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COURRIER DE FÉVRIER ET MARS 2008 |
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8 février 2008 |
ENCORE
UN BON OUTIL DE RÉFÉRENCE : LE SITE CINÉFICHES |
Jean-Claude
Fischer a écrit : |
J'ai
le plaisir de vous annoncer l'existence Internet de
notre banque de données sur le cinéma
www.cinefiches.com
qui contient à ce jour plus de 44.700 fiches
de films, avec des recherches multicritères par
acteur, metteur en scène, prise de vue, musique,
thématique et bien sûr, par titre VF et
VO...
Sur le péplum italien
: CLICK |
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date13 février 2008 |
OÙ
TROUVE-T-ON DES DVD ? MAIS À LA FNAc, BIEN SÛR
! |
Jeanine
a écrit : |
Comment
se procurer ce docu ? Merci (Gladiateurs). |
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RÉPONSE
: |
A la FNAc, je suppose.
C'est-là que j'ai acheté mon exemplaire
du docu-fiction de Tilman Remme, Gladiateurs
(2003). Ou passez commande chez votre revendeur DVD
préféré. Il doit y avoir également
des possibilités par Internet, chez Amazon.fr
par exemple.
Je profite de l'occasion pour rappeler aux visiteurs
de ce site que je ne suis ni commerçant, ni courtier
en DVD. Je mets des liens en direction des vendeurs,
quand j'en ai. Mais je ne fais aucune recherche de «bonnes
adresses». |
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23 février 2008 |
LES
JEUX MORTELS DE L'AMPHITHÉÂTRE : UNE MINIMISATION
DU PHÉNOMÈNE ? |
Clint
a écrit : |
Avant
tout, félicitations pour ce superbe site et toute
cette érudition.
Mais, après de longues «études»
et lectures d'ouvrages divers sur la Rome antique, je
voudrais vous demander si, en ce qui concerne le phénomène
de la gladiature, il n'y aurait pas aujourd'hui une
certaine tendance à minimiser «l'ampleur»
et «le bilan sanglant» de ce «sport»
qui est quand même une sacrée tache sur
cet empire grandiose ?
Je trouve que, de la part de
certains amateurs de Rome, on relativise peut-être
un peu trop les mises à mort sous couvert de
coût et autres paramètres...
Merci
de votre réponse et n'hésitez pas à
me donner tous les éléments pour ou contre
ma «perception». Merci.
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RÉPONSE
: |
Je me suis également
posé la question qui vous turlupine.
Cependant, dès les années '80, feu Georges
Ville qui n'était pourtant pas - à ce
que je sache - un adepte de la «reconstitution
archéologique» fondu d'arts martiaux (comme
c'est le cas, par exemple, les auteurs du bouquin paru
chez Errance (Les
Gladiateurs, Eric TEYSSIER & Brice
LOPEZ), feu Georges Ville donc, dans son ouvrage magistral,
La gladiature en Occident, des origines à
la mort de Domitien (Ecole française de Rome,
1981) a produit toutes les références
tendant à démontrer que les Romains ménageaient
la vie de leurs gladiateurs. Qu'y ajouter sinon qu'il
faut être prudent dans la terminologie, car il
y a gladiateur et gladiateur. Les «vrais»
gladiateurs pratiquaient une escrime codifiée,
sous la direction d'un doctor.
Mais l'amphitéâtre était aussi
l'espace où avait lieu les exécutions
capitales. Des professionnels (bestiarii) ou
de simples condamnés à mort pour quelque
crime se mesuraient aux fauves ou s'affrontaient entre
eux, ou encore étaient purement et simplement
égorgés par les gladiateurs «professionnels»
commis à la fonction de bourreau (c'étaient
souvent des rétiaires, paraît-il).
D'autres fois, mais de manière tout-à-fait
exceptionnelle, c'étaient des prisonniers de
guerre qui s'affrontaient en grand nombre comme sur
le lac Fucin. Difficile de croire qu'en la circonstance
ils pratiquaient une escrime codifiée. Ils n'avaient
pas été entraînés pour ce
genre de combat. Donc ce n'étaient pas des gladiateurs,
mais des condamnés à mort - ou un surstock
d'esclaves dont on se défaisait (1).
Faut pas mélanger les torchons et les serviettes,
même si la vie humaine n'avait pas grande valeur
dans l'Antiquité gréco-romaine - surtout
quand on était d'humble extraction.
Il est clair que des gens spécialement entraînés
pour ça donnaient un meilleur spectacle que
des quidams pusillanimes ou de mauvaise volonté.
De même, est-il évident qu'à la
page «sport» du JT, vous ne risquez pas
que l'on vous retransmette les exploits footballistiques
des gamins de la paroisse saint Ambroise, contre leurs
camarades du hameau voisin. Pour les admirer ou les
conspuer, on vous montrera plutôt des équipes
de haut niveau.
Au cinéma,
la gladiature romaine a été réélaborée
à partir de l'imagination des scénaristes
hollywoodiens, bref jugée à travers
de nos valeurs judéo-chrétiennes.
Ainsi - simple détail matériel,
mais emblématique d'un certain état
d'esprit indolent - dans Les
gladiateurs (Delmer Daves, 1954), c'est
comme condamné à mort que Victor
Mature affronte un tigre. Le film attribue à
ce bestiaire une panoplie de thrace à
peu près correcte (une paire d'ocrea, un
bouclier rond, la manica, un casque). Toutefois,
à regarder de plus près le casque,
on voit que la visière surabaissée
en couvre-joues est des plus fantaisistes : c'est
une extrapolation des casques de football américain.
En voici une copie de facture tout aussi moderne,
trouvé sur le site de reconstitution Familia
gladiatorum
-
Victor Mature, bestiaire
dans Les gladiateurs (Demetrius and the gladiators)
attend de pied ferme la charge du tigre. Sa panoplie
de thrace serait parfaite si le bouclier rond
était d'un diamètre un peu plus
petit, et s'il était armé de la
sica au lieu du gladius
|
Je nourris quelque crainte que nos chers péplums
en aient remis une couche, en matière de gladiature.
Quoique dans un texte que je tiens sous le coude (à
paraître avec mon dossier La Chute de l'Empire
romain / Gladiator... quand il sera prêt !)
je me sois amusé à essayer de catégoriser
les scènes de cinéma, indépendamment
des erreurs d'armaturæ. La plupart de ces
scènes relèvent rarement de la gladiature
proprement dite. Ainsi, quand Victor Mature affronte
un tigre dans Les gladiateurs il s'agit clairement
l'exécution d'un condamné à mort
ad bestiam, à l'heure méridienne.
C'est dans le but de le voir mourir que Caligula-Jay
Robinson l'a contraint à descendre dans l'arène.
Rien à voir avec les gladiateurs.
Un des rares combats corrects à l'écran
- Kirk Douglas contre Woody Stroode dans Spartacus
- se passe dans la caserne, et le doctor Marcellus
(Charles McGraw) n'est pas loin à défaut
d'être vraiment présent aux côtés
des combattants, ainsi qu'on les voit dans les représentations
figurées. Les chrétiens que l'on crible
de flèches ou de javelots (La révolte
des esclaves, p. ex.) est aussi, clairement, une
de ces exécutions massives de l'heure méridienne,
et n'a donc rien en commun avec les duels gladiatoriens
qui ont lieu l'après-midi.
Le cinéma occulte généralement
le rituel entourant les combats de gladiateurs. Je crois
que le Quo Vadis
de Kawalerowicz est bien le seul péplum à
avoir montré la pompa qui précède
les jeux; malheureusement, ce sont des militaires qui
défilent avec leurs enseignes, au lieu des prêtres,
entraîneurs et gladiateurs réellement concernés.
Et sauf erreur (ça serait à vérifier
- ma mémoire !), cette pompa n'introduit
pas des duels, mais des exécutions publiques
de criminels chrétiens...
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CLINT
RÉÉCRIT : |
En
fait, ma réflexion, tout bien considéré,
est plus large et dépasse le cadre de la gladiature
car vous avez raison, «on» a mélangé
les exécutions capitales, les chasses et les
combats de gladiature. Pourtant, l'ensemble correspond
à un véritable bain de sang presque quotidien
(117 jours de jeux sous Trajan, si je ne me trompe pas)
et même si, statistiquement, les «chances
de survie» des combattants étaient de tant
et tant de pourcent, il n'empêche que des dizaines
et parfois des centaines de paires de gladiateurs se
sont opposées régulièrement, ce
qui est indéniable.
Je persiste donc à croire
et à dire que, malgré les sympathies que
l'on peut éprouver et l'admiration que l'on peut
porter à la «civilisation romaine»,
il n'en reste pas moins vrai que cette vérité-là
est comme une tache indélébile. |
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RÉPONSE
: |
Quelque part, votre remarque
est frappée au coin du bon sens. Certes, nous
avons d'excellentes raisons de croire que les combattants
n'étaient pas systématiquement mis à
mort. Mais les combats étaient néanmoins
fort nombreux. Même dans les sports pacifiques
qui font courir les foules aujourd'hui, qu'il s'agisse
de la Formule 1, du ski, du foot etc., il y a parfois
des morts... J'avoue que je suis perplexe lorsque Brice
Lopez et ses camarades font des démonstrations.
D'après eux les gladiateurs n'avaient pas le
droit de tuer leur adversaire, et donc retenaient leurs
coups : le but étant d'épuiser l'adversaire
pour obtenir sa soumission. C'est à ce moment
là, quand le vaincu tendait la main, que l'assistance
et l'éditeur des jeux décidaient s'il
devait vivre ou mourir. Nos «certitudes»
s'arrêtent ici, quoique je me demande comment
ils arrivaient à retenir leurs coups.
Brice en parle à son aise, lui qui reconstitue
des duels certes à coups portés mais -
tout de même - avec des armes émoussées...
Nos certitudes s'arrêtent donc ici, faute de
statistiques fiables sur le nombre de morts, estropiés,
grâciés. Le programme de Pompéi,
qui nous apprend que sur trois paires engagées
un seul combattant mourut, constitue une forte présomption,
mais en l'absence d'un échantillonage suffisant
ne constitue pas une statistique fiable !
Cela dit, n'oubliez tout de même pas que les
gladiateurs étaient des esclaves (ou des hommes
libres qui avaient abdiqué leur dignité,
la fameuse dignitas), que leur vie donc avait
peu de valeur morale (mais une certaine valeur marchande).
Croyez-vous que notre société contemporaine
judéo-chrétienne soit plus juste sous
l'emprise du libéralisme sauvage ? Qui se soucie
des petites gens, des retraités, des pauvres,
des SDF, des sans papiers, des ouvriers qu'on jette
à la rue à l'occasion d'une délocalisation
? Jusqu'à preuve du contraire, une civilisation
a toujours été un bulldozer qui broyait
les faibles, les inutiles... au profit de quelques privilégiés...
et de leurs chiens de garde, les «prolos utiles»
(autant qu'ils le resteront).
Et, cerise sur le gâteau, ce sont toujours les
assassins - non leurs victimes - qui font la «Une»
des journaux ou des débats télévisés.
NOTE :
(1)
C'est Henri Dunant - le fondateur de la Croix-Rouge
- qui vit horrifié, sur les champs de bataille
d'Italie, tant les Français que les Autrichiens
achever les blessés ennemis ou fusiller les
prisonniers. Et il eut bien du mal à persuader
les pontifes des divers Ministères de la Guerre
que c'était là chose anormale, en 1870
! De tout temps on a massacré les prisonniers
dont on se savait que faire. Les Assyriens empilaient
leurs têtes sur le champ de bataille et écorchaient
vif les chefs ennemis; les Romains différaient
leur sort pour organiser quelque chose de divertissant.
Mais l'idée restait la même : «Væ
victis !»
S'il vous restait la moindre illusion à ce
sujet, je vous recommande le caustique petit ouvrage
de Jean BACON, Les saigneurs de la guerre. Brève
histoire de la guerre et de ceux qui la font (1981),
rééd. Phébus, coll. «Libretto»,
2003 - avant-propos du général de Bollardière.
- Retour texte
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29 février 2008 |
AMOURS
HERCULÉENNES ET AUTRES BLONDES GAULOISERIES... |
Frédéric
a écrit : |
Vu à
la FNAC un truc qui s'appelle Les Gauloises blondes
et qui se présente comme une parodie paillarde
d'Astérix, avec, dans la distribution, Roger Carel
et Pierre Tornade (les voix des dessins animés
Astérix). Sortie aussi d'un double DVD d'Empire,
avec sous-titres français, pour la modique somme
de dix euros. |
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RÉPONSE
: |
... Et chez René
Chateau, qui l'avait déjà en VHS, on annonce
Les amours d'Hercule en DVD pour le 24 avril.
Assurément, Les Gauloises
blondes est le péplum le plus lourdingue
que l'on ait réalisé ces dernières
décennies. A côté, Caligula et
Messaline et Les aventures sexuelles de Néron
et Poppée, de notre ami Anthony Pass/Antonio
Passalia, sont des chefs-d'uvre ! Les Gauloises...
hésitent sans cesse entre le comique et l'érotique,
et ne savent même pas à quelle époque
se raccrocher : la Lutèce des Parisii
a été soumise au temps de Jules César
(-50), mais le dialogue laisse entendre que plusieurs
autres Césars déjà se sont succédés
sur le trône impérial. «Bromenat'
Matemoizel ? Ach ! Fransouz, Gross filou !»
A Lutèce, il n'y a pas beaucoup de vrais mecs,
mais beaucoup de «p'tites femmes» très
au fait de leur émancipation sexuelle (c'est
un film post-soixante-huitard attardé, savez-vous
! Pour ne pas dire un chiffre de plus !).
L'Abraracourcix lutétien (Pierre Tornade, dans
le même rôle) se nomme Biturix et porte
bien son nom. En revanche, je trouve injurieux pour
l'honneur romain le nom de Cunnilingus attribué
au centurion de service. Mais faut bien reconnaître
qu'avec son accent mouvant il est plus ritalo-espingouin
que romain !
Le scénar tourne en rond jusqu'à ce que,
pour relancer l'intrigue, apparaissent Malus et Bonus
- deux moines chrétiens ne manquant pas d'assurance,
qui débarquent en robe de bure du IVe s., pour
informer légionnaires et sujets gaulois que l'Empire
est - désormais - chrétien. Fini de rire,
mes gaillards. Un lourd cilice s'est abattu sur la Ville
Eternelle !
Voilà ce qui s'appelle un très rapide
«survol» de quatre siècles de présence
romaine en Gaule. Le temps d'écarter puis de
rejoindre les cuisses, en somme. Le film s'est joliment
fait éreinter sur le site Nanarland,
et je dois dire qu'il ne l'a pas volé.
Les Gauloises Blondes
Réal. : Jean JABELY, FR - 1988) / 85'
Scén. : Jean JABELY
Mus. : Claude ENGEL
Avec : Pierre TORNADE (Biturix) - Gérard HERNANDEZ
(Cunnilingus) - Roger CAREL (Cuchulain, inventeur) -
Jean ROUGERIE (frère Bonus) - Jackie SARDOU (sorcière)
- André GAILLARD (le druide) - Sylvaine CHARLET
(Bituite, femme de Biturix) - Myriam SALVODI
Synopsis
Lutèce, en l'an 100 de n.E. Paradoxalement,
et contre toute vraisemblance historique, Lutèce
est un petit village parsemé de quelques huttes
et peuplé au grand maximum d'une trentaine de
pèquenots. Le chef, Biturix, démagogue
et incompétent, travaille à sa réélection,
soutenu par son épouse Bituite, qui tente de
convertir les indécis en couchant avec tous les
hommes du village.
Pendant ce temps, Cuchulain, l'inventeur local,
passe ton temps à bricoler de nouvelles trouvailles,
dont une étrange tour en bois rappelant la tour
Eiffel : au passage, il invente également le
porte-jarretelles. Mais un détachement de Romains
- lui légos à tout casser, et qui arrivent
à faire la tortue preuve de leur savant entraînement
-, commandés par le centurion Cunnilingus, vient
attaquer le village pour leur imposer la «pax
romana». Heureusement, l'attaque des légionnaires
est dispersée quand les jeunes habitantes du
village déboulent à poil, ce qui a pour
effet de saper la motivation des soldats... (Détournement
grivois d'une attaque historique de guerriers gaulois
nus.)
S'ensuivent des séquences du plus haut comique,
alors que les légionnaires romains, au grand
dam du centurion Cunnilingus, sont convertis aux joies
du peace and love par leurs copulations avec
les Gauloises : le sommet est atteint quand un légionnaire
noir, en pleine roucoulade avec une villageoise, est
interrompu par le père d'icelle, qui rentre dans
la cabane en demandant à sa fille, cachée
dans l'obscurité : «Mais qu'est-ce
que tu fais dans ce noir ?» Et le chef Biturix
de commenter : «Je crois que cette année,
on va avoir des gauloises brunes, très brunes
!»
Format : Couleur, Dolby, PAL / Langue : Français
/ Région : Région 2 / Date de sortie du
DVD : 21 février 2008
Internet
LES AMOURS D'HERCULE
Gli Amori di Ercole / 97'
Italie - France, 1960 - Couleur
Réal. : Carlo Ludovico BRAGAGLIA
Scénario : Sandro CONTINENZA, Luciano DORIA,
Alberto MANCA
Musique : Carlo INNOCENZI
Avec : Jayne MANSFIELD (Déjanire/Hippolyte) -
Mickey HARGITAY (Hercule) - Massimo SERATO (Lycos) -
René DARY (le général) - Moira
ORFEI (Néméa) - Gil VIDAL (Achille) -
SANDRINE - Rossella COMO - Andrea SCOTTI - Arturo BRAGAGLIA
- Andrea AURELI - Olga SOLBELLI
Synopsis
Mégarée, l'épouse d'Hercule
est assassinée sur ordre du régent du
roi d'chalie, née. Ivre de vengeance,
le fils de Zeus - accompagné du jeune Tamanto
et du vieil Iolas - se rend aux portes de cette cité
pour se venger. Mais le tueur présumé
de sa femme a déjà rendu l'âme.
Qu'importe, le demi-dieu va rediriger sa fureur sur
sa progéniture; or, lorsqu'il la rencontre, il
tombe amoureux de la fille de l'ancien monarque et maintenant
orpheline, Déjanire. Dans l'ombre toutefois,
Lycos, un usurpateur - véritable instigateur
du meurtre de Mégare - tire les fils de toutes
sortes d'intrigues, complotant de prendre le pouvoir
aussitôt qu'Hercule et Déjanire se seraient
entre-détruits...
Sortie à Paris : 28 décembre 1960 aux
cinémas «La Cigale», «Concordia»,
«Amiral» et «Latin»
Ce film à grand spectacle nous fait revivre
les exploits légendaires d'Hercule. Sa force
prodigieuse lui fait, abattre les portes d'chalie,
maîtriser un taureau furieux, terrasser un étrange
anthropoïde, tuer l'Hydre de Lerne à trois
têtes et dompter les farouches Amazones de la
reine Hippolyte, qui a la fâcheuse manie de métamorphoser
en arbres les amants qui ont cessé de lui plaire.
Mickey Hargitay - qui a débuté à
Las Vegas avec Mae West - et son épouse, la sculpturale
et regrettée Jayne Mansfield, sont les interprètes
de cette fresque mythologique.
Editeur : René
Chateau Video - Distributeur : TF1 Vidéo
Format Image : 2.35 - 4/3 / Zone 2 / Dolby Digital (Stéréo)
/ couleur / Standard : PAL / Format disque : simple
couche / Langue : français / Sous-titrage : aucun
/ Bonus : néant / Chapitrage : néant
Sortie DVD (en France) : 24 avril 2008
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16 février 2008 |
DE
L'APPORT DE JOHN MILIUS DANS LA SÉRIE ROME
(HBO) |
Bertrand
a écrit : |
Toujours
à l'étude de la série Rome,
je m'interroge sur la production : les intérêts,
moyens et opinions politiques des scénaristes ou
des producteurs. Il y a un passage complet sur votre site
à propos des scénaristes et de la productions,
je souhaiterai savoir comment vous avez eu ces informations,
peut-être que cela m'aidera dans ma recherche... |
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RÉPONSE
: |
Le peu que je sais des options
idéologiques des auteurs de Rome
(HBO), je l'ai glané dans la presse. En fait, je
ne sais pratiquement rien sur eux, leur carrière,
leur filmo etc., sauf en ce qui concerne John Milius -
cinéaste connoté d'extrême-droite,
mais dont le rôle dans la conception me paraît
aujourd'hui moins important que ce que j'imaginais. Reste
que ses positions sur les barbares et le paganisme me
paraissent avoir été déterminants
dans l'orientation de Rome. Faites donc des recherches
du côté de Conan
le Barbare (j'ai un dossier sur mon site), L'Aube
Rouge, Apocalypse Now.
En fin de compte, je pense aujourd'hui que ce fut plutôt
Bruno Heller la cheville ouvrière de la série.
Il suffit, pour s'en convaincre, de lire les fiches techniques
de chaque épisode : on se rend compte que ce fut
Heller le plus actif.
Stamp semble également s'être beaucoup investi
(voyez le bouquin
publié par HBO). |
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BERTRAND
RÉPOND : |
Quand
vous dites «connoté extrême-droite»,
c'est votre opinion ou est-ce un avis général
que l'on peut retrouver ailleurs ? |
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RÉPONSE
: |
John Milius facho ? C'est
mon opinion, partagée par la plupart des critiques
je pense. Le gars qui a tourné Conan le Barbare,
qu'il définit lui-même comme culto-allemand,
avec sur la tête un bérêt vert des
Forces Spéciales sans doute hérité
du tournage d'Apocalypse Now et (vous vous souvenez
l'assaut héliporté de l'US Cav., au son
de la «Chevauchée des Walkyries»
?) qui a fondé une société de production
baptisée Valkyria; bref, le gars qui a tourné
le seul film - à ma connaissance - où
l'on voit les Etats-Unis envahis par les Russo-Cubains
(L'Aube Rouge), est clairement situable du côté
des faucons plutôt que des candides colombes.
Ce qui en soit ne me gêne pas, tant qu'il ne s'agit
que d'une option esthétique (comme par exemple
le clin d'il à Leni Riefenstahl dans Gladiator
de Ridley Scott); après tout, moi aussi j'adore
Wagner.
Je vous suggère de retrouver le numéro
spécial de Métal-Hurlant (1)
consacré à la sortie de Conan le Barbare,
en 1982, ainsi que divers magazines (L'Écran
Fantastique, Starfix, éventuellement Mad
Movies/Impact) de l'époque. Et faites sur
Google une recherche sur «John Milius».
J'ai regardé hier de dessin animé de Ralph
Bakshi et Frank «Conan» Frazetta, Tygra
- La Glace et le Feu (édition collector chez
Opening).
Le second DVD contenait un bonus de 90' rendant hommage
au célèbre illustrateur de l'heroic
fantasy que fut Frazetta, et John Milius y intervenait
fréquemment. Rien de bien transcendant, sauf
l'admiration du réalisateur de Conan pour
l'artiste qui l'avait inspiré et les mondes fantastiques
que celui-ci avait créés.
(...)
Sur Wikipedia, John Milius est défini comme
«un hippie fasciné par les armes et obsédé
par la guerre du Viêt-nam».
J'ai aussi consulté sa filmo : il est impliqué
dans le scénario des Dirty Harry, le flic
réac aux méthodes musclées interprété
par Clint Eastwood. J'adore cette série. Milius
n'était pas crédité sur ces Dirty
Harry, mais ces films exprimaient ce que la plupart
des gens pensaient tout bas : qu'on flingue tous les
«méchants», les «gentils»
pourront enffin respirer. Ce sentiment populiste sent
le soufre, mais n'est pas chirurgien amputant un membre
gangréné qui contredira.
Il a aussi tourné un superbe L'adieu au
Roi. En Malaisie, pendant la Seconde Guerre mondiale,
des commandos américains - ou britanniques ?
- partagent la vie des autochtones qui résistent
aux Japonais et qu'ils organisent en maquis. C'est un
peu une reprise d'Apocalypse Now. Je dois avoir
quelque part la BD qui en a été tirée.
Il a aussi réalisé un curieux Le Lion
et le Vent : au temps de Théodore Roosevelt,
des «Marines» américains débarquent
au Maroc pour récupérer une compatriote
otage. Inspiré de faits réels; mais en
réalité, la nana était un mec.
Belle célébration de la politique de la
cannonière.
Il est également le réalisateur d'un
Géronimo pro-indien, que j'ai vu. Ce qui
n'est pas vraiment surprenant : les indiens sont des
«sauvages», donc des «barbares».
Vous savez, dans Apocalypse Now - je le dis toujours
- la clé à décoder est posée
bien en évidence sur le bureau du colonel Kurtz
: un exemplaire du Golden Bough (Le Rameau d'Or)
de Frazer [réédité chez «Bouquin»,
N.d.M.E.], dont l'idée centrale est la mise à
mort rituelle du vieux roi remplacé par le jeune.
Ce qui va arriver au susdit colonel Kurtz dans les minutes
qui suivent...
Je vais donc nuancer : Milius est un anar de droite.
Cela dit, vous avez bien capté qu'au delà
de la conception de la série, Milius ne semble
pas s'être beaucoup investi dans Rome,
du moins si l'on s'en réfère aux fiches/aux
génériques publiés. Mais pour ce
que nous connaissons de sa personnalité, nous
l'imaginons très bien posant d'emblée
le principe à ses complices : «On va
faire un film sur les Romains différent des bondieuseries
qu'on a faites jusqu'à présent : le paganisme
avait sa spiritualité spécifique.»
NOTE :
(1)
Métal-Hurlant, HS n° 74bis, avril
1982. - Retour texte
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17 février 2008 |
DU
RACISME À L'ANTIQUE |
Bertrand
a écrit : |
Vous
dites «cinéaste connoté extrême-droite»
à propos de John Milius. Cela me paraît intéressant
car, dans la série, des propos racistes sont évoqués
et d'après mes restes de TD de Licence, les Romains
n'étaient pas racistes même s'il étaient
fiers d'être Romains et se considéraient
supérieurs aux autres. |
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RÉPONSE
: |
C'est vrai qu'il y a une
réflexion intéressante d'Octave, qui pourrait
être mise en relation avec certaines réactions
xénophobes de nos contemporains : les légionnaires
romains ramènent des esclaves de chez les peuples
étrangers qu'ils ont vaincus. Le travail est
confié à ces esclaves et - la guerre finie
et les légions licenciées -, le légionnaire
redevenu simple privatus se retrouve sans gagne-pain,
prolétaire chômeur, ses terres vendues
cultivées par des esclaves étrangers.
Nombre de nos concitoyens se posent, et sont en droit
de se poser, la question, lorsqu'ils voient des étrangers
monopoliser les fonctions les moins attrayantes, tandis
que les emplois intéressants... sont délocalisés...
à l'étranger. Que leur reste-il ? Et que
viennent donc faire chez eux ces étrangers venus
d'un autre continent (ceux que nous avions colonisé
au XIXe s., l'allusion d'Octave-Pirkis est subtile et
très bien ammenée !), qui n'ont pas la
même mentalité, les mêmes valeurs
qu'eux ? Revendiquer ici des droits qui n'ont jamais
existé là-bas ?
Certes il n'y a pas grand mérite à naître
ici plutôt qu'ailleurs. Mais ceux qui sont d'ici
depuis plusieurs générations, eh bien
: ils sont de chez nous ! Coulés dans le même
moule que nous. Ils sont les héritiers de ce
passé commun qu'au fil des générations,
nos parents et arrières-grands parents ont partagé.
Les grands-parents de ces nouveaux concitoyens, où
étaient-ils... mettons le 18 juin 1815 ? Sûrement
pas dans la campagne brabançonne ni le terroir
carolorégien ! Aucune chance que, badaud, leur
aïeul ait ne serait-ce qu'aperçu au loin,
venant de Philippeville, l'armée impériale
emprunter le pont sur la Sambre puis gravir la rue de
la Montagne pour gagner les hauteurs de Charleroi et
- quelques jours plus tard - trouver son tragique épilogue
à Waterloo. Un parcours que, mentalement, je
refais souvent. Voilà qui donne toute sa saveur
à l'exclamation de Vorenus : «Mes aïeux
ont combattu à Zama et à Magnésie
!»
Les Romains n'étaient pas racistes, mais le
sens qu'ils avaient de leur citoyenneté romaine
valait tous les racismes du monde. Car le racisme n'est
pas seulement une question de couleur de peau. Il y
a aussi la langue (les «Barbares», les bafouilleurs),
la religion etc. Tutsis et Hutus appartiennent à
la même «race», et pourtant quel beau
génocide ! Vous avez l'impression d'avoir capté
des propos racistes dans Rome, mais n'est-ce
pas là plutôt le sentiment romain d'être
supérieur à tous les autres ? Vous vous
rappelez «le cercle de Popilius Lænas»
? Un simple magistrat romain, sans l'ombre d'une légion
derrière lui, arbitre une guerre étrangère
simplement parce qu'il représente la volonté
de Rome, qu'il vaut mieux ne pas contrarier (1).
Quelque part, il y a chez les Romains, une morgue bien
britannique; aussi n'est-ce pas un hasard si dans les
films américains, les rôles romains sont
toujours tenus par des gentlemen anglais. Les
Romains, qui avaient absorbé la culture grecque,
affectaient de mépriser ceux là-mêmes
à qui ils l'avaient empruntée : débauchés,
lascifs, esclaves, vaincus par les armes de Rome. Mais
ne vous focalisez pas trop sur Milius, qui à
mon avis a surtout joué un rôle dans l'initialisation
de la série Rome, mais dont le nom disparaît
ensuite rapidement (il est coproducteur exécutif,
et a écrit les scénarios de quelques épisodes).
Forez plutôt du côté de Bruno Heller
et W.J. MacDonald - les complices de Milius -, et Jonathan
Stamp, leur conseiller historique. Sur imdb.com vous
devriez pouvoir retrouver leur filmographie et essayer
de découvrir quels films ils ont fait.
Il me semble que le mépris romain pour tout ce
qui n'est pas romain est historiquement plus à
sa place dans Rome, que la «discrimination
positive» qui consiste - pour faire «politiquement
correct», sans doute - à mettre un acteur
de couleur dans le rôle d'un des généraux
de Jules César (Magon, commandant de la IVe Légion,
dans Empire,
feuilleton ABC). Si on avait présenté
ce Magon comme un chef de mercenaires numides (César
en eut, tout au moins au début de la Guerre des
Gaules), je n'y aurais vu aucune objection. Mais pour
commander une légion de la république,
il faut nécessairement être un Romain de
souche, issu d'une famille engagée dans la stratégie
des alliances politiques; et ceci, même si Caius
Marius d'Arpinium et le picentin Pompée le Grand
furent des exceptions à une époque où
Rome commençait à s'élargir à
l'Italie.
En parlant du racisme «antique», essayez
de mettre la main sur : Christian DELACAMPAGNE, L'invention
du racisme. Antiquité et Moyen-Age, Fayard,
1983, qui remet les pendules à l'heure.
Christian DELACAMPAGNE,
L'invention du racisme. Antiquité et
Moyen-Age, Fayard, 1983. «Le geste
raciste le plus banal - écrit Ch. Delacampagne
en quatrième plat de couverture - traîne
derrière lui une longue histoire : celle
de tous les discours qui, par leur accumulation,
ont réussi à le rendre possible.
Au fil des siècles, ces discours se sont
déposés dans des textes innombrables
- les textes racistes - dont l'ensemble constitue
un pan immense de la culture occidentale - mais
un pan qui, longtemps, est demeuré dans
l'ombre.
Qu'il y ait eu un racisme grec ou médiéval;
que la théorie de l'infériorité
naturelle de la femme s'enracine dans l'oeuvre
d'Aristote; que l'antisémitisme naisse
deux siècles avant notre ère dans
des foyers de culture hellénique - voilà
des faits qu'on a choisi de ne pas voir, tant
ils risquaient de troubler la haute idée
que l'Occident avait de lui-même.
Mais comment se fait-il que la censure ait si
longtemps fonctionné ? Nous avançons
ici qu'elle devait avoir des raisons très
profondes - des raisons qui, peut-être,
tenaient à la nature même de la raison,
ce mot latin qui, par l'intermédiaire de
l'italien razza, a donné le français
race. Si notre hypothèse se vérifiait,
le caractère ancien, massif et inquiétant
du racisme occidental ne serait plus un hasard
: il proviendrait de la structure même de
la culture européenne, des inquiétudes
fondamentales qui la parcourent, des angoisses
qui l'habitent.
Et si les origines de ce racisme devenaient aujourd'hui
pensables, ce serait sans doute parce qu'il y
a quelques années, les bases de notre culture
ont craqué à Auschwitz. Parce que
les camps de la mort ont dit la vérité
de l'humanisme. Et parce que nous ne pouvons cesser
de méditer cette leçon-là.»
|
NOTE :
(1)
En -170, chargé avec deux autres sénateurs
de porter un ultimatum à Antiochus Epiphane,
roi de Syrie, qui s'apprêtait à envahir
l'Egypte de Ptolémée VI Philométor,
C. Popilius Lænas - consul de 172 - traça
autour du roi qui tergiversait un cercle. «Avant
de sortir de ce cercle, rendez-moi la réponse
que je dois rapporter au Sénat»,
dit-il fermement. Estomaqué par l'aplomb du
Romain qui ne disposait d'aucune troupe, Antiochus
promit d'obéir au Sénat et se retira
avec son armée. - Retour
texte
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18 février 2008 |
DE
LA RELATION ANTOINE-OCTAVE DANS LA SÉRIE ROME
(HBO) |
Bertrand
a écrit : |
En
ayant commencé à travailler sur la production,
j'ai pu vérifier qu'en effet John Milius n'a
pas le rôle le plus important, par rapport à
d'autres scénaristes ou réalisateurs (comme
Bruno Heller qui est scénariste de 10 épisodes
et est réalisateur des épisodes au même
titre que Milius qui n'est à l'origine que d'un
scénario). Le fait que Milius ait participé
au scénario de l'Inspecteur Harry ne m'étonne
pas, même si j'aime l'acteur Eastwood, on y voit
cependant l'apologie de l'arme de l'inspecteur...
En lisant la biographie d'Octave
par Jean-Pierre Neraudau, je me suis aperçu que
la fin de la Saison 2 laissait une place importante
à l'imagination... Et j'y vois peut-être
le parti de César-Octave mis en valeur par rapport
à Antoine et aux Républicains.
En effet, les républicains sont menés
par un Brutus à la trentaine fragile dominé
par sa mère (dans la série il vit chez
sa mère alors qu'il était marié
deux fois et avait sa vie à lui). Je vois en
Brutus de Rome une image des trentenaires actuels
qui doutent d'eux-même, de leur capacité
en pleine crise de la trentaine (la fameuse), qui me
semble être simplement un fait d'actualité
qui ne concernerait pas l'Antiquité romaine...
Quant à Antoine, il passe
pour une brute (ce qu'il était sûrement)
sans intelligence politique (ce qui est moins sûr),
qui ne fait que profiter de la vie en Egypte (alors
qu'il projetait d'effectuer une réorganisation
de l'Orient ayant pour base l'Egypte). Il fuit Actium
sur une barque alors que Néraudau explique qu'il
a fuit avec 60 navires... On y voit aussi un Antoine
libertin (ce qui était sûrement vrai),
cependant Octave était assez ouvert sur le sujet
du libertinage... On dirait que les scénaristes
de Rome ne sont pas allés au-delà
de la propagande de Mécène. Qu'en pensez
vous ? |
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RÉPONSE
: |
Octave et Antoine avaient
des qualités et des défauts complémentaires.
Tous deux étaient des jouisseurs, mais jusqu'au
bout Antoine s'assuma en tant que tel, alors que, devenu
Auguste, Octave devint ne disons pas un clown triste
- facile, celle-là ! - mais un jouisseur honteux,
jouant les pères-la-pudeur !
Mais Octave avait un projet de société,
alors qu'Antoine ne connaissait que son bon plaisir.
J'aime beaucoup l'Antoine de Rome (HBO), courageux,
loyal mais sans scrupules. Pour moi, Antoine était
un seigneur : à Philippes, face aux républicains
vaincus, on a vu la différence entre lui et Octave
- souffreteux, mesquin et... cruel.
Bien sûr, les scénaristes de Rome
(HBO) vont dans le sens de l'Histoire : c'est Octave-Auguste
qui a «fondé» l'Empire romain, pas
Antoine. Car c'est bien Octave, qui a gagné la
guerre, et la raison du plus fort est toujours la meilleure
!
Octave a créé quelque chose que nous connaissons
: l'Empire romain. Mais qu'aurait créé
Antoine s'il avait gagné ? Nous n'en savons rien,
mais à juste titre on peut redouter l'inconnu.
Antoine n'était pas un républicain mais...
un pharaon, un roi hellénistique. Ne nous méprenons
pas sur le sens du ralliement des républicains
à Antoine : celui-ci était opposé
à Octave tandis que les républicains étaient
en déroute. C'était-là une vraie
bonne raison, pour eux, de rallier le camp d'Antoine.
Si ceux-ci avaient triomphé, il y aurait eu ensuite
une sérieuse «explication» entre
Antoine et ses «amis» républicains.
Vous avez bien vu, les épouses sont très
oubliées dans Rome, comme je l'ai exposé
dans mes fiches biographiques. Certes, Brutus ne vivait
plus dans les jupes de sa maman Servilia; il était
marié à Porcia, fille de son oncle Caton
d'Utique. Mais Brutus était véritablement
un cas. Le nom qu'il portait était synonyme de
«république». Comment échapper
à cela ?
Les problèmes psychologiques des trentenaires
? Faut voir avec les scénaristes - c'est eux
qui fantasment sur ce genre de problématique,
pas moi : je n'ai pas assez d'imagination pour ça.
Chaque décennie a ses problèmes, vous
savez. Moi qui m'apprête à doubler le cap
trentenaire (60 coups à l'horloge, dans quelques
mois), j'en sais quelque chose. Mais il est clair que
le parallélisme personnages historiques/spectateurs
TV doit entrer dans les préoccupations des auteurs
de scénarios. Mais pas dans les miennes.
En fait, est-ce Brutus qui vit chez sa maman, ou est-ce
Servila veuve (?) qui habite chez son fils ? Le film
n'est pas clair là-dessus, mais leur cohabitation
relève probablement d'un de ces raccourcis sont
les scénaristes sont friands (on évite
des allers-retours, un décors et on économise
un personnage : Porcia).
Oui, la saison 2 accélère les raccourcis
historiques.
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BERTRAND
RÉÉCRIT : |
Toujours
dans mon travail sur la production, avez-vous remarqué
que Roger Young, le réalisateur de l'épisode
6, saison 2 (La liste d'Octave) a été
le producteur d'un péplum intitulé Imperium
Augustus en 2003. Connaissez vous ce péplum
? |
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RÉPONSE
: |
Non pas producteur, mais
réalisateur. Bien sûr, je le connais. J'ai
traité de cet Auguste, épisode
de la série Imperium, sur
mon site.
Notez que Roger Young est un spécialiste du
péplum TV : entrez son nom dans IMDb.
Rappelons notamment sa collaboration à la série
Lube-RAI La Bible : Joseph (1995), Moïse
(1995), Salomon (1997), Jésus (1999),
Paul de Tarse (San Paolo) (2000). On lui doit
aussi A Knight in Camelot (1998) et, pour Hallmark
un inénarrable Hercule (2005) avec Paul
Telfer dans le rôle-titre. Tous ces téléfilms
existent en DVD VF, sauf peut-être A Knight
in Camelot que je ne connaissais pas.
A l'origine distribué
en VHS, puis en DVD par Alcome/Alpamedia France
- qui semble avoir perdu les droits - la collection
a été rééditée
voici deux ans par TF1 en deux coffrets de cinq
disques, soit une dizaine de titres (selon que
la plupart des épisodes sont en deux parties,
mais quelques uns n'en comptent qu'une). Mais
la série - qui paraît être
toujours en cours de tournage - compte à
ce jour plus d'une douzaine de titres. Paul
de Tarse et L'Apocalypse (Saint Jean)
n'existent à notre connaissance qu'en Alpamedia,
qui semble en avoir cessé la diffusion.
Hercule est sorti en VF chez Aventi (14
juin 2007) |
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