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JUILLET 2007

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NEWS DE JUILLET

 

COURRIER DE JUILLET

 

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COURRIER DE JUILLET (suite)

NEWS DE JUILLET 2007

[juillet 2007]
[Nous avons reçu]

NEWS - DVD : Faraon (1965), V.Esp. «Impulso Record»
Collección Impulso - Clásicos del cine de culto
Réal. : Jerzy KAWALEROWICZ - Prod. : Studio Filmowe Kadr; Scén. : Jerzy KAWALEROWICZ, Tadeus KONWICKI, d'après le roman homonyme de Boleslaw PRUS; Images : Jerzy WOJCIK; Mus. : Adam WALACINSKI.

Avec Jerzy ZELNIK (Ramsés XIII) - Barbara BRYLSKA (Kama) - Eva KRIEZEW (Hebron ) - Krystyna MIKOLAJEWSKA (Sarah) - Piotr PAWLOSKI (Herhor) - Leszek HERDEGEN (Pentuer) - Jerzy BUCZACKI (Thutmosis) - Wieslawa MAZURKIEWICZ (Nikotris) - Stanislaw MILSKI (Mefrès).

Format : 4/3 - 1.33:1 / Langues : espagnol (castillan), polonais sous-titré en espagnol / 2 disques / 202' (en réalité : 2h 24', soit 144')
Bonus (disque 2) : Synopsis, fiche technique, fiche artistique, biographie du réalisateur, interview du réalisateur; interview de Rafael de España Renedo (Centro Investigaciones Filmhistoria - Universidad de Barcelona), articles de presse, galerie de photos (16).
Les DVD sont accompagnés d'un livret de douze pages écrit par Rafael de España Renedo.

Synopsis espagnol
El joven príncipe Ramsés, heredero y sucesor de su padre, el Faraón Ramsés XII, y comandante del ejército imperial, durante unas maniobras militares se enamora de Sarah, una muchacha hebrea, al punto que a su regreso a palacio la lleva consigo.
Mientras tanto los sacerdotes estipulan un acuerdo secreto con Asiria, según el cual Egipto mantendrá el control de Judea a cambio de abandonar todos sus derechos sobre Fenicia.
Los fenicios, por otro lado, recurren al príncipe Ramsés tratando de convencerle para que declare la guerra a los asirios. Cuando el Faraón muere, el joven príncipe sube al trono como Ramsés XIII. Inmediatamente, su oposición a los sacerdotes se intensifica. Descubre que las arcas del estado están vacías. No obstante sabe que los sacerdotes han acumulado durante muchos siglos un enorme tesoro en un laberinto secreto del templo.
El Faraón exige este oro, pero los sacerdotes rehúsan entregarlo. Entonces Ramsés decide recurrir a la acción y se propone prender a los sacerdotes y acusarlos de traición.

Palmarès
1967 :Nominación a los Oscar en la categoría Mejor Película extranjera de habla no inglesa
1966 :Nominación a La Palma de Oro en el Festival de Cine de Cannes para Jerzy Kawalerowicz en la categoría Mejor Director.

Que dire de plus ? Pharaon est un pur chef d'œuvre, auquel nous avions du reste déjà consacré un dossier sur ce site. Cette version espagnole, annoncée de 202', n'en totalise en fait que 144'. En revanche, nous aurons le plaisir d'y faire connaissance avec notre confrère espagnol Rafael de España Renedo, qui présente le film au long d'une interview filmée dans le Musée archéologique de Barcelone.

pharaon - faraon
 
 

COURRIER DE JUILLET 2007

 
12 Juillet 2007
EX ORIENTE LUX (L'ESCLAVE DE L'ORIENT)
Emmanuelle a écrit :
J'aimerais savoir si vous connaissez le titre original du film L'esclave de l'Orient ? Je n'ai rien trouvé sur le Net au sujet de ce film.
En tout cas bravo pour votre site, j'adore les péplums et je ne pensais pas qu'il y en avait autant !
 
 
RÉPONSE :

Et comment, si je connais L'esclave de l'Orient, avec Irène Tunc ! Ce fut mon premier péplum «non-mythologique» : le titre original italien était Afrodite, Dea dell'Amore. Il ne faut pas le confondre avec celui qui est sorti en France sous le titre Aphrodite déesse de l'Amour (t.o. La Venere di Cheronea), qui, lui, raconte l'histoire du sculpteur Praxitèle, auteur d'une célèbre statue de la déesse Aphrodite, dite «de Chéronée».

esclave de l'orient

Addendum
Curieux film que ce péplum, L'Esclave de l'Orient (Afrodite, Dea dell'Amore, Mario Bonnard, IT - 1958), dont le scénario, quelque part, me fait songer à l'Aphrodite de Pierre Louÿs, du moins dans ses prémisses - le sculpteur Démétrios d'Alexandrie est chargé de réaliser une nouvelle statue de la déesse Aphrodite. Il va vouloir prendre pour modèle une célèbre prostituée juive, Chrysis. Mais celle-ci a décidé la perte de l'arrogant séducteur et exige de lui trois présents sacrilèges : un peigne, un collier, un voile. Démétrios commet les trois crimes exigés, et Chrysis s'exhibe avec ces parures qui lui valent d'être condamnée à boire la ciguë. Alors Démétrios fera prendre la pose à son cadavre et modèlera dans la glaise l'esquisse de son chef-d'œuvre. Voilà pour le roman de Louÿs.

Dans le film, le sculpteur Démétrios de Corinthe (Antonio De Teffè) doit choisir entre une femme corrompue, la courtisane phénicienne Diala (Irene Tunc) et la pure esclave chrétienne Lerna (Isabelle Corey) le modèle qui prêtera ses traits à la statue de la déesse Aphrodite. Mais l'archonte de la cité, Antigone - dont Diala est la maîtresse -, a reçu de Néron l'ordre de percer l'isthme de Corinthe à charge pour lui de trouver les fonds nécessaires pour mener à bien cette titanesque entreprise. Dans ce but, Antigone entreprend de persécuter et spolier les chrétiens pour financer ce chantier (et moi qui croyait que les premiers chrétiens étaient pauvres !), et même les soumet aux travaux forcés. Quintus Rufus, commandant de la légion romaine, désapprouve cette manière de faire.
Amoureuse de Démétrios, Diala persécute Lerna et ses coreligionnaires. Finalement, apprenant que son ami Démétrios est potentiellement son rival, l'archonte Antigone le condamne à être brûlé vif avec les chrétiens. Heureusement, Q. Rufus et ses légionnaires mettront fin au gouvernement ignominieux d'Antigone.

On voit sans peine la filiation des deux histoires, où les mêmes personnages et ingrédients ont été largement remixés. Sauf que dans le film, la sauce a été épicée à la bondieuserie sur fond de bûchers et que, comme dans d'autres péplums italiens, l'intégrité du Romain s'oppose à la cruauté du Grec (voyez La bataille de Corinthe et, à un degré moindre, La charge de Syracuse; ou encore le fourbe Arbacès, dans la BD «Alix»).

L'Esclave de l'Orient, qui n'est probablement pas un film impérissable, me rappelle de bons souvenirs. J'en avais conservé l'image de Démétrios garrotté en haut d'un escalier et d'un jeu de lumière rose-bleuté sur sa peau... Toutefois la même scène dans la copie récupérée récemment était plutôt dans la gamme des ocre-jaune-vert ! En fait, ça ne me surprend pas : une copie de film n'est pas l'autre. Je me souviens d'avoir été très déçu par une copie helvétique d'Hercule à la conquête de l'Atlantide (couleurs froides, dominantes bleu-rouge) vue à la Cinémathèque de Bruxelles, tandis qu'une copie française du même, visionnée quelques mois plus tard, lors d'un W.E. Peplum à Montpellier, offrait des tons chauds, des bruns et des or, tout-à-fait agréables.

Beaucoup de scènes de L'Esclave de l'Orient ont été tournées à Rome, à l'EUR (portiques, colonnades, escaliers monumentaux). C'est très inusuel comme sujet, le percement du canal de Corinthe sous Néron (1). Des milliers de prisonniers de guerre juifs y avaient été affectés, mais le film ne parle que de chrétiens - souvenir des Actes des Apôtres et des Épîtres de Paul, sans doute ? Ridicule la scène de la populace qui crible de flèches les chrétiens sur leur bûcher. Où est le plaisir s'ils ne brûlent pas vifs, si l'on ne peut se repaître des affres de leur agonie ? Il me semble qu'à l'époque certaines copies avaient été diffusées «enfants non admis». Le scénario est néanmoins fort bien ficelé, et joue sur le suspense des retournements de situation : brûleront, brûleront pas ? Sergio Leone a contribué à son écriture.


NOTE :

(1) Dans l'antiquité grecque, l'on faisait passer des bateaux du golfe Saronique au golfe de Corinthe en les halant le long d'une voie pavée, le diolcos. Le tyran de Corinthe Périandre, puis Démétrios le Poliorcète, Jules César, Caligula et Néron, ensuite Hadrien et Hérode Atticus rêvèrent de percer l'isthme, projet qui n'aboutira qu'au XIXe s. (1882-1893).
Mais en 67, occupé à réprimer une révolte en Judée, Vespasien envoya 6.000 prisonniers de guerre juifs à Néron, lequel les affecta à l'exécution de cette entreprise gigantesque - la première à se voir concrétisée dans les faits, avant d'être abandonnée, sans doute du fait de la mort de l'empereur.
L'actuel canal de Corinthe est long de 6.343 m, large de 23 m et profond de 8 m. - Retour texte

 
 
 
10 juillet 2007
DAVID LE PROSCRIT : RANIMONS LA FLAMME DES PÉPLUMS MÉCONNUS
Georges a écrit :

Savais-tu qu'il existe un David the Hunted des années '60, d'un B. Mc Naugth, avec Jeff Chandler, qui raconte la traque de David par Saül. Jeff Chandler me semble un peu vieux pour jouer David ? Ça a été distribué en Espagne mais pas chez nous...

david le proscrit david the hunted

Jeff Chandler incarne David persécuté par Saül dans A Story of David (1960)

 
 
RÉPONSE :

Je connais ce David avec Jeff Chandler, mais je ne l'ai jamais vu. Je dois avoir une photo de presse avec la trombine de Jeff, quelque part. Un peu vieux pour le rôle, en effet, puisqu'alors le jeune berger David n'est pas encore roi d'Israël. Il n'est jamais sorti en Belgique non plus. Je crois que c'était un téléfilm qui fut aussi exploité en salle (comme ce fut aussi le cas de Rewak le Rebelle de Rudolph Maté).
Il y a ainsi toute une série de petits péplums peu connus, dont la carrière - si carrière il y eut - fut des plus confidentielle. Ainsi L'Apocalypse de Scotese (j'ai la double 120 x 160 française ainsi que l'affichette belge, mais je ne l'ai pas vu) avec Silvana Pampanini et Massimo Serato; Néron Tyran de Rome de Primo Zeglio, pour lequel j'ai dû traverser la Méditerranée afin de pouvoir le visionner... dans un amphithéâtre romain à Carthage, où j'avais été invité en 1987. Je crois savoir qu'il n'a jamais été distribué en France (j'ai l'affichette belge et le film raconté).

sins of jezebel

Sins of Jezebel (1953)

Il existe aussi un film américain sur la fille d'Athalie, Jézabel : Sins of Jezebel. Jamais vu mais j'ai deux ou trois documents d'exploitation US. Il y a enfin un curieux péplum intitulé La Pécheresse (Desert Desperadoes) avec Ruth Roman. Jamais vu non plus, mais il existe un ciné-photoroman. Ajoutons-y les péplums produits par Sam Katzman : Les Esclaves de Babylone avec John Derek (Cyrus délivre les Juifs captifs à Babylone - le scénario doit beaucoup à la Cyropédie de Xénophon), sorti en Belgique mais inédit en France, sauf un passage sur A2 dans les années '80 et Le Serpent du Nil, avec Rhonda Fleming dans le rôle de Cléopâtre, dont il existe aussi un CR (passé à la TV française un peu avant le boum des magnétoscopes).

la pecheresse esclaves de babylone serpent du nil

De gauche à droite : La Pécheresse, ciné-photoroman Roman-Film Etoile (Nous Deux présente), n­ 6, 1ère an., 19 septembre 1957 - Les Esclaves de Babylone, affichette belge - Le Serpent du Nil, ciné-photoroman Les Films du cœur, n­ 57, 4e an., 6 juillet 1961

 

la pecheresse

 
FICHES TECHNIQUES
  • A Story of David (Bob McNaught, GB-Israël - 1960 ), prod. Scoton-Mardep (TV et cinéma).
    Avec Jeff Chandler (David), Barbara Shelley (Abigaïl), Basil Sydney (Saül), David Knight (Jonathan), Donald Pleasance.
  • L'Apocalypse - L'Apocalisse (Giuseppe Maria Scotese, IT - 1946), prod. Lux.
    Avec Tullio Carminati, Massimo Serato, Vera Bergman, Alfredo Varelli (empereur Julien). En Allemagne : Rom in Flammen.
  • Les esclaves de Babylone - Slaves of Babylon (William Castle, EU - 1953), prod. Columbia.
    Avec Richard Conte (Nahum), Linda Christian, Maurice Schwartz (Daniel), Terrance Kilburn (Cyrus), Michael Ansara (Belshazzar), Leslie Bradley (Nabuchadnezzar).
  • Néron, Tyran de Rome - Nerone e Messalina (Primo Zeglio, IT - 1949 [sortie 1953]), prod. Spettacolo.
    Avec Gino Cervi (Néron), Yvonne Sanson (Messaline), Paola Barbara (Agrippine), Jole Fierro (Poppée), Lamberto Picasso (Sénèque), Carlo Tamberlani (Tigellin). En Allemagne : Der Untergang Roms. Aux USA : Nero and the Burning of Rome.
  • La pécheresse - La peccatrice - Desert Desperadoes - Flight Into Egypt (Gianni Vernuccio & Steve Sekely, IT-EU - 1957), prod. RKO.
    Avec Ruth Roman (Ruth), Akim Tamiroff, Arnoldo Foa, Othelo Toso.
  • Le serpent du Nil - Serpent of the Nile - Loves of Cleopatra (William Castle, EU - 1953), prod. Columbia.
    Avec Rhonda Fleming (Cléopâtre), Raymond Burr (Marc-Antoine), Michael Fox (Octave), Robert Griffin (Brutus). En Allemagne : Die Schlange vom Nil.
  • Sins of Jezebel (Reginald LeBorg, USA - 1953), prod. Lippert Pictures.
    Avec Paulette Goddard (Jezebel), Eduard Franz (Ahab), John Hoyt (Elijah).
 
 
 
13 juillet 2007
DES FLEURS POUR LE RÉDACTEUR. ET POUR ROME (HBO)
Marc a écrit :
Juste un mot en passant. La première fois que je vous ai lu, il s'agissait un dossier sur le péplum fantastique dans Mad Movies (1) qui me servit lorsque j'écrivis moi-même un article sur Hercule dans un numéro de CinémAction (2). Votre analyse de la série Rome est admirable et mériterait d'être publiée. Il est trop rare de lire des textes pertinents, documentés et intéressants sur les séries télé et leurs sources. Pour cela (et pour l'article de Mad), merci.
 
 
RÉPONSE :

C'est, décidément, la saison des fleurs. Pas plus tard qu'hier, je suis tombé sur un échange entre Florence Dupont, latiniste pure et dure de Paris VII, publié dans Le Monde Diplomatique, et le blog de Denys Corel (scénariste). Denys Corel me fait l'honneur de saluer mon analyse de Rome (HBO) en ces termes : «Voir à ce sujet l'excellent article de Michel Eloy qui montre qu'on peut connaître l'Histoire romaine sur le bout des doigts et apprécier la série : «Rome, unique objet de mon assentiment».

J'avoue qu'entre ces deux opinions bien tranchées je me sens un peu mal, étant «historien» à 55 % et «cinéphile» à 45 %. Les critiques de Florence sont tout-à-fait fondées, en tout ca de mon point de vue à moi qui répète à tous les échos que, de l'Antiquité, le public ne retiendra que les films, romans, BD... Ces reflets de l'Histoire se doivent donc d'être impeccables !
Naturellement, bien fol serait celui qui croirait que l'on puisse ainsi tranquillement transposer à l'écran l'exacte réalité historico-archéologique.

Mais le droit que - se prévalant d'avoir écrit une fiction - s'attribuent les scénaristes pour délirer en se cachant derrière l'Histoire est quelque part malsain. Parfois à la limite de la diffamation. Selon le bon Suétone, Caligula aurait couché avec sa sœur Drusilla et nommé consul son cheval. Dans le film, il se conforme à l'une et l'autre anecdote, mais pousse le zèle jusqu'à également coucher avec son cheval. Lourd, non ? Peu m'importe qu'il s'agisse d'art, de théâtre lyrique bourgeois ou de Série B prolo : j'entends que ces échos d'Histoire sonnent juste... Je suis, bien évidemment, conscient de ce qu'on ne peut pas faire tout un cours d'Histoire en seulement deux heures de spectacle (ou un peu plus s'il s'agit d'une série TV). Qu'il faut simplifier, élaguer des personnages ou les synthétiser, voire truquer les cartes pour que le résultat soit immédiatement compréhensible pour un public de non-spécialistes. Or il me semble bien que Rome (HBO) est, de ce point de vue, irréprochable. Rome atteint à la perfection.
Aussi quand Florence Dupont trouve à s'indigner de ce que les comédies ne se jouaient pas le soir, comme on le voit dans Rome, mais le matin... je reste rêveur. Elle a sûrement raison, mais tout de même... L'important n'était-il pas de montrer que la victoire des populares à Thapsus dut être saluée par des mimes bouffons ?

Enfin, bon. Soit ! Il reste encore beaucoup de travail pour éduquer et le public, et les profs... Par exemple, lorsque F. Dupont parle de la discipline des légions qui ne violaient qu'en territoire ennemi, elle oublie que le «violeur» de la bergère (3) n'était autre que Marc Antoine lui-même, et que cette séquence - dès le second épisode - était utile pour camper le personnage paillard qu'il était censé être; et que de toute façon, un noble Romain faisait ce qu'il voulait avec les inférieurs. Au pis aller, un propriétaire tatillon aurait pu exiger de lui un dédommagement pour l'usage abusif de son bien. Encore eut-il fallut, tandis que se profilait la guerre civile, qu'il osât traîner en justice la soldatesque sur le pied de guerre.


NOTES :

(1) Michel ÉLOY, «Le péplum fantastique», Mad Movies, n­ 36, juillet 1985, pp. 49-55. - Retour texte

(2) Marc LE PRUNENNEC, «Hercule, un héros inaltérable», in «Le surhomme au cinéma», CinémAction, n­ 112, 3e trim. 2004, pp. 45-49. - Retour texte

(3) A la limite du consentement et de l'indifférence d'une esclave accoutumée à servir d'objet sexuel, la bergère n'était du reste pas très farouche. - Retour texte

 
 
 
16 juillet 2007
ARGONAUTES, GORGONES, COLOSSES ETC.
Emmanuelle a écrit :
Il y a des films comme ça dont on garde un bon souvenir (même si ce ne sont pas de super-films). Moi, j'ai longtemps gardé le souvenir d'un péplum dans lequel une fille rentrait dans un arbre et à l'intérieur il y avait le méchant et une grande statue... J'ai trouvé le titre le jour où un ami m'a passé ce film pris sur Canal+ : Rome contre Rome. Un péplum étrange à mon avis. Ah ! et la Méduse de Persée l'Invincible, pas bizarre ?
A part ça mes préférés sont Le Colosse de Rhodes (CLICK), Ulysse (CLICK & CLICK), Jason et les Argonautes (CLICK & CLICK) avec les trucages de Ray Harryhausen. Ils paraissent désuets maintenant, mais j'adore Le 7e voyage de Sinbad, Sinbad et l'Œil du Tigre, Le Fantastique voyage de Sinbad : que de souvenirs !
 
 
RÉPONSE :

Je ne me rappelais pas l'arbre dans Rome contre Rome. Ce film (sorti en Belgique sous le titre Le Sorcier de l'Arménie), ainsi que Maciste en Enfer m'avait, vers la fin des années soixante, dégoûté du péplum à cause du mélange de genres : l'histoire et le fantastique gothique ne font pas bon ménage.

Depuis lors, j'ai pris de la bouteille, et suis devenu plus tolérant. Je les apprécie, aujourd'hui. Mais à l'époque, beurk...

Pour Jason et les Argonautes... ceci n'apparaît pas vraiment à qui parcourt mon site : on a sûrement l'impression que je suis avant tout un mordu d'histoire romaine. Mais à l'origine, ma passion pour l'Antiquité (qui me vient du péplum, quand j'avais neuf ou dix ans) c'était la mythologie grecque. Et plus spécialement le Cycle des Argonautes. Je dois bien avoir tout lu de ce que les auteurs grecs et latins ont pu écrire là-dessus, le moindre alinéa (je collationnais toutes les références de bas de page, pour ensuite aller consulter les textes à la Bibliothèque royale). Ceci me vient de mon tout premier péplum [mythologique, cette fois] : Les Travaux d'Hercule. Un jour je mettrai en ligne un énorme dossier là-dessus...

La Méduse de Persée l'Invincible, un des premiers travaux de Carlo Rambaldi, est très impressionnante, mais le dragon du marais - dans le même film - est plus étonnant encore, une vraie réussite surtout si on le compare à ce qui, à cette époque, dans les autres péplums, se faisait comme monstres en carton-pâte (l'Hydre de Lerne dans Les Amours d'Hercule et le Cerbère dans La Vengeance d'Hercule, e.a. !).

persee l'invincible

Persée affronte le Monstre du Marais (Persée l'Invincible)

J'ai les DVD des trois Sindbad d'Harryhausen, mais je n'ai pas encore trouvé le temps de les revoir. Mais c'était très bon aussi. Surtout le premier, avec Kerwin Matthews : qu'est-ce que mes enfants ne l'ont pas vu et revu, ainsi que Jack le Tueur de Géants de Nathan Juran (que je n'ai pas encore réussi à trouver en DVD, bien qu'il existe).

Avant de disserter sur le cinéma historico-mythologique, j'ai pas mal glosé sur la mythologie grecque et le Cycle des Argonautes [travaux inédits]. Le Colosse de Rhodes est le tout premier dossier que j'aie rédigé sur le péplum. Je m'étais attaqué à ce film en premier parce qu'il passait à la TV, à une époque où je commençais à me réintéresser aux péplums de mon enfance (because «Les Dossiers de l'écran»). Comme les magnétoscopes n'existaient pas encore, je me faisais des K7 audios des films. A l'époque, je n'avais pas établi la relation avec Sergio Leone, dont pourtant j'adorais les westerns ! Un jour, je mettrai aussi ce dossier en ligne, avec toutes les améliorations que j'ai pu y apporter depuis trente années... J'avais été très impressionné par les aménagements intérieurs du Colosse, les bruits du bronze qui travaillait sous l'action du vent - quoique je n'aie découvert ce film que sur le tard, fin des '60. Un de mes correspondants espagnols était originaire de Laredo, où les scènes du port de Rhodes avaient été filmées, et m'avait passé quelques photos de lui, enfant, posant dans les décors (photos qu'il a récemment mises en ligne : Mi Primer Rodaje, où l'on peut voir que les majestueuses trirèmes du film de Leone n'étaient en réalité que de modestes barques de pêcheurs de sardines montées par des enfants costumés. Salvador Sáinz est, depuis, devenu critique de cinéma, scénariste et acteur : visitez son Site Web, son Blog personnel et le Blog del conde Estruch, sinistre vampire espingouin ressuscité par ses soins).

(...)

Tiens, j'y songe : connaissez vous ce curieux film d'espionnage de 1965, Agente Segreto S03 «Operazione Atlantide» ? Le réalisateur, Paul Fleming, n'est autre que Domenico Paolella. C'est l'histoire d'une base secrète d'espions chinois en plein Sahara, qui se font passer pour les derniers survivants de l'Atlantide... auprès d'un faux explorateur américain (qui est un vrai agent secret, enquêtant sur un trafic d'uranium organisé par les Chinois). Au temps où je prenais toutes choses plus ou moins au sérieux, je considérais ce film comme la pire imbécillité qu'un scénariste en panne d'inspiration ait pu imaginer. Mais depuis j'en ai vu d'autres, et j'aimerais beaucoup en retrouver une copie.

 
 
 
EMMANUELLE RÉÉCRIT :
Pour Agente segreto S03, je me souviens vaguement d'un film d'espionnage... je revois une scène dans un abri souterrain avec des Asiatiques qui veulent lancer une bombe atomique. Mais c'est peut-être un OSS 117 ?! je n'ai rien trouvé (sauf une affiche) sur Internet qui pourrait me dire si c'est le même film...