauner sortit avec plus de cinq ans de retard, en 1974, dans une version d'exportation raccourcie intitulée Pour la conquête de Rome et qui, à Bruxelles, tint l'affiche... quinze jours (!). Il ne semble pas que cette version courte ait été distribuée en salle en France, si ce n'est en vidéo à l'orée des années '80 et sous le titre Le dernier des Romains. Mais les péplomanes inconditionnels qui reçoivent la deuxième chaîne allemande (ZDF) auront eu l'occasion de voir le film dans sa version intégrale, en deux parties.

Soixante ans après la chute «officielle» de l'Empire romain d'Occident, il n'en restait plus qu'un seul, le dernier des Romains, et c'est R. Siodmak qui en eut la peau comme l'année précédente il avait eu celle du colonel Custer (1), cette «ganache militariste» (Hervé Dumont). Le «Dernier des Romains» c'est Laurence Harvey, inoubliable dans le rôle du colonel William Barret Travis, l'avocat aventurier un peu coincé qui commande le fort de l'Alamo, face à ce truculent baroudeur de colonel Bowie - l'inventeur du fameux «Bowie Knife» (2) - incarné par Richard Widmark dans The Alamo, western épique produit, réalisé et interprété par John «Davy Crockett» Wayne en 1960 (3).
Laurence Harvey donc, incarne le préfet de Rome Cornelius Cethegus Cäsarius, intrigant et ambitieux, mais surtout qui rêve de restaurer la grandeur de la Ville Eternelle... Pour y arriver, cet aïeul de Machiavel pousse à s'entre-détruire le royaume des Ostrogoths - l'occupant étranger de la péninsule - et son voisin exécré Byzance, c'est-à-dire l'Empire romain d'Orient du grand Justinien. Lequel Justinien, justement, après avoir reconquis l'Afrique du Nord sur les Vandales et l'Andalousie sur les Wisigoths, ne songe qu'à parachever son œuvre de restauration impériale en annexant l'Italie. Dans ces conditions, que voulez-vous que fît Bélisaire, sinon mourir avant son heure devant les portes de Rome ?

cethegus

Cethegus, le préfet de Rome, à la tête de ses légions.
La vérité historique nous oblige à signaler qu'au VIe s. de n.E. les «légionnaires» romains ne portaient plus ce genre de costumes, du reste plus théâtraux qu'archéologiques, ni ce type d'emblèmes sur leurs boucliers...

Ce Cethegus - protagoniste de premier plan -, Gibbon ne le mentionne pas dans sa relation des événements dont question. C'est que le personnage a été inventé de toutes pièces par le romancier allemand Felix Ludwig Sophus Dahn (1834-1912), qui en 1876 publia Ein Kampf um Rom, quelques années après la fin de la guerre franco-prussienne. F. Dahn y célébrait les grands ancêtres germaniques dont les vertus éclatantes contrastaient avec «la malice des Welsches» («der Tücke der Welschen») - les Romains, décadents et vaincus, c'est-à-dire en filigrane les Français (4). Mais si Bélisaire eut quelque démêlé avec l'autorité romaine ce fut plutôt avec le pape Sylvère, que d'ailleurs il finit par exiler (17 novembre 537), pour mettre sur le trône de Saint Pierre le diacre Vigile. Lequel rétribua Byzance de deux cents livres d'or... pour son obligeance.
Pour autant, Bélisaire ne se laissa point exterminer devant les portes de Rome lors de la bataille de mars 537, au contraire de ce que l'on voit dans le film. Avec ses troupes, il occupait la Ville depuis plusieurs mois déjà, y étant entré le 10 décembre 536. Quoique disgracié, le brillant général que Justinien jalousait secrètement, expira paisiblement dans son lit en 565 - et non aveugle, mendiant son pain, comme le prétend la légende («Date obolum Belisario !»).

Felix Dahn
C'est à Munich, en 1859, qu'inspiré à la fois par Schopenhauer et Darwin, Felix Dahn commença la rédaction de son roman héroïco-pessimiste sur le crépuscule des Goths Ein Kampf um Rom. Il le continuera à Ravenne (Italie) pour l'achever à Königsberg. Les sept livres de la saga portent les noms de sept rois goths : Theoderich, Athalarich, Amalaswintha, Theodahad, Witichis, Totila et Teja. Il s'agit d'une variante nationale (mais étonnement peu chauvine) du roman historique à la Walter Scott, avec idéalisation romantique des Germains. «... Type parfait de l'érudit germanique, Felix Dahn, écrira Gilles Nélod (5), a laissé de puissants ouvrages scientifiques (...). Chez lui, la rigueur de l'histoire s'allie à l'imagination; ces caractéristiques marquent particulièrement ses romans Les croisés (1884), Frédégonde (1886), Attila (1888) et Une lutte pour Rome (1876) qui, décrivant l'effondrement des Goths en Italie, est illustré de cartes et mêle les héros imaginaires aux personnages réels, dont la vie est toutefois romancée. Typiquement réactionnaire, apologiste du régime prussien, érudit pesant, Felix Dahn s'illustre dans un genre qu'on a appelé non sans quelque ironie le «roman de professeur». Signalons encore ses deux récits mythologiques : Y a-t-il des dieux ? (1874) et La consolation d'Odin (1880).»

Ein Kampf um Rom allait devenir pour des décennies une référence incontournable de la littérature de jeunesse allemande, l'égal de Karl «Winnetou» May ! Bien sûr, il ne trouva pas grâce aux yeux d'un marxiste tel que le hongrois Georges Lukacs - le grand théoricien du roman historique - qui vers la fin des années trente (6), bousculant la critique littéraire bourgeoise traditionnelle, s'affligeait de l'inanité des efforts des littérateurs à brasser de ces thèmes exotiques empruntés à un passé révolu, de leur énergie gaspillée à dépeindre «la beauté innocente et à jamais perdue de l'enfance (... telle) l'Egypte d'Ebers, les Grandes Invasions de Dahn» (7), «menu fretin» d'écrivaillons. Leurs descriptions de la vie antique «tout à fait vulgaires comme dans les romans autrefois si populaires de Dahn ou Ebers» qui, en fait, parlent surtout de leurs problèmes contemporains sous de fallacieux alibi historique. Pour conclure, plein de commisération, qu'«au bout de dix ans, seuls quelques érudits appliqués se souvien[dront] qu'il y eut à un moment donné un romancier historique très célèbre tel que Felix Dahn».

L'édition originale en quatre volumes du roman de F. Dahn date, nous l'avons dit, de 1876. Sa principale source était La guerre des Goths de Procope de Césarée, qui avait été le secrétaire particulier de Bélisaire, le favori de l'impératrice Théodora (avant de régler ses comptes avec l'un et l'autre de ses protecteurs dans ses Anecdotes). Professeur d'histoire à Hambourg, F. Dahn est également auteur des «Rois des Germains» (Die Könige der Germanen, 1861-1909), ouvrage monumental dont le tome VIII ne comporte pas moins de six volumes, d'une «Histoire des peuples germaniques» (Urgeschichte der germanischen Völker, 1882-1900) en trois volumes et d'un Prokopius von Cäesarea. Ein Beitrag zur Historiographie der Völkerwanderung (1865).

Byzance romanesque
Hors quelques productions «officielles» de Pays de l'Est concernés, la période byzantine n'a guère été abordée sur nos écrans occidentaux qu'à travers le règne de Justinien dans diverses versions de Théodora (Henry Pouctal, FR - 1912; Ambrosio-Film (Turin), IT - 1913; Leopoldo Carlucci, IT - 1922 Riccardo Freda, FR-IT - 1953; O. Assonitis, IT - TV 1983 (?) [8]) tandis que, paradoxalement, un seul film fut consacré à la chute de Constantinople en 1453 (L. Feuillade, 1913). Cependant, l'ingérence byzantine en Italie est en filigrane du Glaive du conquérant (Rosmunda et Alboino, C. Campogalliani, 1961) quoique complètement occultée, et de La Terreur des Barbares du même réalisateur, touchant à la même période (C. Campogalliani, 1959).
Pourtant, s'il peut regretter l'absence d'une traduction française du roman de F. Dahn, le lecteur francophone ne devrait pas trop se sentir étranger à cette passionnante tranche d'Histoire. Outre la traduction de L'Histoire du Déclin et de la Chute de l'Empire romain de Gibbon (9), dont on peut compléter la lecture par l'Histoire des Goths d'Herwig Wolfram (10) plus à jour, nous devons à Robert Graves un Comte Bélisaire (1938 [11]) d'excellente facture qui met en évidence le rôle décisif, lors de la reconquête de l'Italie par Byzance, de la merveilleuse cavalerie gothe mercenaire, les cataphractaires archers-lanciers (à ce sujet on déplorera un peu la prédominance de l'infanterie orientale [12] mise en évidence dans le film de Siodmak, dont la figuration est étique malgré la collaboration de l'armée roumaine). N'omettons pas la feuilletonnesque saga en trois volumes de Jean-Luc Dejean (Les Dames de Byzance et L'impératrice de Byzance, Jean-Claude Lattès, 1983, et Les légions de Byzance, Trévise, 1984). Nous accorderons toutefois une mention spéciale à la très belle uchronie de l'américain Lyon Sprague de Camp, De peur que les ténèbres (13)... Ce dernier roman raconte l'histoire de Martin Padway, un professeur d'histoire visitant Rome au temps de Mussolini. Tombé dans une faille temporelle, le voici atterrissant dans l'Italie de Théodoric et employant toutes ses ressources d'homme du vingtième siècle pour éviter une guerre entre les gentils barbares et les méchants byzantins. Le règne de Théodoric (roi 493-526) avait, en effet, apporté trente-deux ans de paix à l'Italie, jusqu'alors déchirée par les conflits entre barbares - même si Gibbon se garde bien d'avoir de son règne une vision angélique. L'affabilité du roi ostrogoth avait séduit les Romains, et quoique arien il avait laissé leur liberté de culte aux catholiques. Théodoric avait établi sa capitale à Vérone, aussi l'épopée des Niebelungen parle de lui comme de «Dietrich de Berne». Padway, donc, va tant bien que mal réinventer la distillation, l'imprimerie, les télécommunications etc. Bien sûr, sa connaissance du passé historique fera de lui une sorte de prophète éclairé, respecté des Ostrogoths !
sprague de camp

 

Le tournage du film
Hervé Dumont a raconté le tournage de Pour la conquête de Rome dans la biographie qu'il consacra à Robert Siodmak. «Entre-temps, en Allemagne, Artur Brauner, de plus en plus épris de gigantisme, s'est aussi lancé dans la superproduction à grand renfort de vedettes américaines; il vient de sortir un Genghis Khan (1965) de Henry Levin, avec Omar Sharif et James Mason, et l'année suivante les deux parties des Nibelungen, filmées à Spandau et à Belgrade par Harald Reinl, pour la jolie somme de 8 millions de DM. Le producteur a des idées fixes : le projet d'un remake des Nibelungen date déjà de 1959 (quand Fritz Lang travaillait pour la CCC-Filmkunst). Mais le nouveau projet que Brauner caresse depuis plusieurs années également dépasse en démesure tout ce que le cinéma européen a échafaudé de spectaculaire à ce jour. Ayant décidé de se mesurer à Cinecittà et même à Hollywood, il sort Siodmak de sa demi-retraite tessinoise et le convoque en Roumanie pour y diriger Kampf um Rom (Le dernier des Romains) - une fresque historique en Ultrascope et Eastmancolor, avec des acteurs de dix nations différentes et un budget «kolossal» de 15 millions de DM.

kampf um rom - narses

Le général byzantin Narsès (Michael Dunn), eunuque dans l'histoire,
nain dans le film, et Cethegus (Laurence Harvey)

Depuis 1960, le marché mondial a été inondé de «péplums» italiens, bandes ressuscitant sans trop de scrupules tantôt l'Ancien Testament, tantôt la mythologie grecque ou l'histoire romaine, confectionnées à peu de frais à Cinecittà, en Espagne ou en Yougoslavie. En huit ans, l'Italie a produit quelque 140 films «de romains» - signés parfois par des vétérans américains (Huston, Aldrich, Walsh, Tourneur, Fleischer, Ulmer, de Toth, Fregonese, Maté, Rapper, Bernhardt, etc.). Alors que le genre est sur son déclin - dès 1965, Cinecittà vit à l'heure de l'espionnite 007 avant de se recycler dans le spaghetti-western - Brauner tente sa chance en Roumanie, pays encore relativement épargné par la coproduction capitaliste. Son choix géographique est fondé : les studios roumains viennent en effet de sortir deux «péplums» héroïco-patriotiques relatant la lutte des Daces contre les légions romaines de Trajan, dont un a été financé en partie par Brauner (14). Grâce au soutien du gouvernement de Bucarest, les deux bandes, de qualité médiocre, ont bénéficié d'une figuration (armée roumaine) et de reconstitutions fabuleuses, à peine imaginables en Italie. Avec Kampf um Rom, Brauner voit donc la possibilité de réutiliser partiellement armures et décors, et de mobiliser des foules à bon marché.
Le sujet que Brauner se propose de porter à l'écran avec tant de faste est tiré d'un best-seller toutes catégories du professeur d'histoire hambourgeois Felix Dahn (1834-1912
), Ein Kampf um Rom (Un combat pour Rome); la vente en librairie se chiffre à deux millions - quelle meilleure garantie pour les banques ? Roman-fleuve publié en quatre volumes, Ein Kampf um Rom (1876) se veut en toute modestie la «chronique illustrée» du VIe s. Dahn a potassé La guerre des Goths de l'historien grec Procope de Césarée; il retrace donc la lutte des Ostrogoths contre une Rome moribonde et une Byzance à l'apogée de sa gloire, de la mort de Théodoric le Grand en 526 à l'expulsion des Germains de la péninsule italienne par Justinien en 553. Trop passionné par son sujet, Dahn ne parvient pas à capter la réalité historique de l'époque, mais il sait captiver son lecteur par une action dramatique très dense. Une bonne partie du roman comme du film se déroule à la cour de Ravenne, capitale de l'éphémère empire ostrogoth, où le perfide Cethegus (Laurence Harvey), «le dernier des Romains», s'occupe à diviser les deux filles de Théodoric (la «James Bond-girl» Honor Blackman et la Suédoise Harriet Anderson) - encouragé en cela par l'empereur de Byzance Justinien Ier (Orson Welles) et son épouse Théodora (Sylva Koscina), qui espèrent ainsi débarrasser l'Italie des Barbares. Une fois la cour de Ravenne divisée et affaiblie par les intrigues, la ville de Rome est occupée de force par l'armée byzantine, puis assiégée sans succès par les Ostrogoths; l'histoire s'achève en hécatombe wagnérienne, les protagonistes étant assassinés, empoisonnés ou taillés en pièces dans une des quatre grandes batailles - quand ils ne se suicident pas simplement (comme Cethegus). Les Ostrogoths survivants emmènent les corps de leurs chefs et s'établissent avec l'aide de la flotte viking sur l'île de Gotland, dans la mer Baltique.

kampf um rom

Le serment des chefs ostrogoths

Variante nationale du roman historique à la Walter Scott, Ein Kampf um Rom recrée un univers germanique idéalisé et romantisé à outrance, teinté d'esprit chevaleresque, de pessimisme nietzschéen et de fatalisme : Dahn met son texte au service des plans de Bismarck et de la réunification de l'Allemagne. Dès sa parution, le roman devient, avec les aventures exotiques de Karl May, la lecture quasi obligatoire de tout adolescent allemand (et ceci jusqu'à la fin des années cinquante); sa popularité auprès du public allemand est alors comparable à celle des œuvres d'Alexandre Dumas et de Jules Verne en pays francophone. Il va de soi que l'exhortation naïve et chauvine de «l'esprit germanique» chère à la bourgeoisie wilhelmienne n'est plus pensable, vingt-cinq ans après l'écrasement du Troisième Reich, mais l'accueil public réservé aux épouvantables Nibelungen de 1966 (trois millions de spectateurs en douze mois) persuade Brauner de persévérer et de réaliser avec Siodmak «le plus grand film allemand depuis que les Allemands font du cinéma» [Brauner]... (15).

kampf um rom - ostrogoth

Roi ostrogoth.
Notez l'oiseau de métal, sur son casque, qui appartient à la Tène (2e ou 3e s. av. n.E.) et la Croix chrétienne portée par son accompagnateur, qui doit nous rappeler que les Goths, bien que barbares, sont de confession arienne

Le producteur charge une douzaine de scénaristes - Ladislaus Fodor en tête - de concentrer le récit et surtout d'en éliminer soigneusement toute coloration nationaliste. «Nous avons extirpé tout le contenu idéologiquement gênant», témoigne Siodmak. «Reste une histoire passionnante. Car ce qui m'intéresse en premier lieu, ce sont les caractères, les actes et les comportements des protagonistes. J'essaie de leur infuser un peu de vie, de leur conférer une dimension shakespearienne» (16). Ambition louable, mais contrecarrée par l'éléphantiasis braunerienne et une apathie cinématographique généralisée de tous les participants. Le tournage de cinq mois (mai-sept. 1968) a lieu sur les terrains des «Studios Bukaresti» à Buftea, sous une chaleur torride atteignant parfois 60 degrés - ce qui explique peut-être bien des choses ! Siodmak est logé dans une villa à 40 km de la capitale; peu impressionné par les énormes responsabilités qui lui incombent, il profite de son séjour roumain pour revoir fréquemment des membres disséminés de sa famille. Brauner réserve à son produit une campagne publicitaire bourrée de superlatifs et une première berlinoise aux flambeaux (décembre 1968) ! A l'image des Nibelungen, sa nouvelle superproduction est projetée en deux parties de 103 et 84 minutes respectivement (à l'étranger, elles seront réunies en un film d'une heure et demie, au risque de rendre l'histoire incompréhensible). La presse allemande se confond en sarcasmes. Friedrich Luft «secoue la tête et se tait» (17), tandis que Herbert Linder proclame : «Robert Siodmak n'est qu'un fonctionnaire et la juste punition pour une industrie cinématographique qui aspire au fonctionnariat» (18). Cela ne serait pas si grave - rappelons les âneries proférées au sujet du Cléopâtre de Mankiewicz - si le public, lui aussi, ne réagissait mollement. Tout comme La chute de l'Empire romain d'Anthony Mann qui entraîna, cinq ans auparavant, la chute du producteur Samuel Bronston, Kampf um Rom entre dans les chiffres rouges avec quatre millions de DM de déficit et met l'empire Brauner en péril.
Le premier handicap de ce film-mammouth est qu'il vient à la traîne d'une longue série de «péplums» italiens : la vogue est passée, le public momentanément las du gigantisme. Le métrage hypertrophié n'arrange rien. Ceci dit, dans son ensemble, le film manque gravement de relief; la version intégrale de
Kampf um Rom n'est qu'une interminable bande dessinée sans entrain ni conviction, où des milliers de braves Roumains paradent dans des costumes trop propres et des armures trop brillantes. La surabondance des personnages secondaires, des cabales, trahisons et contre-trahisons de toutes sortes finissent par ennuyer et ajoutent à la confusion : nous sommes loin d'un Criss Cross à la sauce antique. Toutefois, les moments spectaculaires - réalisés par Sergiu Nicolaescu et le spécialiste hollywoodien Andrew Marton (la course de chars de Ben Hur) - ne manquent pas d'allure; l'assaut en masse des créneaux de Rome par les Goths, avec de gigantesques tours tirées par des bœufs, a nécessité 1.400 figurants à pied et 300 cavaliers. (Les murs de la cité sont ceux, à peine modifiés mais considérablement rallongés, de l'impressionnante forteresse des Fêtes galantes de René Clair, 1966). L'ultime combat, une bataille rangée sur les flancs du Vésuve, où les armées s'affrontent en formations géométriques rigides sur un fond chromatique gris, vert et brun, s'inspire du Spartacus de Kubrick. Admettons que la conception de ces «clous» soit de Siodmak, comme il le prétend. Mais par ailleurs, sa mise en scène est singulièrement peu imaginative; l'amourette entre le beau Goth et l'ingénue Romaine est pénible, et les crises de jalousie entre les sœurs royales sombrent dans le théâtral.

kampf um rom - thermes

Exilée dans une petite île du lac Bolsena, Amalasonte (Amalaswinta) mourut étouffée dans son bain, le 30 avril 535, sur l'ordre de son cousin et époux Théodat, que par son mariage elle avait fait monter sur le trône d'Italie

Siodmak ne retrouve que très épisodiquement sa verve et ses particularismes d'antan. Trahison et fatalité sont des constantes connues de son univers, mais noyées ici dans un canevas décousu; le thème des sœurs rivales (dont l'une périt ébouillantée dans un bain de soufre et l'autre égorgée) est à classer parmi ses bizarreries favorites. Il y a quelques trouvailles dans sa description venimeuse de la cour de Byzance, hantée d'espions et d'intrigants ambitieux, et où Siodmak joue avec tentures et mosaïques (couleurs dominantes : turquoise, noir et or). La description est sans finesse, mais non dépourvue de baroquisme : le brillant stratège Narsès, un eunuque arménien, devient chez Siodmak un nabot machiavélique et sournois (le nain Michael Dunn), flanqué d'un lion («votre fauve sent mauvais») et de troublants éphèbes nubiens; le film en fait un maître-chanteur qui accule l'impératrice au suicide. Sylva Koscina a rarement été présentée sous un jour aussi érotique; l'intelligente Théodora - glorifiée très sagement en 1953 par Riccardo Freda sous les traits de son épouse Gianna Maria Canale (Teodora, Imperatrice di Bisanzio) - se transforme ici en nymphomane bisexuelle, autocrate mais esclave des caprices de ses amant(e)s. Derrière son apparence d'épais et léthargique satrape oriental, le Justinien si hésitant d'Orson Welles dissimule un tempérament rusé. Il est aussi typique de voir qu'en passant du roman à l'écran, Siodmak a déplacé le poids de l'incolore chef barbare Totila (Robert Hoffman) au patricien Cethegus, le seul personnage qui présente une ambiguïté plus marquée; ce préfet de Rome, un nostalgique de la grandeur impériale, trompe son entourage à tour de rôle dans l'unique but de rétablir des valeurs révolues comme la «noblesse d'âme»; enferré dans son attitude paradoxale, il deviendra la victime de ses propres machinations (amis et ennemis s'allient contre lui), trompé à son tour jusque dans sa chair (croyant qu'il s'agit d'un adversaire, il tuera sa fille déguisée en Goth). Laurence Harvey donne à cet antihéros acharné une certaine crédibilité, mais le contexte superficiel et boursouflé du film l'empêche de hausser le ton au niveau de la tragédie. Totalement étouffée par le spectacle au premier degré, la mise en scène de Siodmak ne parvient pas à creuser ces situations, à mieux les intégrer dans le drame général. L'impression de disparité et de désordre qui traverse son film provient du fait que, dépassé par l'ampleur tentaculaire de l'entreprise et trop soucieux de mettre en valeur son décor, de soigner l'image, il en vient à se désintéresser du récit à proprement parler (auquel il ne croit pas). Dès lors, le rythme languit et la timide volupté de certaines scènes ne saurait sauver le film. Résultat : une suite de jolis chromos.

kampf um rom - theodora

«Sylva Koscina a rarement été présentée sous un jour aussi érotique, écrit Hervé Dumont. L'intelligente Théodora - glorifiée très sagement en 1953 par Riccardo Freda sous les traits de son épouse Gianna Maria Canale - se transforme ici en nymphomane bisexuelle, autocrate mais esclave des caprices de ses amant(e)s.»

L'opérateur Richard Angst affirme du reste que Siodmak, souffrant de crises aiguës de diabète, fut souvent absent - physiquement ou mentalement - pendant le tournage (19). En fait, la machinerie de la CCC-Film-kunst n'était pas à la hauteur des ambitions de Brauner; il lui manquait l'infrastructure efficace des studios américains, qui eût pu décharger quelque peu le réalisateur et lui permettre de se concentrer plus sur la mise en scène. En dépit de ses soixante-huit ans, Siodmak devait contrôler personnellement les moindres accessoires, surveiller la fabrication hésitante de centaines de costumes et travailler jusqu'à 14 heures par jour, secondé par quelques assistants roumains dont l'expérience dans le genre était toute relative; la nuit, harassé, il devait souvent réécrire des scènes pour le lendemain. Récupérant d'un léger accident, il jura de ne plus jamais s'embarquer dans pareille aventure : «C'est ma toute dernière combine à grand spectacle» («Mein letzter Schinken») ! Il ne se doutait pas que c'était son dernier film tout court. Et à un journaliste qui lui demandait pourquoi il avait accepté ce travail, il répondit exacerbé : «Voilà la question que je me pose tous les matins !» (20).

Kampf um Rom est le 56e film de Siodmak. Un labeur qui, couronnant quatre ans de responsabilités écrasantes, l'a proprement exténué. Le bilan de cette ultime tranche de sa carrière est négatif, si l'on excepte la réussite très partielle qu'est Custer of the West, et l'on peut se demander comment ce cinéaste intimiste a pu pareillement s'égarer dans des machineries à grande figuration qui ne lui offraient guère de liberté et dont il n'avait pas le contrôle. Sans doute la tendance de l'époque ne lui laissait-elle pas le choix - même les plus grands noms du 7e Art n'ont pu se soustraire au gigantisme à la mode (Nicholas Ray et Les 55 jours de Pékin, par exemple). Siodmak proclamait à qui voulait l'entendre son amour du changement, son besoin de diversité. Peut-être cherchait-il à excuser par là un éclectisme dénué d'ambition et de discernement ? Voulant donner une coloration romantique à sa passion, il répétait souvent qu'il souhaitait tourner jusqu'à sa mort. En réalité, il est notoire que le réalisateur se morfondait à Ascona («l'endroit est plein d'horlogers en vacances...»), tiraillé par l'angoisse d'être un jour écarté des studios - et livré à lui-même. L'inactivité le plongeait dans un état dépressif prononcé d'où seule la fébrilité du tournage pouvait le sortir : arrivé à ce stade, toute proposition - fut-elle absurde - était la bienvenue, tant qu'il pouvait prononcer le fatidique «Silence, on tourne !» Ses incartades dans Karl May ou le péplum ne traduisent qu'une fuite en avant, qu'une tentative désespérée de «rester dans la course». Par malchance, la superproduction avec ses interminables extérieurs et ses impondérables était le dernier genre auquel cet homme de presque soixante-dix ans aurait dû sacrifier.

Siodmak avait besoin du contact étroit avec les acteurs; il développait sa mise en scène en fonction des rôles qu'il avait auparavant creusés, si possible approfondis durant de longues séances avec les comédiens. Une fois la trame psychologique tissée, les rapports de force bien définis et les points de tension élaborés, Siodmak se souvenait qu'il était aussi un technicien averti; son talent s'épanouissait alors sous les sunlights du studio, à l'intérieur d'un espace limité où l'illusion de la réalité était recréée par les artifices de l'éclairage et les filtres de la caméra. Lui qui fut trente ans durant un maître de l'image amoureusement ciselée et des demi-teintes psychologiques dut se sentir dépaysé, catapulté comme général en chef d'une armée de figurants et de techniciens pour s'adonner à l'imagerie de prestige où, de surcroît, il perdait une bonne partie de son énergie en problèmes d'intendance. Rappelons aussi que pour Siodmak, le canevas n'était pas l'essentiel : il n'a souvent été que prétexte à dépeindre des caractères et un milieu. La geste héroïque lui était contraire, s'il ne pouvait la parodier. Le grand air, les forces naturelles et les panoramas exaltants l'indifféraient - il leur préférait les tourments sournois de l'âme. Bref, l'épopée était foncièrement étrangère à son tempérament. Etre condamné à diriger des foules sous les cieux yougoslaves, roumains ou andalous ne pouvait qu'étouffer ce qui lui restait d'inspiration, paralyser définitivement son intuition créative et le réduire à un consciencieux exécutant sous la férule d'un commanditaire mégalomane» (21).

kampf um rom - danseuses

Le faste voluptueux de la cour de Byzance

Fiche technique

Dernier des Romains (Le)
Dernier des Romains (Le) [FR] [CH]
Pour la conquête de Rome [BE] / Struggle for Rome / Strijd om Rome [VL]
Allemagne (RFA) - Italie - Roumanie, 1967

t.o. : Kampf um Rom / Guerra per Roma (La) / Calata dei Barbari (La) / Lupta pentru Roma / Batalia pentru Roma
Guerra per Roma (La) (22) [IT] / Calata dei Barbari (La) [IT]
Last Roman (The)
(23) / Fight for Rome (24)
Kampf um Rom [AL]
Invasion de los Barbaros (La) [SP]
Batalia pentru Roma [ROUMANIE] / Lupta pentru Roma [ROUMANIE]

Prod. : CCC Filmkunst (Berlin) et Pegaso (Rome) (en coprod. avec Studioul Cinematografic [Bucarest]) / Technicolor / Techniscope / V.All. : 1ère Part. 2.816 m (103') - 2e Part. 2.285 m (84') / V. Angl. 1ère Part. 99' (...)

Fiche technique
Réal. : Robert SIODMAK; Réal. 2e éq. : Serge NICOLAESCU & Andrew MARTON; Scén. : Ladislas FODOR (d'après le roman de Felix DAHN, Ein Kampf um Rom, 1876); Images : Richard ANGST, Vasile OGLINDA (Assist. op. cam. : Lothar HOHLFELD); Prod. : Artur BRAUNER; Dir. prod. : Ion CHILOM & Peter HAHNE; Régie gén. : Wolfram KOHTZ; Assist. réal. : Theo PARTISCH, Don NARTASE, J. POLLINI; Décors : Ernst SCHOMER, Sander KULI, Costel [Constantin] SIMIONESCU (Studios : Berlin-Spandau); Cost. : Irms PAULI, Horia POPESCU; Mont. : Alfred SRP; Maq. : Freddy ARNOLD, Cilly DIDZONEIT; Son : Max GALINSKY; Musique : Riz ORTOLANI.

Fiche artistique
Laurence HARVEY (Cethegus) - Harriet ANDERSSON (Mathaswintha, fille de Théodoric le Grand) - Orson WELLES (Justinien) - Sylva KOSCINA (Théodora) - Honor BLACKMAN (Amalaswintha [Amalasonte], fille de Théodoric le Grand) - Robert HOFFMANN (Totila) - Michael DUNN (Narsès) - Ingrid BRETT (Julia) - Lang JEFFRIES (Bélisaire) - Florian PIERSIC (Vitigès [Witichis]) - Emanoil PETRUT (Téja) - Friedrich VON LEDEBUR (Hildebrand) - Dieter EPPLER (Thorismund) - Ewa STRÖMBERG (Rauthgundis) - Adela MARCULESCU (Aspa) - Ion DICHISEANU (Furius) - Mircea ANGELESCU (Aligern) - Fory ETTERLE.

DISTRIBUTION
AL/ Constantin-Film (sortie à Berlin-Ouest, 15 janvier 1969 au Zoo-Palast).
CH/ Victor Film (Bâle)
BE/ Excelsior (sortie à Bruxelles, 19 juillet 1974)

NOTES
Dans sa version originale, le film est constitué de deux époques distinctes : Kampf um Rom (1. Teil) et Kampf um Rom (2. Teil - Der Verrat).
Les versions exportations anglaise et française sont des versions condensées, ramenées à environ 1 h 30'.

VIDÉOGRAPHIE
Le dernier des Romains, couleur, VHS, version française (version condensée d'1 h 30', chez VIP. Bonne duplication.

BIBLIOGRAPHIE
Felix DAHN, Ein Kampf um Rom, éd. Werner Dausien (Hanau/M), 1964.
Article : Laura COSTIN, «Koscina-Welles : împeratii Bizantului», in Cinema, n° 9 (Bucarest), septembre 1968, pp. 28-29.

narses - justinien - theodora

Narsès (Michael Dunn), l'empereur Justinien (Orson Welles) et l'intrigante Théodora (Sylva Koscina)

SCÉNARIO

1ère partie. (526 de n.E.)
Le puissant Empire romain s'est scindé en deux blocs (395 de n.E.). A Byzance, Justinien et Théodora règnent sur l'Empire d'Orient et rêvent de récupérer les bribes disloquées de l'Empire d'Occident. Cet Empire d'Occident n'existe plus depuis 476. Et Rome elle-même, depuis 404, a cessé d'être d'être la résidence des Empereurs, qui lui préférèrent Ravenne...

... Ravenne, dont Théodoric, roi des Ostrogoths (Goths) a fait sa capitale. Mais cet état de chose ne satisfait ni les Byzantins, ni Cethegus, le préfet (gouverneur) de Rome, qui rêve de restaurer la grandeur passée de l'Urbs. Néanmoins, grâce à l'énergie du chef barbare, la paix existe dans le région, depuis 32 ans...
Quand Théodoric vient à mourir (526), il exige dans son testament que son royaume reste intact, mais la volonté de ses héritiers est autre. Ses deux filles, Amalaswintha (25) et Mathaswintha, se battent pour l'héritage. Le conseil de la Couronne se trompe dans le choix à faire; et Cethegus, le préfet romain, y voit sa chance. Rusé et perfide, il intrigue auprès de l'impératrice Théodora, qu'il gagne à sa cause - et avec elle, les Byzantins. Il conclut avec eux une alliance contre les Ostrogoths. Sur ces entrefaites, il complote avec succès à Ravenne, abusant les fidèles du défunt Théodoric envoyés comme délégués royaux à Rome, et finit par amener les armées byzantine et ostrogothe à s'entre-tuer devant les portes - fermées - de Rome, au cours d'une grande bataille qui s'achève par la défaite complète de Byzance, dont le généralissime, Bélisaire, est tué.

kampf um rom - crucifixions

Cethegus a la main lourde pour qui lui résiste

2e partie. Mathaswintha ayant révélé à Cethegus le plan d'attaque des Goths, qui ont mis le siège devant Rome, ceux-ci sont vaincus. Vitigès [Witiches] trouve la mort sur le champ de bataille. Alors que Mathaswintha veut tuer la femme de Vitigès, elle est transpercée par le glaive de Téja. Mais Rauthgundis survit à son mari Vitigès quelques heures seulement ! Une fois de plus, selon toute apparence, les Goths ont de la chance. Totila est élu nouveau roi les Goths et les Romains l'applaudissent. Il fait élire sa Julia en qualité de «reine des Goths et des Romains».
Entre-temps, le père de Julia, Cethegus, a obtenu de Byzance que le nain Narsès lève une nouvelle armée de soixante mille hommes; déjà, elle marche contre les Goths.

Stratège extraordinaire, Totila réussit à battre les Romains, plus forts. Toutefois, quand Furius le trahit, la fortune l'abandonne. Totila est tué, quoique Julia, qui a revêtu un manteau blanc semblable au sien, ait tenté de tromper l'ennemi en l'attirant à sa suite. Poursuivie par son propre père, elle meurt de sa main. Ayant découvert l'identité de sa victime, Cethegus Cæsarius, «le Dernier des Romains», se suicidera avec l'aide d'un esclave.

Les débris des Goths se rassemblent sous le commandement de Téja, leur nouveau roi. Mais Téja, à son tour, est tué. Narsès laissera partir librement les Goths qui ont survécu au massacre. L'Italie passe sous la domination de Byzance.

 

kampf um rom - rome

Paru quelques années après la guerre franco-prussienne, le roman de Felix Dahn célébrait les grands ancêtres germaniques dont les vertus éclatantes contrastaient avec la noirceur d'âme des Romains, c'est-à-dire les Français. L'armée impériale byzantine de Bélisaire débarquée pour reconquérir l'Italie ne comptait-elle pas, à côté de ses fantassins isauriens, une cavalerie constituée de Huns, Maures et confédérés goths ? Une composition qui, de Sedan à Diên Biên Phû, n'était pas sans rappeler celle des armées impériales françaises.

Ajoutons à propos de ces «portes de Rome», à proximité du Tibre, que la section des tours jumelées aurait dû être hémicylindrique (26) au lieu de carrée. D'après la configuration du fleuve et de la porte, il doit s'agir ici de la porta Ostiensis (ou San Paolo), laquelle aurait dû être entourée d'édifices caractéristiques, notamment la «pyramide de Caius Cestius» incluse dans le mur d'Aurélien



NOTES :

(1) Custer, l'Homme de l'Ouest (Custer of the West, R. Siodmak, 1966), tourné en Espagne avec Robert Shaw dans le rôle du «boy-general», le glorieux vaincu de Little Big Horn (25 juin 1876). Malgré quelques erreurs de scénario dues, sans doute, aux conditions de tournage, ce fut un belle illustration des fameuses toiles d'Edgar Paxton et autres J. Leonard Jennewein. - Retour texte

(2) La vie et les aventures de Jim Bowie et son fameux couteau avant le fatal siège de mars 1836, ont été évoqués dans La maîtresse de fer (The Iron Mistress, Gordon Douglas, 1952), avec Alan Ladd et Virginia Mayo. - Retour texte

(3) The Alamo vient de faire l'objet d'un remake par John Lee Hancock (2004), avec Dennis Quaid, Billy Bob Thornton, Jason Patric et Patrick Wilson. - Retour texte

(4) Welsche, du francisque *Walla, désigne - au départ - les Celtes romanisés, les Gallo-Romains chez qui s'établirent les conquérants germaniques. Par extension, les cultures latines. Le mot a survécu dans les ethnonymes Valaques (Roumanie), Wallon (Belgique) et Walsh [Gallois] (Grande-Bretagne). Dans Le Mythe aryen, Léon Poliakov rappelle que le concept impur de «Welschland» s'oppose à celui - noble, bien entendu - de «Deutschland» ! Le Welschland est l'étranger. En Suisse alémanique, «Welsches» désigne encore aujourd'hui les concitoyens francophones. - Retour texte

(5) Gilles NÉLOD, Panorama du roman historique, Sodi, p. 285. - Retour texte

(6) Lukacs écrivit son essai pendant l'hiver 1936-1937 : G. LUKACS, Le roman historique, Payot, coll. «Petite Bibliothèque», n° 311, 1977 (première trad. fr. : Payot 1965). - Retour texte

(7) Georg Ebers (1837-1898) et Felix Dahn (1834-1912) sont les deux cibles préférées des sarcasmes de Lukacs. - Retour texte

(8) Théodora et Justinien luttant contre les envahisseurs slaves apparaissent également dans L'Ancienne Russie (Rus iznachalnaya, U.R.S.S. - 1985), production Gorki réalisée par Gennady Vasilyev. - Retour texte

(9) R. Laffont, coll. «Bouquins», t. 2, chap. XLI. - Retour texte

(10) Albin Michel, coll. «L'évolution de l'Humanité - Bibliothèque de synthèse historique», 1990. - Retour texte

(11) R. GRAVES, Le comte Bélisaire, 1ère éd. française 1966; rééd. Flammarion, 1987. - Retour texte

(12) Les 300 mercenaires maures de Bélisaire étaient en fait des cavaliers. - Retour texte

(13) Marabout, SF, 1972; NéO, n° 70, 1983. - Retour texte

(14) Les Guerriers/Dacii de Serge Nicolaescu, avec Marie-José Nat, Georges Marchal et Pierre Brice (1967) et Le Tyran/Columno lui Trajan de Mircea Dragan, avec Richard Johnson et Antonella Lualdi (1967/68). - Retour texte

(15) Harald Reinl avait d'abord été annoncé comme réalisateur (mars 1967), mais la liste des vedettes pressenties - Steward Granger, Peter Van Eyck, Gina Lollobrigida, Nadja Tiller, Johanna von Koczian - effraya les banquiers qui exigèrent un cinéaste plus connu. Un premier script de Wolfgang Reinhardt et des Suisses Richard Schweizer et Max Haufler, refusé, date déjà de 1961. - Retour texte

(16) Le Film allemand, n° 16-17, 12 septembre 1968, p. 9. - Retour texte

(17) Die Welt, 21 décembre 1968. - Retour texte

(18) Süddeutsche Zeitung, 8 février 1969. - Retour texte

(19) Lettre à l'auteur, 24 octobre 1976. - Retour texte

(20) Zoom, n° 7, 8 avril 1971, p. 15. - Retour texte

(21) Hervé DUMONT, Robert Siodmak. Le maître du film noir, Lausanne, L'âge d'homme, 1981, pp. 319-325. - Retour texte

(22) Titre de production italien (?). - Retour texte

(23) Titre de diffusion internationale. - Retour texte

(24) Titre traduit (?). - Retour texte

(25) Exilée dans une petite île du lac Bolsena, Amalasonte/Amalaswinta mourut étouffée (ou étranglée ?) dans son bain, le 30 avril 535, sur l'ordre de son cousin et époux Théodat, que par son mariage elle avait fait monter sur le trône d'Italie. - Retour texte

(26) C'est-à-dire arrondies sur le front extérieur et carrées sur le front intérieur. - Retour texte