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NOVEMBRE
- DECEMBRE 2005
- 21 novembre 2005
- 3 décembre 2005
- 11 décembre 2005
- 27 décembre 2005
- 30 décembre 2005
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21 novembre 2005 |
SIMON
LE PÊCHEUR, QUO VADIS, SAMSON ET DALILA :
DU PAIN SUR LA PLANCHE POUR LES ÉDITEURS DE DVD |
Crodejac
a écrit : |
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Sera-t-il
possible un jour de revoir ces classiques du samedi soir
qui ont enchanté mon enfance, tels que L'Histoire
de Ruth ou Simon le Pêcheur (le dernier
film de F. Borzage) ? |
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RÉPONSE
: |
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Au niveau du DVD francophone,
à ma connaissance, non. Dans d'autres langues,
dont la VO : je n'en sais rien. Vous savez, il y a des
«pointures» comme Quo Vadis (1951)
et Samson et Dalila (1949) qui n'ont toujours pas
été rééditées en DVD.
Et je vous confesserai que Simon le Pêcheur
est un des rares péplums d'après-guerre
que je n'aie jamais vu de ma vie...
Patience donc. Malheureusement, je ne suis pas dans le
secret des décideurs. Merci néanmoins de
l'intérêt que vous apportez à mon
site. |
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3 décembre 2005 |
CALMARS...
À LA ROMAINE ! |
Edgard
Baltzer a écrit : |
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Dans
son remarquable et passionnant ouvrage Sur la piste
des bêtes ignorées : le kraken et le poulpe
colossal (1958), le regretté docteur Bernard
Heuvelmans fait plusieurs fois référence
à l'Antiquité grecque et romaine, mythologique
et zoologique, pour tenter d'établir la généalogie
de ses chers «polypes» géants. Il
laisse ainsi supposer que Scylla «la terrible
aboyeuse» que dut affronter Ulysse et que chanta
Homère, pourrait bien avoir pour modèle
un poulpe guettant les pauvres marins du fond de sa
tanière. Dans ses investigations il cite Aristote
et son Histoire des animaux, où il est
fait pour la première fois mention de manière
plausible de l'existence de calmars géants, Pline
l'Ancien et son Historia naturalis (liv. IX,
chap. III) où il est question d'un «polypus»
dont la tête si énorme fut rapportée
comme «prodige» au général
Lucius Lucullus, le proconsul de la Bétique.
L'auteur fait également mention du livre d'Athénée
qu'il dit «curieux» : Le banquet des
savants. Qu'en est-il ?
D'un tentacule l'autre, l'Histoire
antique rejoint le cinéma, donc le péplum.
Je fais appel ici à votre précieux savoir
en la matière (merci au passage pour les deux
numéros spéciaux de Monster Bis
et le CinémAction, indispensables) pour
m'indiquer toute trace livresque, cinéphilique,
bédéesque, triviale (de préférence)
ou sérieuse, d'apparitions tentaculaires - au
sens large - mais en évitant la Gorgone trop
orthodoxement terrestre et reptilienne, tout en incluant
les vraies méduses, quitte à faire une
entorse à la systématique, car après
tout, c'est sauf erreur dans Hercule et la reine
de Lydie (Pietro Francisci, 1958) que Steve Reeves
en découd sous l'eau avec une repoussante baudruche
orange non identifiée.
Les «calmars à
la sauce mythologique» ont donc tout loisir d'être
bizarres et de ne pas finir leurs jours dans les côlons
des demi-dieux, fussent-ils d'Hercule. Céphalopodiquement
vôtre ! |
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RÉPONSE
: |
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Il y a une trentaine d'années,
je m'étais plongé dans l'Histoire des
animaux d'Aristote, L'histoire naturelle
de Pline, le Deipnosophistès d'Athénée
de Naucratis et même l'Halieutique d'Elien
à propos des céphalopodes, justement,
et plus précisément ceux qu'à la
suite de Cuvier, les naturalistes nomment «argonautes»
et «nautiles» - ma passion pour le cycle
des Argonautes, doublée de mon intérêt
pour la malacologie m'ordonnaient ces travaux exégétiques
!
A cette occasion j'ai pu me rendre compte que dans
20.000 lieues sous les mers le Père Jules
Verne avait largement découpé sa belle
érudition en matière de biologie marine
chez les précités auteurs gréco-romains,
qu'il nous resservait en manière d'anecdotes
entre deux renvois à la classification systématique
des ordres, sous-ordres, embranchements, familles et
espèces de la zoologie moderne. Ah, il savait
nous en mettre plein la vue, le cher homme.
Le combat de
l'équipage du Nautilus contre
le calmar géant est le grand moment du
roman de Jules Verne, 20.000 Lieues sous
les mers (1865-1869) (A gauche : couverture
de l'adaptation BD de Julio Bosch (d.), AGÉducatifs,
1978. A droite : une autre version, Anonyme
(c) Opera Mundi, parue dans Garry, ns
90 à 93, octobre 1955-janvier 1956, Clermond-Ferrand,
Imprimerie Mont-Louis.) Nouvel Ulysse, le Capitaine
Nemo - en latin : «Personne»
-, retrouve ainsi la monstrueuse Skylla dont
les six mâchoires emmanchées à
autant de cous déliés avaient
enlevé six de ses matelots au roi d'Ithaque.
Cette scène manque dans les versions
cinématographiques des années
'50-'70 mais, grâce à l'infographie,
a été superbement restituée
dans la version d'Andrei Konchalovsky (L'Odyssée,
1997 - prod. Hallmark Entertainement). [Désolé,
pas de photo.]
Ci-dessous
: l'attaque du calmar géant dans le film
de Richard Fleischer 20.000 Lieues sous les
Mers (1954 - prod. Walt Disney)
|
Il me semble que vous formulez deux questions :
1) une demande de précisions biblio-filmographiques
sur les céphalopodes géants;
2) mon avis sur l'identification de certains monstres
marins de la mythologie avec les grands céphalopodes
?
Bibliographie
Les ouvrages de cryptozoologie sont probablement légions,
mais je n'en possède pas des masses. Il y a,
bien sûr, les uvres complètes de
«Bib». Ajoutez Bernard
HEUVELMANS, Le grand serpent-de-mer. Le problème
zoologique et sa solution (Histoire des bêtes
ignorées de la mer), Plon, 1965, rééd.
1975). Par ailleurs, connaissez-vous :
- Richard CARRINGTON, Sirènes et mastodontes.
Des animaux fabuleux aux monstres de la préhistoire,
Robert Laffont, coll. «La Vallée des
Rois», 1957;
- Willy LEY & Lyon SPRAGUE DE CAMP, De l'Atlantide
à l'Eldorado, Plon, 1957, qui traite pas
mal du bestiaire fantastique;
- Willy LEY, Animaux fabuleux : créatures
imaginaires, Julliard, 1964 - que j'ai eu en mains,
mais que je n'ai jamais réussi à me
procurer;
- Jorge-Luis BORGES & Margarita GUERRERO, Manuel
de zoologie fantastique, 1957, éd. U.G.E.,
coll. 10-18, n 487, 1970 (Edition originale fr :
Julliard, 1970).
En principe, vous devriez aussi pouvoir glaner pas
mal de choses sur les créatures des profondeurs
dans le roman d'Herman Melville, Moby Dick, dont
certains chapitres sont vraiment des compilations encyclopédiques,
évidemment bornées à l'état
des connaissances de 1851, date de sa parution.
Plus «sérieusement», vous consulterez
de Philippe DIOLÉ et J.-Y. COUSTEAU, Pieuvres.
La fin d'un malentendu, Flammarion, 1972. Et, pour
totalement déconner, de Ivan T. SANDERSON - pourtant
auteur d'un intéressant ouvrage sur les hommes
des neiges et hommes des bois -, Les invisibles sous
les mers, Albin Michel, coll. «Les Chemins
de l'Impossible», 1979. L'auteur y soutient que
s'il y a dans les profondeurs abyssales de la place
pour des calmars géants et autre faune méconnue
voire inconnue, il y en a aussi pour les OANI, les Objets
Aériens Non-Identifiés venus de planètes
aquatiques et qui ont établi leurs bases dans
les ultimes recoins de notre Planète Bleue, là
où l'homo sapiens ne traîne jamais
ses palmes de caoutchouc. Sur la couverture, on voit
un superbe bouton-pression de cuivre, avec une surimpression
bleutée, qui essaie d'évoquer d'idée
d'une vraie soucoupe volante sous-marine. Rigolez pas,
les mecs... un jour vous verrez bien ! Et alors vous
regretterez de m'avoir cuit au lieu de m'avoir cru...
La pieuvre et le calmar géants sont une tarte
à la crème des histoires d'aventures,
mais je n'ai pas encore songé à en établir
une liste - du film Tentacules (Tentacles,
Oliver Hellman, 1976. Avec John Huston, Shelley Winters
et Henry Fonda) à Bob Morane, la BD et le roman
L'Oiseau de Feu, dessiné par Dino Attanasio
en 1959, que de géants polypes trucidés
par les héros de romans et films d'aventures
! Chaque fois que je trempe ma cuiller dans la soupe,
je m'étonne de ne pas en voir jaillir de menaçants
tentacules. Ah oui, pour le fun, je vous rappelle
le poème de Victor Hugo, «Le monstre»
: «Comparée à la pieuvre, les
vieilles hydres font sourire. (...) La griffe n'est
rien près de la ventouse. La griffe, c'est la
bête qui entre dans votre chair; la ventouse,
c'est vous-même qui entrez dans la bête.
(...) La bête se superpose à vous par mille
bouches infâmes. (...) Au delà du terrible,
être mangé vivant, il y a l'inexprimable,
être bu vivant» (Les travailleurs
de la mer, part. II, liv. IV/2).
Où Kirk Morris retrouve
le geste de Ned Land, le maître-harponneur
(Hercule, Samson et Ulysse) |
Muscles contre mollusques
Je ne me rappelle pas que dans Hercule et la Reine
de Lydie Steve Reeves ait combattu dans l'eau une
immonde chose orange. En revanche :
- dans Hercule Samson et Ulysse Kirk Morris
traque à bord de l'Argo, une créature
marine - un phoque filmé dans un bassin avec
un objectif macro;
- dans Goliath contre les Géants apparaît
un monstre marin, qui n'est pas une pieuvre, plutôt
un énorme lézard, plastiquement très
réussi mais guère mobile. Le combat
de Brad Harris contre icelui est aussi convaincant
que quand je fais boire la tasse à un canard
en celluloïd dans ma baignoire;
- Mark Forest hale sur la plage une sorte de baleine
qu'il a harponnée (Maciste l'homme le plus
fort du monde)...
Non, tout compte fait, je crois que vous faites allusion
à une scène de Maciste contre le Fantôme,
où Gordon Scott se bat effectivement contre une
grosse pieuvre. Etait-elle orange ? Je ne m'en souviens
plus.
Chose amusante, lorsque Kerwyn Mathews pénètre
dans l'antre de la sibylle, sous la cascade dans Sapho
Vénus de Lesbos (1960), on aperçoit
fugitivement une grosse pieuvre derrière ce qui
semble être la vitre d'un aquarium incorporé
au décor de la grotte.
Et... dans Ed Wood de Tim Burton... le combat
dans une flaque d'eau de «Bela Lugosi» contre
une pieuvre géante factice. Enfin, dans Persée
l'Invincible, Carlo «King Kong» Rambaldi
nous a non seulement concocté le «monstre
des marais» - le plus extraordinaire dragon italien
des années '60, loin des poussives et écailleuses
créatures des Amours d'Hercule et autre
Goliath and the Dragon -, mais il nous a également
réussi une lovecraftienne version de la Méduse,
à mi-chemin entre le clentéré
et l'arbre-cannibale ! (Persée l'Invincible
devrait sortir incessamment en DVD chez FIP.)
Pour les besoins de la Dynamation,
le simple serpent-dragon gardien de la Toison
d'Or est devenu une hydre à sept têtes
dans Jason et les Argonautes (1963)
|
Le poulpe occupe une place privilégiée
dans l'art mycénien (Coupe mycénienne,
XIIIe-XIIe s. av. n.E. - Bruxelles, Musées
royaux d'Art et d'Histoire) |
Seconde question
Amoureux de la mer ayant pas mal pratiqué la
plongée sous-marine, je trouve séduisantes
les théories zoologiques, comme celle qui assimile
l'Hydre de Lerne à une pieuvre géante.
La pieuvre est un motif abondant dans la céramique
minoenne-mycénienne. Dans les films bibliques,
la représentation du poulpe connote souvent les
Philistins, ce «Peuple de la Mer» originaire
de Kaphtor, la Crète. Ainsi dans le David
et Goliath de Pottier.
Mais la Méditerranée orientale connut-elle
réellement ces grands céphalopodes capables
d'inspirer de telles légendes... toute la question
est-là ! Je trouve que l'explication classique
qui assimile l'Hydre de Lerne à un marécage
que les Mycéniens auraient asséché
n'est pas mal non plus. Pour chaque tête tranchée
en repoussait deux exemplaires, que Iolas devait immédiatement
brûler : ce pourrait métaphoriquement décrire
des travaux de drainage...
Les Anciens Dieux
La mythologie grecque abonde en créatures polycéphales,
anguipèdes etc. (les Gigans, les Hécatonchires,
Typhon/Typhus), avec cinquante têtes ou
une ceinture faite de vipères. La tête
de la Gorgone devrait-elle fatalement désigner
une créature à tentacules ou... un nid
de serpents, avec valeur métaphorique ou prophylactique
? J'avoue que ces explications un peu plus «rassies»,
qui font appel à la symbolique, me tentent assez.
Il me revient, à propos des Hécatonchires,
Gigans et autres Titans de la mythologie grecque que
ces anciens dieux «pré-olympiens»
avaient inspiré à H.P. Lovecraft sa propre
mythologie des Grands Anciens venus d'une autre planète
et vivant dans les profondeurs de notre globe, mais
aussi dans les abysses océanes. Cthulhu, Yog-Sothoth
et les autres étaient des créatures tentaculaires
à mi-chemin entre les céphalopodes et
les étoiles de mer (comme celles-ci, ils sont
structurés sur le principe du nombre cinq), mais
ils ont encore d'autres caractères, comme des
ailes membraneuses. Toutefois, il y aurait beaucoup
à dire sur les fantasmes et obsessions de Lovecraft,
sa phobie des choses de la mer que prolongeait sa xénophobie
etc.
La série TV américaine Hercules
abonde en monstres (Echidna, «la mère de
tous les monstres» en est même un personnage
récurrent), et notamment un superbe serpent de
mer qui apparaît dans deux épisodes différents
et, chaque fois avale Hercule. Dans le pilote Hercules
and the Lost Kingdom, vaguement inspiré par
l'épisode d'Hésione à Troie, et
un autre épisode de la deuxième saison
(1995-1996), Le Mariage (The Wedding of Alcmene)
: à Corinthe, Jason s'apprête à
épouser Alcmène - la mère d'Hercule
- quand un serpent de mer suscité par le «Prêtre
Bleu», un serviteur d'Héra, avale Jason,
cependant qu'Hercule, crevant un il au monstre,
s'introduit en lui et délivre son ami. C'est
ce même «Prêtre Bleu» - chef
d'une bande de ninjas dévoués à
la reine des dieux mais inconnu des mythographes - qui
avait déjà suscité le monstre marin
dans Hercules and the Lost Kingdom.
Je vous citais le magnifique serpent de mer des Legendary
Days of Hercules, la série TV avec Kevin
Sorbo, merveille d'infographie. Le serpent marin qui
assiégeait la ville de Troie avait déjà
été mis en scène dans le pilote
ABC Hercules and the Princess of Troy, avec Gordon
Scott, 1965. Il s'agissait d'une sorte de scolopendre
animé, mais de carton, appelé «Max»;
il y a eu un article là-dessus dans Famous
Monsters, à l'époque (1).
Dans l'imagerie
occidentale, et donc aussi au cinéma,
le dragon s'apparente aux grands lézards
préhistoriques, des dinosaures. Dans
les années '60, les moyens techniques
rudimentaires n'autorisaient le plus souvent
que des créatures de carton-pâte
(Maciste contre les Monstres)
|
Dessine-moi un monstre mythique...
A propos de ces combats d'un héros contre un
monstre marin ou autre, s'il est difficile d'apprécier
la part de l'observation zoologique, la valeur symbolique
est par contre indiscutable. Lorsque Hercule vole au
secours de la princesse troyenne Hésione, offerte
au monstre marin (kétos) en expiation
de quelque faute paternelle, il est avalé par
le monstre et s'en sort en lui ouvrant le ventre. Et
il a perdu tous ses cheveux. On admet que ce mythe instaure
un rite initiatique, où des jeunes gens sont
cachés dans une caverne - symbole matriciel -
et en ressortent adultes, les cheveux coupés.
Le coupage des cheveux ou de la première barbe
est un rite universel du passage des jeunes garçons
dans la classe des adultes.
Quand au symbole matriciel, il peut prendre diverses
formes : caverne, chaudron de régénération,
ogre, croquemitaine, monstre. Dans l'histoire du Petit
Chaperon-Rouge, c'est la panse du loup, que vient ouvrir
le chasseur (c'est depuis lors qu'on dit d'une jeune
fille qui a commis le péché de chair qu'elle
«a vu le loup»). Dans les contes bleus,
le jeune prince victime d'un enchantement dépouille
la peau d'ours ou du vilain crapaud où il était
enfermé, lorsque la pure jeune fille lui donne
un baiser. La Belle et la Bête. Le symbole du
passage me paraît très clair. Je crois
que les Grecs ne savaient pas très bien à
quoi ressemblaient leurs monstres.
Généralement, ils se représentent
leurs dragons comme des serpents géants. (Deux
énormes serpents sortent de la mer et étranglent
Laocoon et ses deux fils, qui s'étaient opposés
à ce que leurs compatriotes laissassent pénétrer
dans Troie un cheval de bois à l'intérieur
duquel étaient cachés de jeunes guerriers
grecs.)
Pourquoi des serpents ? Sans doute à cause des
connexions symboliques de l'ophidien avec la Terre Nourricière;
le serpent Satan est aussi un symbole de connaissance
et le film Cur de Dragon en a intelligemment
exploité le thème. Mais pour en trouver
l'équivalent dans la réalité zoologique,
il faudrait aller chercher les anacondas d'Afrique ou
d'Amérique tropicales... Je pense pour ma part
que les Grecs ne se donnèrent pas tant de mal
: ce qui était petit pouvait aussi être
très grand, c'était du reste cette
particularité qui faisait du drakon une
créature exceptionnelle, mythique. Un vase étrusque
de Cære rend compte d'un détail inconnu
des textes rapportant la légende de Jason, le
conquérant de la Toison d'Or. Sous les regards
d'Athéna, sa protectrice, Jason est régurgité
par un énorme serpent; l'artiste l'a représenté
le torse et le visage émergeant d'entre les mâchoires
du monstre.
Sur cette coupe
de Cære, conservée au Vatican,
Jason a été avalé puis
régurgité par le Dragon gardien
de la Toison d'Or - détail qui ne figure
pas dans les textes relatifs à Jason,
mais bien dans d'autres mythes et contes (Héraclès
libérant Hésione; Jonas et le
Léviathan, etc.). Photo. extr. d'E. HAMILTON,
La mythologie grecque, Marabout Université,
n 20, 1962 (Viollet-Anderson).
A droite : Le Midgardsworm (ou Kraken), le serpent
de mer des légendes scandinaves, plus
convaincant sur l'affiche du film que dans le
film lui-même (Viking Women and the
Sea Serpent, Roger Corman, 1957)
|
Dans la Bible, c'est Jonas qui séjourne dans
la panse du Léviathan; cf. aussi le roman
de Collodi, Pinocchio. Le kraken n'est qu'un
serpent de mer dans le nanar de Roger Corman Viking
Women and the Sea Serpent.
Par référence
avec les créatures primordiales de la
mythologie grecque - anguipèdes, à
cent bras et cinquante têtes -, Ray Harryhausen
confond le monstre marin qui doit dévorer
Andromède avec «le dernier des
Titans» (sic), le Kraken des légendes
scandinaves - assimilé par les naturalistes
à un céphalopode géant.
L'auteur des Métamorphoses, Ovide,
eut sans doute été fort surpris
de voir ainsi matérialisé le monstre
de son poème... (Le Choc des Titans)
|
Amusante l'idée de Ray Harryhausen d'assimiler
au kraken des légendes scandinaves, le monstre
marin qui doit dévorer Andromède à
Joppé. Une des interprétations du kraken
par les naturalistes voit en lui une pieuvre géante
qui attaque les bateaux; Harryhausen s'en est souvenu
pour imaginer une créature marine munie de quatre
bras tentaculaires. Ce Kraken, «dernier des Titans»
(sic) n'a rien à voir avec la mythologie
grecque et le monstre marin vaincu par Persée
- qui dans la version chrétienne deviendra en
ces mêmes lieux Saint Georges, lui aussi tueur
de dragon - pas plus que le Tyrannosaure-Godzilla des
Travaux d'Hercule n'a avoir avec le serpent gardien
de la Toison
d'Or.
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EDGARD
BALTZER RÉPOND : |
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Merci
beaucoup pour vos réponses et vos suggestions.
Cela m'a convaincu d'aller fouiner un peu du côté
de chez Lovecraft et de ses fantasmes cthulhuesques
puis de me ruer sur Sapho Vénus de Lesbos.
La sibylle avec une pieuvre, je ne veux pas rater ça
! En matière de livres, je me suis replongé
dans la lecture du Carrington qui consacre un chapitre
entier aux monstres marins auxquels il associe l'Hydre
de Lerne. En se basant sur les nombreuses représentations
de céphalopodes trouvées lors des fouilles
(Mycènes) et surtout sur un bas-relief conservé
au Vatican, montrant Hercule aux prises avec une hydre
dont les neuf têtes serpentines aux longs cous
sont reliées non à un corps de reptile
mais à une sorte d'axe central membraneux qui
ferait davantage songer à celui d'un mollusque,
il rejoint ce que vous disiez à propos de «certaines
explications zoologiques». Cette explication m'enchante,
mais si les Anciens connaissaient si bien ces animaux
qu'ils en ornaient leurs ustensiles quotidiens de dessins
fidèles, pourquoi diable les montrer ailleurs
sous un aspect moins voire beaucoup moins conforme à
la réalité ? Simple licence artistiquement
excusable ou bien Carrington est tombé sur un
bec... de perroquet ?
En parlant de bec je dois dire
que vous aviez raison. C'est bien dans Maciste contre
le Fantôme de Gentilomo et non pas dans Hercule
et la reine de Lydie qu'au début de l'aventure
Gordon Scott sauve in extremis un jeune garçon
de l'étreinte fatal d'un monstre marin, que l'état
de ma VHS ne me permet pas d'identifier mais dont la
couleur (virée ?) tire vers l'orangé.
Il faudra que je vérifie. Quoi qu'il en soit,
le monstre tient son rôle furtif de manière
honorable dans ce délirant péplum, aussi
bien que le calmar géant dans l'excellente version
de Vingt mille lieues sous les mers signée
Richard Fleischer. L'attaque du Nautilus bras
en avant était en tout point conforme à
la nature, malgré ce qu'on a écrit sur
cette scène, la bête se comportant en honnête
«teuthos» avec cette proie proportionnelle
à sa taille comme le ferait une petite «teuthide»
avec une sardine. On a glosé sur l'agressivité
jugée peu crédible du monstre qui charge
à maintes reprises le navire malgré les
terribles décharges électriques qui lui
sont infligées. C'était faire peu cas
des témoignages effarants (cf. HEUVELMANS,
Le kraken et le poulpe colossal) sur la fureur
dont peuvent faire preuve ces géants lorsqu'ils
sont blessés. On connaît aujourd'hui un
peu mieux les murs assez «agressives»
des calmars de petite taille, alors pourquoi ne pas
supposer, dans une fiction, qu'un animal d'une espèce
vorace par nature et d'une taille phénoménale
ne réagisse violemment en pareille situation
?
Curieusement, les calmars semblent
avoir moins inspirés les anciens en matière
d'art que les poulpes, cela tenant sans doute à
l'abondance (à l'époque) et à la
proximité de ces derniers sur les côtes
de Méditerranée. A ce propos j'aimerais
vous demander si des bijoux ou des vêtements ayant
la pieuvre pour motif étaient à la mode
chez certains peuples de l'Antiquité ? J'imagine
qu'un animal tout en courbes et en volutes à
certainement titillé l'imagination des Crétois,
mais les Romains auraient-ils occulté un animal
tenu pour luxurieux ? Si mes souvenirs sont bons, c'est
Roger Caillois dans l'incontournable La pieuvre,
essai sur la logique de l'imaginaire, qui parle
des vertus aphrodisiaques que les auteurs latins prêtaient
au poulpe. Certains n'hésitaient pas à
lui attribuer une nature «vicieuse» un peu
à l'instar des Japonais dont ont connaît
la propension à représenter des octopodes
lascifs dont la plus belle illustration reste Le
rêve d'Awabi d'Hokusai. Quoi de plus tentant
en effet que d'associer cette corolle de bras préhensiles
et grouillants comme un nid d'aspics, surmontée
d'un corps mou qui fait tenir l'animal du crapaud, pour
l'associer à la beauté. Ce qui est fascinant
dans cette version de la belle et la bête, c'est
qu'elle est certainement l'une des plus improbables
et pourtant l'une des mieux partagées, et ce
dans le monde entier. Des couvertures des fascicules
Men's adventures en passant par celles, croquignolettes,
des fumetti per adulti, jusqu'aux aventures de
Vampirella ou de la belle Maud Adams dans Octopussy,
cette curieuse association, qu'elle soit consentante
ou non, semble descendre au plus profond de la psyché
humaine. Même lorsque Monique Watteau dans son
joli roman La colère végétale
décrit la beauté d'un poulpe «dansant»
en pleine eau, c'est pour la comparer à la grâce
du corps d'une belle jeune femme nue. Point besoin d'être
psychanalyste pour envisager toute la charge symbolique
et fantasmatique que porte en lui cet animal fabuleux,
dont ma première vision remonte à quelques
années sur une plage de Carthage. Dommage qu'aucun
réalisateur de Cinecittà n'ait pensé
à transformer, avec une géniale fantaisie,
le python sacré de Salammbô en un sacré
polype. Gageons que Flaubert n'y aurait pas perdu au
change et la fille d'Hamilcar non plus ! Mais ceci est
une autre histoire.
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RÉPONSE
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J'ignore absolument si
d'autres peuples que les Mycéniens (et les Crétois
?), et notamment les Romains, appréciaient le
motif du poulpe dans leur art. Les Romains, qui n'étaient
pas des marins, adoraient le poisson... dans l'art culinaire
(!) : Apicius en donne une recette au poivre, garum
et laser (APICIUS, 412). Parmi toutes sortes d'espèces
de poissons, on voit un calmar et aussi un superbe poulpe
enlaçant une langouste dans ses tentacules, sur
une mosaïque de la Maison du Faune, à Pompéi
(Nicole BLANC & Anne NERCESSIAN, La cuisine romaine
antique, Glénat-Faton, 1992, p. 174, fig.
219; cf. aussi p. 173, fig. 217, 218). Toutefois
nombre de mosaïques d'époque impériale
représentent des poissons et des crustacés.
Quid du poulpe ? Il faudrait que je fasse des
recherches...
Je vois avec plaisir que vous connaissez aussi l'ouvrage
de Carrington, et aussi Monique
Watteau, la compagne de Bernard
Heuvelmans - que malheureusement je n'ai jamais
lue.
Bonne chance pour Sapho, Vénus de Lesbos,
mais je n'ai jamais réussi à en trouver
un enregistrement. C'est pourtant un de mes péplums
préférés, kitchissime, avec ses
tons bleus et rouille, ses architectures de carton pâte.
Toutefois j'insiste, il ne s'agit que d'un plan fugace;
il faut être attentif pour le capter... Mais du
fait de la verticalité de la paroi de la grotte,
on a l'impression que cette pieuvre s'enfuit par un
couloir bleuté, abstraction faite de l'eau.
L'élément «pieuvre» des créatures
lovecraftiennes est succinct, et pas très sensuel.
Mais c'est à forer, tout de même. Dans
La Guerre des Mondes de Wells, les extraterrestres
ont des tentacules, eux aussi. Et chez Gustave Lerouge,
La Guerre des Vampires, il est question de pieuvres
volantes et vampires, originaires de Mars (rééd.
chez Bouquins).
Salammbô et la pieuvre ? Hmmm... faudrait que
je vérifie, mais ça me dit peut-être
quelque chose... peut-être la décoration
d'une robe que porte l'héroïne de la version
1925 de Pierre Marodon. Pas sûr, mais... Ne nous
emballons pas (2).
Il y a une pieuvre intéressante dans Maciste
aux Enfers, la version muette de 1926. Lorsque le
démon Barbariccia sort de l'Enfer pour répandre
le mal sur la terre, c'est exprimé par la métaphore
d'une pieuvre en surimpression dans les nuages, au-dessus
de la ville.
A propos des sirènes, je vous signale le catalogue
d'une exposition qui s'est tenue à la CGER (Caisse
générale d'épargne et de retraite)
à Bruxelles en 1992-1993 : Sirènes
m'étaient contées, CGER, 1992, 192
p., 186 illustrations, in -4.
Vous avez tort de bouder la Gorgone, il y a une nouvelle
SF très connue,
Shambleau, qui décrit un amas
serpentin qui ressemble beaucoup à ces caresses
japonaises que vous décrivez.
NOTES :
(1) «The
$ 25.000 Monster», Castle of Frankenstein,
n 7 [vol. 2, n 3], 3e trim 1965, pp. 22-25,
et «Max the Monster is he the maximum utmost
in monster ?», Famous Monster, n
38, avril 1965, pp. 66-69. - Retour
texte
(2) Vérification
faite dans le numéro spécial de
L'Avant Scène Opera «Salammbô
- L'été Florent Schmitt» (1991),
où le film de Marodon est raconté
en un peu moins de 150 photogrammes, la Vierge
de Tanit n'apparaît nulle part revêtue
d'une robe-pieuvre; en revanche il y a bien une
photo de la danseuse «orientale» américaine
Loïe Fuller étalant sa robe : à
partir du buste de la danseuse rayonnent tout
autour de gros serpents comme autant de tentacules...
(op. cit., p. 14). - Retour
texte
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11 Décembre 2005 |
«QUE
ROME PRENNE GARDE À LA COLÈRE DES LÉGIONS».
A PROPOS DES CENTURIONS DE JEAN LARTÉGUY |
Philippe
interroge
le site associé des EMPEREURS
ROMAINS
: |
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«On nous avait dit,
lorsque nous avons quitté le sol natal, que
nous partions défendre les droits sacrés
que nous confèrent tant de citoyens installés
là-bas, tant d'années de présence,
tant de bienfaits apportés à des populations
qui ont besoin de notre aide et de notre civilisation.
Nous avons pu vérifier que tout cela était
vrai, et, parce que c'était vrai, nous n'avons
pas hésité à verser l'impôt
du sang, à sacrifier notre jeunesse, nos espoirs.
Nous ne regrettons rien, mais alors qu'ici cet état
d'esprit nous anime, on me dit que dans Rome se succèdent
cabales et complots, que fleurit la trahison et que
beaucoup, hésitants, troublés, prêtent
des oreilles complaisantes aux pires tentations de
l'abandon et vilipendent notre action.
Je ne puis croire que tout cela soit vrai et pourtant
des guerres récentes ont montré à
quel point pouvait être pernicieux un tel état
d'âme et où il pouvait mener.
Je t'en prie, rassure-moi au plus vite et dis-moi
que nos concitoyens nous comprennent, nous soutiennent,
nous protègent comme nous protégeons
nous-mêmes la grandeur de l'Empire.
S'il devait en être autrement, si nous devions
laisser en vain nos os blanchis sur les pistes du
désert, alors, que l'on prenne garde à
la colère des Légions !»
Marcus Flavinius
Centurion à la 2e Cohorte de la Légion
Augusta
à son cousin Tertullus à Rome
(Exergue des Centurions de J. Lartéguy
(Presses de la Cité, 1960)
Moi-même ancien «centurion»,
je me reconnaissais assez bien dans cette lettre attribuée
à Marcus Flavinius par Lartéguy. Avez-vous
pu avoir le fin mot de l'histoire : historique ou apocryphe
? |
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RÉPONSE
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Totalement apocryphe !
A propos de ce fameux texte, Jean Lartéguy note
dans son autobiographie La guerre nue : «Jean
Pouget, que j'avais rencontré en Algérie
au moment du 13 mai, m'a fourni [pour Les Centurions]
des renseignements précieux sur le Camp n 1
et la longue marche des rescapés de Dien Bien
Phu. Ainsi que la lettre du centurion Marcus Flavinius,
de la légion Augusta, qui sert d'ouverture à
ce livre, et qui se termine par cette phrase prophétique
: «Que l'on prenne garde à la colère
des légions !»
Il s'agissait d'un faux : je l'ignorais alors. Il
avait été fabriqué par Roger Frey,
dans le but de réveiller la colère des
légions d'Algérie pour qu'elles chassent
de Paris, la nouvelle Rome, un gouvernement faible,
incapable de régler le problème de l'Algérie,
et nomment un empereur. Ce qui fut fait [Charles
de Gaulle]» (J. LARTÉGUY, La
guerre nue, Stock, 1976, p. 331).
Ce Roger Frey, auteur de la lettre de Marcus Flavinius,
allait devenir, du 5 février 1960 au 6 mai 1961,
Ministre délégué auprès
du Premier ministre dans le Gouvernement Michel Debré
(8 janvier 1959 - 14 avril 1962); voici quelques liens
glanés au hasard où il est évoqué
: www.hemaridron.com
- www.babelmed.net
- www.maghreb-ddh.sgdg.org
L'idéologie coloniale française a revendiqué
le passé antique de l'Afrique du Nord - berceau
de l'Eglise de Rome - pour ancrer et justifier sa domination.
On consultera à ce sujet, de la plume de Jacques
ALEXANDROPOULOS :
- «De Louis Bertrand à Pierre Hubac :
images de l'Afrique antique», Actes du colloque
La Tunisie mosaïque, Toulouse, Presses
universitaires du Mirail, 2000, pp. 457-478;
et
- «L'usage de l'Antiquité dans L'Atlantide
de Pierre Benoit», in Sylvie Caucanas, Rémy
Cazals et Pascal Payen (sous la dir.), Retrouver,
imaginer, utiliser l'Antiquité, Privat,
2001, pp. 189-201.
H. NOULLET, Julia,
éd. Olivier Orban, 1983 |
Parmi des derniers avatars de cette thématique,
signalons tel roman historique relatif à une
révolte berbère sous Hadrien, écrit
par un ancien officier de carrière, Henry Noullet
(H. NOULLET, Julia, éd. Olivier Orban,
1983). Officier pendant la guerre d'Algérie,
l'auteur mit à jour à Zraïa (Aurès),
en 1959, les stèles funéraires du centurion
Neptunus et de Julia, héros et héroïne
de son roman. La métaphore de l'Antiquité
romaine exprime sa propre vision d'un conflit dont il
fut lui-même un acteur : «Tous ces colons,
ces soldats, ces rebelles de Numidie ne sont pas tellement
différents de ceux qui se sont battus pour les
mêmes terres ou les mêmes causes dix-huit
siècles plus tard» (quatrième
plat de couverture).
Il est amusant de noter qu'a peu de choses près,
ce texte est devenu le chant des légions romaines
pour le spectacle du Grand Cirque de France-RTL Ben
Hur Vivant, au début des années '60,
lequel a été enregistré sur disque
vinyle. Voici le texte de la chanson, qui reprend des
idées saillantes de l'exergue des Centurions.
«Plainte des légions de Rome»
(Roger Bourgeon - M. Thiriet)
Sur tous les chemins : les chemins de l'Empire...
Nous marchons, nous marchons - nous marchons !
Les soirs, les matins : les matins voient partir...
Les légions, les légions - les légions
!
Conquérants des terres pour notre grandeur
(1)
Nous devons faire taire, tout désir humain.
Sous le grand soleil ou la pluie qui bat
Les aigles vermeils guident nos combats.
Sur tous les chemins : les chemins de l'Empire...
Nous marchons, nous marchons - nous marchons !
Les soirs, les matins : les matins voient partir...
Les légions, les légions - les légions
!
On dit que dans Rome, dans le même temps
Pour l'argent les hommes, rampent bassement
Et qu'ils nous méprisent de poursuivre encore
En terre conquise un glorieux destin (2)
Si sur notre route vient s'abattre le doute
L'abandon, l'abandon - l'abandon !
Que dans ses plaisirs Rome tremble et redoute
La colère, la colère - des légions
!
LES HOMMES, Ben Hur vivant :
«Chanson de Ben Hur», «Voici donc»,
«Plaintes des légions de Rome»
et «Complainte de l'opprimé», Ducretet
Thomson [Pathé Marconi], 45 t, réf.
460 V 525 M (Orchestre sous la dir. Luis Peña)
Ben Hur Vivant
au Grand Cirque de France : A gauche le vinyle
enregistré par «Les Hommes»
(il existe trois autres enregistrements par
André Claveau, Georges Guétary
et Lucien Lupi) et le scénariste-metteur
en scène Roger Bourgeon écrira
un roman qui est la suite des aventures du héros
de Lew Wallace : Le Fils de Ben Hur.
A droite : le programme du spectacle (1962-1963)
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NOTES :
(1) «Pour
notre grandeur» (conjecture, à
l'audition du 45 t). - Retour
texte
(2)
«Un glorieux destin» ou «Un
indigne sort» (conjecture, à
l'audition du 45 t). Le texte est très
incertain. - Retour texte
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27 Décembre 2005 |
BEN
HUR DE ROBERT HOSSEIN AU STADE DE FRANCE |
Claude
Aubert a écrit : |
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C'est
avec beaucoup d'intérêt que je consulte régulièrement
votre site. Il m'apporte beaucoup de renseignements utiles
pour les travaux que je fais faire à mes étudiants
sur le péplum. Félicitations !
Ne sachant où trouver la réponse, je me
permets de vous poser une question : j'ai appris que Robert
Hossein va créer un grand spectacle sur Ben
Hur au Stade de France à Paris les 22, 23,
29 et 30 septembre 2006.
Savez-vous où je peux trouver plus de renseignements
à ce sujet (et notamment où, comment, et
depuis quelle date pourra se faire la réservation
des places) ? |
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RÉPONSE
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Merci pour votre appréciation
flatteuse. On fait ce qu'on peut !
Oui j'ai étendu parler de ce show. Je dois
avoir une photocopie d'un article sur un des (nombreux)
coins ou recoins de mon bureau, que je n'ai pas encore
lu, et qui est bien sûr introuvable quand j'en
ai besoin. Cliquez néanmoins sur ce lien pour
les réservations : CLICK.
Si je trouve davantage de précisions sur la
version du roman de Wallace par le comte Geoffrey de
Peyrac-le-Sorcier, je vous les ferai suivre. J'avais
eu le plaisir de le voir à Bruxelles il y a deux
ans (je crois) dans Antigone de Anouilh. |
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30 décembre 2005 |
LE
RETOUR DE MASADA |
Nohra
Outerbah a écrit |
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Je suis
à la recherche du film Masada en cassette
ou DVD. Pouvez-vous m'aider, sachant qu'après de
multiples recherches personne ne connaît ce livre
ou film qui a déjà été diffusé
sur France 2 et FR3. |
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RÉPONSE
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Comme indiqué en
long et en large sur mon site, je ne suis pas en mesure
de vous procurer une copie VHS ou DVD de film. A ma
connaissance, Masada a bien été
édité en VHS in illo tempore, mais
en langue anglaise je crois (je dois en avoir vu sur
Amazon.com). A ma connaissance, il n'y a rien d'autre,
et pas de DVD non plus.
Mais vous parlez aussi du livre. La télésuite
de Boris Sagal est tirée du roman d'Ernest K.
Gann, Duel à Masada, Stock, 1971 je crois
/ rééd. poche Masada, «J'ai
Lu» dans les années '80 (1981 ?). Toute
cela figure dans la bibliographie
renseignée sur mon site, ainsi que d'autres ouvrages
sur la question (le roman de Guy Rachet, Masada -
Les guerriers de Dieu, chez Lattès, et le
livre de Ygaël Yadin, l'archéologue qui
fouilla le site). |
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