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The Immortals
(Tarsem Singh, EU - 2011)
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The Gods Need a Hero
Les Immortels (The Immortals) sort aux Etats-Unis le
11 novembre 2011 et en France le 23 du même mois, avec au
générique un casting des plus intéressant
: Henry Cavill (Les Tudors; Superman : Man of Steel) dans
le rôle de Thésée, Luke Evans (Robin Hood),
Kellan Lutz (Twillight), Isabel Lucas (Transformers
: Revenge of the Fallen), Freida Pinto (Slumdog Millionaire),
Mickey Rourke (Iron Man 2) et John Hurt. Réalisé
par l'ex-photographe Tarsem Singh (The Cell; The Fall)
associé aux producteurs de 300 (Gianni Nunnari et
Mark Canton) comme le rappelle un tag sur les affiches,
ce film nous conte une nouvelle mouture de Thésée
et le Minotaure, une fois de plus télescopée avec
la Titanomachie (la Guerre des Dieux contre les Titans).
Preview
Thésée va donc mener ses hommes à la bataille
aux côtés des dieux de l'Olympe pour tenter de repousser
les anciennes divinités primordiales qui ont juré
de détruire l'humanité. Normalement, c'est le mortel
Hercule qui aidait les dieux contre les Titans, ou plutôt
contre les Gigans; mais pour avoir l'air d'un peu se renouveler,
ce rude labeur est parfois confié à un collègue
héros : Persée (Percy Jackson, le Voleur de Foudre)
ou, ici, Thésée. Depuis les dessins animés
Hercule, des Studios Disney, et Hercules and Xena :
the Battle of the Mount Olympus, tous les scénaristes
de films mythologiques bombardent les Titans à boulets
rouges. Cette fois-ci, ils sont conduits non plus par Cronos,
ni par un hypocrite Hadès, mais par Hypérion. On
se souvient que dans la Théogonie d'Hésiode,
Hypérion est le Titan astral par excellence, le père
d'Hélios (le Soleil, qu'Homère identifie souvent
à Hypérion lui-même), de Séléné
(la Lune) et d'Eos (l'Aurore).
Enfants d'Ouranos (le Ciel) et de Gé (la Terre), ces douze
dieux primordiaux formaient six couples de Titans (Océanos,
Coios, Crios, Hypérion, Japet et le cadet Cronos) et de
Titanides (Théia, Rhéa, Thémis, Mnémosyne,
Phoibé et Téthys) (HÉS., Théog.,
133-138). Tous les Titans n'étaient pas mauvais, ainsi
les fils de Japet : le bienfaiteur du genre humain Prométhée
et son irréfléchi de frère Epiméthée.
Mais Cronos ayant été évincé par son
fils Zeus en prélude de la Titanomachie, c'est Atlas, un
autre fils de Japet et d'une Océanide, qui commandait les
Titans contre les Olympiens.
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Tout dieu solaire qu'il fut dans la mythologie
grecque, Hypérion (Mickey Rourke) mène l'assaut
final contre les Dieux de l'Olympe |
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A gauche :
ce singulier casque dont le cimier en forme de lames de
glaives évoque les rayons du Soleil, met une petite
touche de surréalisme dans le film. Un tel casque
ne doit pas être des plus commodes sur le champ de
bataille.
A droite : une autre affiche, montrant Zeus (Luke Evans),
le Roi des Dieux - avec ses défauts et les qualités
de ses défauts - en tenue de combat...
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«From
the Producers of 300»
Initialement mis en chantier sous le nom de War of the Gods,
puis War of Gods, ensuite Dawn of War, le film produit
par Relativity Media pour Universal (distributeur) sort finalement
sous le titre The Immortals. Le script de cette Guerre
des Dieux/Les Immortels a été acheté
à Charley & Vlas Parlapanides par Relativity. L'Hollywood
Gang de Gianni Nunnari et les Canton Productions de Mark Canton
se sont réunis pour le produire avec Ryan Kavanaugh (1).
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Le Maître des Mers, Poséidon
(Kellan Lutz) : le physique avantageux du jeune premier.
A quoi rimerait d'être un Immortel, autrement ?...
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Détail amusant : mettant en scène les Dieux Immortels
de l'Olympe, T. Singh a confié les rôles de Zeus
ou de Poséidon - d'ordinaires représentés
par des hommes murs, sinon âgés - par des jeunes
gens, en partant de l'idée que si l'on a la capacité
d'être immortel, c'est bien sûr aussi dans l'optique
d'une éternelle jeunesse. On ne peut faire un film mythologique
qu'en adaptant celle-ci, sous peine d'ennuyer le public. Epique,
stylisée et surréaliste, ses images boudent le naturalisme
pour recherche une ambiance reconstruite, qui est celle du rêve.
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| La
guerre des Immortels contre les Forces des Ténèbres
(oublions un instant qu'Hypérion est une incarnation
du Soleil, voulez-vous). Cette lutte cosmique implique
des angles de vue originaux... |
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Le teaser nous donne à voir des personnages maniant
fouet de feu et arc magique (2)
tirant des traits-laser à la cadence d'une mitrailleuse,
mais aussi cataclysme et raz-de-marée à l'assaut
d'une falaise, et des batailles vues par en dessous (comme si
libérés de la pesanteur, les belligérants
se mouvaient dans le ciel). Photographe de formation, Tarsem Singh
déclarera avoir vu son film comme «un mélange
du Caravage et de Fight Club» (!). De fait, ce peintre
de la Renaissance s'était signalé par sa prédilection
pour les ambiances nocturnes, l'érotisme des chairs dénudées,
pimenté de sadisme (3).
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L'arc magique...
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Signe des Temps ? Thésée
est aujourd'hui un travailleur manuel qui a pris les armes
pour défendre l'Humanité contre la race des
Titans («Seigneurs») : s'il n'était né
3.000 ans trop tôt, Lénine l'aurait décoré
«héros du travail soviétique»...
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C'est Malraux qui l'avait prophétisé
: «Le XXIe s. sera religieux ou ne sera pas !»
Réaction à tous les intégrismes confessionnels
qui transpirent la Bête immonde ? à l'écran,
les héros de la mythologie grecque sont désormais
des prolétaires bon teint, non plus les fils des divinités.
Le premier, Wolfgang Petersen a chassé les Dieux de son
film, Troie. Persée,
dans la seconde mouture du Choc
des Titans est un humble pêcheur athée et
particulièrement révolté contre l'injustice
des Dieux (4);
dans Percy Jackson,
il est un simple étudiant à la filiation douteuse
(5). Et voici maintenant
Thésée (Henry Cavill), un pauvre maçon («a
stone mason») qui vole à la rescousse des «Immortels»
! L'on attend tranquillement de voir Hercule, rétrogradé
au rang de soldat de fortune, dont la divine ascendance prête,
sous la plume de Steve Moore, aux plaisanteries les plus grivoises
(Hercules : The Thracian Wars, une production Peter Berg,
annoncée pour 2014) (6).
Sous les traits de Sam Worthington, Persée
le... euh ! «prolétaire rouge» est particulièrement
remonté contre les Dieux et leur clergé !... mais
contre les curés ? Cela resterait à voire ! Car
à l'image de son public, les cinémas hollywoodien
et autres, pétris de judéo-christianisme, semblent
surtout incapables d'assimiler ou même d'accepter les codes
du paganisme, notamment dans la simple définition de ses
perspectives eschatologiques. Aussi dans sa volonté d'être
«entertainement», il confond Ciel et Terre, Olympe
et Paradis, daimones et Démon. C'est ainsi que Hadès
sera confondu avec Satan, etc. Or les Enfers grecs n'ont rien
en commun avec l'Enfer chrétien, ce qui n'empêchera
pas un auteur de BD aussi féru d'Antiquité que Jacques
Martin de voir dans la présence d'un bouc celle du Diable
souillant les Jeux Olympiques («Alix», Le Cheval
de Troie) !
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«Le sabot d'un bouc
?!? - C'est le pied du diable ! Le malheur est sur eux»
(Jacques Martin, «Alix», Le Cheval de Troie,
Casterman, 1988). Le refus de conforter le discours aux
realia de l'Antiquité. En définitive,
nous ne voyons guère que Rome
(HBO) comme production filmique à s'être souciée
d'adapter - certes avec précautions - son discours
dans le respect de l'Antiquité !
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Fiche
Immortels (Les)
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EU, 2011
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Immortals (The) / Immortals 3D
War of the Gods [t/trav.] / Wars of Gods [t/trav.] / Dawn of
War [t/trav.]
Prod. : Universal Pictures - Relativity Media - Atmosphere Entertainment
MM / Coul. / Sound Mix: Dolby Digital / Aspect Ratio: 1.85:1 /
....'
Fiche technique
Réal. : Tarsem SINGH; Scén. : Charley PARLAPANIDES,
Vlas PARLAPANIDES.
Fiche artistique
Mickey ROURKE (roi Hypérion) - Henry CAVILL (Thésée)
- Luke EVANS (Zeus) - John HURT (Zeus âgé) - Freida
PINTO (Phèdre) - Kellan LUTZ (Poséidon) - Stephen
DORFF (Stavros) - Joseph MORGAN (Lysandre) - Isabel LUCAS (Athéna)
- Stephen McHATTIE (Cassandre) - Mark MARGOLIS (nouveau prêtre)
- Corey SEVIER (Apollon) - Robert MAILLET (Minotaure) - Steve
BYERS (Héraclès) - Peter STEBBINGS (Hélios).
DISTRIBUTION
EU/ 11 novembre 2011
FR/ 23 novembre 2011
BE/ 16 novembre 2011
NOTES
Tournage à la Cité du Cinéma, à Montréal
(Québec, Canada). Budget : $ 115.000.000 (estimation).
Existe en 2 versions : 2D et 3D.
SCÉNARIO
À la tête de son armée de tueurs impitoyables,
le brutal et sanguinaire roi Hypérion est parti à
la recherche de l'«arc long» d'Epire forgé
par Arès, le dieu de la Guerre. Avec cet arc invincible,
le roi serait en mesure de renverser les Dieux de l'Olympe et
de devenir l'incontesté Maître du Monde en libérant
les Titans, retenus prisonniers sur le Mont Tartare. La horde
se déchaîne à travers la Grèce, avec
une efficacité impitoyable. Hypérion et ses légions
détruisent tout sur leur passage et il semble rien ne pourra
arrêter le Roi du Mal dans ses desseins. Village après
village, tout est anéanti. Un maçon nommé
Thésée jure de venger sa mère, assassinée
au cours d'un de ces raids. Thésée consulte l'oracle
de la Sybille, Phèdre; les visions inquiétantes
de la prophétesse quant à l'avenir du jeune homme
la convainquent qu'il est l'Élu appelé à
arrêter la destruction. Avec son aide, Thésée
réunit un petit groupe de partisans et suit son Destin
qui le mène, allié à Zeus, à livrer
une bataille finale et désespérée pour préserver
l'avenir de l'Humanité.
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| «The
Gods Need a Hero» : ce sera Thésée
(Henry Cavill) ! Ci-dessous : la sibylline Phaedra rouge
(Freida Pinto) |
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Teasers : (click)
& (click)
Photos : ComingSoon.net
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NOTES :
(1) Dont le nom figurait déjà
dans les remerciements musicaux du CD BO de 300. - Retour
texte
(2) Le «long
bow» d'Epire, font la facture n'a rien du célèbre
long bow gallois, lorgnant plutôt vers un modèle
composite tout-à-fait moderne, contemporain (que les
esprits chagrins, dont nous serions plutôt, ne peuvent
considérer qu'avec suspicion). Allusion à la harpè,
la faucille de silex avec laquelle Cronos avait mutilé
son père Ouranos, ensuite dissimulée sous l'île
de Corfou.
Après avoir vaincu Atlas et les Titans, puis Encélade
et les Gigans, les Olympiens furent une troisième fois
menacés par un ultime fils de Gé : Typhée
(Typhon, ou Typhoeus). Encouragé par sa fille Athéna,
Zeus - qui se cachait sous l'apparence d'un bélier -
la récupéra pour affronter ce géant Typhée.
Mais ce dernier réussit à lui arracher la faucille
et, au moyen de celle-ci, sectionna les tendons des bras et
des jambes du Roi des Dieux, qu'il dissimula cachés dans
une peau d'ours, dans une grotte de Lycie. C'est Hermès
et Pan qui les récupérèrent et les remirent
en place, permettant à Zeus d'enfin définitivement
vaincre Typhée.- Retour texte
(3) Qu'on nous permette
une petite parenthèse : Michelangelo Merisi (1573-1610),
dit «Le Caravage», ainsi surnommé d'après
le lieu de sa naissance, était un peintre particulièrement
estimé de Jacques «Alix» Martin. Esthète
raffiné, son «méchant» générique
Axel Borg se voit contraint de fuir en abandonnant sa collection
de tableaux : «Adieu, fougueux Giorgione ! Adieu, superbe
Canaletto ! Adieu, délicieux Véronèse !
Adieu, charmant Bellini... Et celui-là... (...) Mon
préféré ! Caravaggio ! Si je pouvais en
emporter un seul !» («Guy Lefranc», Le
Mystère Borg). Dans de nombreuses interviews Martin
a confirmé son admiration pour ces peintres italiens,
en particulier Le Caravage. C'était Hergé qui
l'avait incité à étudier ces peintres de
la Renaissance et leur centrage à droite.
Dans ses Chroniques d'Erzebet (2008), plaidoyer en faveur
de la fameuse comtesse hongroise Erzebet Bathóry - en
qui il voit surtout une femme de la Renaissance victime de la
jalousie de son entourage - le cinéaste slovaque Juraj
Jakubisko, fait à sa cour venir Le Caravage et se sert
de sa trouble réputation (il dissèque des cadavres
pour étudier l'anatomie) comme révélateur
de la prétendue perversité de la comtesse «vampire».
- Retour texte
(4) Mais déjà dans les
années '60, Hercule répudiait sa propre divinité
en renonçant à son immortalité (Les
travaux d'Hercule), ou en «déclarant la
guerre [aux] dieux stupides et cruels» (Vengeance d'Hercule),
tandis que dans La Révolte des Prétoriens,
un membre de l'entourage de l'empereur Domitien - lapsus
linguae révélateur de sa confusion - parle
des «dogmes de l'Eglise», s'agissant toutefois
du culte romain traditionnel, non des chrétiens. - Retour
texte
(5) Le film fait de Percy/Persée
un fils de Poséidon, non plus de Zeus. Absurde désinvolture,
qui n'est utile qu'au scénariste. - Retour
texte
(6) Comic initialement publié
chez Radical, traduit en français chez Milady : Hercule
- Les Guerres Thraces (septembre 2010), dessiné par
Admira Wijaya, et Les Dagues de Koush (2011), dessiné
par Chris Bolson. - Retour texte
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