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I Claudius
Moi, Claude, empereur
(Herbert Wise, TV BBC 1976)

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Les Grandes Familles...

MÉMOIRE DES JULIO-CLAUDIENS

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moi claude empereur
 

Les Grandes Familles...

MÉMOIRE DES JULIO-CLAUDIENS

Depuis longtemps, elle était attendue des afficionados ! La série-culte de la BBC tirée du célèbre roman de Robert Graves (1934) et mise en scène par Herbert Wise, Moi, Claude, empereur vient de sortir en VO + VF chez Antartic Vidéo, dans un superbe coffret en bois, un collector qui, sur vos rayons, prendra place avec honneur à côté de Rome (HBO).
Roman historique modèle du genre (il est de vingt ans antérieur aux Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar), dès 1937 Josef von Sternberg avait voulu porter à l'écran.

Moi, Claude est une saga qui, de la mort de Marcellus en 23 av. n.E. à l'avènement de Néron en 54 de n.E., couvre soixante-dix-sept années d'histoire romaine, soit la naissance de l'Empire - et non sa décadence comme on peut le lire trop souvent, hélas !, dans les magazines. La mini-série démarre, donc, sept ans après la victoire d'Octave-Auguste à Actium. Six ans après que celui-ci ait, à Rome, célébré son triomphe sur l'Egypte de Cléopâtre (et de Marc Antoine), dont les images clôturaient la Seconde Saison de la superbe série HBO. Nous restons donc en pays de connaissances, retrouvant certains personnages historiques comme Octavien - désormais Auguste - qui a pris de la bouteille, sa sœur Octavia, son épouse Livia (bien sûr) et son fidèle Marcus Agrippa avec lesquels nous allons refaire un bout de conduite dans le lent cheminement de leur vie domestique, les affres de leurs concupiscences et de leurs jalousies - de leurs amours et de leurs haines.

 
i claudius
 

En somme, Moi, Claude... est la continuation de Rome (HBO). Gardons-nous cependant d'espérer y retrouver une continuité de ton. Rome (HBO) se voulait provocatrice et réaliste jusque dans les détails les plus sordides de la cruauté ou de la sexualité. Rien de tout cela dans Moi, Claude... qui est plutôt un sitcom entièrement tourné en studio - superbes reconstitutions des intérieurs romains, soit dit en passant - et qui a même réussi à sucrer les rares scènes de combats de gladiateurs, que l'on ne perçoit qu'en son off, la caméra se contentant de filmer la loge impériale et ceux qui s'y trouvent (ép. 1, 4 et 10). Les rares scènes dénudées restent sages : nudité intégrale, mais filmée de dos, de Drusilla suppliciée par son frère, ou de Messaline et son amant Mnester. Agrippina, les vêtements lacérés, battue à coups de cep de vigne de la main même de Tibère. Le «viol» de Livilla par Postumus nous laisse entrevoir un sein charmant... Savourons quand même la joute oratoire qui oppose la prostituée Scylla à Messaline dans un concours d'abattage. Scylla exige d'être payée pour ses prestations. «Ce qui est pour toi un passe-temps est, pour moi, un métier. Moi, mon passe-temps, c'est le jardinage !» La vénale Scylla perdra le concours - ah ! ces amateurs ! tous des gâches-métier - mais gagnera des sesterces. Quant à la bénévole Messaline, triomphante mais toujours insatisfaite, elle s'en retournera dans son cubiculum, le «con encore roide» comme disait Alfred Jarry, attentif lecteur de Juvénal.
Notons que la minisérie, point bégueule, montre - en 1976, tout de même - desembrassements de mâles homosexuels dans la scène du palais de Caligula transformé en lupanar. D'aucun brave téléspectateur de la BBC nationale a dû bondir de son rocking chair en s'exclamant : «Good Lord ! Shocking !». L'évocation des sortilèges entourant l'empoisonnement de Germanicus, images à l'appui, est anthologique et directement tirée du roman : chiens noirs sacrifiés à Hécate, bébé nu et putréfié le front orné de cornes, cadavres de chat, etc. (ép. 6) (cf. R. Graves, Moi, Claude, NRF, 1964, pp. 187-188).
Le seul détail un peu trivial consiste, dans les premières images du sixième épisode, qui découvrent Claude vidant son pot de chambre puis se troussant sur les latrines, où on va le retrouve juste avant le générique de fin. «Même Tintin fait caca !», rappelait Tibet (1).

La caméra de Rome (HBO) aimait à s'attarder dans les quartiers interlopes de la Subure, à suivre le parcours des gens du peuple parallèlement à celui des protagonistes historiques. Au contraire, celle de Moi, Claude... ne décrochera guère du Palatin (2), ne fréquentant que du beau linge, les aristocrates des versions latines dûment catalogués dans les fichiers du boulevard Raspail - au Gotha des Belles-Lettres. C'est que trente années de télévision, l'immensité de l'Atlantique et quelques millions de dollars de budget séparent la série britannique de 1976 de l'américaine de 2005, déterminant des choix. Déception, alors ? Oncque nenni ! Certainement pas ! Dans Moi, Claude... les événements dramatiques s'enchaînent et s'enchevêtrent avec la même ponctualité que dans Rome (HBO). Passé un générique musical insolitement dominé par une trompette très jazzy, on conspire, on se cocufie, on se trahit, on manipule surtout. Bref : on s'empoisonne la vie et de douleur on se tord les bras. Les suicides par le glaive ou le poignard, les exécutions sommaires au fond d'un cachot y sont pléthore - au point de faire rougir de honte l'empoisonneuse Livia, qui pourtant ne ménage pas sa peine.

Le ressort de cette saga, en somme, c'est le drame de l'Empereur Auguste qui n'a pas d'héritier mâle pour continuer son œuvre. Qui lui succédera à la tête de l'Empire romain ? Son gendre, le jeune Marcellus ? Il meurt en -23. Drusus (I), son fils adoptif, ou peut-être naturel ? Il est victime d'un «accident» en Germanie en -9. Les fils de sa fille Julia, Gaius et Lucius, les «Princes de la Jeunesse» ? Lucius décède en +2, Gaius en +4. Considéré comme malade mental, leur frère Postumus est écarté, exilé, et finalement exécuté (+14). Tous meurent, les uns après les autres. Seul subsiste Tibère, le fils de Livia...

 

marcellus - christopher guard

M. Claudius Marcellus (Christopher Guard). Au sixième livre de l'Enéide, Enée descendu aux Enfers rencontre les âmes des héros à venir. «Toi, tu seras Marcellus.» Mais le Destin opposera un cruel démenti à la prophétie que le Poète de Mantoue avait cru courtisan de faire. Marcellus mourra à 19 ans sans avoir eu l'occasion de tenir les promesses auquel un brillant avenir le destinait. Moi, Claude... en fait un jeune homme fort arrogant. Ah ! bouillante jeunesse...

 
La succession d'Auguste († +14)
Dans cette famille échangiste que fut celle des Julio-Claudiens, l'on s'adopte, se divorce et se remarie entre soi. Auguste cherche à léguer son empire à quelqu'un qui lui serait le plus proche possible par le sang.
Née d'un premier mariage avec Scribonia, sa fille Julie (-39 à +14) fut l'instrument de cette politique et mariée trois fois : en -25 avec Marcellus, en -21 avec Agrippa, en -11 avec Tibère. Un petit rappel :
1) Le premier héritier potentiel d'Auguste fut son neveu Marcellus (-43 à -23), le fils de sa sœur Octavie. Agé de 18 ans, il épousa Julie en -25, mais mourut deux ans après. C'est de lui que Virgile vante les promesses qui ne demandaient qu'à s'épanouir, promesses hélas fauchées à la fleur de l'âge (VIRG., En., VI, 883).
(La minisérie en fait un jeune loup, un être fat qui se moque bien de l'expérience acquise par ses aînés. Pour l'avoir étudiée dans les livres, il connaît la bataille d'Actium mieux que Marcus Agrippa qui l'a remportée ! Conflit des générations. Clin d'œil aux téléspectateurs, surtout.)
2) Au début de l'an -23 - donc, du vivant de Marcellus, qui ne décédera que fin de la même année -, Auguste gravement malade a confié son sceau personnel à son ami et collaborateur Agrippa, qui ne tardera pas à épouser Julie, fraîchement veuve de Marcellus, ce qui fera de lui le second personnage de l'Empire. Agrippa s'éteindra en -12, soit vingt-six ans avant Auguste. Indubitablement, il n'aurait pas été le successeur rêvé !
 

gaius caesar - lucius caesar

Gaius (Earl Rhodes) et Lucius Cæsar (Russel Lewis), les «Princes de la Jeunesse».
A eux aussi, l'avenir souriait...

 
3) Les deux petit-fils d'Auguste : Gaius César (-20 à +4) et Lucius César (-17 à +2), qui sont les fils d'Agrippa et de Julie - laquelle donna encore à Agrippa deux filles, Julia Minor [Julilla, dans le roman] et Agrippina Major (Agrippine l'Aînée, la grand-mère de Néron) et un troisième fils né après le décès de son père, Agrippa Postumus. Mais Gaius (3) et Lucius César, les «Princes de la Jeunesse», mourront très jeunes, respectivement à 24 et 19 ans.
4) Son beau-fils Drusus (I) (-38 à -9), fils de Livie et frère cadet de Tibère, tous deux nés d'un premier lit de leur mère.
Livie était enceinte de lui de six mois lorsque Octave-Auguste la suborna.
Toutefois, Drusus - qui n'arrivait qu'en seconde ligne après Gaius et Lucius César - mourra avant eux.
5) Son fils adoptif Agrippa Postumus. Fils de Marcus Agrippa et de Julie, Agrippa Post(h)umus naquit en -12, après le décès de son père comme le rappelle son surnom. Il sera adopté par le Prince en +4, en même temps que Tibère. Considéré comme arriéré mental, Postumus est bientôt écarté des affaires de l'Etat, exilé dans l'île de Planasie en +7, et à la mort d'Auguste assassiné (en +14).
6) Son beau-fils et fils adoptif Tibère, issu d'un premier lit de Livie (-57 à +29).
Etant apparu qu'Agrippa Postumus n'aurait probablement aucune des compétences intellectuelles requises pour devenir «Prince» à la place du Prince, Auguste rappela Tibère aux affaires et, «dans l'intérêt de l'Etat», l'adopta en même temps que Postumus, le contraignant en outre à adopter son neveu Germanicus (4) qui devient donc, lui-aussi, successible à la chaise curule du «Premier des Sénateurs».
Epoux de Julie en -11, Tibère était censé n'être qu'un «empereur de remplacement» en cas de défaillance d'Agrippa Postumus. Ce qui arriva.
 

Dans cette conjoncture, Livia «roulait» pour son fils Tibère, qu'elle poussait vers le «trône impérial»; mais Auguste n'aimait pas Tibère, qu'il trouvait renfermé et sournois.
Il faut se rappeler que Livia avait d'abord été la femme d'un ancien partisan de Pompée, puis d'Antoine repenti, Tiberius Claudius Nero. S'étant épris d'elle, Auguste l'enleva à son époux en échange de son amnistie. A ce moment là, Livia avait déjà un fils nommé, comme son père, Tiberius Claudius Nero (notre Tibère) et en attendait un second, Decimus Claudius Nero Drusus. Auguste privilégiera toujours Drusus, né trois jours avant leur mariage et qui était peut-être de lui (5). Alors que Livia préférait son fils aîné.
Les deux frères s'aimaient, et étaient d'excellents généraux qui soumirent l'un, Drusus, la Germanie, l'autre, Tibère, la Pannonie et l'Illyrie. Et Drusus aura pour fils un autre excellent général, Germanicus, dont son oncle Tibère, à en croire Tacite, semble avoir jalousé les prouesses militaires.

 

auguste - brian blessed

Auguste (Brian Blessed) est maintenant le maître de Rome. Il a réuni entre ses mains tous les pouvoirs qui font de lui un empereur (au sens moderne du terme) sans en avoir le titre, dirigeant une république qui n'en a plus que le nom. Une tranche de sa vie rarement traitée à l'écran...

 

Le second ressort de la série BBC consiste dans le double mécanisme des mères-ambitieuses-à-la-place-de-leur-lourdaud-de-fils : Livia pour Tibère, dans la première partie; Agrippin(ill)a pour Néron, dans la seconde. Les empereurs Auguste, puis Claude en mourront.
Au long des sept premiers épisodes, l'Impératrice Livia apparaît comme une sorte d'égérie du mal, l'instigatrice de tous les malheurs familiaux qui déciment l'entourage d'Auguste. C'est elle qui a empoisonné Marcellus en feignant de le soigner; suscité la disgrâce de Julia envoyée en exil; délégué son «médecin» Musa à Drusus, qui ne se remettra jamais d'une malheureuse chute de cheval (6); commandité les assassinats de Gaius, Lucius, puis Germanicus; favorisé l'adultère de Livilla avec Postumus afin de le faire envoyer en exil dans une île déserte, où il mourra... après avoir répandu du poison sur les figues d'Auguste. Quelque part, Moi, Claude... n'est pas sans faire songer - tant par la modestie de ses moyens que par la qualité de sa mise en scène - à la magnifique saga télévisuelle française de Claude Barma, Les Rois Maudits, d'après le roman de Maurice Druon. Telle la mygale, elle a patiemment tissé la toile où se sont englués tous ceux qui faisaient de l'ombre à son fils chéri Tibère, à travers qui elle aurait espéré régner mieux qu'avec son empereur de mari. Livia est vraiment la figure centrale de la saga, son pôle négatif, une hyperactive en tout point opposée au contemplatif narrateur Claude, son bouffon. A côté d'elle, faisant presque figure de has been, un Auguste qui a pris de la bouteille et qui, se souvenant de ses frasques de jeunesse, n'en est pas moins obsédé par l'idée de la nécessité d'un redressement moral du monde romain décimé et corrompu par plus d'un demi-siècle de guerre civile. Moralité et natalité sont ses deux obsessions. Brian Blessed campe à l'écran une tranche de vie d'un personnage qui était plus familier des spectateurs en tant qu'Octavien, l'éternel Père-Fouettard, tristounet persécuteur des illicites amours d'Antoine et Cléopâtre, tant de fois portées à l'écran. Quelque part, sans doute, Auguste doit entretenir la nostalgie des Romains de l'ancienne république, et de leurs vertus. Mais celle-ci s'est elle-même sabordée au cours de trois guerres civiles. Aussi Auguste entend-il la réformer et - tout en gardant certaines apparences républicaines - installer un pouvoir fort, le Principat, et asseoir sa dynastie. C'est une des bizarreries du roman de Robert Graves que d'avoir voulu faire de Claude un potentiel restaurateur de la république, lui qui gouverna à travers ses affranchis !

 

drusus - ian ogilvy

Drusus (Ian Ogilvy, qui prit la succession de Roger Moore dans le rôle de Simon Templar, «Le Saint»), le fils cadet de Livia, le conquérant de la Magna Germania, repoussa vers l'Elbe la frontière de l'Empire. Selon Robert Graves, il aurait toutefois eu le tort de croire en la restauration de la république...

 

Brillant général romain, le fils cadet de Livia, Drusus est un idéaliste qui croit à l'inéluctable rétablissement de la République - conviction qu'il semble avoir transmise à son idiot de rejeton, Claude, ainsi quà Germanicus. Aussi son ambitieuse de mère a-t-elle reporté son affection sur son aîné Tibère, plus soumis et conformiste, qu'elle mène par le bout du nez - le genre de dadais que toute mère, semble-t-il, aimerait avoir pour progéniture ? Elle l'a contraint à divorcer de la femme qu'il aime, la maigre Vipsania dont les formes doivent lui rappeler celles d'un garçon («car Tibère a des goûts spéciaux», révèle sa seconde épouse), pour épouser cette «grosse vache» de Julia, la fille d'Auguste, et ainsi se rapprocher du pouvoir.
Peut-on imaginer plus grand contraste que l'abîme séparant l'amorale et «généreuse» Julia et son amie et - à présent - belle-sœur, Antonia la Jeune ? A défaut d'un improbable métro romain, voici 2.000 ans, on peut dire que seul le char de Ben Hur ne lui avait pas encore passé dessus : les Ælius Sextus Balbus, les Marcus Volusius Satyricus, les Publius Norbanus Flaccus, et même des esclaves africains tel Gershom - sans compter les petits ambitieux sans fortune comme ce Plautius que Livia saura retourner contre sa belle-fille. A sa décharge, reconnaissons que son père, l'empereur, faute d'avoir un héritier mâle de son sang, l'avait sans scrupule utilisée pour avoir un gendre politiquement capable, et des petits-fils. La couche de Julia était donc un lieu stratégique pour les ambitieux, la forteresse-clef de l'Empire romain, pour qui arriverait à l'occuper.

Nièce d'Auguste, Antonia la Jeune était d'une toute autre trempe. La fille d'Octavie et de Marc Antoine, était si sérieuse et pondérée qu'en sa présence, aux thermes, Julia elle-même reconnaissait n'oser se mettre nue comme elle en avait pourtant l'habitude [ép. 3].
Si elle eut la joie d'être la mère d'un brillant général, Germanicus, Antonia connut aussi l'affliction d'avoir mis au monde cette sotte de Livilla et cet imbécile de Clo-Clo-Claude... Livilla trompera son époux Castor avec Postumus d'abord, avec l'infâme Séjan ensuite. Manipulée par Livia, elle trahira son amant Postumus en l'accusant de l'avoir violée et le fera exiler, puis - son oncle et beau-père Tibère empereur - elle empoisonnera son mari, afin de favoriser les ambitions de Séjan. En digne romaine, Antonia cloîtrera dans sa chambre sa fille et l'y laissera mourir de faim. Puis elle dénoncera à son beau-frère le véritable assassin de son fils unique, et, pour le préfet du prétoire, l'homme le plus puissant de l'Empire après l'empereur, ce sera la chute. Alors Antonia - vengée, mais lasse - pourra se donner la mort. En paix.

 

antonia la jeune - margaret tyzack

Dragon des vertus romaines, Antonia la Jeune (Margaret Tyzack) est la maman de «Clo-Clo». Aux thermes, elle ne se départit jamais de sa serviette, même lorsqu'elle s'abandonne aux paumes expertes de la masseuse. La guillerette Julia en est très impressionnée...

 

Nous reviendrons sur le personnage historique de Claude, mais touchons encore deux mots à propos du personnage romanesque-filmique. Claude est la honte de la famille; Livia, guère charitable, dira : «Ce garçon aurait dû être abandonné dès sa naissance.» «Ces barbaries n'ont plus cours de nos jours», lui rétorquera Auguste qui a finit par prendre en sympathie le jeune maladroit.

Les jeunes gens de l'impériale famille sont élevés ensemble. Il y a les enfants de Drusus et d'Antonia - Germanicus, Livilla et Claude -, ceux de Julia et de feu Marcus Agrippa - Agrippina Major et Agrippa Postumus (7) - et, enfin, «Castor», issu du premier lit de Tibère avec Vipsania. Germanicus taquine Agrippina en lui jetant du sable : ils finiront par se marier. Livilla s'entend très bien avec Castor, mais est harcelée par les gamineries de Postumus : elle épousera Castor et aura Postumus pour amant, mais les trahira l'un et l'autre. Tragique destinée que celle des Julio-Claudiens dont le scénariste reconstitue la trame par petites touches subtiles - c'est au cours de la même séquence qu'un aigle (8) abandonnera sa proie sur les genoux de Claude l'idiot : un petit loup, tout ensanglanté et apeuré. Le symbole de Rome exténuée par la «folie» des «monstres sanguinaires» qui vont la diriger de +14 à +41.

claude - derek jacobi

Claude, l'empereur malgré lui, est interprété par Derek Jacobi, qui vingt-cinq ans plus tard réendossera la toge pour incarner le sénateur Gracchus, chef de l'opposition, dans Gladiator de Ridley Scott

 

«Clo-Clo-Clo-Claude...»
Le fil conducteur de la série est le regard innocent du plus contemplatif des membres de la famille julio-claudienne : le jeune Claude (10 av. n.E.-54 de n.E.), maintenant âgé. Claude, qui de sa propre famille - en l'occurrence, son épouse Agrippin(ill)a - sent venir la mort, est l'auteur de ces «mémoires». Toute sa vie, il s'est fait passer pour idiot et insignifiant, afin d'échapper à cette sorte de mortelle malédiction qui semble peser sur les Julio-Claudiens. D'abord spontanément; ensuite avec application ainsi que l'historien C. Asinius Pollion, puis son cousin Postumus le lui ont vivement conseillé (ép. 4). Ahuri. Maladroit. Gaffeur. Bafouilleur. Alcoolique. Du moins, jusqu'à ce que faute de protagonistes encore vivants, il soit à son tour choisi pour le périlleux exercice du pouvoir.

Claude était le troisième enfant de Drusus (I) et d'Antonia la Jeune. Son frère aîné était le grand Germanicus - l'archétype du parfait général romain, brillant et charmeur. Venait ensuite une sœur, Livilla. Claude était la troisième roue du char. Une erreur de la nature, qui aura pour neveu et nièce Caligula, l'empereur dément, et Agrippin(ill)a, la mère de l'Empereur Néron.
Fils du frère de Tibère, le pauvre Tiberius Claudius Nero Cæsar Germanicus etc. fut proclamé empereur à la mort de son neveu Caligula, lequel par jeu l'avait associé à son règne comme co-consul. Quel danger pouvait bien représenter cet handicapé insignifiant ? Boiteux, bègue et épileptique, mais érudit et grand expert en civilisation étrusque, Claude le «rat de bibliothèque» était d'un caractère faible et irresponsable. Il se laissa gouverner par sa femme Messaline et - surtout - par ses affranchis Pallas et Narcisse. Mais aussi, il rétablit les finances publiques, agrandit le port d'Ostie, consolida les frontières de l'Empire, réduisit la Thrace en province romaine et conquit la Bretagne méridionale (ce que César ni Caligula n'avaient réussi).
Excédé par les débauches de son épouse Messaline, il la fit mettre à mort et épousa Agrippine la Jeune (Agrippinilla, dans le roman). Habile, celle-ci lui fit adopter pour héritier son fils Néron, né d'un premier lit. Ainsi déposséda-t-il indirectement son propre fils Britannicus, issu de son union avec Messaline.

livia augusta

Livia en son boudoir. Des intérieurs romains particulièrement soignés

 

La reconstitution BBC
Même si focalisée sur des querelles dynastico-ménagères, la minisérie offre un tableau assez pertinent des premières années de l'empire romain. Sans viser au monumental, les décors des intérieurs patriciens sont superbement restitués, et les personnages féminins très éloignés de l'effronterie hollywoodo-cinecittienne habituelle. Sauf quelques glamoureuses écervelées comme Messaline, matrones et jeunes filles portent sagement la tunica jusqu'au cou, puis par-dessus - plus échancrée - la stola et, à la ville, la palla. Moi, Claude, empereur, c'est quelque part les toiles d'Alma-Tadema qui reprennent vie.

Bien sûr, nous sommes à la télévision, et les contraintes budgétaires sont manifestes. Comme au théâtre, ce sont des messagers qui viennent raconter les scènes spectaculaires too much expensive que la production n'avait pas les moyens de se permettre (le naufrage de Lucius, le désastre de Varus pourtant rapporté avec beaucoup de détails, la conquête de la Bretagne par Claude, etc.).

Certaines notations sont cependant savoureuses, ainsi lorsque Livia vient haranguer les gladiateurs qui vont se produire à l'occasion des jeux funèbres de Drusus, elle se comporte en cliente exigeante, qui en veut pour son argent : pas de chiqué, pas d'embrassades «féroces» comme cela se produit depuis quelques temps, pas de sang caché dans des vessies de porc... «Vous n'êtes que des bons à rien (...). Je promets aux survivants de substantielles rémunérations, et des funérailles correctes pour les morts.»

Il fallait s'y attendre : une pareille reconstitution exigeait - d'abord du romancier (R. Graves), puis du scénariste (J. Pulman) - de prendre avec l'Histoire quelques libertés narratives. Ainsi de Gaius et Lucius ce fut Lucius qui le premier décéda (+2), puis Gaius (+4) - le contraire dans la mini-série (ép. 4). De même, si les relations entre Caligula et sa sœur préférée Drusilla étaient peut-être troubles, celui-ci - autant qu'on sache - ne l'assassina point, moins encore au cours du rituel sado-masochiste auquel nous donne à assister le neuvième épisode (cf. critiques). Rien ne démontre non plus que Claude aspira jamais à rétablir la république, lui qui s'en remettait à des affranchis pour la gestion des affaires de l'Etat ! Mais la plus grande liberté, à proprement parler, réside sans doute dans la thèse de Robert Graves, à savoir que ce serait l'impératrice Livia elle-même, qui manigança la mort de tous les potentiels prétendants à la succession d'Auguste. C'est là, historiquement, le principal reproche que l'on puisse adresser à Robert Graves. Bien sûr, scénaristiquement c'était - au contraire - très fort ! Et il faut complimenter Jack Pulman d'avoir su si bien synthétiser le roman original, ces «mémoires de Claude» qui étaient tout sauf linéaires.

 

livia - sian philips

Livia (Siân Phillips), l'archi-méchante, va jouer à la roulette-russe avec tout le casting de la mini-série

BIBLIOGRAPHIE

Le romancier : Robert Graves (1895-1985)
Poète et romancier britannique d'origine française, Robert Ranke Graves est né le 24 juillet 1895 à Wimbledon (Angleterre) et décédé le 6 décembre 1985 à Deia (île de Majorque, Espagne), où il s'était retiré.
Il a servi pendant la guerre de 1914 comme capitaine d'infanterie. Marié deux fois et père de sept enfants, il a occupé pendant de nombreuses années une chaire de poésie à l'Université d'Oxford.

Il est surtout connu pour sa biographie historique Moi, Claude... Mais il a aussi publié en 1929 ses souvenirs de la Première Guerre mondiale, Goodbye to All That.
Poète et essayiste, disciple de J.G. Frazer, Graves a renouvelé l'étude et la connaissance des mythes. Sa profonde connaissance des mythologies européennes lui a permis de rédiger de nombreux ouvrages, dont deux en particulier font figure de références dans leurs domaines respectifs: La Déesse Blanche (aujourd'hui rééditée sous le titre Les mythes celtes), et Les mythes grecs. Il a également écrit de nombreux romans historiques, La Toison d'or, notamment, ainsi qu'une biographie du colonel T.E. Lawrence, Lawrence et les Arabes. Le culte d'une Grande Déesse Mère et d'un passé matriarcal obsède son œuvre. Aussi est-il parfois cité comme coscénariste des Amazones de Terence Young (1973), comédie malicieuse et parfois coquine sur la guerre des sexes et le matriarcat dans la mythologie grecque.

Bibliographie française succincte
(Par ordre chronologique de l'édition anglaise.)

Lawrence et les Arabes (Lawrence and the Arabs. London: Jonathan Cape, 1927; as Lawrence and the Arabian Adventure. New York: Doubleday, 1928), Gallimard-N.R.F., 1933, 1948; (préface et chronologie Roger Stéphane - suivi d'une sélection de lettres de T.E. Lawrence), Payot, coll. «Voyageurs Payot», 1990, 319 p. (trad. Jeanne Roussel) [biographie];
-Moi, Claude, empereur (I, Claudius : from the autobiography of Tiberius Claudius emperor of the Romans. London: Arthur Barker, 1934; New York: Smith & Haas, 1934 - Claudius the God and his Wife Messalina. London: Arthur Barker, 1934; New York: Smith & Haas, 1935), Plon, 1939; rééd. Gallimard-NRF, 1964, 1 vol. (9), 357 p.; [à l'occasion de la sortie de la série-TV :] rééd. Gallimard-NRF en trois volumes : I. Moi, Claude, 1978, 343 p. (trad. angl. Mme Rémond-Pairault); II. Claude, empereur malgré lui, 1978, 255 p. (trad. Paule Guivarch, Janine Hérisson & Marie-Lise Marlière); III. Le divin Claude et sa femme Messaline, 1978, 290 p. (trad. Paule Guivarch, Janine Hérisson & Marie-Lise Marlière) [roman];
Le comte Bélisaire (Count Belisarius. London: Cassell, 1938: Random House, New York, 1938), 1ère éd. française [?], 1966; rééd. Flammarion, 1987, 413 p. (trad. angl. Michel Courtois-Fourcy) [roman];
L'épouse de Monsieur Milton (The Story of Marie Powell: Wife to Mr. Milton. London: Cassell, 1943; as Wife to Mr Milton: The Story of Marie Powell. New York: Creative Age Press, 1944), L'Age d'Homme [roman];
La Toison d'or (The Golden Fleece. London: Cassell, 1944; as Hercules, My Shipmate. New York: Creative Age Press, 1945), Gallimard, coll. «L'histoire fabuleuse», 1964, 546 p. (trad. angl. A. Der Nersessian) [roman];
King Jesus (King Jesus. New York: Creative Age Press, 1946; London: Cassell, 1946), Stock, coll. «Nouveau Cabinet Cosmopolite», 1993, 572 p. (trad. angl. Claude Seban) [roman];
 

robert graves - king jesus

La traduction française de cette vie de Jésus revisitée à la lueur du substrat matriarcal des religions sémitiques, a conservé tel quel le titre anglais

 
La Déesse Blanche. Un mythe poétique expliqué par l'histoire (The White Goddess. London: Faber & Faber, 1948; New York: Creative Age Press, 1948; rev., London: Faber & Faber, 1952, 1961; New York: Alfred. A. Knopf, 1958), Editions du Rocher, coll. «Gnose», 1979, 583 p. (trad. Guy Trévoux); rééd. Les mythes celtes, la déesse blanche, Editions du Rocher, 1989 [essai];
Les Mythes grecs (The Greek Myths. London: Penguin, 1955; Baltimore: Penguin, 1955), 1958; Fayard, 1967, 666 p. (trad. Mounir Hafez) [essai];
(avec Raphael PATAI) Les Mythes hébreux (Hebrew Myths. The Book of Genesis. New York: Doubleday, 1964; London: Cassell, 1964), Fayard, 1987, 294 p. (trad. Jean-Paul Landais) [essai].
 

(Sa bibliographie anglaise sur Wikipedia.)

Le roman : Moi, Claude, empereur (1934)

Voici les quatrièmes plats de couverture de la réédition NRF.

I. Moi, Claude
Tibère Claude, «Claude l'avorton», comme l'appelait sa mère, Claude qui boite et bégaie, prend ici la parole et, à la veille d'être empereur, fait le bilan de son existence.
Enfant souffreteux et mal aimé, délicat et sensible, il est le canard boiteux de la famille. Historien en chambre, il gagne par son érudition et son équilibre les faveurs d'Auguste et de Livie, sa grand-mère, qui en fait un prêtre de Mars. Mais il est si sensible qu'il s'évanouit à la vue du sang au cours d'un combat de gladiateurs.

A treize ans il rencontre, au jardin de Salluste, Camille qui en a onze. Ils s'éprennent l'un de l'autre et veulent se fiancer, mais Livie fait tuer la jeune fille d'un coup d'épingle empoisonnée et force Claude à épouser un Hercule femelle de seize ans, la robuste Urgulanille qui le déteste. Il s'en sépare bientôt pour épouser Ælia, la nièce de Séjan (10). Tibère, son oncle, vieux beau cupide, qui préfère à ses devoirs d'empereur les délices de sa résidence de Capri, le contraint à la répudier. Lorsque Tibère meurt, par abus des aphrodisiaques, c'est son fils adoptif, Caligula, qui lui succède : mégalomane, sanguinaire, dépravé, il se fait déifier de son vivant, nomme son cheval consul, dilapide le trésor public et tente de le renflouer en prostituant ses sœurs. Peu de temps avant de se faire assassiner, Caligula trouve plaisant de jeter la belle Messaline, âgée de dix-sept ans, dans les bras de Claude, alors quinquagénaire, qui s'éprend éperdument d'elle.
Comment cet intellectuel perspicace et sarcastique, et pourtant débonnaire, a-t-il pu survivre au règne de trois empereurs prêts à supprimer quiconque portait ombrage à leur pouvoir ? Comment a-t-il pu échapper à tant de pièges et de meurtres pour hériter finalement d'une couronne qu'il ne désirait pas ? Historien animé d'un impitoyable souci de vérité, Claude nous dévoile sur l'Empire et sur Rome des intrigues à faire frémir.

 
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A gauche l'édition NRF de 1964, à droite les trois volumes de 1978

 

II. Claude, empereur malgré lui
En 41 après Jésus-Christ, Caligula est assassiné. Claude, son oncle, découvert par les soldats mal caché derrière un rideau, se retrouve sur le trône. Il a cinquante et un ans. Boiteux, dur d'oreille, inadapté, il est la risée de Rome. C'est un rat de bibliothèque qui se passerait bien de l'honneur qu'on lui fait. Mais il n'a pas le choix. Heureusement, Hérode Agrippa, le neveu du grand Hérode de l'Evangile, son ancien compagnon d'études, est là pour lui dispenser ses conseils. Un portrait savoureux d'Hérode nous le montre astucieux, retors, sagace, affairiste, truqueur, mais fidèle en amitié.
Claude est républicain dans l'âme. Il gouverne contraint et forcé et, malgré sa naïveté, son ignorance des arcanes du pouvoir, il va réorganiser les finances, reconstituer le trésor public dilapidé par les extravagances de Tibère et de Caligula, réprimer les abus et les corruptions, supprimer les pots-de-vin. Il se soucie du bien-être de Rome, fait édifier des aqueducs, aménager le port d'Ostie, pour permettre le ravitaillement des Romains en toute saison. Soucieux de la stabilité de l'Empire, il contient sur les rives du Rhin les tribus germaniques en effervescence.
Mais ces accomplissements pèsent lourdement sur sa vie, il ne rêve que d'échapper aux contraintes du pouvoir et de restaurer la République.

III. Le Divin Claude et sa femme Messaline
Dans ce dernier volet des mémoires de l'Empereur Claude, nous le voyons céder peu à peu à la griserie du pouvoir. Il entreprend la conquête de l'Angleterre. La guerre de chars attelés à des poneys, menée par les Bretons, le déroute d'abord, mais il a tôt fait d'adapter son armement et ses méthodes de combat à ces tactiques guerrières qui lui sont inconnues. Sa victoire le rend populaire et Rome lui fait un triomphe.
Messaline, sa troisième épouse, le mène par le bout du nez. Aveuglé par la passion, il sera le dernier à apprendre les débordements et les indélicatesses de sa femme : trafic de droit de cité, de titres de sénateur, de monopoles commerciaux. Non contente de se refuser à lui, elle se vautre dans le stupre avec une audace confondante. C'est la vieille maîtresse de Claude, Calpurnia, ancienne prostituée au grand cœur, qui lui ouvrira les yeux sur l'atmosphère de corruption qui règne autour de lui à son insu. Mais Claude ne se consolera pas de l'exécution de Messaline, à laquelle il n'a pu ni voulu s'opposer. Pour sa perte, il épousera Agrippine, qui lui réservera le sort que l'on sait.
Avec un parti pris avoué d'anachronisme, Robert Graves fait revivre cette période des débuts de l'ère chrétienne comme s'il s'agissait d'un épisode de l'histoire moderne. Le parallèle entre l'Antiquité et l'actualité est sous-jacent tout au long de l'ouvrage. Certes, les mœurs ont changé à bien des égards, mais les hommes, eux, demeurent tels qu'ils ont toujours été : intègres ou rusés, lâches ou courageux, avides de pouvoir ou d'argent, pervers, glorieux. Ce journal imaginaire, fondé sur une scrupuleuse documentation historique, est aussi passionnant qu'un roman, aussi vivant que le reportage d'un témoin oculaire. Il laisse du divin Claude l'image humaine, trop humaine d'une destinée intemporelle.

Suite…

NOTES :

(1) Crobard griffonné sur une serviette de restaurant glissé à Jacques Martin, à l'occasion d'une homélie d'Hergé à propos de ce que peu se permettre, ou non, un dessinateur de BD collaborateur à Tintin (G. LEFORT & M. LINDON, «Jacques Martin classé AliX», Libération, 5 septembre 1996). - Retour texte

(2) Sauf pour retrouver entre les quatre murs de sa villa confortable, Tibère, en exil à Rhodes ou retiré à Capri, ou entre les quatre panneaux de toile de sa tente, Drusus, en Germanie. - Retour texte

(3) S'agissant de Gaius Cæsar, nous avons pris le parti de toujours orthographier «Gaius» avec un «G», selon la préférence générale anglo-saxonne, réservant le «C» à tous les autres «Caius» de la mini-série. Bien entendu, l'usage latin utilisait indifféremment le «G» ou le «C» selon les tendances de l'époque. - Retour texte

(4) Les historiens ont pris l'habitude de nommer «Germanicus» C. Julius Cæsar Germanicus, le fils aîné de Drusus (I) - le «pacificateur» de la Germanie - à qui avait été attribué ce cognomen en raison de son triomphe militaire sur les Barbares. - Retour texte

(5) Quoique la chronologie semble s'y opposer. Livia était enceinte de six mois lorsque Octavien obtint qu'elle divorce de son premier mari. Mais il semble que le Prince succomba à une passion foudroyante et ne la connaissait que depuis quelques jours. D'ailleurs, l'exilé Tiberius Claudius et son épouse étaient-ils déjà rentrés à Rome, lorsque Livia conçut ce fils (mi-avril 38) ? - Retour texte

(6) En fait, Musa était le médecin d'Auguste, que l'on avait également soupçonné d'avoir quelque responsabilité dans la mort de Drusus. Plus loin dans la minisérie, l'on voit Livia prendre de l'ascendant sur Musa, qui n'a pu sauver Marcellus (et pour cause !). Cependant, Moi, Claude... délivrera un quitus à Livia, lorsque celle-ci, en veine de confidences, déclinera la liste de ses victimes - dont elle exclut expressément Drusus et Germanicus. - Retour texte

(7) Cette séquence de l'épisode 3 fait ici l'impasse sur les aînés d'Agrippa : Gaius et Lucius [et Julilla]), plus âgés, que l'on a vus enfants dans l'épisode 2. - Retour texte

(8) Suétone rapporte que, sous Caligula, Claude «fut son collègue au consulat pendant deux mois. La première fois qu'il parut au Forum avec les faisceaux, un aigle qui passait vint se percher sur son épaule droite» (SUÉT., Claude, VII). - Retour texte

(9) En fait, seulement le tome I de la trilogie. - Retour texte

(10) Ou sa sœur adoptive (N.d.M.E.). - Retour texte