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ROAR
La Légende de Conor
(mini-série TV, 1997)
(Page 1/2)
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«On va leur percer le
flanc
Ran tan plan tire lire lan»
1. La mini-série TV
Conor, le Celte d'Irlande
Quoique jeune - il a à peine vingt printemps -, Conor
est le prince d'une tribu profondément marquée par
les batailles entre clans. Le roi Derek, son père, ayant
été tué par les Romains (ép. 1), il
hérite de la responsabilité de diriger sa tribu
et de lui conserver sa liberté. Heureusement, il peut en
cela compter sur son mentor, Galen, un homme sage qui utilise
à bon escient les forces surnaturelles (mais qui meurt
dès le second épisode), ainsi que sur ses camarades
d'aventures : la belle Catlin, une guerrière au caractère
durci par des années d'esclavage; Fergus, son protecteur
dévoué, ancien champion du roi Derek; et Tully,
autrefois esclave des Romains, turbulent adolescent de couleur
dont l'insolence est à la fois une qualité... et
un facteur de mise en danger.
Sacrifiant à la
mode du «politiquement correct», nous avons à
côté du Celte Conor le black Tully (Alonzo Greer),
avec ses rastas. Concessions australienne à ses aborigènes
décimés ? Nous attendons sereinement de voir un
jour Dolph Lundgren dans le rôle de Nelson Mandela ou de
Saka Zoulou.
Le casting de Roar
: Au premier rang, de gauche à droite : Diana la
méchante reine, Longinus le maudit, Conor, et la
guerrière Catlin. Au second rang : Fergus le moustachu
et Tully le rastaquouère |
Sous une profession de Foi d'écologistes
vivant en accord avec la Nature, à l'écoute des
forces surnaturelles, le scénario fait la synthèse
du paganisme celtique et du catholicisme irlandais opposés
aux Romains diaboliques et perdus de vices. Les Celtes obéissent
aux Druides, bien entendu. Mais ceux-ci sont de saints hommes,
hors le félon Furbaide, naturellement ! Cependant, chaque
fois que dans le dialogue VF un personnage irlandais fait référence
«aux dieux», le sous-titrage VF traduit par «sainte
Brigitte» (laquelle, comme chacun sait, est une ancienne
déesse celtique «christianisée»). En
fait, s'il faut prendre au pied de la lettre le nombre «quatre
cents ans» d'errances dont se plaint Longinus, et que l'on
y ajoute la date de la mort du Christ (30 de n.E.), on obtient
430, date qui coïncide avec celle où saint Patrick
(v. 389-461) évangélisa l'île (432
de n.E.).
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Il y a très longtemps, aux frontières
de notre monde, les dernières tribus celtes devaient
se battre pour survivre. Les Romains avaient envahi le vieux
continent et sur un îlot lointain et insoumis régnait
le dernier bastion d'une civilisation qui risquait de s'éteindre
à tout jamais.
Qu'il s'agisse de l'accroche ci-dessus, placée
au début de chaque épisode, ou du logo du distributeur
(Universal [1]),
cette éphémère série d'aventure -
entièrement filmée en Australie - n'est pas sans
évoquer Hercule (4 saisons, 1994-1998) et Xena
(6 saisons, 1995-2001) tournés dans la Nouvelle-Zélande
voisine. Quoique relativement tardif (1997), le tournage de Roar
leur fut d'ailleurs parallèle. Comme dans Hercule et Xena,
on y retrouve le moralisme prêchi-prêcha caractéristique
des séries destinées à un très jeune
public - sans aucun souci de nous restituer l'état d'esprit
de l'époque.
La série ne fut pas diffusée dans sa totalité
lors de sa sortie sur NBC, et il fallut aux téléspectateurs
américains attendre quelques années avant de découvrir
les cinq derniers épisodes sur SciFi. Quoiqu'il en ait
été question au départ, il ne fut pas tourné
de deuxième saison.
Roar, la Légende de Conor, est la série
qui révéla au grand public le regretté Heath
Ledger. On retrouve au générique, dans le rôle
de Caitlin, Vera Farmiga (UC Undercover), dans celui de
Claire, Keri Russel (Felicity) et dans celui de Molly,
Melissa George (Voleurs de charme et 3e saison d'Alias).
Les Celtes vivent en étroite communion
avec la Nature. Le titre de la série, Roar, évoque
le rugissement de notre Mère la Terre qui apporte, à
ceux qui avec elle vit en harmonie, la vérité et
la clairvoyance. Le discours de cette curieuse saga est plus [heroic]
fantasy qu'historique.
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La vérité historique nous oblige
à rappeler qu'établis en Grande-Bretagne depuis
le règne de Claude, les Romains n'ont jamais franchi la
mer d'Irlande pour tenter de poser leurs caligæ cloutées
sur le territoire de la «verte Erin», où vivaient
des peuples réputés cannibales. Aussi ne faut-il
pas faire un très grand effort d'imagination pour comprendre
que se cantonnant dans le nord de l'île, les Romains de
Roar sont en fait les Anglo-Ecossais de l'Ulster protestante.
Traditionnellement, le cinéma hollywoodien assimile les
Romains aux Anglais du Vieux Continent. La mention d'une ville-sanctuaire
druidique nommée Cathbad (ép. 3, «L'élu»)
est une claire référence au pays d'Ulster. Quoique
en fait, Cathbad ne soit pas le nom d'une ville mais celui du
premier druide de l'Irlande : Cathbad, le grand-père du
héros fameux de l'Ulster, Cúchulainn !
Dans le sanctuaire de Cathbad, la ville-sainte
des druides... |
Il n'est pas indifférent de noter que
leur chef n'est autre que le maudit Longinus, «le centurion
qui a assassiné son Dieu» (2)
! Celui qui, sur le Golgotha, perça le Christ de sa lance
conformément à la prédiction de Zacharie
(Zach., 12 : 10), citée par Jean (Jn., 19
: 37; cf. Apocal., 1 : 7). La mini-série TV inverse
curieusement la valeur morale de Longinus, traditionnellement
considéré comme un personnage positif, alors que
dans Roar il devient un sorcier maléfique, maudit
comme l'a été, et dans les mêmes circonstances,
le «Juif Errant» selon le mythe hagiographique médiéval.
Roar apporte donc son écot à un nouveau mythe
- et c'est toujours pathétique d'assister à pareil
accouchement -, la damnation de Longinus, précédemment
considéré comme un saint !
La statue colossale de Saint Longin, sculptée
par le Bernin (Rome, Basilique Saint-Pierre) |
C. Cassius Longinus
Principal ennemi de Conor, C. Cassius Longinus est l'amant de
la reine Diana Metellus - une romaine autrefois courtisane en
Thrace (ép. 6) -, épouse du roi irlandais Gart qu'ils
ont assassiné. L'ambitieuse Diana est bien décidée
à asservir les peuples d'Irlande et ainsi asseoir sa domination
au nom de Rome.
En public, Longinus offre les traits classiques d'un centurion
romain d'une trentaine d'années; mais dans l'intimité,
il se révèle être un vieillard âgé
de plus de quatre siècles.
Sebastian Roche incarne Longinus, le maudit |
C. Cassius Longinus est le nom que la tradition
hagiographique prête au légionnaire qui abrégea
les souffrances du Christ - ou plus exactement qui, par un louable
acquit de conscience, s'assura qu'il était bien mort. Jésus
n'ayant pas tenu très longtemps sur la croix, on n'avait
pas cru nécessaire de lui briser les jambes. On a vu des
crucifiés nantis d'une solide constitution tenir trois
ou quatre jours sur la croix. Mais Jésus et les larrons
ayant été condamnés un vendredi matin, il
était impératif qu'on en eusse fini avec eux avant
le coucher du soleil, avant le shabbat où selon la loi
juive aucune activité - même des funérailles
- n'était permise. Selon notre manière de compter,
Jésus expira aux alentours de quinze heures. Briser les
jambes des crucifiés - le crurifragium - était
un geste de miséricorde, visant à abréger
leurs souffrances en hâtant la fin de leur supplice. Un
peu comme le bourreau sautant sur les épaules du pendu,
que Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris présente
comme un acte supplémentaire de sauvagerie, mais qui en
réalité n'était qu'un acte de compassion
visant à abréger l'agonie du supplicié en
lui disloquant la nuque. Traditionnellement, le fait qu'on ne
brisât point les jambes de Jésus est mis en relation
avec la prophétie qui veut qu'on ne rompisse point les
os de l'agneau pascal (pour en sucer la moelle) (Exode,
12 : 46; Nombres, 9 : 12).
A noter cependant qu'en
contradiction avec les trois synoptiques, Jean est le seul à
écrire qu'un soldat perça de sa lance le flanc du
Christ, et par voie de conséquence, est aussi le seul à
affirmer qu'on ne lui brisa point les jambes (Jn., 19 :
31, 33 & 36)).
Dans l'épisode 7 «La Lance du
Destin», le crime inexpiable du centurion Longinus,
et la malédiction qui s'ensuivit, sont explicitées |
Il est également amusant de souligner
que le nom de C. Cassius Longinus - nous n'avons pu déterminer
qui, le premier, eut l'idée de gratifier Longinus des prænomen
et nomen de Caius Cassius - semble nourrir une certaine
inimitié pour les initiales J.C. C'était
aussi, en effet, le nom de celui qui instigua le complot visant
à assassiner Jules César, et dans
lequel il entraîna Brutus. Aussi, comme aurait dit Jésus
lui-même : «Rendons à César...» |
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2.
Longin et la Sainte Lance
On l'aura compris, bien plus que la figure somme toute banale
de Conor - qui s'agrège à la liste déjà
longue des Robin des Bois et Thierry la Fronde de tout poil imaginés
par la littérature d'aventures -, c'est le «méchant»
Longin(us) qui est la figure historique la plus intéressante
de la mini-série Roar. On l'a dit plus haut : seul
Jean fait allusion à la lance d'un soldat anonyme, transperçant
le flanc du supplicié d'où sort du sang et de l'eau
(Jn., 19 : 34, 37; 20 : 25, 27); la même indication
chez Matthieu semble en revanche n'être une interpolation
(Mt., 27 : 49). Le nom de «Longinus» apparaît
pour la première fois dans un apocryphe du IVe s., l'Evangile
de Nicodème (également connu sous le nom des
Actes
de Pilate, 16 : 7). En fait, la fonction créant
l'organe... et l'outil l'homme, le nom de Longinus n'est que la
déformation du grec lonché, «la lance»,
comme le suggère fort raisonnablement Daniel-Rops (Jésus
en son temps [3]).
Le légionnaire qui perça le flanc du Christ fut
rapidement confondu avec son supérieur, l'officier (centurion)
qui, au pied de la Croix, ému par les prodiges qui accompagnèrent
la mort du Christ, le reconnut pour «le Fils de Dieu»
(Mt., 27 : 54; Mc., 15 : 39; Lc., 23 : 47
[4])
et, semble-t-il, se convertit. Dans La Légende Dorée
(XIIIe s.), Jacques de Voragine place Longin au nombre des saints
et précise que le soldat en question se convertit; qu'ensuite
il quitta l'armée romaine pour se retirer à Césarée
de Cappadoce où, 28 ans durant, il mena une existence monacale,
avant de subir le martyre. Sur l'ordre du gouverneur, on lui cassa
les dents, arracha la langue etc. - à l'époque on
savait se divertir !
La tradition chrétienne, qui n'est pas
à une contradiction près - il est censé être
un «aveugle-né», mais alors comment expliquer
qu'il soit légionnaire, voire centurion ? -, affirme qu'il
recouvrât la vue en se frottant les yeux avec le liquide
sang-eau qui coulait de la plaie du Christ. Il est clair que Longin
ne fut aveugle qu'au sens figuré; comment imaginer qu'un
soudard romain ait eu l'idée d'utiliser tel un baume les
humeurs coulant du corps d'un criminel supplicié ? Quoique.
Apuleius Celsus et Scribonius Largus ne nous disent-il pas que
les Romains pensaient que boire le sang encore chaud d'un gladiateur
tué guérissait de l'épilepsie (5)
?
La blessure au flanc du Christ a pas mal fait
gamberger le christianisme primitif. Dans l'apocryphe Vie de
Jésus en arabe (Evangile arabe de l'Enfance,
33 : 3), révision jacobite d'un ouvrage nestorien, Jésus
fut à l'âge de trois ans frappé au flanc droit
par Judas Iscariote possédé par un démon.
A la suite de quoi, le démon sortit et s'enfuit. «Et
l'endroit où il frappa notre Seigneur est aussi l'endroit
où celui-ci fut percé par la lance lors de la Passion»
(6).
Au juste, ce coup de lance miséricordieux est parfois confondu
avec l'éponge imbibée de vin aigre - la boisson
du légionnaire romain - qu'accroché au bout d'un
roseau un des quatre troupiers, plus compatissant que les autres,
porta aux lèvres du supplicié. Dans un autre apocryphe
grec gnostique, du IIe s. cette fois, Jésus se plaint auprès
de Jean : «Je suis crucifié, je suis piqué
par des lances et des roseaux, je suis abreuvé de vinaigre
et de fiel» (Actes de Jean, 97 [7]
- cf. Ev. Pierre, 9).
La littérature ésotérique
traite abondamment de la lance de Longin, la Lance du Destin,
qui appartint successivement à Saint Maurice (287),
puis à Constantin le Grand (272-337), avant de permettre
à Théodose (347-395) d'écraser les Goths
en 385; on la retrouve ensuite entre les mains d'Alaric (370-410),
du roi d'Italie Théodoric (451), de l'empereur byzantin
Justinien (483-565), de Charles Martel (688-741) qui écrase
les Arabes à Poitiers en 732, de Charlemagne (747-814),
d'Henri Ier l'Oiseleur (876-936), d'Othon Ier (912-973), puis
du pape Jean XII (937-964) - désormais, elle appartient
aux Empereurs romains germaniques - Othon II (955-983), Othon
III (980-1002), Henri (973-1024), Frédéric Barberousse
(1122-1190) qui lors de la 3e Croisade la perdit en franchissant
le Cydnus - en Cilicie - où d'ailleurs il se noya, Henri
VI (1165-1197), Othon IV (1175-1218), Frédéric II
(1194-1250).
Elle se trouvait à Nuremberg au moment de l'invasion napoléonienne,
aussi fut-elle transférée au palais de Hofburg (Vienne,
Autriche) pour qu'elle ne devint son trophée.
Où il est question de «Tonton
Adi»
C'est là que, selon la légende ésotérico-hitlérienne
colportée - et peut-être romancée ? - par
Trevor Ravenscroft dans The Spear of Destiny (8),
un jour de l'automne 1913, errant désuvré
dans le Musée viennois de Hofburg, le jeune Adolf Hitler
pénétra dans la Schatzkammer. C'est là qu'il
vit pour la première fois les regalia impériaux
(Reichkleinodien) - la couronne, le globe, le sceptre,
la croix, l'épée et la Lance du Saint Empire Romain
germanique - et se sentit pénétré par les
ondes émanant de la sainte relique...
Aussi, devenu le Führer,
ordonna-t-il - le jour même de l'Anschluss, 13 mars
1938 - le transfert par train blindé des regalia
des Habsbourg qu'il fit déposer dans la cathédrale
de Nuremberg... Dans le cas précis de la Lance, il ne s'agissait
que de la restitution d'un bien allemand dont l'Empereur d'Autriche
s'était illégitimement accaparé après
la défaite de Napoléon !
Trevor Ravenscroft, La Lance du Destin
- un ouvrage sujet à caution !
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A vrai dire, il a existé de nombreuses reliques qui toutes
passaient pour être la Lance du Christ, laquelle manifestait
ainsi un bien suspect don d'ubiquité - celle de Paris,
celle de Saint-Pierre à Rome, celles d'Antioche, Beyrouth,
Erevan, Smyrne, Cracovie... La pointe (9)
de la véritable lance passait pour constamment suppurer
le sang du Messie. Dans les légendes du Graal, elle est
la propriété du roi Pellam (ailleurs Anforas [10]),
le Roi-Pêcheur dont la plaie à l'aine - ou à
la cuisse - ne guérit jamais. Dans le Roman du Graal
(ou «Cycle Post-Vulgate») et chez Thomas Malory (Le
Morte d'Arthur, 1470), le roi Pellam s'est vu infliger par
le seigneur Balin un «coup douloureux» au moyen de
la Lance de Longinus.
Cette tradition qui fait
apporter en Bretagne la Coupe du Christ - et plus tard la Coupe
et la Lance - par Joseph d'Arimathie, lequel l'a confiée
au roi Bron dont il a épousé la sur, a sans
doute suggéré aux scénaristes de Roar
d'idée que la Lance se trouvait cachée en Irlande,
où son ancien possesseur essaierait de la récupérer.
Dans la mythologie germanique, la lance est surtout l'attribut
du roi des dieux, Wotan : Richard Wagner la met bien en évidence
dans sa tétralogie, L'Anneau
du Nibelung. Toutes ces références païennes
et christiques convergentes lui conféreront une aura particulière.
Selon la «tradition ésotérique»,
la possession de la Lance du Destin, qui avait appartenu aux Empereurs
germaniques, assurait l'invincibilité aux légions
nazies. Mais le 30 avril 1945, elle finit par tomber entre les
mains d'un officier de la 3e armée US qui venait d'entrer
dans Nuremberg. C'est ainsi qu'un lieutenant Walter William Horn
en prit possession au nom des Etats-Unis ! Et le même jour,
dans la soirée, le Führer se suicida dans son bunker.
Coïncidence ? Pas pour tout le monde.
Une lance lombarde du VIIIe-IXe s.
En fait, une expertise archéologique a démontré
que le fer conservé à Vienne est celui d'une lance
lombarde du VIIIe-IXe s., à l'origine dédiée
au culte de saint Maurice - le martyr militaire -, avant que la
dévotion ne la rattachât à un origine plus
illustre encore, à la crucifixion de Jésus-Christ.
L'empereur Conrad II le Salique (1024-1039) fit confectionner
un reliquaire en or pour y loger la Lance et un fragment de la
Vraie Croix. En 1084, l'empereur Henri IV (1056-1106) fit envelopper
d'une plaquette d'argent le fer de la lance brisé en deux
(en 615), en y incluant un clou de la Passion. Sur la feuille
d'argent fut gravée l'inscription suivante : «CLAVVUS
+ HEINRICVS D(EI) GR(ATI)A TERCIVS ROMANO(RUM) IMPERATOR AVG(USTUS)
HOC ARGENTUM IVSSIT FABRICARI AD CONFIRMATIONE(M) CLAVI LANCEE
SANCTI MAVRICII + SANCTVS MAVRICIVS.» Traduction : «Clou
+ Henri par la Grâce de Dieu Troisième empereur des
Romains Auguste a ordonné que soit faite cette bande d'argent
pour attacher solidement le Clou et la Lance de Saint Maurice
+ Saint Maurice». La feuille d'argent fut elle-même
recouverte d'une autre feuille, d'or cette fois, par Charles IV,
avec une inscription : «Lancea et Clavus Domini»
(«Lance et Clou du Seigneur»).
La Lance du Saint-Empire,
alias la Lance de Longinus, alias la Lance du Destin, au
centre dans son reliquaire. A droite, démonté,
le fer de lance cassé en deux. Un clou, sensé
provenir du supplice du Christ, a été ligaturé
pour relier les deux fragments; deux gaines, l'une d'argent,
l'autre d'or, dissimulent ce raccord bricolé |
A noter que selon le Chronicon Paschale ce fer était
conservé à Jérusalem, que prit en 615 Schahr-Barâz,
général de Chosroès. La même année
(ou seulement en 629 ?), l'empereur perse le restitua, cassé
en deux, ainsi que la Sainte Éponge, à l'empereur
de Byzance qui la déposa à Sainte-Sophie le 26 octobre.
En 1244, le roi de France Saint Louis la racheta à Baudouin
II, empereur latin de Constantinople, en même temps que
la Couronne d'Épines, et la confia à la Sainte Chapelle.
Ces reliques disparurent pendant la Révolution française;
seule la Couronne d'Épines fut retrouvée.
Dès le premier épisode, un fatal
destin a séparé les amants, Conor (Heath Ledger)
et Claire (Keri Russell), fille du chef celte Gar... |
Cette idée du Destin hante la série Roar,
tel un leitmotiv. Ainsi, le remord de Fergus lequel, ivre, n'a
pas su protéger son roi le soir où il fut assassiné.
Ou celui de Conor, dont l'imprudence a livré Claire aux
coups de son propre père... Mais elle est surtout l'objet
d'une quête, celle de son premier propriétaire, Longinus,
qui voudrait récupérer ce puissant talisman qu'il
espère retrouver en Irlande où on l'aurait caché
(ép. 7).
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3.
Péripéties romanesque
... On va leur percer le flanc
Ran tan plan tire lire lan (bis)
Ah c'qu'on va rire !
Ran tan plan tire lire...
Il semble qu'après la Seconde Guerre mondiale, le livre
de Trevor Ravenscroft, La lance du Destin (11)
ait spécialement frappé l'imaginaire anglo-saxon
en offrant à la lance de Longinus une place de choix parmi
les autres reliques christiques comme la couronne d'épine,
les clous de la crucifixion, la sainte éponge, la tunique
sans couture (12),
et autres saints suaire, sang, prépuce etc. Ayant, par
son coup de lance, bien malgré lui réalisé
la prophétie qui voulait que l'on ne brisât point
les os du Messie, le personnage a donc été bien
reçu par les différentes Eglises d'Orient comme
d'Occident (au contraire de ce Carthapile, ou Carthaphile (13),
qui joua un rôle actif dans les supplices du Christ, ou
encore du «Juif Errant» qui se moqua de lui). En Orient,
saint Longin est fêté le 16 octobre et en Occident
le 15 mars.
Néanmoins, le Romain
Longin devait par la suite et récemment rejoindre le précité
«Juif Errant» (14)
et se confondre avec lui, notamment dans le roman de Wilbur Wright,
Now, Centurion (15)
(1991), où Cassius Longinus est manipulé par Ponce
Pilate qui d'abord lui donne de l'avancement, puis le rétrograde,
à la suite de quoi il entreprendra une quête de 2.000
ans qui le mènera notamment à la cour du roi Arthur,
à la recherche des Mystères du Christianisme ! On
en revient toujours au Cycle Breton du Saint Graal, et par conséquent
à l'archipel Britannique dont l'Irlande est partie.
Un nazi mort-vivant brandit
«the Ancien Spear of Death», dans un comic
d'Ernie Chan et Vince Colleta publié par la DC
dans son magazine Weird War Tales, nç 50, février
1977. A droite : Patience, l'héroïne de la série
The
Magdalena - une descendante de Marie de Magdala
(notre Marie-Madeleine), l'auteur du Da Vinci Code
n'a pas tout sucé de son pouce ! - s'efforce de protéger
la Lance de la convoitise des Nazis (série dessinée
par Joe Benetiz, Eric Basaldua & Brian Ching, sur scenarii
de Brian Holguin, Marcia Chen & Malachy Coney, pour
les comics Top Cow Productions, Los Angeles). Cette
fois avec une petite dérivation vers la Lance du
dieu de la guerre celtique, Lugh, dont on avait refroidi
le métal en le plongeant dans du sang humain (16)... |
Une autre glose récente relative au centurion-à-la-lance
a été composée par le chanteur et romancier
américain Barry Sadler, un ancien «Béret Vert»
qui combattit au Viêt-nam. Au long d'une trentaine de romans,
il nous conte les aventures de «Casca
Rufio Longinius», l'éternel mercenaire qui, ne
trouvant pas le repos depuis 2.000 ans, combat sur tous les fronts,
des Champs Catalauniques à Gettysburg ! Au niveau des comic's
américains, le site Comic-Vine
a recensé une soixantaine de titres où la «Lance
du Destin» joue un rôle, notamment en perçant
le cur de Vampirella, la célèbre héroïne-vampire
de la Warren Publishing.
D'ordinaire, un pieu de bois
en plein cur suffit pour neutraliser les vampires
les plus coriaces. Mais c'est la Lance du Destin qui accomplira
celui de Vampirella, la plus sexy des femmes-vampires, celle
qui - pour ne pas nous nuire - a la délicatesse de
ne boire que du sang synthétique. Il semble toutefois
que la Lance du Destin ait eu les mêmes propriétés
que celle d'Achille, dont la rouille était un souverain
remède pour guérir les blessures qu'elle occasionnait
(un épisode publié par Anarchy Studios/Harris
Comics, qui a repris Vampirella à la Warren).
A droite : Thanatos a pris l'aspect du guerrier antique
que l'on peut imaginer à Longinus, mais c'est une
créature malfaisante, qui s'oppose aux «super-héros»,
notamment Starfox (Marvel Comics) |
Restons dans le domaine de la BD. En 1985, Alan
Moore créa pour un épisode de Swamp Thing
le personnage de John Constantine, un passablement antipathique
détective-exorciste, à temps plein traqueur d'anges
et de démons, qui n'allait pas tarder a avoir sa propre
série de comic-books, Hellblazer (chez DC/Vertigo,
à partir de 1987). Pour le grand écran, c'est sous
les traits de Keanu Reeves que le sarcastique et anticonformiste
John Constantine (17)
délaissa les brumes de Liverpool pour s'établir
à Los Angeles dans Constantine de Francis Lawrence
(2005). Entre l'Ange Gabriel (Tilda Swinton) et Satan (Peter Stormare),
ce justicier du paranormal - émule d'Angel et de Buffy,
mais l'humour grinçant en plus - s'oppose à un immigré
mexicain qui, ayant par hasard exhumé la «Lance du
Destin», est sous l'influence de celle-ci. Le malfaisant
métèque vient à Los Angeles libérer
le Fils de Satan...
Définitivement rangée dans la
quincaillerie des accessoires ésotériques, il est
encore question de la Lance du Destin dans le dessin animé
des Studios Disney Les énigmes de l'Atlantide (18)
(Tad Stones, Toby Shelton, Victor A. Cook, 2003).
Une séquelle du Da Vinci Code ?
Le p'tit tondu s'ra content
Ran tan plan tire lire lan (bis)
Ca lui f'ra bien plaisir
Ran tan plan tire lire
Plus récemment, la télévision française
nous a donné une mini-série La
Lance de la Destinée (Dennis Berry, FR-AL-BE -
2007, 6 épisodes), avec Hélène Seuzaret,
Jacques Weber et Jacques Perrin. La lance de Longinus, qui aurait
appartenu entre autres à Clovis, Charlemagne, Jeanne d'Arc
et Napoléon Ier, a été perdue par celui-ci,
mais est retrouvée par hasard dans la tombe d'un de ses
anciens généraux, Dromard, qui en fait n'est pas
mort mais est en état de catalepsie. Une archéologue
française va se retrouver au centre d'intrigues opposant
une secte essénienne à une mystérieuse organisation
Axus Mundi, dirigée par un trafiquant d'armes helvétique.
Entièrement tournée au cur de Paris, cette
mini-série élude complètement la référence
hitlérienne «à la Indiana Jones (19),
s'organisant plutôt sur la fascination napoléonienne.
Passant ainsi des mains du «Caporal bohémien»
à celles du «Petit Caporal»... le P'tit Tondu
s'ra content, c'est sûr !
Le Gardien de la Lance
Car c'est d'là que dépend
Ran tan plan tire lire lan (bis)
Le salut de l'Empire
Ran tan plan tire lire (20)
Enfin, dans la veine d'Indiana Jones, la lance du centurion
Longin a fait l'objet d'une BD par Ferry & Ersel, Le Gardien
de la Lance, qui en fait remonter l'origine bien avant le
Christ, puisque à en croire nos auteurs elle aurait appartenu
au dieu égyptien Osiris et ainsi remonterait aux origines
du monde. En route, on croisera les indémodables agents
nazis de l'Aneherbe. Ces aventures ont été publiées
dans la collection ésotérique «La Loge Noire»
lancée par Didier Convard en 2002, aux confins du suspense
et de la magie, du thriller et de l'occultisme... En voici la
teneur :
FERRY (sc.) & ERSEL (d.), Le Gardien de la Lance/1 : Les
Frères, Glénat, coll. «La Loge Noire»,
2002
Un vulgaire morceau de métal trouvé lors d'une fouille
archéologique en Egypte est en fait une pièce d'un
puzzle très compliqué et tellement ancien... plus
encore que notre système solaire, peut-être que la
naissance de l'Univers... Celui qui réussirait à
rassembler l'objet initial serait investi d'un pouvoir sans limites.
Le seul autre morceau répertorié est incrusté
dans un objet mythique : la lance de Longinus... La lance du Christ...
Mais celle qui se trouve au musée de Hofburg à Vienne
est une copie. La vraie lance a disparu à un moment inconnu
de l'histoire.
Et nos protagonistes la recherchent depuis longtemps... Très
longtemps...
A commencer par un officier de l'Allemagne nazie de 1936, ainsi
que par un archéologue menant ses recherches dans la Vallée
des Rois...
Et si ces deux-là étaient frères ?... Et
s'ils avaient été victimes d'une malédiction
dès leurs premiers jours ?...
FERRY (sc.) & ERSEL (d.), Le Gardien de la Lance/2 : Initiation,
Glénat, coll. «La Loge Noire», 2002
Laurent se réveille dans les bras d'Aurore, sans comprendre
ce qu'il vient de lui arriver. La jeune femme lui explique que
c'est elle qui a voulu le tuer, l'ayant confondu avec son jumeau,
officier nazi. Réfugiés chez des nomades, l'un d'eux
leur explique alors les origines de la lance de Longinus. Cette
lance appartenait à Osiris, Dieu de la résurrection
et du renouveau. Mais elle fut dérobée et atterrit
dans des mains mal intentionnées qui provoquèrent
des cataclysmes.
De leurs côtés, Helena et Frantz, grands manitous
de l'occulte, prévoient un désastre, une montée
sans précédent de violence et de haine. «Il»
serait revenu, ils en sont persuadés.
Klaus, l'officier nazi jumeau de Laurent, est de retour à
Berlin. Convoqué par le Reichsführer Himmler, il apprend
qu'il va être initié à un cénacle secret...
Mais «l'ombre» rôde toujours, et s'intéresse
de près à la lance...
FERRY (sc.) & ERSEL (d.), Le Gardien de la Lance/3 : Le
Don de Salâh al-Dîn, Glénat, coll. «La
Loge Noire», 2004
Nos héros sont toujours à la recherche de la mystérieuse
lance de Longinus. Klaus vient de disparaître mystérieusement
avec le glaive de l'Hospitalier. Il s'enfuit à Berlin et
demande à un orfèvre de lui en réaliser une
copie conforme. Pendant ce temps-là, le Reich le recherche
activement car il détient cette lance magique...
Laurent, son jumeau, décide de son côté de
partir à la recherche d'Aurore qui a été
enlevée et emmenée à Venise où elle
est séquestrée.
Quant à Frantz, l'un des deux grands manitous de l'occulte,
il doit partir en Egypte pour des recherches énigmatiques
qui selon lui ne peuvent attendre...
Et lorsque Klaus apporte la copie de la lance au Reichsführer,
il lui fait croire qu'il s'agit bien de l'originale... celle qui
possède les pouvoirs de la jeunesse éternelle...
Ces péripéties sont entrecoupées par de nombreux
flashes-back nous narrant les origines de la Lance, car
souvent, les clés du présent ou de l'avenir sont
scellées dans le passé.
FERRY (sc.) & ERSEL (d.), Le Gardien de la Lance/4 : Les
disques de Phaïstos, Glénat, coll. «La Loge
Noire», 2006
Le professeur Frantz s'assoupit dans les vestiges de la grande
bibliothèque d'Alexandrie et comprend qu'il doit poursuivre
sa route vers la Crète, où la civilisation minoenne
fut. Il communique télépathiquement sa révélation
à Héléna, actuellement à Venise avec
Laurent et Aurore. Ils y ont rencontré Bobil, qui grâce
à la belle Malvina a goûté à l'immortalité.
Mais Malvina l'a abandonné. Alors qu'ils s'apprêtent
au départ, Laurent est brutalement enlevé par des
officiers du Reich, qui l'ont confondu avec son frère jumeau
nazi, Klaus. Aurore reçoit une balle en pleine poitrine.
FERRY (sc.) & ERSEL (d.), Le Gardien de la Lance/5 : Les
Héritiers, Glénat, coll. «La Loge Noire»,
2007
En gare de Rome, la police arrête Malvina traquée
par Seth, défiguré, qui parvient à s'enfuir.
En route pour Rome, le professeur Hartsteiner raconte à
ses compagnons l'histoire de ses origines et de ses trois compagnons
qui remonte à cinq mille ans. Arrivés sur Terre
afin d'aider l'humanité à se développer,
ils considèrent ne pas avoir totalement rempli leur mission
et souhaitent l'achever avant de rejoindre leur lointaine galaxie.
En Italie, policiers et ecclésiastiques acceptent de traquer
Klaus à la demande de l'Allemagne nazie qu'ils n'hésitent
pas à soutenir. Tous ces personnages aux destins liés
contribuent à la résolution de l'énigme de
la lance de Longinus, dont les pouvoirs remontent bien au-delà
de la mort du Christ.
Dans L'Ultime Chimère,
en 2129 la fondation Arthur Witzler - qui a installé
ses bureaux sur une plate-forme spatiale en orbite -, enquête
sur les mystères de notre planète. Et notamment
sur la fameuse Flèche de Nemrod, «l'arme
la plus puissante du monde, dont on dit qu'elle blessa jusqu'à
Dieu, qui laissa sur sa pointe une trace de son sang»,
comme l'annonce le descriptif de l'éditeur Glénat.
Le Christ, lui aussi, laissa son sang suppurer sur la pointe
de la Lance de Longinus. L.F. Bollée, le scénariste
de cette histoire, a ainsi ingénieusement renouvelé
l'arsenal des reliques ésotérico-bibliques.
(Laurent Frédéric BOLLÉE (sc.), Philippe
AYMOND, Brice GOEPFERT, GRIFFO, Dominique HÉLORET
& Olivier Mangin (d.), L'Ultime Chimère -
1. Le patient 1167 (2008); 2. L'île (2008);
3. La légende (2009); etc., Glénat
- 7 volumes annoncés.) |
Combinées avec la littérature
ésotérique ou l'«archéologie romantique»
chère à MM. Pauwels & Bergier, les reliques
christiques ou bibliques - une BD récente prend la Flèche
tirée par Nemrod en direction du ciel, comme point de départ
d'une BD SF où il est cette fois question de fusées
- offrent une réserve de sujets inépuisable, quoique
ressassés, aux scénaristes en mal de scénario.
La chasse au trésor a toujours été le point
de départ de thrillers juteux, plus juteux encore quand
il s'accompagnent d'une aura de mysticisme ou de magie noire.
Après avoir dessiné Le gardien de la Lance
sur scénario de Ferry, Ersel, outre le dessin, s'est lui-même
- avec la complicité de Renot - attelé au scénario
d'une nouvelle série, La Toison d'or (t. 1 : Médée,
Casterman, 2009) où, à travers l'ordre chevaleresque
fondé par Philippe le Bon, il peut combiner Bible et mythologie
grecque (21)
sur fond de national-socialisme. Et voilà les couverts
remis. Allons, les gars... «A la fourchette, comme en
14 !»
On va leur percer le flanc,
Ran tan plan tire lire lan (bis)
Ah c'qu'on va rire !
Ran tan plan tire lire
Le p'tit tondu s'ra content
Ran tan plan tire lire lan (bis)
Ca lui f'ra bien plaisir
Ran tan plan tire lire
Car c'est d'là que dépend
Ran tan plan tire lire lan (bis)
Le salut de l'Empire
Ran tan plan tire lire
Longinus et la Lance du Destin,
sur le Net
|
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Suite… |
NOTES :
(1) On trouve le logo «Universal»
au début de chaque épisode du DVD (le distributeur
actuel ?), mais ne perdons pas de vue qu'à l'origine
il s'agissait d'une production Fox. - Retour
texte
(2) Ah bon ? Les Romains qui crucifièrent
Jésus-Christ adoraient donc Jahvé et non Jupiter
? Nous allons devoir réactualiser nos fiches ! C'est
bien dans la logique des religions monothéistes de croire
qu'il n'y a qu'un seul Dieu, le leur, et qu'il est aussi celui
des pauvres imbéciles «qui ne savaient de rien»
(comme on dit à Bruxelles).
Cf. Richard Burton, dans La Tunique, le tribun
qui aux dés a gagné celle du Christ. Et qui prête
à César Caligula ce curieux serment d'allégeance
: «De tout mon cur je confirme mon vu de
fidélité à mon Empereur... et à
Rome. Un vu auquel je n'ai jamais failli. (...) [Mais
Jésus] je ne puis le renier, César. Toi non
plus. Il est mon Roi, et le tien aussi. Il est le Fils de Dieu.»
Tu m'étonnes ! - Retour texte
(3) E. Renan, dans sa Vie de Jésus,
ne glose point sur Longinus, qu'il ne mentionne même pas.
- Retour texte
(4) Jean n'en parle pas. - Retour
texte
(5) Deux auteurs du Ier s. de n.E.,
Apuleius Celsus (Traité de la Médecine,
III, 23) - sous Auguste - et son élève Scribonius
Largus (son médiocre Traité sur la composition
des médicaments) - sous Tibère et Claude -
ont relayé cette bizarre croyance de la régénération
par l'apport de sang frais : «sanguinem quoque gladiatorum
bibunt... et cerebrum infantium». - Retour
texte
(6) In Ecrits apocryphes chrétiens
(Gallimard, 1997), Bibliothèque de La Pléïade,
2002, p. 226. - Retour texte
(7) In Ecrits apocryphes chrétiens,
op. cit., p. 1005. - Retour texte
(8) Histoire sur laquelle Paul Roland
jette un regard très critique ! Cf. P. ROLAND,
Les Nazis et l'occulte. Les forces obscures libérées
par le IIIe Reich (The Nazis and the Occult, The Dark
Forces Unleashed by the Third Reich, Arcturus, 2007), Camion
Noir éd., 2009, pp. 67-74. - Retour
texte
(9) En passant, citons le médiocre
téléfilm L'apprenti sorcier, de David Lister
(2001) disponible en DVD chez Seven7, où la lance
devient le bâton de Merlin (ou de Fingall). Le
pommeau et la hampe ayant été séparés,
au fil des siècles la perverse fée Morgane tente
de les rassembler pour pouvoir dominer le monde. - Retour
texte
(10) Il porte le nom d'Anfortas dans
le Parzifal de Wolfram von Eschenbach, dont Wagner s'inspira
pour son propre Parsifal (où il devient Amfortas).
- Retour texte
(11) T. RAVENSCROFT, La lance
du Destin (The Spear of Destiny), Albin Michel, coll. «Les
Chemins de l'Impossible», 1973. - Retour
texte
(12) Le partage des vêtements
de Jésus est signalé dans Mt., 27 : 35,
Mc., 15 : 24, Lc., 23 : 34 en référence
aux Psaumes (Ps., 22 : 18). Mais seul Jean parle
d'une «tunique sans couture» (Jn., 19 : 23-24),
dont plus tard on fera un symbole de l'unité de l'Eglise.
Lloyd C. Douglas tirera en 1945 le sujet d'un médiocre
roman religieux qui, cependant, connut suffisamment de succès
pour à l'écran inaugurer le CinémaScope,
La Tunique (Henry Coster, 1953), tandis que son confrère
Thomas B. Costain rédigeait à propos d'une autre
relique christique Le Calice d'Argent (1952), porté
à l'écran en 1955 par Victor Saville. Seul le
prolifique Frank G. Slaughter, dans la même période
auteur de plusieurs romans hagiographiques - notamment Véronique
(The Thron of Arimathea, 1958-1959), l'histoire de celle
qui recueillit sur un mouchoir une «photographie»
du visage du Christ -, ne réussit pas à générer
un péplum. Ce en dépit du fait que plusieurs de
ses romans comme Sangaree, en 1953, avaient à
l'un ou l'autre moment été portés à
l'écran.
(Dans le roman de Slaughter, Véronique - encore un personnage
tiré des apocryphes - est la nièce de Joseph d'Arimathie,
qui apporte la coupe du Christ en Bretagne, tandis que Ponce
Pilate est exilé en Gaule.) - Retour
texte
(13) Carthapile apparaît dans
le film La Septième prophétie/The Seventh Sign
(Carl Schultz, 1987). - Retour texte
(14) Le juif «impie»
qui avait martyrisé Jésus chez Pilate, ou qui
se serait moqué de lui sur le chemin du Calvaire, condamné
depuis à indéfiniment errer jusqu'au Jugement
Dernier. Il s'agit toutefois d'une légende médiévale
essentiellement nord-européenne (France, Allemagne, Pays-Bas,
Scandinavie) qui fit les délices de l'antisémitisme
avant de faire ceux d'Eugène Sue et d'Alexandre Dumas
qui, eux, le reconduirent en personnage positif. Cf.
Roland AUGUET, Le juif errant. Genèse d'une légende,
Payot, 1977; et, sur le Net, Gaston PARIS, Le
juif errant. - Retour texte
(15) Cf. chapters.indigo.ca
: Acting Centurion Cassius Longinus is a good soldier. Based
at Fort Antonia, which overlooks the Temple of Solomon in Jerusalem,
he handles his men toughly but fairly, stands no nonsense from
any man and leads from the front. So when Procurator Pontius
Pilate orders him to ensure that a public execution at a place
called Golgotha goes according to plan, the Centurion does just
that, reporting to Pilate on Friday evening that all is well
and that all three of the condemned men are dead. Pilate is
well please, for one of the three men had been a trouble-maker,
and as a reward he confirms Longinus in the full rank of Centurion.
But early on Sunday morning, strange things begin to happen
: A dead man is seen alive and well. In a fury, Pilate sends
for Longinus and accusing him of conspiracy, he strips the soldier
of all rank and privilege and throws him out of the Legion.
The Centurion knows he is innocent, and has been used as a pawn
in some game he cannot understand. Grimly, he begins a one-man
investigation in search of the truth a quest covering the next
2000 years, through the crusades and King Arthur's court, seeking
the Holy Grail and the lost Ark of the Covenant. Longinus learns
that his immortal enemy is more than human with unimaginable
powers, determined to preserve the Great Secret which holds
all mankind in thrall. The astounding climax to their feud,
set in the present time, explodes in the mind like a thermonuclear
device for the greater part of this unique story is the truth
the Gospel truth. - Retour texte
(16) Reforgeant l'épée
paternelle, Siegfried la refroidit en la plongeant dans le sang
glacé d'un Albe ! - Retour texte
(17) Dans la BD, il était
grand et blond, avec un faciès inspiré par le
chanteur Sting. - Retour texte
(18) Séquelle d'Atlantis
: The Lost Empire (Gary Trousdale & Kirk Wise, 2001).
- Retour texte
(19) Héros de quatre numéros
BD Indiana Jones and the Spear of Destiny chez Dark House
(1995). - Retour texte
(20) Charge des grenadiers de la
Garde impériale. - Retour texte
(21) Quelque peu effarés par
le concept païen de la Toison d'or, les bons religieux
avaient in illo tempore vite remplacé la Toison
de Jason par celle de Gédéon, le Juge d'Israël.
- Retour texte
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