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Le
péplum, un mauvais genre
Claude Aziza
Le péplum
Laurent Aknin
Deux nouveaux bouquins consacrés au péplum
viennent de paraître ce mois de novembre 2009, qui agréablement
meubleront vos studieuses soirées préludant à
l'hivernale hibernation (Ah ! Ça, vois-tu, c'est un
pléonasme ! Tu crois ? C'est pas plutôt
une métaphore ? Non. Mais passe-moi mon plaid,
quand même).
Claude AZIZA, Le
péplum, un mauvais genre,
Klincksieck éd., Coll. «50 questions», nç 50,
novembre 2009, 192 p., ISBN-10 2-252-03738-5 / ISBN-13 978-2-252-03738-6
format 13,5 x 21 cm broché 16,00 EUR
Le péplum est un cinéma de mauvais genre.
Il raconte des histoires qui se déroulent en des temps
mythiques ou lointains. Il chante les exploits de héros
bodybuildés et d'héroïnes chastement dévêtues
!
Genre populaire et familial, il est obligé de tortiller
de la caméra pour raconter les amours bibliques, les orgies
romaines, les empereurs fous et les impératrices lubriques
sans choquer personne mais quand même.
Et pourtant, souvent faits avec trois francs six sous, tournés
à la va-vite dans des décors de carton-pâte,
troussant la muse de l'Histoire pour en montrer les dessous affriolants,
ces films révèlent une autre Antiquité, sortie
des manuels poussiéreux. Une Antiquité en technicolor
et en relief, une Antiquité doublement vivante : à
la fois parce qu'elle illustre nos fantasmes et parce qu'en voulant
raconter le passé, elle nous parle en fait du présent.
- Claude Aziza, maître de conférences honoraires
de langue et de littérature latines à la Sorbonne
Nouvelle (Paris III), s'est intéressé à
toutes les formes, littéraires et artistiques, de la
fiction sur l'Antiquité. Parmi ses derniers méfaits
: Guide de l'Antiquité imaginaire. Roman, cinéma,
bande dessinée, Les Belles Lettres, novembre 2008,
et la traduction latine de Murena/1 : Murex
et Aurum (novembre 2009).
SOMMAIRE |
- Que signifie le mot péplum ?
- Merci, vous avez été très clair.
Mais pourquoi le mot péplum pour désigner
un genre cinématographique ? Le trouve-t-on dès
les origines du cinéma ?
- Comment expliquer qu'un simple attribut vestimentaire
puisse délimiter un genre ? Est-ce habituel ?
- J'ai bien compris. Mais l'Antiquité, c'est vaste,
non ?
- Entendu. Mais, dans cette Antiquité, est-ce
qu'il y a des époques privilégiées
?
- Et d'autres moins souvent illustrées ou tout
simplement ignorées ?
- Donc, il s'agit de l'Antiquité classique. Celle
qu'on étudie en faisant ce qu'on nommait autrefois
ses «Humanités» ?
- Peut-on quand même imaginer des péplums
turcs, indiens, chinois, que sais-je encore ?
- Mais vous ne nous avez toujours pas dit pourquoi c'est
un vêtement féminin qui qualifie un genre
apparemment très viril ?
- Le corps est-il donc ainsi toujours mis en valeur ?
- Mais vous n'avez parlé que du corps masculin.
Et le corps féminin ?
- Je ne comprends pas. Après toutes ces horreurs
vous nous dites que le péplum est un genre pudibond.
Pourriez-vous être plus clair ?
- Existe-t-il quand même des péplums vraiment
pornographiques ?
- Ouvertement homosexuels ?
- Le péplum ne serait-il pas misogyne, par hasard
?
- Mais pourquoi un tel désir de moralité
?
- C'est donc la même chose que dans la littérature
populaire. A-t-elle inspiré le péplum ?
- Le péplum puise-t-il, dès sa naissance,
dans les sujets antiques dont s'est nourri l'opéra
?
- Cherche-t-il aussi son inspiration dans la peinture
? Laquelle ?
- Est-il influencé par le mystère médiéval
? La tragédie classique ? Le drame romantique ?
Le roman ?
- Pourquoi spécialement par le roman historique
?
- Mais quels sont donc les liens du péplum avec
l'Histoire ?
- Et avec l'archéologie ?
- Trouve-t-on dans le péplum des allusions à
la société contemporaine ?
- Est-il politiquement engagé, comme l'est souvent
le western italien ?
- A-t-il eu des réalisateurs ou des scénaristes
militants ?
- Peut-on alors imaginer un péplum réalisé
par Charlie Chaplin ?
- Y a-t-il des péplums comiques ? Parodiques ?
- Jésus est-il un sujet de péplum ? Et
Dieu ?
- Comment sont représentés les chrétiens
des premiers siècles ?
- Et les Juifs en général ?
- Le péplum a-t-il le même regard sur la
Bible que sur la mythologie gréco-latine ?
- Quelle différence entre les exploits d'Hercule,
ceux de Samson et ceux de Maciste ?
- Le péplum a-t-il vocation pédagogique
? À quelle époque ? Dans quels pays ?
- Quelles sont les périodes de Rome qu'il a le
plus illustrées ?
- Mais pourquoi s'est-il davantage intéressé
à l'Empire romain ?
- Quels sont les personnages de la Rome antique qu'il
a le plus souvent mis en images ?
- Quelle est la femme antique la plus célébrée
dans le péplum ? Pourquoi ?
- Quels sont les grands moments du péplum ?
- Trouve-t-on des vampires dans des péplums ?
Des extraterrestres ? Des monstres ? Des zoophiles ?
- Y a-t-il des péplums traités en westerns
? Ou des westerns qui reprennent des sujets de péplum
?
- Et pour la comédie musicale ?
- Quels sont les liens du péplum avec le film
policier ?
- L'amateur de péplums dispose-t-il de codes qui
lui permettent immédiatement de deviner la nature
des personnages ?
- Le péplum a-t-il inspiré la publicité
? La chanson ?
- Qui se soucie le plus de vérité historique
? Le cinéma ou la télévision ?
- Qu'est-ce ce qui est le plus difficile à montrer
avec exactitude ? Les décors ? Les costumes ? Les
moeurs antiques ?
- Le péplum a-t-il inspiré des films à
grand spectacle et à budget astronomique ? Lesquels
?
- A-t-on une idée du nombre de péplums
tournés depuis 1896 ? De la répartition
entre le muet et le parlant ? Dans quels pays ?
- Et aujourd'hui, le genre est-il toujours à l'honneur
- Le péplum a-t-il un avenir ?
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Laurent AKNIN (avec
l'équipe de Monsieur Cinéma),
Le
péplum, Armand Colin éd.,
Coll. «Albums Armand Colin Cinéma», 4 novembre
2009, 128 p. EAN13 : 9782200242862 cartonné
avec rabats, 23 x 16 cm 18,50 EUR
Empereurs fous, chrétiens jetés aux lions, femmes
fatales et jeunes vierges évanescentes, culturistes et
gladiateurs, Atlantide et Rome de la décadence... N'arrête
surtout pas ton char, Ben-Hur !
Ce genre éminemment «populaire» qu'est le péplum
s'est emparé du fonds culturellement «noble»
de l'Occident, l'Antiquité et le monde biblique, pour le
magnifier en le travestissant.
Son côté «phénix», car il finit
toujours par réapparaître quand on le croit mort,
prouve qu'il porte en lui quelque chose qui nous est nécessaire.
Il est de fait l'un des modes privilégiés d'expression
des tensions à l'oeuvre dans nos sociétés,
vastes cirques où chacun de nous peut se rêver en
gladiateur de l'impossible ou en impératrice prête
à sortir de son tapis...
- Laurent Aknin est historien et critique de cinéma.
Il a notamment publié Cinéma bis 50
ans de cinéma de quartier (Nouveau Monde, 2007) et
Les Classiques du cinéma bis (Nouveau Monde, 2009).
SOMMAIRE |
Introduction : Les âges du péplum
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- La naissance d'un genre
L'école française du film antique
États-Unis : les premiers essais
L'école italienne : les premiers chefs-d'oeuvre
Les grandes heures du muet et la course au gigantisme
Un coup d'arrêt temporaire
Péplums germaniques
L'apogée des superproductions
Le péplum et le cinéma parlant
D'étranges productions...
Le cas Scipion l'Africain
- Hollywood, années 1950
La renaissance
CinémaScope !
Chromo religieux
Perles kitsch... et quelques séries B
Nouvelle course au gigantisme
- L'âge d'or du péplum italien
L'axe franco-italien
Le film mythologique
Muscle-opera, films historiques, films fantastiques
Les grands auteurs du péplum italien
Les culturistes et les ensorceleuses
- «La chute de l'Empire romain» et les
temps obscurs
L'Affaire Cléopâtre
Samuel Bronston
La fin du péplum italien
Derniers feux
Métamorphoses
Péplums d'art et d'essai
Péplums érotiques
Péplums christiques (encore et toujours...)
Péplums télévisés
Péplums animés
- L'Antiquité retrouvée
Visions hellénistiques
Quelques visions erratiques
Visions contemporaines... et futures
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