6. L'emplacement de la bataille
Depuis la redécouverte dans les années 1300, dans
la bibliothèque d'un monastère, des Annales
de Tacite, quelque 650 lieux différents ont été
proposés pour avoir vu le désastre de Varus, ainsi
que le rappelle le Major Tony Clunn. En 1965, le film italo-allemand
Il Massacro della Foresta Nera situait l'emplacement de
la bataille dans la... Forêt Noire - sans doute à
cause de certains manuscrits de Dion Cassius nommant fautivement
le lieu de la bataille Maurousios, -, du côté
des Champs Décumates (cet espace entre les sources du Rhin
et celles du Danube). Anne Bernet, dans son roman Les mémoires
de Ponce Pilate montre Varus et ses légions venant
directement de Gaule, pourchassant Arminius et traversant le Rhin
à la hauteur de Strasbourg. En 1885, Theodor Mommsen -
dans un ouvrage publié à Berlin - fut le premier
à faire le rapprochement entre la bataille du Teutoburgerwald
et les monnaies d'époque augustéenne que l'on retrouvait,
nombreuses, aux environs de Venne au pied du mont Kalkriese, près
d'Osnabrück, depuis le XVIIe s. (1).
Le seul ennui, c'est qu'on n'y trouvait pas de matériel
militaire. Jusqu'alors on situait la bataille plus au sud-est,
à Detmold où, d'ailleurs, on avait érigé
le fameux et colossal monument commémoratif, l'Hermannssdenkmal
inauguré le 16 août 1875 en présence du Kaiser
Guillaume Ier.
|
En 1987, un numismate amateur et
officier britannique stationné en Allemagne, le Major Tony
Clunn vint explorer le Goldacker, «le Champ d'Or»
avec un détecteur de métaux et découvrit
162 monnaies d'argent et... trois balles de fronde. Il n'en fallait
pas plus pour que Wolfgang Schlüter, de l'Université
d'Osnabrück, relance les fouilles. Dans un champ proche,
nommé Oberesch furent exhumés divers objets
militaires dont un masque de fer plaqué d'argent comme
en portaient les officiers de cavalerie et les porteurs de l'aigle
(aquilifer).
|