Fiche technique
Dernière légion (La)
Etats-Unis - Grande-Bretagne - France, 2006
t.o. Last Legion (The) / Enchanted Sword (The)
Prod. : Dino, Martha & Raffaella De Laurentiis - Ingenious
Film Partners - Quinta Communications (Tarak Ben Ammar) - Zephyr
Film / Coul.
Fiche technique
Réal. : Doug LEFLER; Scén. : David LELAND &
Leslie MEGAHEY (d'après le roman de Valerio MANFREDI, La
dernière légion, 2002); Images : Marco PONTECORVO;
Prod. : Tarak BEN AMMAR (producer), James CLAYTON (executive producer),
Chris CURLING (co-producer), Dino DE LAURENTIIS (producer), Raffaella
DE LAURENTIIS (producer), Hester HARGETT (associate producer),
John MILIUS (executive producer), Salvatore MORELLO (co-executive
producer), Duncan REID (executive producer), Phil ROBERTSON (co-producer),
Martha SCHUMACHER [Martha DE LAURENTIIS] (producer), Harvey WEINSTEIN
(executive producer); Montage : Simon COZENS; Casting : Lucy BEVAN,
Lenka STEFANKOVICOVA; Prod. Desgn : Carmelo AGATE; Dir. art. :
Roberto CARUSO; Costume Desgn : Paolo SCALABRINO. - Makeup
Department : Jana CARBONI (makeup artist), Federico CARRETTI
(assistant makeup artist), Giannetto De ROSSI (key makeup artist),
Mirella De ROSSI (key hair stylist). - Production Management
: Aziz BEN CHAABANE (production manager), Viliam RICHTER (production
manager), Piergiuseppe SERRA (production manager), Simona VESCOVI
(unit manager). - Second Unit Director or Assistant Director
: Gerry GAVIGAN (first assistant director), Peter PALKA (first
assistent director : Slovakia), Emma STOKES (third assistant director),
Gareth TANDY (first assistant director), Paul TAYLOR (second assistant
director), Paula TURNBULL (second assistant director). - Art
Department : Matthew BUTTON (armory department). - Sound
Department : Iain EYRE (ADR editor), Stefan HENRIX (supervising
sound editor), Steve LITTLE (dialogue editor), Michael PRICE (music
editor), George TREVIS (boom operator), Martin TREVIS (sound mixer).
- Effets spéciaux : Trevor WOOD (special effects
supervisor). - Visual Effects : Alain CARSOUX (visual effects
supervisor), Jerome FOURNIER (matte painter), Haure SEBASTIEN
(senior character modeler : DUBOI). - Cascades : Ben COOKE
(stunt double : Colin Firth), Steve GRIFFIN (stunt coordinator),
David HOLMES (stunt double), David HOLMES (stunt double : Thomas
Sangster), Todor LAZAROV (stunts), Branislav MARTINAK (stunt double
: Sir Ben Kingsley), Lubomir MISAK (stunt coordinator : Slovakia),
Radoslav PARVANOV (stunts), Stanimir STAMATOV (stunts). - Divers
: Catherine ALLINSON (script supervisor), Abigail BARBIER
(ADR voice casting), Mark BIRMINGHAM (production accountant),
Charles BODYCOMB (supervising armorer), Robert-James BOVA (crane
operator), Robert-James BOVA (operator : remote head), Emma BRAZIER
(assistant accountant), Billy BUDD (military consultant), Matthew
BUTTON (armoury department designer), Claudia CIMMINO (production
coordinator), Stefano De NARDIS (assistant costume designer),
Peter EARDLEY (location accountant), Dave EVANS (armorer), Keith
HAMSHERE (still photographer), Richard HOOPER (supervising armorer),
Paul HORNSBY (senior military advisor), Moira HOULIHAN (unit publicist),
Charles HOWES (tutor), Peter HRIC (horse master), Aymen KHALIFA
(cultural consultant), Dion LAM (fight consultant), Brad LARNER
(first assistant camera : «B» camera), Goran MECAVA
(camera operator), Ray MEERE (assistant camera), Lubomir MISAK
(horse master : Tunisia), David MORGAN (camera operator), Julian
MURRAY (location accountant), Hilde ODELGA (production coordinator),
Richard RYAN (sword master), Alessandra SANGERMANO (central loader),
Luciano TEOLIS (first assistant camera), Maurizio TORTI (key set
costumer), Lori WYANT (script supervisor); Musique : Patrick DOYLE.
Fiche artistique
Colin FIRTH (Aurélius) - Ben KINGSLEY (Ambrosinus) - Aishwarya
RAI (Mira) - Nonso ANOZIE (Batiatus) - Robert BRAZIL (Scorpion
Commander) - James COSMO (Hrothgar) - Igor De LAURENTIIS (Septimus)
- Rupert FRIEND (Demetrius) - Iain GLEN (Orestes) - John HANNAH
(Nestor) - Lee INGLEBY (Germanus) - Rory JAMES (Arthur, jeune)
- Ferdinand KINGSLEY (druide) - Murray McARTHUR (Tertius) - Kevin
McKIDD (Wulfila) - Peter MULLAN (Odoacre) - Robert PUGH (Kustennin)
- Aishwarya RAI (Mira) - Mark SANGSTER (Metellus) - Thomas SANGSTER
(Romulus Augustule) - Alexander SIDDIG (Theodorus Andronikos)
- Beata Sonczuk-Ben AMMAR (Flavia) - Owen TEALE (Vatrenus) - Alexandra
THOMAS-DAVIES (Ygraine) - Harry Van GORKUM (Vortgyn) - Andrew
WESTFIELD (Marcallis).
DISTRIBUTION
INT/ En postproduction. Sortie prévue : 2007.
NOTES
Extérieurs tournés en Italie (Capri, Naples, Campanie)
et en Slovaquie (châteaux de Cerveny et Spis, Pezinok, Zehra).
Studios Tarak Ben Ammar, en Tunisie. Budget 70 millions de dollars.
BIBLIOGRAPHIE
Valerio Massimo MANFREDI, La dernière légion
(L'Ultima Legione, Mondadori, 2002), Plon, 2003; rééd.
Pocket, n 12.048, 2005.
GALERIE DE PHOTOS : www.firth.com
FORUM LA DERNIERE LEGION (en italien) : www.imperium-romanum.it
SCÉNARIO
(Eté 476)
L'Empire d'Occident s'effondre sous la poussée des Barbares,
que conduit Odoacre, roi des Hérules, lequel revendique
pour sienne un tiers de la péninsule italienne. L'ancien
secrétaire d'Attila, le général Oreste et
son épouse Julia sont assassinés à Rome.
Epargné par le conquérant, son fils de douze ans
- le jeune empereur Romulus Augustule - est relégué
dans un ancien palais de Tibère, à Capri. Avec l'aide
de son protecteur Aurélius, tribun de la IVe légion,
il réussit à s'en évader et, accompagné
de celui-ci et du devin Ambrosinus, il prend la route de l'exil...
et de l'île de Bretagne - Byzance ayant fait alliance avec
les conquérants barbares.
Là, ils rallient les dernières troupes loyales de
la IXe légion, engagées dans une lutte sans merci
contre les envahisseurs saxons...
ANALYSE
Note de Valerio Manfredi, à propos des sources de son
roman
La chute de l'Empire romain est l'un des grands thèmes
de l'histoire de l'Occident, mais aussi l'un des plus mystérieux
du fait de sa complexité, de la rareté des sources
et des témoignages concernant l'époque de son déclin
définitif. En outre, cet événement, traditionnellement
jugé catastrophique, est, d'un point de vue historiographique,
totalement conventionnel. En effet, en 476 après Jésus-Christ,
personne ne se rendit compte que le monde romain avait pris fin
: les événements qui s'étaient succédé
n'étaient pas plus traumatisants que ceux qui se produisaient
quotidiennement depuis de nombreuses années. Tout simplement,
Odoacre, le chef hérule qui avait déposé
Romulus Augustule, envoya les insignes impériaux à
Constantinople en affirmant qu'un empereur était plus que
suffisant pour tout l'Empire.
A travers cette histoire, qui est en grande partie le fruit
de mon imagination, j'ai tenté de reconstituer cet événement
dans son contexte historique, mais aussi de mettre en évidence
la naissance de nouveaux mondes, de nouvelles cultures et de nouvelles
civilisations aux racines encore vitales dans le monde romain.
La conclusion «arthurienne» de notre histoire doit
être prise dans son sens symbolique de véritable
parabole, mais pas seulement : les chercheurs reconnaissent désormais
que les événements qui engendrèrent la légende
du roi Arthur, codifiée
au Moyen Age par Geoffrey de Monmouth, se déroulèrent
à la fin du Ve siècle en Grande-Bretagne, et comptèrent
parmi leurs acteurs principaux le mystérieux et héroïque
Ambroise Aurélien, solus Romanæ gentis («le
dernier des Romains»), vainqueur de la bataille de Mount
Badon contre les Saxons, prédécesseur de Pendragon
et d'Arthur. Au niveau populaire, nous considérons ces
personnages comme des chevaliers médiévaux, alors
qu'ils étaient beaucoup plus proches du monde romain. La
tradition selon laquelle les Romano-Bretons du Ve siècle
invoquèrent à plusieurs reprises l'aide de l'empereur
contre les envahisseurs du Nord et du Sud, obtenant deux fois
du général Ætius l'envoi de Germain (2),
figure mystérieuse, à mi-chemin entre le saint et
le guerrier, correspond également à la vérité.
D'autres personnages, tels que le Celte Myrdin, le Merlin de la
légende, sont, en revanche, tirés du corpus épique
du cycle arthurien, qui tourne autour de l'épée
mythique Excalibur, dont le nom a récemment été
interprété par d'illustres celtistes comme une crase
des mots latins ensis caliburnus, c'est-à-dire «épée
forgée par les Chalybes», expression qui nous ramène
au milieu méditerranéen. Cette histoire se présente
donc comme une hypothèse mythique et symbolique, inspirée
par des événements historiquement reconnaissables
qui, au crépuscule du monde antique, auraient pu se rapprocher
de cette zone d'ombre dont le mythe arthurien tire son origine.
Pour cette fiction littéraire, j'ai choisi le point de
vue d'un groupe de soldats romains loyalistes, dépositaires
de la tradition, qui considèrent les barbares comme des
étrangers féroces et dévastateurs, une attitude
effectivement très répandue à l'époque.
La durée éphémère des royaumes romano-bretons
fut justement causée par le fossé qui opposait les
populations romanisées aux envahisseurs. Aujourd'hui, on
préfère au terme «invasions» celui de
Volkerwanderung, de migrations, mais le résultat
demeure identique. En notre époque aussi troublée,
l'Occident, qui se croit d'une certaine façon immortel
et indestructible (tout comme l'Empire romain de la meilleure
période), devrait méditer cette leçon : tôt
ou tard, les empires s'écroulent, et la richesse d'une
partie du monde ne peut cohabiter avec la misère des autres
populations. Ceux qu'on appelait alors barbares ne voulaient pas
la destruction de l'Empire, ils souhaitaient en faire partie,
et nombre d'entre eux le défendirent au prix de leur vie.
Mais ils provoquèrent sa chute en précipitant le
monde dans une longue période de dégradation et
de désordre.
Certains personnages du roman laissent entrevoir par leur façon
de s'exprimer une survivance résiduelle de sentiments païens,
qu'il est difficile de justifier à la fin du Ve siècle,
mais qui n'est pas totalement improbable, au vu des signaux que
nous révèlent des sources plus tardives. De tels
sentiments traduisent ici l'attachement à la tradition
et au mos maiorum (3),
qui n'était peut-être pas totalement éteint.
En ce qui concerne le personnage de Romulus, et l'âge, controversé
dans les sources, auquel il fut déposé, j'ai préféré
la version de Excerpta Valesiana, 38, qui le définit
comme un enfant : «Odoacar... deposuit Augustulum de
regno, cuius infantiam misertus concessit ei sanguinem...»
(Odoacre déposa Augustule et épargna sa vie par
compassion pour son jeune âge...).
Le lecteur averti reconnaîtra dans la trame du roman un
grand nombre de sources issues du Bas-Empire latin, pour la plupart
: les Histoires d'Ammien Marcellin, le De reditu suo
(4)
de Rutilius Namatianus, le De gubernatione Dei de Salvien,
l'Histoire de la guerre gothique de Procope de Césarée,
l'Historia Lausiaca de Palladius, l'In Rufinum de
Claudien, l'Anonymus Valesianus, la Chronique de
Cassiodore et la Vita Epiphanii, ainsi que des références
occasionnelles à Plutarque, Orose, saint Ambroise, saint
Augustin, saint Jérôme; enfin, une série de
sources du haut Moyen Age, qui sont la base de l'épilogue
«britannique» de notre histoire : l'Histoire ecclésiastique
du peuple anglais de Bède le Vénérable,
le Comitis Chronicon et le De exitio Britanniæ
de Gildas. (© Plon, 2003)
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