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De La Chute de l'Empire romain
à Gladiator

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De La Chute de l'Empire romain à Gladiator

I — VOIES PARALLÈLES

1. Introduction

2. Deux films

3. A propos de La Chute de l'Empire romain

4. A propos de Gladiator

II — LES PROTAGONISTES

5. Les protagonistes historiques

6. Les protagonistes cinématographiques

Conclusion

III — ANNEXES

7. A propos de la bataille contre les Germains dans Gladiator

8. A propos des combats de gladiateurs (1) :
De l'archéologie au mythe

9. A propos des combats de gladiateurs (2) :
Les gladiateurs au cinéma

10. Bibliographie historique

IV — FICHES TECHNIQUES

11. La Chute de l'Empire romain

12. Gladiator

12.1. Fiche technique

 

Sur cette page :

12.2. Bibliographie

Articles
Dossiers
Journaux

12.3. Scénario

12.3.1. Les scènes coupées
12.3.2. Les erreurs de script

12.4. Le tournage (notes de production)

Que les jeux commencent
Soldats, souverains et sénateurs
Les combats
La recréation de Rome

 

Pages suivantes :

12.5. Critiques

V — CHRONOLOGIE

13. Chronologie du déclin de l'Empire romain

VI — FILMOGRAPHIE

14. Filmographie des gladiateurs

gladiator
 

12.2. Bibliographie

Classement par titre des publications

 
Articles & critiques
  • Bernard ACHOUR, «Avé gladiateur - Ave Russell !», Avant-première (Lausanne), n° 186, juin 2000, pp. 10-12 [et David E. WILLIAMS, «Ridley Scott dans l'arène», pp. 15-17 (trad. Bernard Achour), coupure non identifiée];
  • Michel DUBUISSON et Michel ÉLOY, Bulletin F.P.G.L. (Fédération des Professeurs de Grec et de Latin - Belgique), n° 124, septembre-octobre 2000, pp. 8-11;
  • Daniel DE BELLE (collab. : Delphine ROUSSEAU-PELSENEER), «Gladiator - Un général qui devint esclave, un esclave qui devint gladiateur, un gladiateur qui défia un empire», CinéTéléRevue, n° 24, 15 juin 2000, pp. 44-45;
  • Frank ROUSSEAU, «Russell Crowe - Gladiator - "C'est de la boucherie à l'état pur. Un cinéma qui ne fait aucun quartier"», CinéTéléRevue, n° 25, 22 juin 2000, pp. 24-26;
  • Patricia BRAMBILLA, «Hollywood Peplums. Avec Gladiator, le genre revient à la mode ! - L'Empire romain contre-attaque» et «La musique descend dans l'arène» (interview de Lisa GERRARD), Construire (L'hebdomadaire de Migros) (Lausanne), n° 25, 20 juin 2000, pp. 19, 21 et 23;
  • X., «Le dessin en cinémascope (ART NUM : Sylvain Despretz)», Création numérique, n° 88, mai 2003, pp. 70-74 (1);
  • David FAKRIKIAN, «Dans l'arène de la zone 2», DVDvision, n° 8, janvier-février 2001, pp. 40-46 (2);
  • Claude AZIZA, «Gladiator sort le péplum du kitsch», L'événement du jeudi, n° 31, 15-21 juin 2000, pp. 22-24;
  • Marianne RUTH, «Ave Ridley Scott !», Le Figaro magazine, n° 1025, samedi 17 juin 2000 (édition internationale), pp. 150-151;
  • Eric NEUHOFF, «Le péplum revient en force», Le Figaro Madame, samedi 17 juin 2000, p. 32;
  • Claude AZIZA, «Arènes sanglantes», L'Histoire, n° 244, juin 2000, p. 14;
  • Glen BOWERSOCK, «De Gibbon à Gladiator - Les prophètes de la décadence», L'Histoire, n° 254, mai 2001;
  • Paul VALTÈRE, «Insolite - Les gladiateurs : Des athlètes héroïques mariés avec la mort ! - Ils s'entraînaient tous les jours et suivaient un régime draconien - Ces hommes coûtaient cher et étaient achetés comme aujourd'hui les joueurs de foot - Véritables idoles des femmes - Les règles du jeu - Gladiator, un nouveau péplum signé Ridley Scott, fait un tabac au cinéma» [avec la collaboration de Catherine SALLES, L'art de vivre au temps de Julie, fille d'Auguste, Nil éd.], Ici Paris, n° 2868, 20-26 juin 2000, pp. 26-27;
  • Françoise DE PAEPE, «Vous reprendrez bien un peu d'érudition ? - A propos de Gladiator» (interview de Michel ÉLOY), Le Journal du médecin (Bruxelles), n° 1276, vendredi 23 juin 2000, p. 26;
  • Danièle HEYMANN, «Gladiator. Le péplum nouveau est arrivé», Marianne, n° 165, 19-25 juin 2000, pp. 66-67;
  • Olivier BONNARD, «Naissance d'un héros» et Bernard ACHOUR, «Gladiator», Le Nouveau Cinéma, n° 10, juillet-août 2000, pp. 56-57 et 121;
  • François REYNAERT, «Bonjour, mon petit Latin» et Pascal MÉRIGEAU, «Fond de cave», Le Nouvel Observateur, n° 2228 (1859), 22-28 juin 2000, pp. 44 et 144;
  • Stéphane DENIS, «Dure époque pour l'arène - Les beautés du péplum d'antan en jupe-culotte se moquaient pas mal de la parité» et «Hollywood capitale de l'Empire romain», Paris Match, n° 2533 (2665), 22 juin 2000, pp. 44-45 et 90-95;
  • France LEBRETON, «Gladiator. Le nouveau Ben Hur» et Claude AZIZA (propos recueillis par Estelle WARIN), «Les gladiateurs étaient la coqueluche de Rome», Pèlerin magazine, n° 6133, 16 juin 2000, pp. 56-57;
  • Jean-Pierre COURSODON, «Gladiator. Aliens & Blade Runners», Positif, n° 473-474, juillet-août 2000, pp. 115-118;
  • Nachiketas WIGNESAN, Repérages, n° 13, juillet-août 2000, p. 12;
  • Jean LEIRENS, La Revue Générale, n° 10/2000, pp. 103-105;
  • X., «Carry on Up the Tiber», Sight and Sound (en anglais), mai 2000, pp. 4-5;
  • Béatrice DEMOL, «L'Empire romain contre-attaque - Ridley Scott se réveille, et avec lui le péplum» (et interview de Djimon HOUNSOU : «Je suis le rêve de milliers de kids !»), Le Soir illustré, n° 3548, 21 juin 2000, pp. 28-30 et 44;
  • Gilles GRESSARD, «Russell Crowe fait son cirque» (et interview «Djimon HOUNSOU brise ses chaînes») et Pascal PINTEAU, «Effets spéciaux : un travail de Romain», Télé K7, n° 876, 19 juin 2000, pp. 10-11;
  • Michel ÉLOY, «Le clash des titans - Péplum, le grand retour ?», Sandra BENEDETTI, «Russell CROWE, le roi de l'arène» (interview) et Olivier LECOMTE, «Gladiator», TéléMoustique, n° 26 (3882), 21 juin 2000, pp. 32-34 et 152;
  • Frédéric STRAUSS, «Des glaives, du pain et des jeux : Ridley Scott renoue habilement avec le péplum», Télérama, n° 2632, 21 juin 2000, pp. 48-49;
  • Gérard LENNE, «Le pouvoir et la vengeance» et Henry ARNAUD, «En ce temps-là, à Rome - Russell Crowe Hollywood Imperator - Ridley Scott : 'Une exaltation d'enfant'», Télé 7 jours, n° 2679 (2091), 24-30 juin 2000, p. 16 et 34-36;
  • Dominique CHARNAY, «Du fond de l'arène, un gladiateur se dresse contre la tyrannie», Télé Star, n° 1238, 20 juin 2000 (édition belge), p. 28;
  • Louis DANVERS, «Beau comme l'Antique», Le Vif/L'Express, n° 25 (18e an.), 23 juin 2000, pp. 76-78;
  • Alain SCHIFRES, «Le temps des malabars», Le Vif/L'Express, 4 août 2000, p. 89.
Dossiers
  • Jocelyn ROCHAT, «Plus qu'un film, une réalité helvétique. L'histoire des combats dans nos arènes - Jeux de mains, jeux de Romains - Les stades du jeu en Suisse romaine» (interventions de Pierre DUCREY et Daniel PAUNIER), Allez savoir ! (Le magazine de l'Université de Lausanne), n° 17, juin 2000;
  • Douglas BANKSTON, «Death or Glory» et «Veni, Vidi, Vici» (interview de Ridley SCOTT), Debra KAUFMAN, «Wam!Net Eases Transatlantic Production» et Ron MAGID, «Rebuilding Ancient Rome», American cinematographer (en anglais), mai 2000, pp. 34-59;
  • Sandra BENEDETTI, «Gladiator. Ridley Scott fait son cirque» et Marc TOULLEC, «Glaive-toi et marche. Ou l'épopée du péplum entre grandeur, décadence et toges Manufrance», Ciné Live, n° 36, juin 2000, pp. 56-62 et 110-115;
  • Sandra BENEDETTI, «L'Homme de l'Année - Russell Crowe, le roi de l'arène 2000» (interview Russell CROWE), Ciné Live, HS Spécial Affiches, décembre 2000, pp. 4-15, 7, 9, 11;
  • •Claire TENDRE, «Gladiator. L'accomplissement d'une divine prophétie», «Le César du 7e Art» & «Ridley Scott. Les années fantastiques» et Jean-Pierre ANDREVON, «Marc Aurèle et Commode dans leurs filiations avec l'Histoire et le 7e Art», L'écran fantastique, n° 198, juin 2000, pp. 16-30;
  • Laurent ASSÉO, «Le retour sanglant du péplum», Antonio GATTONI, «Ridley Scott : Aujourd'hui, le public attend plus de réalisme» et Norbert CEUTZ, «Russell Crowe, superstar», Film (Lausanne), n° 11, juin-juillet 2000, pp. 6-8;
  • Antoine DUPLAN, «Rome. Morituri Salutant Ridley Scott - Le triomphe de Commode, filmé à la façon de Leni Riefenstahl» (intervention de Pierre DUCREY) et Jocelyn ROCHAT, «Marc Aurèle n'est pas Marc Aurèle» [le buste en or d'Avrenche serait celui de Julien l'Apostat], «Avenches : Les odieux du stade - Martigny : La foi se déplace dans les montagnes - Windisch : Le légionnaire sent bon le marbre chaud», L'Hebdo (Suisse), 8 juin 2000, pp. 86-97;
  • Catherine SALLES (sous la dir.), «Rome. Les gladiateurs au service du pouvoir politique/Les gladiateurs, instrument politique» : Jean-Paul THUILLIER, «Les dieux vivants de l'arène» [hors texte : «A chaque combattant son adversaire attitré»], Catherine SALLES, «Le triomphe du sport de masse» [hors texte : «Le prototype du Stade de France a été inauguré en 80 après J.-C. par Titus !»], Jacques GAILLARD, «Un spectacle récupéré par les politiques», Lucien JERPHAGNON, «Les intellos font de la résistance», Catherine SALLES, «Au-delà du simple péplum - Le film, vu par une historienne» et François QUENIN, «Le point de vue du réalisateur - "La gloire et le déclin de la plus grande puissance militaire et politique de notre histoire"», Historia, n° 643, juillet 2000, pp. 46-69;
  • Cédric DELÉLÉE, «Mad Maximus dans Gladiator - Le réalisateur de Blade Runner rate de peu le plus grand péplum épique, mais réussit un épatant blockbuster...», Impact, n° 86, juin 2000, pp. 18-21;
  • Jean-Yves KATELAN, «Le film du mois», Christian JAUBERTY, «Le roi de l'arène» (interview de Ridley SCOTT), «Pour mon personnage dans Gladiator, j'ai demandé à porter des Nike. Mais ça n'existait pas à l'époque» (interview de Joaquin PHOENIX), «Un Crowe boy dans l'arène» (interview de Russell CROWE), Première, n° 280, juin-juillet 2000, pp. 41-42, 104-111;
  • Sophie COISNE et Pascal PINTEAU, «Duels dans l'arène», Science & Vie-Junior, n° 130, juillet 2000, pp. 48-55;
  • Thomas MAKSYMOWICZ, «La gloire du plus fort - Vaincre ou mourir» (et interviews : Sylvain DESPRETZ [story-boarder & illustrateur], Rob HARVEY [superv. eff. visuels], Laurent HUGUENIOT [superv. infographie 3D]), SFX, n° 83, juin 2000, pp. XVI-XXVII;
  • Sandra BENEDETTI, «Morituri te salutant» et Didier LEPRÊTRE, «Le glaive et la baguette» (interview de Hans ZIMMER), Starfix, n° 12, mai-juin 2000, pp. 44-47;
  • Michel REBICHON, «Gladiator. Grâce à Ridley Scott et Russell Crowe le péplum renaît et brille de tous ses feux. Entrez dans l'arène !» & «L'Empire romain contre-attaque» et Juliette MICHAUD, «Russell Crowe, les paris sont ouverts - Avec ce rôle de général gladiateur, il est catapulté au rang des stars» (interview de Russell CROWE), Studio magazine, n° 157, juin 2000, pp. 18 & 74-79;
  • Bernard CHAPPUIS, «Gladiator Crowe. Les Romains reviennent dans l'arène du cinéma - L'étoffe des héros - Septième art et Histoire - Du personnage antique à l'acteur - Petite revue du péplum à la romaine» (intervention de Michel ÉLOY), 24 Week-end (supplément de 24 heures) (Lausanne), n° 53, vendredi 16 juin 2000, pp. 2-4.

A l'occasion de la sortie de Gladiator, l'A.R.E.L.A.P. (3) - Association pour la Recherche et l'Etude de L'Antiquité Plurielle - a publié conjointement deux Dossiers Hors Série «L'Antiquité retrouvée» : 1) Spartacus (Colloque de Nouan-le-Fuzelier, 13 octobre 1999), Bull. ARELAP, numéro hors série n° 9 (203 p.) ISSN 0755-1576 et 2) Gladiator, Bull. ARELAP, dossier hors série n° 10, septembre 2000 (129 p.).

Journaux, presse quotidienne
(classés par ordre alphabétique des périodiques)
  • Frédéric SERONT, «Le grand retour du péplum pour un spectacle grandiose - Gladiator. Une épopée post-moderne - L'Empire romain contre-attaque/C'est grâce aux effets spéciaux que Ridley Scott a pu recréer le Colisée - Qui étaient les gladiateurs ?», La Dernière Heure (Bruxelles), mercredi 21 juin 2000, p. 19;
  • F.S., «La vidéo de GLADIATOR pour 499 FB - Plusieurs grands magasins se livrent à une véritable guerre des prix autour de cette cassette» (4), La Dernière Heure (Bruxelles), vendredi 24 novembre 2000, p. 5 (société);
  • Maggy et Pierre THONON, «La 1ère avant-première d'un blockbuster au Musée du cinéma (5)», L'écho de la Bourse (Bruxelles), mercredi 7 juin 2000, p. 17;
  • Philippe d'HUGUES, «Le péplum en quête de sens - Genre populaire par excellence, il a donné de rares chef-d'œuvre et quelques films insolites», Le Figaro, vendredi 18 août 2000, p. 18;
  • Philippe GARNIER, «Gladiator met dans le mille», «Cinemaximus - Gladiator de Ridley Scott sort aujourd'hui en France» et Olivier SÉGURET, «Le péplum, genre idéal - Ce registre permet tout, dans le fond et la forme», Libération, mardi 20 juin 2000, pp. 38-39;
  • Fernand DENIS, «Le péplum reprend son char - Ave Dollar, morituri te salutant - Bande originale : Gladiator - Il n'est pas libre, Max - Le péplum, un genre vieux comme le cinéma», La Libre Belgique (Bruxelles), mercredi 21 juin 2000, suppl. «La Libre Culture/Cinéma», pp. I-III, VIII;
  • Henri SONET, «Gladiator», Le Ligueur (Bruxelles), 28 juin 2000;
  • Samuel BLUMENFELD, «Joaquin Phoenix et le complexe du tyran» et «Combats médiatiques dans l'Antiquité. Ridley Scott renouvelle le péplum et explore les lois de la communication politique», et Pierre GEORGES, «Le péplum du pénitencier», Le Monde, mercredi 21 juin 2000, pp. 34 et 40;
  • Ghania ADAMO, «Ridley Scott descend dans les arènes» (revue de presse, extraits choisis et traduits par Ghania Adamo), Samedi Culturel (Suisse), samedi 24 juin 2000, p. 13;
  • Philippe MANCHE, «Avec Gladiator, Hollywood renoue avec l'Antiquité - Gladiator signe le retour en force du péplum - Russell Crowe, un gladiateur à visage humain - Joaquin Phoenix et Connie Nielsen, frère et sœur - Gladiator : Une fresque épique et flamboyante» et Luc HONOREZ, «Ah, qu'il était rigolo le péplum de Toto !», Le Soir (Bruxelles), mercredi 21 juin 2000, suppl. «Mad», pp. 1-5 et 47;
  • Norbert CREUTZ, «Ridley Scott ressuscite le péplum trente-cinq ans après la mort du genre», Le Temps (Suisse), mercredi 21 juin 2000, p. 48;
  • Richard CORLISS, «Gladiator. The Empire strikes back», Time (en anglais), 8 mai 2000, pp. 67-68.

Novélisation
Dewey GRAM, Gladiator, J'Ai Lu, n° 5743.
Restitue assez bien l'ambiance du film mais, destiné à un public peu exigeant, les détails historiques et techniques sont très approximatifs. Ainsi, il est question d'un officier romain qui sauva son escadron tombé dans une embuscade, en versant de l'huile bouillante sur les Germains. D'où la tenait-il (p. 12) ? «Les tribuns, les légats et les centurions, tous officiers supérieurs des légions» (p. 11), «des escadrons de fantassins» (p. 10), des Alamans (!) alliés aux Marcomans (6) et aux Sarmates dans la guerre de Marc Aurèle (p. 10), etc.

Dans le prolongement de la novélisation, signalons le site fanique de Dominique Charlier publiant des romans préquelles, séquelles ou parallèles mettant en scène les personnages et l'ambiance du film : L'Histoire de Maximus (l'histoire avant le film), écrite par Susan Spicer et traduite de l'anglais par Aurore Dolbec [la jeunesse de Maximus Decimus Meridius]; L'Histoire de Glaucus (l'histoire après le film), écrite par Susan Spicer et traduite de l'anglais par Dominique Charlier [15 ans après la mort de Maximus, son fils Glaucus]; Le Journal de Julia (l'histoire après le film), écrite par Hebe Blanc et traduite de l'anglais par Dominique Charlier [Julia, esclave d'Avidius Cassius, personnage de l'Histoire de Maximus]...

 

12.3. Scénario

En 180 de n.E. (7). Sur le front du Danube l'empereur romain Marc Aurèle se sent mourir. Son plus fidèle soutien, qui l'a conduit de victoire en victoire avec une bravoure et un dévouement exemplaires, est un général d'origine espagnole, Maximus. Le vieil homme, qui le considérait comme son fils, souhaite en faire - après sa mort - le «protecteur de Rome». Mais Maximus n'a aucun penchant pour la politique. Las de guerroyer, il n'aspire qu'à retrouver sa famille et son domaine de Trujillo (8).

Lorsque l'Empereur annonce sa décision à son fils Commode, celui-ci entre dans une violente colère. Jamais son père ne l'a aimé, n'a reconnu aucune de ses qualités. «Tes défauts en tant que fils sont mes échecs en tant que père !», s'excuse Marc Aurèle. Jaloux du prestige de Maximus, et plus encore, de l'amour que lui voue l'empereur, Commode étouffe son père en l'étreignant contre sa poitrine et s'arroge brutalement le pouvoir. Maximus ayant refusé de faire allégeance au meurtrier, Commode ordonne l'arrestation du général et son exécution. Bien que grièvement blessé, Maximus échappe à ses assassins et regagne son domaine, où il découvre avec horreur les corps crucifiés de sa femme et de son jeune fils de 8 ans.

Ramassé sur la route par un marchand d'esclaves, il est revendu comme tel à un maître de gladiateurs, le laniste Proximo. Une loi de Marc Aurèle interdisant les combats de gladiateurs dans Rome (9), Proximo a été contraint à s'exiler de la capitale du monde pour venir s'enterrer en Afrique du Nord, dans la province de Zucchabar, où il a remonté sa petite industrie.
Maximus se lie d'amitié avec le nègre Juba, qui a soigné sa blessure, et commence son entraînement dans l'arène. Ses dons et son courage vont bientôt faire de lui - sous le sobriquet de l'«Espagnol» - l'idole de la population locale.

lucilla - commode

Pendant ce temps, à Rome, Commode multiplie les efforts pour asservir sa sœur Lucilla - la seule femme qu'il ait jamais aimée - et conforter son règne. Lucilla, mère de Lucius Verus junior (8 ans), est la veuve du frère et coempereur de Marc Aurèle, Lucius Verus. Pour neutraliser l'influence grandissante du Sénat (dont Marc Aurèle rêvait de restaurer les anciennes prérogatives) et s'attirer le soutien de la plèbe, toujours sensible à la démagogie, le jeune empereur restaure les combats de gladiateurs qui rassemblent au Colisée des dizaines de milliers de spectateurs avides de violence. «Le cœur battant de Rome, ce n'est pas le marbre du Sénat mais le sable du Colisée», constate avec amertume le sénateur Gracchus. Non sans cynisme, Commode a instauré 150 jours de jeux pour honorer la mémoire paternelle. C'est l'occasion attendue par Proximo pour réintégrer la capitale avec ses esclaves-tueurs dont les fourgons sont triomphalement acclamés.

Maximus affirme son ascendant sur ses compagnons gladiateurs, qu'il mène à la victoire face à des adversaires romains mieux armés. L'éditeur des jeux a en effet annoncé une «reconstitution» de la bataille de Zama, au cours de laquelle les Romains avaient vaincu le Carthaginois Hannibal. Ce sont les gladiateurs de Zucchabar, en armure complète de fantassins, qui jouent le rôle des «Carthaginois». Les «Romains» fondent sur eux avec leurs chars à faux, chacun monté par un conducteur et une amazone-archer. Manœuvrant comme à l'exercice, l'ancien général trouve toutes les parades de l'infanterie et élimine les chars ennemis les uns après les autres.
Outre la foule, l'«Espagnol» s'est trouvé un fan dans le jeune Lucius Verus, fils de Lucilla. Historiquement, les «Carthaginois» auraient dû être vaincus par les «Romains» : amusé par cette conclusion imprévue, Commode descend dans l'arène, entouré par ses prétoriens, afin de s'entretenir avec le chef de cette équipe étonnante. Quelle n'est pas la stupéfaction de l'empereur lorsqu'il apprend l'identité de la nouvelle idole du peuple romain.

maximus - tigris

Au cours des jours qui vont suivre, Commode multiplie les traîtrises pour venir à bout, dans l'arène, du champion espagnol dont la popularité va croissante. Commode est piégé par son propre système de valeurs : «Avant de tuer Maximus, susurre le Sénateur Falco, courtisan de Commode, il faut d'abord détruire son nom.» Toucher à un seul cheveu de Maximus en dehors de l'arène provoquerait une émeute.

Dans le ludus, Maximus est contacté successivement par Lucilla qu'il a naguère aimé, par le sénateur Gracchus - principal opposant à Commode -, et par Cicéron, son ancien secrétaire, qui lui signale la présence à Ostie de son ancienne légion, la II «Felix». Un complot est échafaudé, que Commode ne tarde pas à démasquer. Nombre de sénateurs opposants sont massacrés ou arrêtés.

maximus et commode

Dans l'arène, Commode défie Maximus pour un ultime duel destiné à rappeler à la foule la supériorité de l'empereur (en fait, Commode a sournoisement poignardé Maximus avant de pénétrer dans l'arène). Ecœuré par la dernière impériale traîtrise, Quintus, commandant des prétoriens, interdit à ses hommes de secourir le fils de Marc Aurèle.
Malgré sa blessure, Maximus parvient à terrasser le vil personnage, avant d'expirer à son tour. Le sacrifice de Maximus a-t-il libéré Rome de la corruption et permettra-t-il l'accomplissemnt du rêve du vieil empereur-philosophe ? On peut rêver.

 

12.3.1. Les scènes coupées

Onze scènes coupées de Gladiator, totalisant 16' de film, sont reprises dans les bonus du DVD sous le titre Dans la salle de montage - scènes coupées (VO s/t fr) (avec ou sans commentaire audio de Ridley Scott en VO s/t fr).

1. Battle aftermath / Après la Bataille (à 16' 45") (durée : 1' 10") - La scène se passe après la bataille contre les Germains. Un hôpital où l'on voit des mourants, des blessés, et même un chirurgien. Ridley Scott tenait à montrer la préoccupation du général pour ses troupes. Le camp utilisé dans cette scène est le même que celui du matin, où Maximus se mêlait une fois de plus à ses soldats. Les images montrées ne sont pas horribles car la caméra se concentre sur le visage de Maximus plutôt que sur ce qu'il voit.

2. Looking for Strength / Force et recueillement (à 31' 35") (durée : 43") - Marc Aurèle, comme Maximus, prie ses ancêtres (avant la scène de sa mort). Il trouve la sérénité et la conviction de faire ce qui s'imposait : annoncer à son fils qu'il ne serait pas empereur. Selon le réalisateur le fait de passer directement à la mort de Marc Aurèle était préférable, parce que l'énergie et le rythme sont ainsi maintenus. A la fin de cette la scène, Commode survient...

Première scène inédite (10) (à 52') (durée : 55") - Une discussion entre gladiateurs qui prend place entre la sélection entre rouges et jaunes chez Proximo et le premier combat dans l'arène. Le personnage du gladiateur qui de peur s'urine dessus avant ce combat y est en particulier développé : on apprend qu'il était scribe auparavant et qu'il est terrifié à l'idée de se battre.

3. Dye Market / Le marché aux couleurs (à 54' 05") (durée : 1' 47" [11] ou 1' 20" [12]) - La première arrivée dans la petite arène de Zucchabar. Les esclaves voient des chrétiens enfermés prêts à être jetés aux lions. Les fauves, eux aussi en cage, sont visibles quelques mètres plus loin. «Là encore, il n'y a aucune réaction émotive, c'est la nature des choses.» Proximo fait la rencontre de deux amis marchands qui ont la même occupation que lui. «Ils sont là pour introduire le fait qu'il y avait beaucoup de groupes comme celui de Proximo. (Chasseurs d'esclaves, de gladiateurs).» Les marchands parient sur les performances de Djimoun, du Germain et de Maximus. Proximo affirme que le Germain fait sa fortune, le Noir est assez bon mais l'autre (Maximus) pourrait être eunuque pour ce qu'il sert. La scène a été coupée pour aller droit au but.

4. Stage direction / Le secret de la gloire (à 1h 07' 25") (durée : 54" [13] ou 15" [14]) - Avant que Maximus ne se batte contre plusieurs hommes à la fois, on le voit assis au bout d'une longue cage avec sur ses côtés les autres gladiateurs. Le passage coupé est celui où Proximo vient lui parler de la Gloire. «Tu ne fais que tuer, tuer, tuer. La foule ne veut pas un boucher mais un héros. Pour qu'elle revienne, ne les taille pas en pièce. Souviens toi, tu es un homme de spectacle. Alors divertis-les !», dit Proximo en le suivant de l'autre côté des barreaux alors qu'il s'apprête à rentrer dans l'arène.
La suite est connue : Maximus seul, salue ses adversaires d'un signe de la tête et les massacre. C'est pour cette raison qu'ensuite il défie la foule : «N'êtes vous pas rassasiés ?»

russell crowe gladiator

5. Fed to the lions / Jetés aux lions (55") - Des chrétiens sont agenouillés au milieu du Colisée et attendent la mort sous les crocs des lions. Quantité de péplums on évoqué le massacre des premiers chrétiens; Gladiator n'essaiera donc pas d'évoquer leur tragédie. Dans cette scène on voit les gladiateurs arrivant des ténébreux sous-sols du Colisée. Des hommes manœuvrent un treuil pour ouvrir la cage aux lions. Les fauves traversent le passage qui les mènent dans l'arène; Juba et Maximus les regardent passer à coté d'eux. Le général observe la première approche des animaux, mais n'a pas le courage de regarder ce qui suit le premier coup de patte donné à un adulte tenant des enfants. La plupart des autres scènes étaient trop longues mais celle-là a été enlevée parce que «le lion mangeait mal l'enfant» (dixit Ridley Scott).

6. A meeting at Gracchus' House / Vox Non Populi (à 1h 18' 25") (durée : 3' 46") - Cette scène n'était pas liée directement à l'histoire, de plus c'est la plus longue des parties coupées. Elle donne à voir et entendre une discussion riche en informations sur les intrigues et les problèmes de Rome durant le règne de Commode. Cette scène devait révéler au spectateur que Lucilla n'est pas du coté de son frère. Elle se rend chez Gracchus où se trouve aussi Gaius, un autre sénateur. On apprend que Commode a augmenté les impôts et qu'il prend seul des décisions irrationnelles. Pour financer les 150 jours de spectacle gratuit, il vend des sacs de grain, les ultimes réserves de Rome. Cela lui permet de se faire aimer de la foule.
Ce passage nous apprend trop vite les sentiments de Lucilla : «Je vis dans une prison parce que mon fils est l'héritier du trône. Il doit mourir». C'est tout dire ! Gracchus lui conseille d'attendre le jour où le peuple n'aura plus confiance en l'empereur. Ce passage aurait dû être avant la grande scène de la reconstitution de «la bataille de Carthage».

7. Father and Son / Père et Fils (à 1h 37' 50") (durée : 1' 39") - Commode descend dans une sombre salle. Il tient une torche qui éclaire chaque statue sur son passage. Il arrive devant le «buste» de son père. Devant, se trouvent les objets ayant appartenu à Marc Aurèle. Son fils saisit le glaive frappe sans relâche l'effigie paternelle. Ensuite, il fond en larme et embrasse «son père». On comprend qu'il l'aime encore son père. Scène suivante : il signe des papiers et dit à sa sœur qu'il est vexé.

8. The execution / L'exécution (à 1h 44' 40") (durée : 2' 44") - La scène se passe après celle de la bataille du Colisée. N'ayant pas été informé de l'échec des soldats qui devaient tuer Maximus, Commode pensait que le général était mort. Les officiers devant l'informer sont arrêtés. Attachés à un poteau devant un peloton d'archers, ils attendent leur mort. Quintus prend leur défense mais n'assume pas la responsabilité de ce manque d'information. L'empereur se place devant les prisonniers, les archers prêts à tirer. Après avoir échangé quelques mots avec les prisonniers et Quintus, il se place entre les deux condamnés et donne l'ordre de tirer. Une scène beaucoup trop longue...

9. Spies close in / Surveiller et punir (à 2h 05' 40") (durée : 1' 11") - Dans une rue Proximo s'installe à une table pour boire. Cette scène montre qu'il y a des «oreilles» partout dans Rome, des espions. On voit Gracchus qui envoie un homme avec une bourse d'or pour rémunérer Proximo de ses services rendus (la libération de Maximus). L'envoyé attend l'arrivée de Proximo, dans la rue, au pied du colosse. Ce dernier déjà assis «à la terrasse» d'une taverne ne va pas à sa rencontre, car il a repéré des hommes suspects.

10. Another enemy / Un autre ennemi (à 2h 08' 25") (durée : 53") - Lucilla arrive dans le palais pour y voir Commode. A l'entrée de la pièce, les deux espions de la scène précédente se lèvent en sa présence. Elle arrive dans la salle à manger et voit l'empereur et Falco, son conseiller, en train de rire aux dépends de quelqu'un. Cette scène met en évidence sa «paranoïa» : elle se demande ce qu'ils savent. Son frère l'attend en souriant. On comprend qu'elle va avoir des problèmes, mais ceux-ci ne surviendront que dans la scène de la chambre.

11. Fighting with Fire / Chasse à l'homme (à 2h 18' 50") (durée : 33" [15] ou 20" [16]) - Une scène qui aurait dû être longue pour montrer que la nuit aussi allait l'être. On y voit quand même :
1) quelques personnes se faire brûler car elles s'étaient exprimées contre Commode, et
2) Proximo en train de faire ses bagages.
(C'est le soir de l'évasion de Maximus. Ce n'est pas Oliver Reed que l'on voit mais sa doublure, puisqu'il décéda peu avant la fin du tournage).

Deuxième scène inédite (17) (à 2h 25' 10") (durée : 20")
Juste avant le duel final, alors que Maximus est enchaîné dans le sous-sol du Colisée, Quintus vient s'excuser de sa traîtrise auprès de lui. Des excuses qui sont sèchement rejetées par Maximus.

12. The treasure chest / Coffre au trésor (7' 12")
Kaléidoscope d'images résumant le film.

 

12.3.2. Les erreurs de script

Nous empruntons au site Erreursdefilms la compilation qui suit.

Tournage - Maximus vient voir un cheval dans un box. On voit un technicien en jean passer derrière lui. 21e minute

Anachronisme - Maximus marche près d'un champ. On voit les traces d'un tracteur sur le chemin. 41e minute

Anachronisme - Maximus est surnommé l'Espagnol alors que l'Espagne n'existait pas encore. 51e minute
(C'est bien d'être critique, encore faut-il l'être à bon escient : l'Espagne - l'Ibérie des Grecs - formait deux provinces de l'Empire romain : l'Hispania Citerior à l'est et l'Hispania Ulterior à l'ouest. Ainsi, l'an 61 av. n.E., Jules César fut gouverneur de l'Hispania Ulterior. Mais à partir d'Auguste, le paysage administratif de l'Hispanie sera remodelé en Tarraconensis au N.-E., Bætica au S. et Lusitania à l'O. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Le film eut-il vraiment été mieux inspiré en nommant Maximus l'«Hispanique» ? A ce tarif-là, on lui reprocherait peut-être aussi d'avoir inventé une province imaginaire, le Zucchabar qu'il eut mieux valu nommer «Maurétanie Tingitane» ?)
(N.d.M.E.)

Anachronisme - On voit un tatouage sur le bras gauche de Maximus. 53e minute

Observation - Maximus passe le glaive entre le corps et le bras du gladiateur et non dans le ventre, truc classique de cascadeur mais ici mal filmé. 64e minute

Anachronisme - Un des chars tombe dans l'arène. On voit une bouteille de gaz cachée. 83e minute

anachronisme dans gladiator

Tournage - Une amazone se fait couper en deux par la faux d'un char. Les connaisseurs verront la maquette (tous les détails dans le Making of), mais pour notre part nous avons été bluffé. 83e minute

anachronisme dans gladiator

Tournage - Dans cette même scène, on voit les chaussures d'un caméraman pelotonné au fond de la caisse du char. 83e minute

Continuité - Un gladiateur reçoit une flèche dans la jambe. Quelques secondes plus tard, la flèche a disparu. 83e minute

Anachronisme - On voit les cavaliers montant avec des étriers, alors que ceux-ci étriers ont été inventés au Ve siècle. 84e minute

Continuité - Après le combat, Maximus a l'épée dans sa main gauche. Sur le plan suivant, il l'a dans sa main droite, puis dans sa main gauche. 85e minute

Continuité - Dans la même scène, la lame de l'épée est poissée de sang. Sur le plan suivant, elle est propre. 85e minute

Continuité - Toujours dans la même scène, l'armure coté bras droit est déchirée. Sur le plan suivant, c'est du coté gauche. 85e minute

Observation - A chaque fois que Maximus se prépare à se battre, il n'a pas la même position que les gladiateurs de l'époque (18). 101e minute

Continuité - Maximus fait tomber le gladiateur Tigris. Son masque se lève. Sur le plan suivant, on voit Maximus le lever avec son épée. 103e minute

maximus contre tigris
 

12.4. Le tournage (notes de production)

Que les jeux commencent
«C'est un tableau du XIXe s., Pollice verso («Le Pouce vers le Bas») qui inspira d'abord à Ridley Scott le désir de tourner Gladiator. La toile, signée du peintre français Gérôme, représentait l'arène du Colisée, et au centre de celle-ci un gladiateur guettant anxieusement le geste de l'empereur qui scellerait le sort de son adversaire.
Le producteur exécutif et codirecteur de DreamWorks Pictures Walter Parkes et le producteur Douglas Wick montrèrent une reproduction de
Pollice Verso à Scott avant même de lui communiquer le scénario de Gladiator. «Cette image captait admirablement la gloire et la perversité de l'Empire romain - dit Ridley Scott. Elle m'a tout de suite fasciné.»

Le projet avait débuté deux ans plus tôt, sur une idée originale de David Franzoni, développée par ce dernier avec le concours de John Logan et William Nicholson. «En 1998, David vint me proposer un film situé dans la Rome antique. Au cours de nos recherches, nous avons découvert que la culture romaine toute entière gravitait autour de l'arène. Celle-ci constituait véritablement l'épicentre d'une société dont elle rassemblait toutes les strates, et sa prééminence fut à l'origine d'avancées considérables en matière d'architecture, de ferronnerie, de drainage, etc. Plus nous avancions dans notre travail, plus l'arène nous apparaissait comme un décor de rêve, déclare Douglas Wick. Nous avons alors décidé de créer un héros qui entraînerait le spectateur dans les arcanes de ce monde déroutant. Mais le vrai challenge consistait à trouver un réalisateur aussi habile à exploiter le côté physique, l'ampleur épique et spectaculaire de cette histoire que ses personnages et sa dimension dramatique. Ridley Scott s'imposa très vite comme le meilleur candidat.»
«Le jeux et les spectacles de masse ont fréquemment servi d'instrument de pouvoir, ajoute Ridley Scott. Les tyrans se devaient d'amuser le peuple et de lui fournir son «opium» fonction que remplirent notamment les combats de gladiateurs. Notre histoire postule qu'un héros survit au carnage de l'arène, acquiert un pouvoir démesuré, devient le champion du peuple et se dresse contre la tyrannie.
En dépit de mon enthousiasme pour ce projet, j'étais bien conscient de renouer avec un genre dont la popularité n'a pas été mise à l'épreuve depuis deux générations. Spartacus a quarante ans, Ben Hur un peu plus. Ces films, je les ai vus dans ma jeunesse, et il m'a semblé que l'aube du nouveau millénaire était une période idéale pour les revisiter et, mieux encore, pour évoquer la gloire et le déclin de la plus grande puissance militaire et politique de notre histoire.»

Soldats, souverains et sénateurs
«Le casting de Maximus le général-gladiateur dont la popularité menace directement le pouvoir impérial était un facteur-clé de la réussite du projet. Selon Douglas Wick, «Maximus est l'âme de ce film. Il nous fallait un acteur capable d'illustrer à la fois la férocité de ce guerrier d'élite, sa force de caractère et son intransigeance morale. L'intensité, la dignité, la puissance que Russell Crowe exprime dans chacun de ses rôles en faisaient le meilleur choix.»
«Et Ridley Scott de préciser : «Russell est un grand comédien, doué d'une capacité rare à «intérioriser» son personnage, et c'est également un acteur très physique.»
«Pour Crowe, l'enjeu du projet était double : participer à la relance d'un genre hautement prisé et collaborer avec un réalisateur qu'il admire depuis toujours. Russell Crowe : «Cela fait longtemps que le cinéma ne s'était pas penché sur cette période qui continue de nous fasciner par son incroyable mélange de raffinement et de brutalité. Le film était aussi l'occasion de travailler avec un des plus grands artistes visuels de notre temps et d'incarner un personnage d'une envergure exceptionnelle.
«Au début du film, le général Maximus rejoint sa famille après trois longues années d'absence. Il s'apprête à tourner la page avec le sentiment du devoir accompli, lorsque Marc Aurèle, qu'il avait aimé et fidèlement servi, disparaît. Trahi par le nouvel empereur, Commode, Maximus est soudain réduit au rang d'esclave et vendu comme gladiateur. Toute sa violence, toute sa rage se tournent contre ses adversaires jusqu'au jour où il se voit entraîné dans la tourmente politique de son temps et appelé à un nouveau destin.»

«Joaquin Phoenix interprète le jeune empereur Commode, successeur de Marc Aurèle, et ennemi juré de Maximus. «Joaquin ne s'attendait pas à ce que nous lui offrions ce rôle !, se souvient Ridley Scott. Il n'a certes pas le physique imposant de son modèle, mais il a su brillamment suggérer les contradictions de ce tyran corrompu et mégalomane, sa férocité et sa vulnérabilité.» «J'ai pris un grand plaisir à explorer ce personnage que je décrirais volontiers comme un enfant gâté - dit Joaquin Phoenix. Ce jeune homme de dix-neuf ans jouit d'un immense pouvoir, mais il n'a pas la maturité nécessaire pour l'exercer. Il est instable, fragile, coléreux... et soucieux de s'attirer les bonnes grâces du peuple. Les combats de gladiateurs, par lesquels il espère gagner le cœur de ses sujets, seront finalement sa perte.»

commode et lucilla

«Lucilla, sœur de Commode et ancienne amante de Maximus, est interprétée par Connie Nielsen. «Le scénario m'a passionnée par son mélange de grand spectacle et d'intimisme - dit Connie Nielsen. Les relations personnelles, les conflits émotionnels y jouent en effet un rôle déterminant. C'est particulièrement vrai dans le cas de Lucilla, qui voudrait servir de guide à son frère, mais doit recourir à de discrets subterfuges pour influencer celui-ci et protéger du même coup son propre fils, Lucius.»

«La distribution de Gladiator compte aussi plusieurs grandes figures de la scène et de l'écran, dont Richard Harris (Marc Aurèle), Derek Jacobi (le sénateur Gracchus) et le regretté Oliver Reed (l'entraîneur Proximo). Djimon Hounsou (Amistad) interprète le gladiateur Juba, combattant d'élite qui aidera Maximus à recouvrer l'équilibre intérieur nécessaire à sa survie.

Les combats
«Russell Crowe, Djimon Hounsou, l'ancien champion de culturisme Ralf Moeller et une brillante équipe de cascadeurs dirigée par Phil Neilson s'entraînèrent pendant plusieurs semaines aux séquences de combat hyperréalistes qui émaillent le film. «Pour garantir la sécurité des interprètes, la production engagea Nicholas Powell, régleur des mémorables scènes de bataille de Braveheart. Celui-ci assura la préparation des nombreux combats à l'arme blanche et celle du millier d'acteurs, cascadeurs et figurants de la première scène de bataille, opposant Romains et Germains.
«Powell se rendit d'abord en Australie pour entraîner Crowe à ces combats de gladiateurs dont chacun mesurait les dangers. «Ridley souhaitait filmer les joutes en plans rapprochés pour leur conférer un maximum d'impact visuel, ce qui augmentait nécessairement le facteur risque - confie Nicholas Powell. Il a fallu mettre au point une chorégraphie rigoureuse et maintenir nos gars en alerte afin qu'ils ne se relâchent à aucun moment, fut-ce à la dixième répétition. Une seconde d'inattention aurait pu entraîner de graves blessures.»

«Les tigres furent entraînés par le dresseur Paul «Sled» Reynolds et son adjoint Thierry Le Portier. «Elevés en captivité, ils sont aussi dociles qu'on peut le souhaiter - dit Paul «Sled» Reynolds - mais ces «gros chats» peuvent devenir extrêmement dangereux lorsque leur prend l'envie de «jouer» avec les humains.»

La recréation de Rome
«Le tournage de Gladiator se déroula sur trois saisons et dans quatre pays, entraînant quantité de problèmes logistiques. «C'est un peu comme si nous avions tourné quatre films - déclare Branko Lustig - puisqu'il a fallu coordonner les efforts de quatre équipes : la première, qui se déplaçait d'extérieur en extérieur, et les trois autres, qui opéraient respectivement à Londres, Malte et au Maroc.» «Notre objectif commun se résuma à un mot «authenticité» - précise Ridley Scott. Nous n'avions aucunement l'intention de tourner un documentaire archéologique, mais nous tenions à restituer fidèlement l'esprit du temps. J'ai disposé pour cela d'une excellente équipe qui s'est documentée et rendue sur place. Ils ont accompli un travail extraordinaire : on respire l'ambiance de la ville, de l'arène, on se sent transporté à l'époque romaine.»

«Les prises de vue débutèrent par la grande bataille entre les légions de Maximus et les Germains, qui fut tournée dans une forêt de la région de Farnham.
«Le superviseur des effets spéciaux Neil Corbould utilisa pour l'incendie de la forêt quelque 16.000 projectiles incendiaires et 10.000 flèches tirées par des archers ou des catapultes spéciales.

Les armes
«Des centaines d'acteurs, cascadeurs et figurants s'affrontèrent dans cette séquence à grand spectacle, à l'aide de sabres, haches, lances, arbalètes, etc. - en tout plus de 2.500 armes conçues et fabriquées par l'armurier en chef Simon Atherton et son équipe. «J'ai commencé par étudier les ouvrages de référence traitant de cette période, mais j'y ai trouvé peu d'informations utiles - avoue Simon Atherton. Je me suis donc inspiré d'armements ultérieurs et ai fait travailler mon imagination pour concevoir ces divers instruments de mort que l'on devait voir principalement en plan rapproché.»

Les costumes
«Atherton conseilla la chef costumière Janty Yates en matière de casques et d'armures. Celle-ci se plongea dans une multitude de livres de référence pour créer la vaste garde-robe du film, qui comprend des pièces aussi diverses que les armures de Maximus et Commode, les somptueuses robes de Lucilla, les tuniques «basiques» des gladiateurs, etc. Janty Yates : «Nous avons consulté des dizaines de bouquins et visité quantité de musées et galeries. Nous avons été particulièrement inspirés par les toiles de Sir Lawrence Alma-Tadema, qui a remarquablement capté l'esprit de cette époque, et celles de Georges de La Tour, pour ce qui est des textures et de certains détails vestimentaires.»

«Ces artistes nous ont aussi livré de précieuses informations en matière de décoration intérieure - dit Ridley Scott. Les peintres sont fréquemment la meilleure des sources.» La plupart des robes de Lucilla/Connie Nielsen sont en soie brodée à la main, et sa tunique d'hiver en cachemire ourlé de soie et de fourrure. Les sandales furent toutes fabriquées à la main à Rome, et les bijoux réalisés à partir de modèles d'époque par le célèbre joaillier anglais Martin Adams.
«Principale entorse à la vérité historique : l'armure de Commode est en caoutchouc recouvert de cuir pour plus de malléabilité. Celle, plus légère, de Maximus, est en mousse, également recouverte de cuir. Chaque élément en fut reproduit à plusieurs dizaines d'exemplaires afin d'équiper les doublures de l'acteur et de répondre aux besoins spécifiques de certaines scènes
. «Chaque costume existait en plusieurs versions propre, sale, boueux, déchiré, maculé de sang, etc. Je vous laisse imaginer le tableau», dit en riant Janty Yates.
«En comptant les 500 tuniques de gladiateur en lin grossier Yates, sa chef habilleuse Rosemary Burrows, l'assistante costumière Samantha Howarth et leurs auxiliaires fabriquèrent plus de 10.000 costumes.
«Après l'Angleterre, l'équipe de
Gladiator gagna Ouarzazate, au Maroc, pour filmer les séquences du marché aux esclaves et de l'école des gladiateurs. «Nous avons trouvé là un décor de rêve et l'une des plus anciennes casbahs du monde, dont les fondations datent probablement de l'Empire romain - explique Arthur Max (chef décorateur). Il suffisait de gravir une colline pour se retrouver dans un autre monde... Au pied de la ville se trouvait un champ que les habitants ont transformé en terrain de foot, et qui était le site idéal pour bâtir la petite arène où notre héros découvre les «joies» de la vie de gladiateur.»
«Pour intégrer ce nouvel amphithéâtre à l'architecture d'époque, l'équipe fit exclusivement appel à des matériaux locaux et à des techniques ancestrales éprouvées. «Nous avons bâti toute la structure en briques de pisé - continue Arthur Max -, de sorte que l'arène semble avoir occupé ces lieux de toute éternité».

Le Colisée
«La troisième phase du tournage conduisit l'équipe à Malte, où l'on trouve des ruines préphéniciennes datant de 6.000 ans. Conquise par les Romains en l'an 218 av. J.-C., Malte était le lieu idéal pour reconstruire Rome et son Colisée.
«Max et Ridley Scott choisirent comme site principal le Fort Picasoli
[Ricasoli], une bâtisse espagnole du XVIIe s. qui présentait un maximum d'atouts pour le tournage.
«Le vent et le sable ont patiné ses pierres, leur donnant l'apparence de l'antique - affirme Ridley Scott. En outre, le fort dispose d'une vaste cour d'honneur qui était susceptible d'accueillir notre réplique du Colisée. Nous étions ainsi en mesure d'utiliser certains éléments du fort, d'y intégrer nos constructions et de compléter le tout par des créations infographiques - un vaste et fascinant puzzle visuel !»
«Plus de 100 techniciens britanniques aidés de 200 artisans maltais œuvrèrent pendant 19 semaines à la recréation du symbole majeur de l'Empire romain, durant l'un des hivers les plus rigoureux de l'histoire de Malte.
«Faute de reproduire le Colisée en grandeur nature, Arthur Max édifia une large portion du premier niveau, mesurant environ 1/3 de la circonférence de l'original sur une vingtaine de mètres de hauteur. Son équipe construisit aussi les entrailles du Colisée et l'antique système d'«ascenseur» que les gladiateurs empruntaient pour gagner l'arène.
«L'équipe infographique de Mill Film Ltd., dirigée par John Nelson, paracheva ce travail... de Romain en scannant les maquettes d'Arthur Max. Elle compléta ainsi le premier niveau, partiellement bâti, auquel elle superposa les deuxième et troisième niveaux, avec leurs nombreuses statues.
«Aux 2.000 figurants composant la foule des spectateurs s'ajoutèrent 33.000 «spectateurs infographiques», si habilement conçus qu'on aurait peine à les distinguer des vrais dans les plans d'ensemble et les panoramiques à 360 qui balaient le décor.
«Le Fort Ricasoli
(19) actuel accueillit aussi plusieurs décors-clés du film, tels le palais impérial, le forum, l'antichambre du Sénat, la place du marché et la résidence du sénateur Gracchus.

«La dernière étape du film se déroula dans un opulent vignoble du nord de l'Italie, dominé par la maison familiale où Maximus aspire à retourner.
«J'aime bâtir un monde nouveau à chaque film - dit Ridley Scott. Gladiator aura été l'occasion unique de faire revivre la splendeur de Rome, de nous battre contre les éléments dans trois pays. Ce fut souvent rude, mais ce fut aussi une immense et formidable partie de plaisir...»

 
maximus et juba
Suite…

NOTES :

(1) Sylvain Despretz (La Chute du Faucon Noir, I am a legend, Alien - La résurrection, La Planète des Singes, Panic Room, Eyes Wide Shut, Starwatcher, Superman Reborn...), auteur du story-board de Gladiator. - Retour texte

(2) La confection du DVD zone 2. - Retour texte

(3) Ecrire à : Université Paris III : Sorbonne Nouvelle - Mme Annie COLLOGNAT (bureau 412) - 13 rue Censier - F 75005 Paris. - Retour texte

(4) Certains magasins cassèrent le prix dans un but publicitaire. Des vidéo-clubs bruxellois comme Seven Store iront même jusqu'à en proposer la «location gratuite» (N.d.M.E.). - Retour texte

(5) En juin 2000 le Musée du Cinéma (Bruxelles) organisa une avant-première de Gladiator (9 juin) et une rétrospective péplum de quelque 17 films. - Retour texte

(6) Les Alamans n'entrent dans l'histoire que beaucoup plus tard, aux Ve-VIe s. Il s'agit en fait d'une confédération qui incluait les descendants de Marcomans. - Retour texte

(7) Et non pas 180 av. n.E. comme l'indique errorément un carton du générique, erreur reprise dans le dossier de presse, mais fort heureusement corrigée dans la novelisation chez J'Ai Lu. - Retour texte

(8) Il s'agit de Tergillium, dans l'Extremadure. - Retour texte

(9) Ce n'est pas pour priver le «peuple [de] ses plaisirs pour le contraindre à cultiver la philosophie» que Marc Aurèle avait supprimé les combats de gladiateurs : manquant cruellement de moyens dans la guerre contre les Marcomans, l'empereur avait tout simplement mobilisé et enrôlé ceux-ci dans un corps spécial, les Obsequentes (cf. JULIUS CAPITOLINUS, «Marc Aurèle» in Hist. Aug., XXIII, 5 et XXI, 7). - Retour texte

(10) Ne figure que dans les bonus de l'édition collector en 3 DVD. - Retour texte

(11) Selon l'édition 2 DVD. - Retour texte

(12) Selon l'édition 3 DVD. - Retour texte

(13) Selon l'édition 2 DVD. - Retour texte

(14) Selon l'édition 3 DVD. - Retour texte

(15) Selon l'édition 2 DVD. - Retour texte

(16) Selon l'édition 3 DVD. - Retour texte

(17) Ne figure que dans les bonus de l'édition collector en 3 DVD. - Retour texte

(18) Ah là... j'aimerais qu'on m'explique (N.d.M.E.). - Retour texte

(19) On trouve dans la presse quantité d'orthographes fantaisistes pour le nom du Fort Ricasoli (Rascoli, Picasoli, etc.). Considérée comme imprenable, cette imposante forteresse qui comporte sept redoutables bastions se trouve à l'entrée du Grand Port de La Valette, à l'opposé du Fort St-Elme. Conçu par l'ingénieur militaire Maurizio Valperga, sa construction fut financée par le chevalier italien auquel il doit son nom. En 1798, l'île fut conquise par Bonaparte en route pour l'Egypte, avec la bienveillante approbation du Grand Maître des Chevaliers de Malte. Elle fut reprise par Nelson l'année suivante. Les Britanniques installèrent dans le Fort Ricasoli une garnison de 700 hommes jusqu'en 1870; pendant la guerre 40-45, le fort recevra une nouvelle garnison dans le cadre de la défense du «porte-avion Malte».
Il y a certes belle lurette que les cinéastes viennent planter leurs caméras un peu partout dans l'île, mais depuis Gladiator, le Fort Ricasoli connaît un certain succès puisque John Kent Harrisson vint y filmer les portes de la ville de Priam pour Hélène de Troie (2003)... - Retour texte