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COURRIER DE JUILLET 2008 (Suite) |
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6 juillet 2008 |
«DE
LA FUREUR DES HOMMES DU NORD, PROTÉGEZ-NOUS SEIGNEUR
!» (LES VIKINGS, R. FLEISCHER) |
Trinita
a écrit : |
Les
Vikings, de Richard Fleischer ! Quel bon film. C'est
un vrai dépaysement et les paysages sont magnifiques.
Les acteurs sont excellents et Kirk Douglas fout quand
même les jetons avec son il crevé.
Bref, j'ai passé un bon moment avec ce film...
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RÉPONSE
: |
Très beau film,
en effet. Pour moi, il n'a pas pris une ride. La scène
de l'épreuve des haches, Mickey Hargitay l'a
refaite avec Jayne Mansfield dans Les Amours d'Hercule.
Anthologique !
Et la musique de Mario Nascimbene est superbe, elle
aussi. Ce compositeur faisait toujours la même
dans tous ses films, avec chaque fois une ou deux pièces
nouvelles; ah ces churs ! La scène qui
m'avait éprouvé, quand j'avais 10 ans,
c'était celle où Tony Curtis est livré
aux crabes... la noire eau du fjord, et le contre-champ
sur le ciel nocturne, où Kitala, la sorcière,
entend le cliquetis des armes et chevaux des Walkyries,
les Filles d'Odin !
Le second fossé
(en partant de la gauche) est un abîme impressionnant
: c'est lui qu'Einar et ses guerriers franchissent
après y avoir lancé leur bélier
qui sert aussi de pont. On voit très bien
également le fameux donjon du duel final,
surplombant la place forte (document : collection
du Ministère de la Défense (S.H.A.T.).
Archives du Génie, Vincennes. Extrait de
SEKIJÔ NO SHI, Le Château de la
Roche Goyon dit Fort La Latte, Mayenne, Imprimeie
de la Manutention, 1973 |
J'ai eu la chance de visiter le château, au cap
Fréhel : Fort-la-Latte (du nom du village voisin)
ou La Roche-Goyon.
Le Castrum de Roca Goyon ou Roca Goyonis
fut construit vers 1338-1353 par Estienne III, seigneur
de La Roche Goyon. Les Goyon, seigneurs de Matignon
(1209), avaient pour aïeul Etienne Goyon Ier qui
passait pour avoir été un compagnon du
duc de Normandie, Guillaume le Conquérant lors
de la conquête de l'Angleterre, en 1066. Mais
bientôt il tomba en ruine. Comme la place, couvrant
la rade de la Frenaye, offrait un grand intérêt
stratégique, elle fut réaménagée
par Vauban entre 1689 et 1694, pour abriter une batterie
qui arrosait les navires anglais chaque fois qu'ils
approchaient du port de Saint-Malo.
Ceci pour dire qu'au IXe s., les châteaux étaient
rarement en pierre. Ils consistaient le plus souvent
en une motte centrale surmontée d'un donjon de
bois, et entouré d'une palissade de bois également...
A ce niveau, quoique de pierre, celui du Seigneur
de la Guerre est relativement plus proche de
la réalité.

Règlement de compte final
entre Einar et Eric, au sommet du donjon de Fort-la-Latte |
Je ne savais pas que Kirk Douglas avait eu des problèmes
avec les Norvégiens. Certes, il avait besoin
de leurs drakkars et de leurs fjords pour camper le
pays viking. Les intérieurs, eux, furent reconstitués
en studio, à Munich (Bavaria, sauf erreur). En
ce qui concerne le tournage en France, Kirk avait besoin
d'un paysage qui évoque l'Angleterre: un cap
qui s'enfonce dans la mer, un éperon barré.
On en trouvait de part et d'autre du Channel, mais La
Roche-Goyon lui a plu.
En fait, les cinéastes tournent souvent dans
ce château, je me rappelle de l'avoir revu dans
divers films, notamment un sur la révolution
française et la guerre de Vendée : Chouans
! (Philippe de Broca, 1988), avec Sophie Marceau
et Lambert Wilson. Philippe Noiret y incarnait un comte
humaniste, Savinien de Kerfadec. Inventeur à
ses heures, il avait construit un aéroplane primitif.
A la fin, traqués par les Bleus, les héros
du haut du donjon s'envolaient sur cet engin...
Mais, pour en revenir à nos amis les Vikings,
je vous renvoie à ma Filmographie,
laquelle vient d'être complétée
par Claude Aubert au niveau des Films
d'animation consacrés aux Hommes du Nord.
(Revu et augmenté, de Cinéfaniac)
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10 juillet 2008 |
CLÉO
DE 5 À 7 (TOUJOURS ROME (HBO)) |
Séléné
a écrit : |
Salut,
bon ce forum [il s'agit de ROME]
a l'air plutôt vide (le dernier message datant
de janvier 2008 !) c'est dommage, j'aurais bien aimé
partager mon point de vue sur cette série que
j'adore avec d'autres «fans»...
Enfin je vais quand même écrire quelque
post, on sait jamais peut-être que quelqu'un les
lira...
(...)
Adorant le début de cette
première saison j'étais curieuse de voir
comment serait traité l'un de mes personnages
préférés de l'histoire : Cléopâtre.
J'ai lu des livres sur elle, sur sa vie et son apparition
dans la série m'a vraiment déçue...
Elle est montrée comme lubrique, droguée,
manipulatrice, ce qui n'était pas du tout le
cas si je me fie à tout ce que je connais d'elle.
Je pense que ceux qui ont fait la série se sont
uniquement fiés aux préjugés et
aux rumeurs que les Romains répandaient sur Cléopâtre,
car elle était quand même leur ennemie
! Bon je ne vais pas écrire à ceux qui
ont fait la série mais sur ce point là
elle ne m'a pas plu du tout...
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RÉPONSE
: |
Je passais, j'ai vu de
la lumière. Et je suis entré voir, une
fois de plus. Oui, ce
site est bien désert.
Par l'intelligence de son propos et son sérieux,
Rome (HBO) est sans doute le péplum le
plus extraordinaire de toute l'histoire du cinéma.
Tous les connaisseurs le confirmeront. Je crains que
ce site au demeurant sympathique mais manifestement
uvre d'amateurs systématiques de séries
télévisées plutôt que d'amateurs
systématiques de péplums, a eu les visiteurs
qu'il méritait : des fans de séries TV
«coucou les gars. J'adore Rome !».
Tout le monde s'en fout, bien entendu. Tous ici nous
adorons Rome, la belle affaire ! Et le soufflé
retombe, la flamme s'éteint faute de combustible.
(...)
Alors comme ça, tu es Séléné
? Cléopâtre avait donné des jumeaux
à Marc Antoine : une fille, Cléopâtre-Séléné
et un fils, Alexandre-Hélios, la Lune et le Soleil).
Je suis tout à fait d'accord avec toi, Séléné.
Tu as bien raison de défendre ta maman, car on
n'en a qu'une, n'est-ce pas ?
Oui, la série a opté pour le point de
vue de la propagande augustéenne. La vérité
du plus fort est toujours la meilleure, n'est-ce pas
? Donc nous avons ici une parfaite illustration du «Serpent
du Nil» - la «putain couronnée»
(PLINE L'ANCIEN, IX, 6), la «femelle lubrique,
usée par la débauche» (PROPERCE,
Elégies, III, 11), la folle, ivre de débauche
malsaine et de vin maréotique, le «monstre
élu du destin» qui préparait la
ruine de Rome (HORACE, Odes, XXXVII), bref :
la «prostituée» (Ps.-AURELIUS VICTOR,
De Viris illustribus, LXXXVI) (CLICK).
Cléopâtre était une femme supérieurement
intelligente, qui parlait une demi-douzaine de langues,
le grec et le latin, bien sûr, mais aussi l'arabe,
l'hébreu et même l'égyptien, la
langue de ces ploucs de fellahs que les Gréco-Macédoniens
méprisaient souverainement. Cela dit, le portrait
très premier degré qu'en trace la série
ne me paraît pas entièrement faux. Fumait-elle
la moquette ? Nous n'avons aucune raison de le penser.
Elle était, habile, intrigante (toutes qualités
utiles quand on règne) mais elle devait aussi
être sacrément autoritaire (ça aussi
c'est utile, surtout quand on est considérée
comme la Fille des Dieux).
Le film nous la présente comme un peu caractérielle.
Nuançons, elle devait avoir du caractère,
c'est sûr. Et pas trop apprécier d'être
contredite ou contrariée. J'ai un peu tiqué
dans l'épisode où elle fouette sa nounou
Charmion. Mais Charmion n'était qu'une esclave,
après tout. Il faut essayer de se remettre dans
l'esprit de l'époque. L'Histoire nous apprend
qu'après son suicide, Charmion et Iras, ses deux
suivantes, se suicidèrent pour ne pas lui survivre.
Peut-être aussi redoutaient-elles de tomber entre
les mains de la soldatesque romaine, elles qui - bien
qu'esclaves - avaient toujours connu une vie assez confortable
auprès de leur maîtresse.
La scène où on la voit rejeter la pipe
d'opium pour se décider à s'occuper des
choses sérieuses est une très belle métaphore
de la force de son caractère, de sa volonté
inébranlable. Le reste n'est qu'anecdote. Ainsi,
on a glosé sur le fait que la série Rome
(HBO) présente de manière assez insolite
la consommation de «drogues» dans l'Antiquité
romaine. S'agit-il d'une réminicence contemporaine
ou d'une réalité historique ? «Un
début de bacchanale est filmé (1),
où on y voit Agrippa, Mécène
et Octavie. Ces deux derniers fumant de l'opium
- note Bertrand Marcuzzi (2).
Selon le bonus du DVD, on absorbait l'opium sous
forme solide ou liquide, comme le laudanum (3).
Nous voyons aussi Cléopâtre fumer de
l'opium (4).
Octavie et son amie Jocaste inhalent du chanvre de
Macédoine (5).
La drogue vient donc d'Orient, idée qui est
renforcée par le bonus DVD expliquant qu'en Egypte
antique, on fumait, mangeait et buvait de l'opium ainsi
que d'autres narcotiques. Le mythe de la richesse d'un
Orient pervertissant l'Occident bat son plein lors de
l'arrivée de Marc Antoine.»
Il est probable que sur le plan politique, Cléopâtre
avait plus de suite dans les idées que le brave
Marc Antoine, merveilleux guerrier, sublime buveur et
homme généreux. La deuxième saison
nous le montre comme une épave, se livrant à
des plaisirs décadents (tirer de l'arc sur un
esclave apeuré [6]).
Il semble en effet qu'Antoine vécut ses derniers
mois, après Actium, en compagnie de quelques
viveurs (les «Inimitables») à essayer
de jouir au maximum des plaisirs de vie, avant l'inéluctable.
C'est ce qu'essaie de nous montrer Rome, en introduction
à la scène avec Vorenus. Mais pendant
qu'Antoine-Dionysos se bourre la gueule, Cléopâtre-Isis
- infatigable petite fourmi - organise la résistance
de l'Egypte, et notamment de transfert de ses trésors
vers une flotte stationnée dans la Mer Rouge,
au cas où...
Toujours je me rappelle ce que dit Sir Stephen dans
L'histoire d'O, «Les choses qui nous tiennent
le plus à cur ont souvent quelque chose
d'enfantin». Il est des plaisirs qui nous
amusent, et dont nous n'aimons pas faire étalage.
On appelle ça... avoir «un jardin secret».
Moi, ça ne me choque pas vraiment de voir ces
images de «décadence» de la part
des puissants de ce monde. Ou plutôt, ça
ne me surprend pas; et ce n'est pas Bill Clinton qui
me contredira. On s'amuse comme on peut, non ?
(Repris du site Rome
et révisé)
NOTES :
(1)
Deuxième saison, cinquième épisode.
- Retour texte
(2)
B. MARCUZZI, L'antiquité romaine dans l'audiovisuel
anglo-saxon : la République romaine dans la
série Rome (H.B.O.), Université
Jean Monnet, Master I Territoires, patrimoines et
environnement, Lyon, 2007-2008, pp. 33-34. - Retour
texte
(3)
Bonus DVD, Tous les chemins mènent à
Rome, Saison 2. - Retour
texte
(4)
Première saison, huitième épisode.
- Retour texte
(5)
Deuxième saison, deuxième épisode.
- Retour texte
(6)
En fait, c'est surtout Cléopâtre éméchée
qui, dans Rome (HBO), s'acharne à prendre
ses esclaves pour cibles de ses flèches. Cette
séquence nous donne de la reine d'Egypte une
image passablement décadente. - Retour
texte
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16 juillet 2008 |
«C'ÉTAIT
À MÉGARA, FAUBOURG DE CARTHAGE, DANS LES
JARDINS D'HAMILCAR...» |
Mika
a écrit : |
1. Salammbô
Je cherche les différentes
versions cinématographiques de Salammbô.
J'ai trouvé :
1914 Salammbô
(Domenico Gaido).
1915 Salammbô (Prod. Word).
1925 Salammbô (Pierre Marodon).
1959 Salammbô (Sergio Grieco).
Si tu as plus, ce serait sympa.
Tout ce qui concerne Salammbô m'intéresse.
Il existe un superbe site britannique qui compile chapitre
par chapitre les illustrations du roman : Richard
M. Berrong mais je recherche les dessins de H. Cassiers
reprenant les principales scènes de l'opéra
en 5 actes et 7 tableaux Salammbô, musique
d'Ernest Reyer et livret de Camille du Locle (1),
parues dans Le Globe Illustré (Bruxelles),
1890 - représenté pour la première
fois au théâtre de la Monnaie à
Bruxelles le 10 février 1890.

Salammbô et
Mathô dans l'opéra Ernest Reyer,
gravure de Montégut extraite de L'Intransigeant
illustré, publiée à l'occasion
de la première à Paris, le 16 mai
1892 |
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RÉPONSE
: |
Aux quatre titres que
vous citez, je ne puis ajouter que La Prêtresse
de Tanît (Salambò), en 1911. Pour ma
part, je ne connaissais pas la version 1915 que vous
citez; pouvez-vous m'en dire plus ? A ma connaissance,
il n'y en a pas d'autres. Je suppose que vous possédez
déjà tous les éléments filmographiques
relatifs à ces films. Un bref rappel tout de
même :
- La Prêtresse de Tanît (Salambò)
d'Arturo AMBROSIO [prod. S.A. Ambrosio (Torino), IT
- 1911], avec Gigetta MORANO (Salammbô) - Alberto
A. CAPOZZI - Oreste GRANDI - Ercole VASER. (384 m)
- Salambò de Domenico GAIDO (et Luigi
MAGGI (?)) [prod. Pasquali Film (Torino) & Photodrama
(Chicago) (George Kleine), IT-EU - 1914], avec Mario
GUAITA-AUSONIA (Mathos) - Cristina RUSPOLI (Salammbô)
- Egidio CANDIANI. (1.830 m)
- Salammbô, prod. Word (1915) (?)
- Salammbô / Kampf um Karthago de Pierre
MARODON [Prod. Les Films Pierre Marodon - Louis Aubert
- Sascha Film (Vienne) (Alexander Kolowrat), FR-AU
- 1924-25], avec Jeanne De BALZAC (Salammbô)
- Victor VINA (Hamilcar) - Rolla NORMAN (Mathos) -
Raphaël LIÉVIN (Narr'Havas). (3.500 m)
- Salambò / Salammbô de Sergio
GRIECO [Prod. Stella-Fides, IT-FR - 1959], avec Jeanne
VALÉRIE (Salammbô) - Jacques SERNAS (Mathos)
- Edmund PURDOM (Narr'Havas) - Riccardo GARRONE (Hamilcar
Barca). (105')
(The Loves of Salammbo [EU]; Aufstand der
Legionen [AL]).
Dans la version 1914, Mario Guaita-Ausonia - qui incarnait
Mathô - était un costaud qui dans ces années
dix-vingt s'est tapé tous les rôles musclés
du répertoire italien comme Spartacus et d'autres
- cf. le bouquin de Monica Dell'Asta, Gli
Uomini Forti - de même son prédécesseur
de la version 1911, Alberto A. Capozzi; Rolla Norman,
qui reprit le rôle dans la version 1925 était
lui aussi du genre gorille avec ses sourcils charbonneux
: on est assez loin du jeune premier français
des années '50, Jacques Sernas.
Rolla Norma (Mathô) et Jeanne
de Balzac (Salammbô) (Salammbô,
1925). Plus «viril» que lui, tu meurs.
Jacques Sernas et Jeanne Valérie - Mathô
et Salammbô, les amants coupables... (Salammbô,
1959) |
Mais savez-vous qu'à l'époque de la
sortie du film de Marodon, La Petite Illustration
Cinématographique lui a consacré tout
un numéro (film raconté, avec quelques
photos [nç 3, 19 septembre 1925]), et qu'à l'occasion
de «L'été Florent Schmitt»
du Festival d'Avignon, au début des années
'90 L'Avant-Scène opéra [HS, juillet
1991] a également voué tout un dossier
spécial au film de 1925 ? Et l'on peut trouver
en CD des extraits de la musique de Florent Schmitt,
Salammbô, composée pour le film
[Florent SCHMITT, Salammbô, trois suites
d'orchestre, op. 76 (Chur de l'Armée française
et Orchestre national d'Ile de France, sous la direction
d'Yves Parmentier) : Ades AD 690 (P. 1993)].

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L'année passée, le film de Marodon a
encore été projeté dans le théâtre
romain d'Arles, à l'occasion du Festival du film
péplum. A ma connaissance, il n'existe pas de
DVD. C'est Gaumont qui en détient les droits
actuellement. Ah, si Bach Film - spécialisé
dans la réédition DVD de films muets -
pouvait avoir la bonne idée de nous le ressortir
!
En ce qui concerne la version 1959 avec Jacques Sernas
et Jeanne Valérie, il existe un ciné-photo-roman,
Nous Deux - Roman-Film Vedette, nç 19 (2e an.),
décembre 1960 (et une version courte de 8 p.
précédemment publiée dans Festival,
nç 571). Je dois en avoir mis deux
vignettes dans le courrier du site, pour un visiteur
qui se souvenait de la scène des eaux empoisonnées.
Le DVD édité par Fabbri
n'est, hélas, commercialisé qu'en France
métropolitaine.
Encore une chose : il me revient que dans Citizen
Kane (Orson Welles, 1940), le milliardaire Charles
Foster Kane veut monter un opéra Salammbô
dont sa femme Susan serait la vedette et Bernard Hermann
le compositeur (Bernie étant du reste le compositeur
de la BO du film); pour ce faire Bernard Hermann a composé
une aria dont je ne sais rien. Je suppose qu'elle a
été incluse dans la BO, s'il en existe
un pressage. J'ai vu le film de Welles, mais il ne m'a
pas passionné outre mesure, et je ne possède
pas la BO, ni le DVD. Quelques plans du film montrent
la mise en scène de cet opéra imaginaire,
ce qui m'a donné envie d'aller jeter un coup
d'il dans mon dictionnaire - L'opéra.
800 uvres de 1597 à nos jours (Ramsay,
1977). Grave lacune, cet ouvrage ne mentionne pas l'opéra
d'Ernest Reyer. Et pourtant ! Il semble que le premier
à avoir eu l'idée d'écrire un opéra
d'après le roman de Flaubert fut Théophile
Gautier, et l'auteur avait pressenti Berlioz pour la
musique. Ce projet n'aboutit pas; pourtant, dès
1863, elle inspira une opérette assez plate,
truffée de mauvais calembours, Folammbô
ou les Cocasseries carthaginoises par Laurencin
et Clairville.
Claude Aziza en donne des extraits dans son recueil
Carthage - Le rêve en flammes, Presses
de la Cité, coll. «Omnibus», 1993
(pp. 1170-1182 et 1183-1190), repris dans son édition
de Salammbô chez Pocket, coll. «Classiques»,
nç 6088, 1995, ainsi que dans deux très courtes
communications (2)
parues en 1999. La plupart des grands romans péplums
du XIXe s. ont ainsi transité par le théâtre
avant d'être portés à l'écran
: Ben Hur (1880) (Klaw & Erlanger, 1899);
Quo Vadis (1895) (Sign of the Cross, Wilson
Barrett, 1895)...

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Salammbô, la prêtresse de Tanit
Le personnage de Salammbô est fort intéressant,
car il renvoie à un archétype, celui de
la femme et du serpent. C'est Eve et Satan, ou la Grande
Déesse crétoise. Je me souviens - il y
a bien dix-vingt ans - je flânais à la
Foire du Midi et j'ai vu dans une sorte de cage de verre
une jeune femme nue, assise, enlacée par un python
ou quelque chose dans ce genre. L'ophidien était
sur ses épaules et elle lui tenait la tête
en main; elle l'embrassait et le caressait doucement.
Il me semble qu'il y avait encore une dizaine d'autres
serpents, qui avaient l'air de s'ennuyer ferme. Dans
La vengeance d'Hercule, le méchant Eurytos
fait descendre au fond d'un puit empli de serpents,
tout doucement et sous les yeux de son mari impuissant,
l'épouse d'Hercule. Mais finalement, c'est lui
qui y tombera. Un autre méchant, le cruel Diéos,
a la manie de jeter dans semblable fosse les gens qu'il
n'aime pas : il aura la fin qu'il mérite (La
bataille de Corinthe) (CLICK
& CLICK).
Quoi de plus fascinant que le serpent ?... son regard
hypnotique, et aussi la peur panique que son apparition
engendre. Il habite les recoins secrets de notre Mère-la-Terre,
et son corps-même évoque le membre viril...
De gauche à
droite : «La magnétique extase»,
dessin de Roland Cat, 1969 (cliché Bernard
Eche - Roland Villeneuve, Le Musée
de la bestialité, p. 226); Salammbô
et son serpent, illustration de Lobel Riche
pour l'édition Rombaldi (1935); et le
double démoniaque de notre aïeule
Eve : Lilith, vue par Michel Desimon, 1968 (cliché
Bernard Eche - Musée bestialité,
p. 106)
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Salammbô, à mon avis, a dû être
inspirée à Flaubert par Olympias, mère
d'Alexandre le Grand. Elle était prêtresse
d'un culte chtonien, dans son Epire natale, et dansait
avec des serpent. Le film d'Oliver Stone la montre sous
les traits d'Angelina Jolie, manipulant sa collection
de reptiles. Je n'ai malheureusement pas de photos de
cette scène qui vient d'inspirer Jean Torton.
Torton (ou Jéronathon) vient de rejoindre l'équipe
de Jacques Martin, voici quelques années. Sa
particularité, c'est qu'il s'inspire beaucoup
de documents de cinéma. Il vient donc de publier
chez Casterman un Alexandre le Grand, où
l'on voit plusieurs vignettes avec Olympias et ses serpents.
Il y a aussi la fameuse danse de Debra Paget, nue sauf
un minuscule cache-sexe en «diamants», dansant
avec un python en carton, animé avec des fils,
dans le film de Fritz Lang Le tombeau hindou / Le
Tigre d'Eschnapour.
Cléopâtre est une autre personne fortement
connotée. Ne l'avait-on pas surnommée
«le Serpent du Nil» ? Il y a deux softcore
qui donnent des versions intéressantes de sa
grande scène de suicide : Les orgies de Cléopâtre
et Joy chez les Pharaons. Dans Les Orgies,
on la voit la gorge nue, avec un serpent nettement plus
grand qu'un aspic. Dans Joy chez les Pharaons,
Joy (Zara Whites) tourne à Moscou un Cléopâtre
érotique. Pour faire une blague à son
producteur, elle feint d'avoir été mordue
par un serpent venimeux. Elle est couchée dans
sa tenue de travail, c'est-à-dire à poil,
avec une demi-douzaine de reptiles sur elle.
Enfin, il y a un érudit érotomane, Roland
Villeneuve, qui a publié un Musée de
la bestialité (Henri Veyrier éd.,
1973), où l'on trouve en charmante compagnie
quelques Salammbô et autres dames du temps jadis,
amies très intimes de nos frères inférieurs.
J'adore les bouquins de Villeneuve, qui conciliaient
culture académique et culture populaire : Poisons
et empoisonneurs célèbres, Loups-garous
et vampires, Le Musée des supplices, Le Musée
des vampires...
Devenus vieux
Cadmus, le fondateur de Thèbes, et son
épouse Hermione furent métamorphosés
en serpents. Cette ville avait été
fondée par le héros et cinq guerriers
issus des dents semées d'un serpent -
les Spartoï. Les mythes abondent
en créatures reptiliennes qui connotent
les forces chthoniennes : les Gigans, Typhus,
la Méduse. Gravure de M. Faulte (cliché
Bernard Eche - Musée bestialité,
p. 17).
La Méduse inspirera à Catherine
L. Moore, «Shambleau». Illustration
de Jean-Claude Forest (Fiction, nç 57)
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Autre curiosité érotique sur le thème
femme-serpent. La fée Mélusine, la nymphe
des eaux aux cuisses serpentines, qui avait épousé
un comte Raymondin de Lusignan sous la condition que
certain jour, du samedi au dimanche... son mari ne chercherait
pas à la voir. Raymondin eut la mauvaise idée
de passer outre, et Mélusine surprise dans sa
disgracieuse métamorphose disparut à jamais.
Ah ! Les «secrets de Mélusine» qu'évoque
Brassens dans La non-demande en mariage ! Faut-il
continuer avec la Gorgone Méduse, qui possédait
une chevelure de serpents ? Il y a une curieuse nouvelle
SF de Catherine L. Moore, Shambleau, où
un homme a une étreinte mortelle avec une gorgone
extra-terrestre... Il en existe une édition illustrée
par Jean-Claude «Barbarella» Forest dans
un vieux numéro de Fiction, nç 57 (CLICK).
Dans le registre masculin, Hercule, Maciste, Tarzan
et même Alix (Le dernier Spartiate) se
battent souvent avec des boas. Il n'y en a évidemment
pas en Grèce, mais Jacques Martin s'était
inspiré d'un relief montrant une divinité
mithraïque - un Saturne à tête de
lion - enlacée par un serpent géant symbolisant
le Temps. N'oublions pas le célèbre groupe
hellénistique, Laocoon et ses fils, montrant
ceux-ci enlacés par des serpents sortis de la
mer (Laocoon avait voulu empêcher les Troyens
d'introduire dans leur ville le fameux cheval de bois).
Ces statues sont au Vatican; il semble qu'elles aient
été volées en Grèce pour
orner le palais de Néron, la fameuse Domus
Aurea; quand celle-ci fut rasée, le groupe
fut - sauf erreur de ma part - incorporé aux
Thermes de Trajan, à l'emplacement desquels on
l'a retrouvé. Hercule, Jason sont quelques fois
montrés avalés par un serpent
marin, un kétos - comme Jonas ou Pinocchio
par la baleine ou le Léviathan.
Bandes dessinées
De son vivant, Flaubert interdit de mettre des illustrations
dans les éditions de son roman, refusant de voir
ainsi se figer des images que ses lecteurs devaient
former eux-mêmes dans leur imagination. Ses éditeurs
se sont rattrapés depuis (voir le site de Richard
M. Berrong) ! Il ne put toutefois empêcher
des peintres comme Gustave Moreau, G. Bussière
et G. Ferrier de matérialiser son héroïne,
ni P. Buffet de concrétiser Le défilé
de la Hache, encore moins les sculpteurs de donner
de l'épaisseur à Salammbô et
Mathô (T. Barrau) ou à Salammbô
chez Mathô (T. Rivière). Mais qu'aurait-il
dit de la bande dessinée, inexistante de son
temps ? Dans les années cinquante, quelques BD
ont été consacrées à Salammbô
par Raymond POÏVET (dans Vaillant, 6e an.,
nçs 247 à 265, 6 février-11 juin 1950),
par CHRISTO (dans Heroic-Albums, nç 29, 8e an.,
s.d. (1952); rééd. : Johnny Texas,
nç 36, décembre 1958, 11 pl.) et par NOVI (dans
Mondial Aventures, nç 2, s.d. (1953), 48 p.),
notamment. A l'époque, les catholiques interdisaient
de montrer la femme dans des illustrés pour enfants.
Quelle ne fut pas la surprise du dessinateur François
Cheneval quand il se vit proposer, pour Tintin,
d'illustrer en quatre pages le scénario d'une
Révolte des mercenaires d'où Salammbô
était exclue (Tintin FR, nç 901, 27 janvier
1966) ! Heureusement, tous les illustrés n'étaient
pas cathos.
Il y a encore celle - flamboyante - de Philippe Druillet,
en 3 tomes. Très esthétisante, elle est
hélas traitée comme de la SF : on aime
ou on n'aime pas; moi je ne suis pas très enthousiaste.
Enfin, il y a «Alix» de Jacques Martin
: Flaubert transsude dans toute son uvre, notamment
à travers le thème du «dieu»
Moloch qui apparaît dans quatre albums (L'île
maudite, Le tombeau étrusque, Les proies du volcan
et Le spectre de Carthage). Mais dans Le spectre
de Carthage, Alix rencontre la carthaginoise Samthô
et leur relation va être une démarque de
celle de Mathô et Salammbô, auxquels les
flash backs renvoient souvent.
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2. Moloch
Oui, tout sur Salammbô
m'intéresse. J'aime pas trop Druillet, style
jeu vidéo, ni Alix, style petit français.
T'as pas des caricatures mentionnées par Dubosc
?

Le port militaire de Carthage, avec
en son centre l'«îlot de l'Amirauté»
où l'on peut encore voir les vestiges des
cales sèches des quinquérèmes
carthaginoises... |
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RÉPONSE
: |
J'ai fait pas mal de recherches
autrefois sur Salammbô, ou plutôt
sur Moloch, le dieu auquel les Carthaginois soi-disant
sacrifiaient leurs enfants premiers-nés. Ce dieu
n'a jamais existé, MLK étant plutôt
un type de sacrifice dans la Bible, et on peut interpréter
de diverses manières le fameux cimetière
d'enfants du Tophet, exhumé en 1921. Ces recherches
ont été publiées par le CEFAL,
à Liège(3).

Dans Le Fils prodigue, Lana
Turner est la grande prêtresse du Baal de
Damas.
Quel homme ne brûlerait-il pas pour elle
?
|
Il y a aussi des films qui ne parlent pas de Salammbô
mais où figure l'idole crématoire (Cabiria,
Carthage en Flammes, Le Colosse de Rhodes, L'Histoire
de Ruth, Le Fils prodigue...). De ce dernier film,
il existe une superbe photo en couleur de Lana Turner,
adossée à l'idole d'un Baal à cornes
de taureau, avec un serpent à côté
d'elle. Belle extrapolation de la fille d'Hamilcar.
Deux interprétations
du dieu dévorateur de Carthage inspirées
de Flaubert : Serge Saint-Michel & Jean-Marie
Ruffieux, Le Triérarque Sans Nom/1
et Vincent Henin & Jacques Martin, Carthage
(Les Voyages d'Alix) |
Moloch-Baal apparaît dans quantité de
BD en tous genres, outre les précitées
adaptations de Salammbô : Aviorix («L'antre
des sacrifices») de Moniquet, Velthur le
Pacifique de Rutalais, Jean d'Armor (H. Le
Monnier), plusieurs aventures d'Alix déjà
mentionnées plus haut, auxquelles nous rajouterons
l'album didactique Carthage - Les Voyages d'Alix
(V. Henin & J. Martin), Taranis le Fils de la
Gaule (V. Mora & R. Marcello), Cinecittà
(Constant & Lapière), La Comète
de Carthage - Les Aventures de Freddy Lombard (Chaland),
Le Génie des Alpages/4 - Un grand silence
frisé (F'Murr), Le Souffle de Moloch -
Bernard Prince (Hermann & Greg), Le Triérarque
Sans Nom/1 (Saint Michel & Ruffieux), Les
Fous de Baal - Corian/3 (Debruyne), Prisonniers
de Baalbek - Sylvain de Rochefort/3 (Cayman &
M. de Bom)...
La question de Moloch m'avait
passionné à cause de la fameuse page «didactique»
du Tombeau étrusque exposant l'origine
de Baal Moloch. Puis j'ai découvert la polémique
engendrée par une réplique malheureuse
d'un personnage romain, «Cette divinité
vient de Judée». Et j'ai alors découvert
que l'accusation de crimes rituels était un cliché
antisémite vieux de 2.200 ans, qui avait encore
cours de nos jours comme le rappelait le cinéaste
Michel Drach (4)
se souvenant de l'angoisse de la jeune fille d'ouvrage
(chrétienne) de sa famille, qui rendit son tablier
: «Le curé du village [vers 1940] lui
avait dit qu'à une certaine fête juive
on tuait le plus jeune des enfants». Le premier
à en avoir fait état, à ma connaissance,
fut Flavius Josèphe dans son Contre Apion,
réfutation des rumeurs colportées par
les Grecs d'Alexandrie. En 1943, l'illustré collaborationniste
Le Téméraire, en son numéro
10 et sous la plume d'un certain Jacques Savary, se
plaisait à rappeler aux chères petites
têtes blondes le martyre d'enfants chrétiens
torturés à mort par des Juifs qui burent
son sang. Délires antisémites, bien entendu.
Mais l'énumération était troublante
: le petit William à Norwich (1144) (un tableau
conservé dans l'Eglise de la Sainte-Trinité
à Loddon, Norfolk, représente son martyre);
le petit Hughes à Lincoln (1255); le petit Henri
à Munich (1345); le petit Simon à Trente
(1475) (canonisé, sa momie était conservée
dans la cathédrale de Trente - mais depuis 1965,
l'Eglise catholique désavoue le culte de saint
Simon de Trente, N.d.M.E.); le R.P. Thomas, un dominicain,
à Damas (1840); le jeune André Toutchinski
à Kiev (1911)... On n'imagine plus de nos jours
comment pareilles insanités peuvent encore être
colportées (5).
Par ailleurs, en menant mon enquête,
je me suis aperçu que rien dans l'archéologie
punique ne corroborait l'idole dessinée par Martin
et, avant lui, par les illustrateurs de Salammbô.
J'ai remonté les sources de Flaubert, citées
par lui dans son courrier avec Sainte-Beuve, jusqu'au
jésuite Athanasius Kircher, dipus Ægyptiacus
(1652), et ait ainsi découvert que Moloch, en
fait, était une construction intellectuelle inventée
de toutes pièces par des rabbins du XIIe s. -
Raschi de Troyes et David Kimchi (Radak). En faisant
l'exégèse de la Torah, ces érudits
avaient juxtaposé les références
au ha-molek avec d'autres emprunts classiques
à la mythologie et à l'histoire grecques,
ou aux lexicographes byzantins (Cronos dévorant
ses enfants, le Taureau de Phalaris (que les Carthaginois
ramenèrent chez eux après avoir conquis
Agrigente), Talos le géant de bronze gardien
de la Crète, le «Risus sardonicus»
etc.), Ensuite les érudits chrétiens des
XVIIe-XVIIIe s. (Selden, Dom Calmet) prirent ces spéculations
pour argent comptant dans leurs propres commentaires
de la Bible. Et l'on ne se fit pas défaut de
rapprocher le Moloch de la Bible du Baal Hammon des
Carthaginois, à propos desquels les Grecs se
répandaient en horreurs (Diodore de Sicile, Clitarque
etc.). Il faut encore signaler une autre interférence
avec le «Moloch gaulois», la statue d'osier
à sept compartiments, à l'intérieur
de laquelle on brûlait une victime humaine en
l'honneur de Taranis (il est au centre des deux versions
de The Wicker Man, celle de 1973 ave Christopher
Lee et celle de l'année passée avec Nicolas
Cage). C'est là que puisa le brave Gustave pour
rédiger le chapitre XIII de Salammbô.
Voilà en quelques mots l'objet de mon travail,
qui en outre contenait une bibliographie commentée
de romans, films et BD historiques.
Quant au fameux «Tophet Salammbô»
exhumé à Carthage en 1921, où auraient
été inhumées les cendres de quelque
30.000 petites victimes, il s'agit d'un cimetière
spécialisé pour les enfants morts en bas
âge, éventuellement pour les substituts
animaux offerts en rachat d'une guérison d'enfant.
En effet, les cendres d'enfants sont inhumées
individuellement. Il est clair que cela ne saurait concorder
avec le récit de Diodore de Sicile, lorsqu'il
parle de 300 enfants brûlés en bloc dans
l'idole crématoire.
NOTES :
(1)
Certaines de mes sources orthographient «Camille
du Loch», mais il doit s'agir d'une erreur de
compo. Camille du Locle a également rédigé
en français la première ébauche
d'Aïda
de Verdi, d'après un argument de l'égyptologue
Auguste Mariette (N.d.M.E.) - Retour
texte
(2)
Claude AZIZA, «Salammbô dans le
roman à l'antique du XIXe s.» et «La
mode Salammbô», in Daniel FAUVEL
et Yvan LECLERC (sous la dir.), «Salammbô»
de Flaubert. Histoire, Fiction, Paris, Honoré
Champion, 1999, pp. 73-77 et 189-192 [diffusion hors
de France : Editions Slatkine, Genève]. - Retour
texte
(3)
Michel ÉLOY, «Moloch-le-Brûlant,
un poncif de la barbarie orientale», in «Péplum
: l'Antiquité dans le roman, la BD et le cinéma»,
Actes du 2e colloque international des Paralittératures
de Chaudfontaine consacré à l'Aventure
(2e partie) (1988), Les Cahiers des paralittératures,
nç 5, Bibliothèque des paralittératures,
Edition du Céfal, 1993 [Textes réunis
par Jean-Marie Graitson], pp. 75-183. - Retour
texte
(4)
Janine EUVRARD, «Michel Drach : Echapper au
marketing sur la judéité», CinémAction,
nç 37, 1986; p. 163. - Retour
texte
(5)
Cf. Pascal ORY (préface Léon
POLIAKOV), Le Petit Nazi illustré - Une
pédagogie hitlérienne en culture française
: Le Téméraire (1943-1944),
Paris, Ed. Albatros, coll. «Histoires/Imaginaires»,
1979, 122 p. - Retour texte
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20 juillet 2008 |
COMPLÉMENT
FILMOGRAPHIQUE AUX «VIKINGS» : LES FILMS D'ANIMATION |
Claude
Aubert a écrit : |
Félicitations
pour votre filmographie
sur les Vikings, une fois de plus remarquable. Si
cela peut vous intéresser pour un éventuel
complément de votre document, et vu que vous
avez signalé quelques dessins animés et
un film un peu périphérique, je vous envoie,
grossièrement listés, les noms de quelques
«films» que je possède plus ou moins
en relation avec les Vikings et qui, sauf erreur, n'apparaissent
pas sur votre «vikingo-filmographie».
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Astérix et les
Vikings (dessin animé), Stefan Fjeldmark
& Jesper Moller, 2006, 75' |
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Bécassine et le
Trésor Viking (dessin animé),
Philippe Vidal, 2001, 82' |
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Drôles de Vikings,
volume 1 (dessins animés), Alan Lee, 1997
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1. La Journée
des Femmes, 25'
2. Les Visiteurs, 25'
3. Cinq Visiteurs et un Bébé,
25'
4. La Grève
des Éboueurs, 25'
5. Les Géants
et les Dieux, 25'
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Drôles de Vikings,
volume 2 (dessins animés), Alan Lee, 1997
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1. La Saison des Pillages,
25'
2. Leif, le Malchanceux, 25'
3. Les Fiançailles
de Rolvo, 25'
4. La Tradition,
25'
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Drôles de Vikings,
volume 3 (dessins animés), Alan Lee, 1997
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1. Conférence
au Sommet, 25'
2. Les Jeux des Vikings, 25'
3. Les Temps sont durs, 25'
4. L'Euroviking, 25'
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Drôles de Vikings,
volume 4 (dessins animés), Alan Lee, 1997
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1. La Grande Aventure
de Rolvo, 25'
2. La Fontaine de Jouvence, 25'
3. Les Percepteurs des Impôts, 25'
4. Les Pirates,
25'
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Drôles de Vikings,
volume 5 (dessins animés), Alan Lee, 1997
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1. La Reine Irmgard,
25'
2. Alfred le Fabuleux, 25'
3. Le Chef de la Police, 25'
4. Le Prêcheur Rock N'Roll, 25'
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Drôles de Vikings,
volume 6 (dessins animés), Alan Lee, 1997 |
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1. La Sirène,
25'
2. La Légende de la Baleine, 25'
3. Revers de Fortune, 25'
4. Le Dragon, 25'
5. Tu aimeras ton
Prochain, 25'
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Hercule (série
télévisée) |
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87. Les Dieux du Nord
(début de «Le Pont de l'Arc-En-Ciel»),
John Laing, 1999, 40'
88. Le Pont de l'Arc-En-Ciel (fin de
«Les Dieux du Nord»), Michael Hurst,
1998, 39'
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Leif Ericson (dessin
animé), Phil Nibbelink, 2000, 85' |
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Robin des Bois, L'Invasion
des Vikings (dessins animés), Douglas
Richyards, 1992, 50' |
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Sagas Vikings (The Vikings
Sagas) (V.O. angl. - Zone 1), Michael Chapman,
1995, 83' |
 |
Vic le Viking (volume
1, épisodes 1 à 5) (dessin animé),
Runer Jonsson, 1973, 125' |
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Vic le Viking (volume
1, épisodes 6 à 9) (dessin animé),
Runer Jonsson, 1973, 100' |
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Vic le Viking (volume
2, épisodes 1 à 9) (dessin animé),
Runer Jonsson, 1973, 225' |
... et puis ces curiosités
sous forme de BDVD, c'est-à-dire un métissage
entre le DVD et la BD (dans un des prochains numéros
de la 12e Heure, je ferai sans doute un dossier
sur ce concept bizarre) :
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(BDVD) Thorgal entre
les Faux Dieux (chant premier), J. Van Hamme
et G. Rosinski, 2005, 140' |
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(BDVD) Thorgal dans les
Griffes de Kriss (chant deuxième), J.
Van Hamme et G. Rosinski, 2006, 180' |
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RÉPONSE
: |
... Sans oublier les mangas
comme Saint-Seya (Les Chevaliers du Zodiaque) où
interviennent largement les dieux scandinaves/germaniques.
Un tout grand merci pour toutes ces précisions,
cher ami. |
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24 juillet 2008 |
ON
ANNONCE : HERCULES : THE THRACIAN WARS (PETER
BERG - D'APRÈS LA BD DE STEVE MOORE) |
Daniel
a écrit : |
Peter
Berg produira et réalisera Hercules : The
Thracian Wars, une coproduction de Spyglass Entertainment,
Film 44 (l'entreprise de Berg) et Radical Pictures.
Ryan Condal rédigera
le scénario inspiré d'une série
de cinq bédés de Steve Moore publiée
par Radical Publishing depuis le mois de mai. Jonathan
Glickman, Roger Birnbaum et Gary Barber de Spyglass
produiront le film avec Peter Berg et Sarah Aubrey son
associée de Film 44.
Levine a confié que les
partenaires de la création se sont réunis
parce que Glickman, Berg et Aubrey voulaient faire un
film fidèle à la bédé. «Ce
qui les a inspirés, c'est que l'histoire est
basée sur un personnage, un personnage qui est
davantage humain plutôt qu'un dieu, avec des conflits
et un besoin de rédemption», dit Levine.
Berg s'apprête aussi à
réaliser et à produire une nouvelle version
du roman de science-fiction de Frank Herbert, Dune,
pour Paramount Pictures.
(D'après Cinéfaniac)
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RÉPONSE
: |
«Le demi-dieu
Hercule combat sous les ordres du roi Cotys pour unifier
les quatre royaumes de Thrace...» Bien, bien.
On les verra à l'uvre ceux-là, comme
disait le muet à l'aveugle. Sans «vanterie»,
je croyais tout connaître de la mythologie grecque,
mais on en apprend tous les jours savez-vous... Je rentre
de chez mon dealer de comics US habituel,
à Bruxelles. Brocouille ! Radical Comics est
«un indépendant de chez Indépendant»
! Je lis sur le Net que cette BD est un succès
incontournable, mais comme le premier fascicule n'est
pas plus vieux que mai 2008, à peine un trimestre,
je m'interroge quand même un peu, mon neveu...
Adoncque, cette «célèbre BD»
n'a pas plus d'un trimestre de gloire derrière
elle ?
Si vous ne l'avez pas capté, Hercules -
The Thracian wars n'a pas encore de casting défini,
et de toute façon est annoncé pour...
2011. D'ici-là, beaucoup de choses peuvent
entre-temps arriver. L'Enfer de Variety n'est-il
pas pavé de films non aboutis, comme - à
peu près - disait le Père Sartre ? Mais
je lui souhaite bon vent, à cet Hercules
de Peter Berg, bon vent en de wind van achter
! (Locution vernaculaire que je crois pouvoir traduire,
en dépit de mes handicaps congénitaux,
par «avoir le vent en poupe».)

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Hurrah russkaya !
A noter que simultanément, on annonce un Hercule...
russe, Hercules
: The Beginning, une production Obsessed With
Film avec l'acteur-bodybuilder et producteur Alexandre
Nevsky (déjà vu ce nom quelque part...
Einstein ? Eisenstein ?) avec un budget de 12 millions
de dollars. Chais pas, moi ! Mais ça me rajeunit
de vingt ans, ça me ramène à l'époque
où, dans le sillage des bandes avec Lou Ferrigno,
tout le monde voulait faire des films sur Hercule, de
préférence d'après Marvel ou National,
tandis que les producteurs italiens ressortaient leurs
surgelés...
Sur Internet
Le film
La BD
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