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Rome
[TV : HBO - BBC]
(Michael Apted, Allen Coulter, Julian Farino, etc. -
EU-GB, 2005)
(page 7/18)
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CLÉOPÂTRE
VII PHILOPATOR (Lyndsey Marshall)
(hiver 69/68-1er août 30)
Fille de Ptolémée XII Aulète, elle épousa
son frère Ptolémée XIII et monta sur le trône
de l'Egypte, sur laquelle elle régna de 51 à 30,
avec toutefois une éclipse : chassée de son trône
par les ministres de son frère, elle n'y fut rétablie
qu'en 48, par Jules César. Dans Rome (HBO), elle
est interprétée par Lyndsey Marshall qui campe un
étrange personnage de junkie reptilien, au crâne
ras - le «Serpent du Nil», cher à la propagande
augustéenne ? Complètement dénuée
de scrupules, elle se sert de son sexe comme d'une arme offensive.
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Cléopâtre |
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L'interprétation du personnage
de Cléopâtre par Lyndsey Marshall n'est pas dénuée
d'intérêt. Elle incarne une enfant gâtée
- on le serait à moins quand on est la fille du dieu soleil
-, mais qui sait ce qu'elle veut, et est prête à
tout pour l'avoir. Même à prostituer son corps avec
des légionnaires,
afin de donner un «fils» à ce César
qu'elle n'a encore jamais vu, mais que par avance elle sait pouvoir
soumettre à sa volonté, par le pouvoir de son intelligence,
par le pouvoir de son corps, de sa sensualité : «Mon
utérus est fécond !» Pourvue d'une
grande volonté, au détour d'une phrase, elle renonce
tout de go à l'opium. Elle est intelligente, perspicace
et d'une grande autorité. Aussi ne ménage-t-elle
pas sa vieille nourrice Charmian; les injures et les gifles volent
bas (on sait, grâce à Plutarque, que Charmian et
Iras, ses suivantes favorites, se donnèrent la mort pour
accompagner leur reine dans l'au-delà).
A noter - bien entendu - que ce ne furent pas
Vorenus et Pullo, les agents de César, qui introduisirent
secrètement Cléopâtre dans le palais de Lochias,
où résidait le consul romain. Cléopâtre
agit de son initiative, et s'y fit «livrer» par son
robuste affranchi sicilien Apollodore, dissimulée dans
un ballot de tapis.
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La tête de
Cléopâtre du British Museum, de face...
(extr. Benoist-Méchin, Cléopâtre
ou le rêve évanoui, Clairefontaine,
1964)
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... et de profil
(ph. Mansell - extr. A. Weigall, Cléopâtre,
Payot, 1952)
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Cléopâtre était-elle
belle ?
L'historien Dion Cassius est à ce propos sans ambiguïté.
Voici la traduction de son texte : «C'était une
femme d'une beauté superlative, surtout éclatante
à cette époque parce qu'elle était dans sa
prime jeunesse, avec la voix la plus délicieuse et une
science de se rendre agréable auprès de chacun,
ou presque. Brillante à regarder et à écouter,
avec le pouvoir de subjuguer même la personne au naturel
le plus froid ou l'individu le plus âgé, elle crut
pouvoir être au goût exact de César et misa
sur sa beauté toutes ses prétentions à sa
carrière de puissante.»
Dans sa Vie d'Antoine, Plutarque se
montre un rien plus nuancé. «En soi, sa beauté
n'est pas si remarquable que personne ne puisse lui être
comparé, ou que personne ne puisse la voir sans être
frappé, mais le contact de sa présence était
irrésistible. L'attrait de sa personne, allié au
charme de sa conversation, et le caractère qui allait de
pair avec tout ce qu'elle disait ou faisait, avait quelque chose
d'irrésistible.»
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Monnaie en argent datant
de 32 av. n.E., figurant sur l'avers Marc Antoine et au
revers Cléopâtre. La reine d'Egypte y est pourvue
d'un front fuyant, d'un menton pointu, d'un nez anguleux
et de lèvres fines; Antoine, son prince consort,
a les yeux proéminents, avec un nez crochu et un
large cou.
Cette monnaie fait depuis 1920 partie des collections de
la Société des antiquaires de Newcastle (Angleterre) |
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Malheureusement,
nous possédons peu d'images de Cléopâtre,
à partir desquelles nous pourrions juger de sa beauté
avec nos propres yeux. Les profils de pièces de monnaie,
dans leur grossièreté, nous offrent une image proche
de la caricature, et le seul buste de Cléopâtre qui
soit reconnu comme authentique, celui du Vatican, est privé
de son nez. André Malraux l'a dit : «Nefertiti
est un visage sans reine, Cléopâtre est une reine
sans visage.»
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Cléopâtre
traditionnelle, représentée avec les attributs
de la déesse Isis - telle qu'on devait rarement
la voir dans la grecque Alexandrie (bas-relief égyptien)
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Inceste égyptien
Pour des raisons dynastiques, Cléopâtre fut successivement
l'épouse de ses deux jeunes frères, Ptolémée
XIII Dionysios en 51, et Ptolémée
XIV en 47. «Son désir [de leur père,
Ptolémée Aulète] que sa fille de dix-huit
ans régnât de concert avec son fils âgé
de dix, présupposait logiquement leur mariage; car les
Ptolémées se conformaient à l'antique usage
égyptien lorsque les circonstances rendaient une union
de ce genre opportune, écrit Arthur Weigall. La
coutume, très ancienne, ressortait de la loi de succession
féminine, en vertu de laquelle la fille aînée
du monarque héritait de la couronne. Le fils choisi par
son père pour lui succéder, ou qui aspirait à
la souveraineté de droit ou de force, accédait au
trône par son mariage avec l'héritière. En
l'absence de cette dernière, ou lorsqu'aucun rival sérieux
ne s'opposait au prétendant mâle, on renonçait
à l'application de la règle, qui se trouva rarement
enfreinte au cours de l'histoire de l'Egypte ancienne dans le
cas où la consolidation de la situation du prétendant
s'imposait (1)»
Dans l'Antiquité romaine ou grecque, l'inceste était
aussi répréhensible que chez nous, comme en atteste
le mythe d'dipe. Cela dit, chez les Ptolémées,
qui étaient des pharaons d'origine macédonienne,
les mariages entre frère et sur, oncle et nièce
furent courants, probablement parce qu'ils avaient entendu dire
que cela s'était souvent produit au temps des anciennes
dynasties égyptiennes. De fait, l'inceste n'était
admis qu'au sein de la famille royale égyptienne et pour
cette raison assez simple que l'héritage se transmettait
par la filiation matrilinéaire. Un homme ne devenait pharaon
que s'il était le fils de la Grande Epouse, la reine, ou
s'il épousait une princesse de sang royal. Comme, dans
la mythologie, des dieux qui sont frère et sur s'épousent
souvent, les Ptolémées ajoutèrent cette précaution
pléonastique et, de fait, se marièrent de préférence
entre eux. Cette pratique n'avait évidemment pas cours
dans la population (2).
Au temps de la République finissante,
P. Clodius Pulcher (CLICK
& CLICK ) aurait
eu des rapports sexuels avec sa sur Clodia,
mais c'étaient des Claudii, famille connue pour
son non-conformisme et son excentricité.
Caligula aurait eu des relations sexuelles avec ses trois surs
: Drusilla, Agrippine et Julia; de même Néron avec
sa mère Agrippine. Peut-être parce que se considérant
comme empereurs de droit divin, ceux-ci voulurent imposer une
monarchie de type hellénistique, calquée sur celle
des Ptolémées justement, et imitaient l'exemple
des dieux égyptiens dans leurs hiérogamies : Caligula
et Drusilla n'étaient-ils pas prêtres d'Isis, sur
d'Osiris, lesquels dans la mythologie égyptienne était
frères et époux ?
N'oublions pas non plus que l'accusation
d'inceste et autres débauches faisaient partie des
invectives ordinaires de la rhétorique politique (exactement
comme de nos jours encore on traite de «pédé»
ou d'«enc...» les gens qu'on n'aime pas - de préférence
hors de propos, sinon ce ne serait plus une injure !). |
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Césarion
Cléopâtre donna un fils à Jules César,
Ptolémée XV Cæsarion, qui fut le co-régent
de sa mère, mais ne régna jamais puisqu'Octave le
fit mettre à mort, sa mère vaincue et suicidée.
Il y a une contestation à propos de la date de sa naissance
(à moins qu'il y ait eu deux fils différents ?)
: |
— |
Selon Plutarque, Cæsarion naquit pendant le séjour
de César en Egypte, le 29 août 47 [calendrier
julien : 9 juillet ou 17 juin]. |
— |
Mais selon d'autres sources, Cléopâtre n'accoucha
de Césarion que quatre ans plus tard et après
la mort de César, qu'elle venait de visiter à
Rome. Elle mit au monde l'enfant soit sur le chemin du retour,
en Grèce, soit rentrée à Alexandrie,
où elle arriva le 20 avril 44. |
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On peut lire sous
la plume de Pierre Cosme : «Quelques jours plus tard
[après l'assassinat de Jules César], la reine d'Egypte
Cléopâtre VII, que César avait logée
dans une de ses propriétés sur la colline du Janicule,
quitta à son tour l'Italie pour regagner son royaume. D'après
une lettre de Cicéron à son ami Atticus, c'est peut-être
seulement lors d'une escale en Grèce, ou en arrivant à
Alexandrie, que la souveraine aurait donné naissance, vers
le 20 avril, à un fils. La nouvelle parvint à Rome
avant le 11 mai et les Alexandrins surnommèrent cet enfant
Césarion en attribuant à César une paternité
qui n'allait pas de soi, puisque le fils de la reine d'Egypte
aurait été conçu pendant que le dictateur
combattait les derniers Pompéiens en Hispanie.»
(Pierre COSME, Auguste [3]).
[Voilà qui ferait remonter les actions du légionnaire
Titus Pullo, sauf que dans la télésuite HBO Pullo
insémine la reine d'Egypte fin 48...]
Contra, on se reportera à Benoist-Méchin
: «Sur cet enfant royal, les historiens se sont divisés.
Pour les uns, Césarion est le fils de César, sans
contestation possible. Ils affirment qu'il a été
conçu au palais de Lochias, que Cléopâtre
l'a porté dans son sein durant le voyage d'Assouan et qu'il
est né à Alexandrie au début de juillet 47,
au moment où l'Imperator est parti pour Antioche.
(C'est même l'attente de cet heureux événement
qui l'a incité à prolonger son séjour en
Egypte.) Ils fondent leur opinion sur un certain nombre de témoignages,
au premier rang desquels figurent ceux de Plutarque et de Cicéron.
Ce dernier, en effet, demande à son ami Atticus, dans une
épître datée du 11 mai 44, «de lui
donner des nouvelles de la reine et du fils de César».
Sous la plume d'un homme aussi bien renseigné, cette
formule mérite d'être prise à la lettre. Les
tenants de cette thèse invoquent également deux
faits importants. Le premier est qu'au lendemain de l'assassinat
de César, Antoine a notifié officiellement au Sénat
que l'Imperator défunt «a reconnu Césarion
pour son fils». Le second est qu'Antoine et Cléopâtre
célébreront la majorité de Césarion
au début d'avril 30. Pour les princes de sang royal, l'accession
à l'âge viril coïncidait en général
avec le dix-septième anniversaire. Césarion serait
donc bien né en 47, le décalage de quatre-vingts
jours entre juillet et avril correspondant à l'introduction
du calendrier julien.
Mais pour les autres, la naissance de Césarion
se situerait non en juillet 47, mais aux alentours du 20 avril
44, c'est-à-dire postérieurement à la mort
de César. Celui-ci n'aurait donc pas pu le reconnaître
pour son fils. En outre, Césarion aurait été
conçu non à Alexandrie, mais à Rome, à
une époque où César n'était pas dans
la capitale, puisqu'il était occupé à faire
la guerre en Espagne. Le père de Césarion ne serait
pas César, mais Antoine, qui aurait profité de l'absence
de son chef pour faire une cour assidue à la reine d'Egypte.
Les tenants de cette thèse s'appuient principalement sur
un opuscule rédigé par Caius Oppius, un ami de César,
à propos duquel Suétone nous fournit les précisions
suivantes : «César toléra que le fils
auquel Cléopâtre donna le jour fût appelé
par son nom. Quelques Grecs ont déclaré que celui-ci
ressemblait à César par son allure et sa démarche.
Antoine a affirmé devant le Sénat que César
l'avait reconnu et que plusieurs amis de César le savaient,
parmi lesquels Caius Matius et Caius Oppius; mais ce dernier,
comme si le fait avait besoin d'être établi et prouvé,
a publié un opuscule dont le titre était : Il
n'est pas le fils de César, celui dont parle Cléopâtre.»
Les historiens des
deux camps - ceux pour qui Césarion est le fils de César
et ceux pour qui il est le fils d'Antoine - ont défendu
leur point de vue avec un grand luxe d'érudition. Ils ont
scruté une foule de documents avec une telle minutie, qu'on
reste ébloui devant l'étendue de leurs connaissances.
Mais quand on a examiné l'un après l'autre tous
leurs arguments, on finit par ne plus savoir à qui donner
raison. À force de déplacer les dates de naissance
et d'entremêler les paternités, ils ont posé
plus de problèmes qu'ils n'en ont résolus. Si Césarion
était vraiment le fils de César, comment se fait-il
que le vainqueur de Pompée ait adopté Octave ? Et
s'il était le fils d'Antoine, comment se fait-il qu'Antoine
ne l'ait jamais reconnu comme tel ?
Une chose, cependant, ressort de cette
dispute : ni les uns ni les autres - raisonnant in abstracto
- ne semblent avoir tenu suffisamment compte de l'énormité
de l'enjeu, ni des passions du moment. Pour tous les ennemis de
César - et plus encore pour certains de ses amis comme
Octave - il était indispensable de ruiner les prétentions
de Césarion à l'héritage de l'Empire. Pour
le disqualifier, tous les moyens étaient bons et, plus
que tout autre, celui qui consistait à affirmer qu'il n'était
pas le fils de l'Imperator. Il se peut que ceux qui contestent
sa filiation aient raison. Mais force nous est aussi de constater
qu'à travers deux mille ans d'histoire, le témoignage
de Plutarque (du moins celui qu'il porte dans sa Vie de César
[46 : 4], car dans sa Vie d'Antoine [54 : 3], il est
moins affirmatif) et les déclarations d'Antoine ont pesé
plus lourd dans la balance des siècles que les réticences
de Suétone et le démenti d'Oppius.
Quant à Cléopâtre, qui devait savoir mieux
que quiconque à quoi s'en tenir et dont les relations avec
Antoine auraient été grandement facilitées
si elle avait pu le persuader que Césarion était
son fils, elle n'en a jamais rien fait, convaincue que c'était
l'âme de César qui revivait en lui. Sur ce point,
elle ne semble avoir éprouvé aucun doute.
C'est pourquoi Weigall refuse de voir en elle une créature
démoniaque, embusquée au fond d'un rutilant repaire
oriental et cherchant à faire triompher une odieuse imposture.
Elle lui apparaît bien plutôt comme l'épouse
et la veuve du puissant César, luttant courageusement pour
l'enfant né de leurs amours, et s'efforçant à
travers lui d'unir l'Egypte et Rome» (Jacques BENOIST-MÉCHIN,
Cléopâtre [4]).
Une hypothèse plausible serait que
si César choisit Octave pour héritier - plutôt
qu'un Césarion - c'était parce qu'il était
fils de citoyen et citoyenne romains. Césarion n'était
qu'un métèque par sa mère, reine de surcroît,
ô honte. Avoir un pharaon pour héritier, c'était
avouer bien haut que le dictateur aspirait à la royauté
- ce dont il s'était toujours gardé.
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«Cléopâtre est un démon» |
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Chronologie de
Cléopâtre
68 |
— |
(Hiver 68/69) Naissance de Cléopâtre VII, à
Alexandrie. |
57 |
— |
[Cléopâtre a 11 ans] Marc Antoine (26 ans)
débute dans la carrière des armes. Sous les
ordres du proconsul Aulus Gabinius, il participe à
l'invasion de l'Egypte avec le grade de præfectus
equitum. Il s'agissait d'établir un protectorat
romain à travers le pharaon fantoche Ptolémée
XII Aulète. Il aurait rencontré Cléopâtre,
enfant. |
51 |
— |
[Cléopâtre a 17 ans] Cléopâtre
VII Philopator épouse son frère Ptolémée
XIII Dionysios (63-47) et monte sur le trône d'Egypte.
Bientôt elle en sera chassée par Pothin, l'eunuque
de son frère. |
48 |
— |
[Cléopâtre a 20 ans] (2 octobre) César
à Alexandrie. Cléopâtre prend l'initiative
de pénétrer secrètement dans le palais
du Lochias - où, dissimulée dans un ballot de
tapis, elle se fait «livrer» par son robuste affranchi
sicilien Apollodore - et rencontre secrètement César.
Celui-ci en fait sa maîtresse et l'installe sur le trône.
(du 2 novembre 48 au 27 mars 47) Une révolte retient
César assiégé en Alexandrie cinq mois
durant. |
47 |
— |
[Cléopâtre a 21 ans] Cléopâtre
se remarie avec son autre frère, Ptolémée
XIV le Jeune (59-44/43).
(27 mars) César vainqueur des Alexandrins qui l'assiégeaient.
(29 août) Naissance de Césarion, selon Plutarque
(?).
(28 juin) César quitte Alexandrie et embarque pour
la Syrie. Il vainc Pharnace, roi du Pont.
(25 décembre) Rentré à Rome, César
repart pour l'Afrique du Nord. |
46 |
— |
(6 avril) César vainqueur des Pompéiens et
de Juba à Thapsus. Suicide de Caton le Jeune et de
Metellus Scipio.
(août) Triomphes de César à Rome : ex
Gallia, ex Ægypto, ex Ponto et ex Africa de rege
Juba.
(août) A l'invitation de César, Cléopâtre
vient en visite à Rome. Le dictateur la loge dans une
de ses villas de l'autre côté du Tibre, car en
tant que reine, elle n'a pas le droit de pénétrer
à l'intérieur de l'enceinte sacrée de
l'Urbs (notons en passant que la célèbre
arrivée sur le Forum de Cléopâtre et son
cortège, dans la Cléopâtre de Mankiewicz,
est une impossibilité juridique). Dion Cassius
dit qu'elle arriva à Rome après le Triomphe
où furent exhibés sa sur Arsinoé
et, peut-être, le général-eunuque Ganymède,
mais A. Weigall est d'avis qu'elle voyagea de concert avec
le convoi de ses ennemis prisonniers.
Départ de César pour l'Espagne. |
45 |
— |
(17 mars) César vainqueur de Cnæus Pompée
junior à Munda.
(juin-août) Le jeune Octave rejoint César en
Espagne.
(début octobre) Triomphe de César à Rome
ex Hispania. |
44 |
— |
[Cléopâtre a 24 ans] (15 mars) César
est assassiné.
Cléopâtre rembarque pour l'Egypte.
(20 avril) Naissance de Césarion sur le chemin du retour
en Egypte (?).
(11 mai) On apprend à Rome la nouvelle de la naissance
de Césarion. |
42 |
— |
[Cléopâtre a 26 ans] Bataille de Philippes
: suicide de Brutus et Cassius. Contre l'avis magnanime d'Antoine,
Octavien (5)
- qui, malade, n'a pas pris part à la bataille - ordonne
le massacre des républicains prisonniers. Les triumvirs
se partagent les provinces : Antoine reçoit l'Orient. |
41 |
— |
[Cléopâtre a 27 ans] En Italie : Guerre de
Pérouse (L. Antoine [6]
et sa belle-sur Fulvia contre Octavien).
Cléopâtre se rend à Tarse de Cilicie,
proposer son alliance à Marc Antoine. |
40 |
— |
[Cléopâtre a 28 ans] L. Antoine se rend à
Octavien. Discorde entre Octavien et Marc Antoine, qui fait
alliance avec Sextus
Pompée. Accords de Brindisium et réconciliation
d'Octavien et Antoine, qui épouse Octavia (Octavien
convolant avec Clodia, belle-fille d'Antoine).
En Egypte, naissance des jumeaux Cléopâtre
Séléné et Alexandre Hélios. |
39 |
— |
[Cléopâtre a 29 ans] Les triumvirs désignent
les consuls pour les 8 années à venir; à
Misène, ils font la paix avec Sextus Pompée.
Victoire de Ventidius Bassus sur les Parthes et d'Asinius
Pollion sur les Parthiniens |
38 |
— |
[Cléopâtre a 30 ans] (17 janvier) Octavien
épouse Livia,
qu'il a «enlevée» à son mari T.
Claudius Nero.
Nouvelle discorde entre Octavien et Sextus Pompée le
«Roi de la Mer», le «Fils de Neptune»
: Guerre de Sicile, Ménécrate défait
la flotte octavienne. |
37 |
— |
[Cléopâtre a 31 ans] Entrevue d'Octavien et
d'Antoine, à Tarente. Sextus Pompée ravage les
côtes de l'Italie.
Date possible du mariage d'Antoine-Dionysos et Cléopâtre-Isis,
après leurs retrouvailles à Antioche. |
36 |
— |
[Cléopâtre a 32 ans] Ménas abandonne
Sextus Pompée pour embrasser le parti d'Octavien. Agrippa
défait Pompée à Mylæ.
L'expédition de Marc Antoine contre les Parthes est
un échec.
Naissance de Ptolémée Philadelphe, fils
d'Antoine et de Cléopâtre. |
j35 |
— |
[Cléopâtre a 33 ans] Réfugié
en Asie, Sextus Pompée est assassiné par les
officiers d'Antoine.
Octavien soumet les Japydes, les Dalmates et les Pannoniens. |
34 |
— |
[Cléopâtre a 34 ans] Octavien continue la
guerre en Dalmatie.
Par la trahison, Antoine capture Artavasde (ou Artabaze),
roi d'Arménie.
(Autre date possible du mariage d'Antoine et Cléopâtre
: au moment des donations d'Alexandrie...) |
33 |
— |
[Cléopâtre a 35 ans] Octavien vainqueur en
Dalmatie. |
32 |
— |
[Cléopâtre a 36 ans] Antoine répudie
Octavia, ce qui
déclenche les hostilités avec son beau-frère
Octavien... qui cette fois vont le conduire à sa perte. |
31 |
— |
[Cléopâtre a 37 ans] Défaite d'Antoine
et Cléopâtre à Actium, en Grèce. |
30 |
— |
[Cléopâtre a 38 ans] (1er août) Suicide
d'Antoine et de Cléopâtre.
(Marc Antoine devait avoir cinquante-six ou cinquante-trois
ans au moment de sa mort.)
Cléopâtre Séléné, Alexandre
Hélios et Ptolémée Philadelphe sont confiés
à leur belle-mère Octavia,
qui les élèvera avec ses propres filles, les
deux Antonia. Elle accueillit aussi Iullus Antonius, que son
mari avait eu de Fulvia. (Mais Octave se devait de mettre
à mort Ptolémée Cæsarion, que Cléopâtre
avait eu de César, ainsi que - car il lui résistait
- Anthyllus, l'autre fils de Fulvia et d'Antoine.) |
19 |
— |
Auguste donne Cléopâtre Séléné
en mariage au roi de Maurétanie, Juba II. |
|
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METELLUS SCIPIO (Paul
Jesson)
(...-Thapsus, avril 46)
Q. Cæcilius Metellus Pius Scipio est le beau-père
de Pompée. Après la mort en couche de Julia, fille
de César, Pompée épousa la fille de Metellus
Scipion, Cornelia (Anna Patrick), veuve de Publius Crassus qui
à la tête de ses cavaliers gaulois avait été
tué à Carrhæ avec son père M. Licinius
Crassus (juin 53).
Metellus Scipion avait été consul
les quatre derniers mois de 52, avec son gendre Pompée
(consul unique, les huit premiers mois de cette année-là).
Ensemble, ils rétablirent la fonction de censeur, abolie
par P. Clodius.
Ensuite Metellus Scipion alla gouverner la
Syrie comme proconsul. Lorsque commence le conflit avec César
(en 49), il prit le parti de son gendre. Après Pharsale
- à laquelle il participa avec ses deux légions
syriennes, au centre de la ligne - il passa en Afrique, chez Juba,
où il s'affaira à rassembler des troupes avec l'aide
de Caton qui était
venu l'y rejoindre. C'est Metellus Scipion qui commandait en chef,
et par conséquent est responsable de la défaite
des Pompéiens, qui furent écrasés à
Thapsus (en 46). Caton se perça de son épée,
dans sa chambre à Utique, où il s'était réfugié
- tandis que Metellus Scipion chercha à fuir par la mer.
Rejeté sur la côte, il fut bientôt entouré
par les césariens et se suicida (selon Sénèque,
Dion Cassius, Orose et Appien), mais l'auteur du Bellum Africum
assure qu'il fut occis par les soldats de Sittius, un des lieutenants
de César.
Comme son nom nous l'indique, Metellus Scipion
n'appartenait aux plébéiens Cæcilii Metelli
que par adoption. Il était d'origine patricienne, étant
fils de P. Cornelius Scipio (préteur en 94) et petit-fils
de P. Cornelius Scipio Nasica (consul en 111). Le fameux Scipion
l'Africain était son bisaïeul. Sa mère Licinia
était la fille de l'orateur L. Licinius Crassus (consul
en 95). On trouvera plus de détails biographiques chez
Van Ooteghem qui clôture avec lui l'ouvrage qu'il consacra
à la célèbre famille (7). |
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OCTAVE (Max Pirkis)
(Rome, 23 septembre 63 av. n.E.-Nola, 19 août 14 de n.E.)
Caius Octavius Thurinus est le fils d'Atia. Neveu de César
et frère d'Octavia. Mélancolique et attentif, il
est doté d'une intelligence et d'une clairvoyance extraordinaires,
mais est également capable d'une impitoyable cruauté
quand il la juge nécessaire : il réunit toutes les
qualités requises pour devenir le futur empereur de Rome.
Au début de la Première Saison, il a onze ans; il
approche des dix-huit dans le douzième épisode.
Ce personnage est interprété par Max Pirkis, le
petit lieutenant de treize ans Lord Blakeney, qui dans Master
and Commander : The Far Side of the World perd un bras, emporté
par un boulet français.
(Dans la Deuxième Saison, le rôle d'Octavien sera
repris par Simon Woods.)
Adopté par son grand-oncle Jules César
en 45, qui l'a ainsi couché sur son testament apparemment
à son insu, il prendra à la mort de celui-ci le
nom de C. Julius Cæsar Octavianus - d'où qu'à
partir de cette date on ne parlera plus d'«Octave»
mais d'«Octavien». Après la divinisation de
César en 42, il optera pour la titulature C. Julius
Cæsar Divi Filius Imperator.
Après s'être associé puis
opposé plusieurs fois à l'homme fort du parti césarien
Marc Antoine - ensemble
ils éradiqueront le parti républicain de Brutus,
Cassius et Sextus Pompeius - il finira par vaincre son collègue
triumvir à Actium (2 septembre -31), lequel se suicidera
l'année suivante, en Alexandrie.
Alors Octavien réorganisera
l'Empire romain décimé par les guerres civiles,
instaurant la Pax Romana (fermeture des portes du temple
de Janus (8),
le 11 janvier -29), ce qui ne veut pas dire que l'Empire romain
connut désormais la paix, de nombreuses provinces demeurant
à pacifier comme l'Espagne septentrionale, la Germanie
et l'Illyrie...
Le 13 janvier -27, il remit ses pouvoirs au
Sénat et au Peuple romain, proclamant le rétablissement
de la république. Trois jours plus tard, le 16, le Sénat
lui décerna officiellement le titre de Imperator Cæsar
Augustus : le Principat était né. Prince du
Sénat - c'est-à-dire «le Premier des Sénateurs»
- Octavien cumulera de nombreuses autres fonctions comme consul
(9)
(13 fois), tribun de la plèbe (10)
(37 fois), chef de l'armée (21 fois acclamé imperator),
Pontifex Maximus, prêtre d'Apollon, de Mercure et
de Mars, frère Arvale, augure, fécial etc. qui de
fait concentraient tous les pouvoirs entre ses mains. Sa titulature
nous en rappelle l'essentiel :
IMPERATOR CÆSAR DIVI FILIVS AVGVSTVS, PONTIFEX MAXIMVS,
CONSVL XIII, IMPERATOR XXI, TRIBVNICIÆ POTESTATIS XXXVII,
PATER PATRIÆ.
Assurément, l'héritier de Jules César nourrissait
des prétentions dynastiques : en -43, il épousa
Claudia (CLICK et CLICK)
(non consommé), Scribonia en -40 (une fille, Julia) et
Livia Drusilla en -38 (un enfant mort-né), mais toute l'histoire
de son règne ne fut que celle de la quête d'un héritier
mâle que le destin lui refusait obstinément :
la mort défaisant les uns après les autres ses constructions
matrimoniale, adoptions stratégiques etc.
Octave-Auguste règnera sur l'Empire durant 45 ans. Enfin,
comme Jules César, il sera divinisé après
sa mort, survenue dans sa 81e année. |
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Octave |
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Contrepoids
de Brutus, Max Pirkis incarne dans Rome (HBO) un Octave
finement ciselé. (Pour faire court, indiquons simplement
que le premier épisode le présente comme «Gaius
Octavianus Julii», ce qui est un peu prématuré,
et de toute manière incorrectement libellé.)
Octave-Pirkis est un véritable petit surdoué. Aussi
bien en matière de psychologie que de politique, son jugement
est sûr. Octave a parfaitement bien compris les enjeux gravitant
autour de l'aigle perdue de César, une provocation de Pompée.
Il lit dans les manigances de sa mère ou de sa sur
comme dans une livre ouvert. Et surtout, le futur fondateur de
l'Empire romain a parfaitement saisi le problème de la
guerre civile : les citoyens partis faire la guerre ont été
remplacés par des esclaves qui travaillent pour rien. Démobilisés,
les voici maintenant sans travail, donc sans pain, prêts
à devenir des parasites, pire des brigands ! Le peuple
est malheureux. Il souffre. Il faut lui rendre sa dignité,
lui donner du travail pour qu'il puisse gagner son pain. Il est
étonnant de lucidité, lorsqu'il arbitre un échange
de vues entre le traditionaliste Vorenus, qui n'a pas encore compris
que ses valeurs étaient dépassées, et l'aventureux
Pullo, prêt à suivre n'importe quel leader pour
de l'argent, du vin, des femmes ! Lorsque, pour le sonder, César
lui demande ses conseils, le dictateur est surpris par la justesse
de vue de son petit neveu, aussi le fait-il entrer dans le collège
des augures.
Mais Octave est aussi un être froid,
calculateur et même cruel. Il éclate à coups
de gourdin le crâne d'un des brigands qui l'avaient enlevé,
un de ces voyous qui ont osé s'en prendre à lui,
à un citoyen romain (il ne l'est pas encore tout-à-fait,
car il porte encore la bulle d'or à son cou, et les bandes
rouges de la toge prétexte des enfants) (ép. 1).
Plus tard, dans les égouts de Rome et avec la complicité
de Pullo, il torturera à mort un quidam qui est l'amant
de l'épouse de Vorenus dont il s'est pris d'amitié
: il lui fait couper les pouces, l'égorge et balance le
cadavre dans le cloaca maxima. On ne rit pas, avec ces
choses là : Vorenus est un ami qu'il faut protéger
des malfaisants (ép.
5). Le gars Octave n'est pas un sensible. Il a déjà
le caractère bien trempé du futur Auguste. Faut
c'qui faut ! S'entraînant au maniement du glaive avec Pullo,
il lui avoue n'avoir aucun goût pour ce genre d'exercice
où il sait parfaitement qu'il ne sera jamais le meilleur.
«Mais je t'ai vu tuer de sang froid», s'étonne
Pullo. «Tuer n'est rien, quand l'autre ne peut se défendre
! Mais les cimetières sont remplis de gens qui n'étaient
que moyennement bons avec un glaive», argumente-t-il.
Implicitement et sans honte, Octave avoue ainsi sa... lâcheté.
Il n'est pas un homme de terrain, un guerrier. Mais il est sans
états d'âme et prêt à tout ce qui sera
nécessaire pour accomplir un grand dessein. Même
Pullo, le tueur, en a froid dans le dos : «Je suis un
soldat, pas un assassin. (...) Je n'ai jamais torturé personne.»
Mais dès le départ de la saga, il est déjà
ce personnage physiquement timoré et souffreteux qui vingt
ans plus tard, demeuré grelottant de fièvre sous
ses couvertures, ne prendra pas part à la bataille de Philippes
- laissant Marc Antoine s'occuper de tout. Mais qui, la bataille
passée, sans vergogne ordonnera le massacre des républicains
prisonniers. A sa décharge, souvenons-nous qu'il avait
pu voir à quoi avait mené la fameuse clémence
de César !
Dépravé, quoique vertueux
La sexualité d'Octave a toujours été assez
trouble, à la fois débauché et puritain en
tant qu'Auguste. La guerre civile ayant décimé les
grandes familles romaines, il faut se rappeler qu'il encouragea
le mariage et la natalité. Pour cela, il eut à sévir
parmi ses courtisans portés aux frivolités. Ainsi
condamna-t-il à l'exil le poète des amours, Ovide
- ainsi que sa propre fille Julia
qui, lasse de n'être qu'un pion docile sur l'échiquier
des alliances matrimoniales élaborées par son père,
s'était mise en tête de gérer elle-même
sa vie amoureuse. C'était néanmoins un sacré
petit «drôle», notre Gus ! Un sacré coureur
de jupons, quoique respectueux des convenances : il était
porté pour les amours ancillaires, ce qui n'avait rien
de répréhensible; les esclaves sont faites pour
ça...
Mais n'oublions pas qu'avec l'assentiment du mari, il... «confisqua»
pour en faire son épouse l'ambitieuse Livia.
Tiberius Claudius Nero, l'époux complaisant, n'était
plus tout jeune; en outre, c'était un républicain
repenti, qui avait beaucoup à se faire pardonner ! A cette
occasion, rapporte Suétone, Octavien aima à se comparer
au fondateur de Rome, Romulus, enlevant une Sabine à son
mari !
Nuançons ce qui précède.
Il faut toujours prendre avec beaucoup de prudence les affirmations
concernant la sexualité de ces personnages historiques
: nous l'avons dit, les accusations de débauche ou d'inversion
faisaient partie de la rhétorique politique, armes ordinaires
dans l'univers machiste romain pour dénigrer un adversaire.
Que n'a-t-on glosé sur Jules César «mari
de toutes les femmes, femme de tous les maris», ainsi
que chantaient ses légionnaires pour conjurer le mauvais
sort. Or si l'on examine son «tableau de chasse»,
tel que dressé d'après nos sources, hors l'équivoque
et discutable épisode bithynien, on n'y trouve que des
succès féminins
! |
|

Octave de face
(Musée du Louvre - ph. Giraudon) (extr. Benoist-Méchin,
Cléopâtre ou le rêve évanoui,
Clairefontaine, 1964)...
|

... et de profil
(Musée du Vatican - ph. Rap.) (extr. A. Weigall,
Cléopâtre, Payot, 1952)
|
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Ainsi, selon le
romancier Allan Massie (Auguste. Mémoires d'un Empereur),
Octave adolescent aurait été l'amant de Mécène
(personnage qui figure dans la Deuxième Saison, mais oublié
de la télésuite Empire). Pure conjecture,
basée sur les murs générales du temps
(cf. néanmoins SUÉT., Aug., LXVIII).
Faut-il prendre au sérieux l'allégation de cette
vieille concierge de Suétone lorsqu'il évoque ces
rumeurs de sodomie qu'Auguste - précise-t-il - nia toujours
avec la plus grande énergie (SUÉT., Aug.,
XCVIII) ? Pierre Kast (Les mémoires du tyran [il
s'agit de Tibère]), a pour sa part fait ses délices
d'un autre passage du même paragraphe, selon lequel Auguste
n'aimait rien tant que de déflorer des vierges, que des
rabatteurs lui amenaient.
Pourtant, sa première
épouse Clodia (belle-fille d'Antoine, née d'un premier
lit de Fulvia avec le trublion P. Clodius Pulcher), qu'à
peine nubile il avait épousée pour sceller son alliance
avec Antoine, fut répudiée après quelques
jours sans que leur union ait été consommée.
C'est peut-être cette Clodia renvoyée chez elle
encore vierge qui aurait - mais de très loin - suggéré
aux scénaristes d'Empire
l'histoire de la Vestale Camane, à laquelle sagement
Octave finalement renonçait.
Chronologie d'Octave
Voir sous Empire. |
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OCTAVIA (Kerry Condon)
(69-11 av. n.E.)
Fille d'Atia et sur d'Octave. Belle et manquant de volonté,
Octavia cache son ressentiment envers sa mère derrière
un rôle de fille parfaite. Octavia est interprétée
par Kerry Condon (Angela's Ashes).
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Octavia |
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L'Octavia de Rome (HBO) est
un personnage recomposé pour les besoins des scénaristes.
Mais d'abord, de quelle Octavia s'agit-il ? Octave
avait deux aînées portant ce nom : sa demi-sur
Octavia Major (l'aînée), née d'un premier
lit de son père avec Ancharia, et sa sur Octavia
Minor (la jeune), issue comme lui d'un second lit avec Atia.
Octave était le troisième enfant. Il y a quelque
part une ambiguïté, car Plutarque nous dit : «Octavien
avait une sur plus âgée que lui, mais d'une
autre mère : elle était née d'Ancharia et
lui, plus tard, d'Atia. Il aimait par dessus tout cette sur
qui était devenue un beau brin de femme. Elle avait épousé
Caius Marcellus» (PLUT., Marc Antoine, XXXI [ou
XXXVIII]). Au contraire, Suétone affirme : «Afin
de rester le parent et l'ami de Pompée, il [César]
lui offrit la main d'Octavia, petite-fille de sa sur
[la fille d'Atia, donc], qui avait été mariée
à Caius Marcellus (...)» (SUÉT., Cæs.,
XXVII). «Il s'agit de la sur d'Auguste, qui épousa
plus tard Marc Antoine», note le traducteur de Suétone,
Marcel Jouhandeau; et Pierre Cosme, dans sa biographie d'Auguste
d'abonder dans le même sens : Octavia Major, la fille
d'Ancharia épousa Sextus Appuleius et Octavia Minor,
C. Claudius Marcellus. Or, selon Plutarque, ce serait sa demi-sur
consanguine Octavia Major qu'Octave affectionna particulièrement
et qui épousa Marcellus. Nous ne retiendrons pas cette
thèse et nous rangerons à l'avis de Suétone
et des Modernes : c'est Octavia Minor, sa sur germaine,
qu'Octave aimait et qui épousa Marcellus. De toute évidence,
c'est à cette dernière que songèrent les
scénaristes de Rome (HBO).
Son caractère
Selon Appien, Octavia, sur aimante, épouse dévouée
et fidèle, mère admirable, sut se faire aimer sincèrement
d'Antoine (APPIEN, V, 76).
On peut sans doute lui
appliquer, avec Alain Canu (site Noctes
Gallicanæ, à qui cette notice doit beaucoup),
ce portrait en forme d'hommage que fait Plutarque de Cornelia,
la dernière épouse de Pompée (PLUT., Pompée,
55) : «La jeune femme, en plus de sa beauté, avait
bien des charmes : très cultivée, elle s'entendait
à la littérature, à la musique, à
la géométrie, et elle était accoutumée
à lire avec fruit les ouvrages des philosophes. A ces qualités
s'ajoutait un caractère exempt de la prétention
revêche que ces sortes d'études donnent aux jeunes
femmes...» ou encore ce passage de l'Éloge funèbre
d'une matrone romaine, inscription contemporaine de la mort d'Octavia,
11 av. n.E. : «Tes qualités domestiques : vertu,
docilité, gentillesse, bon caractère, assiduité
aux travaux de la laine, piété sans superstition,
discrétion dans la parure, sobriété dans
la toilette, pourquoi les rappeler ? Pourquoi parler de ta tendresse
pour les tiens, de ton dévouement à ta famille,
quand tu as eu les mêmes égards pour ma mère
que pour tes parents, quand tu lui as assuré la même
tranquillité qu'aux tiens, quand tu as eu toutes les autres
et innombrables vertus qu'ont toutes les matrones soucieuses d'une
bonne renommée ?»
Il est important de savoir à quoi s'en
tenir, car si la tradition historique nous a gardé le souvenir
d'une jeune femme belle, intelligente (11)
et... vertueuse, la série-TV nous la montre usant de son
ascendant sexuel pour essayer de tirer les vers du nez à
son frère, au prix d'une relation incestueuse (ou «demi-incestueuse»,
si elle n'était que sa «demi-sur» ?).
Nous la verrons aussi au petit écran entretenir une liaison
homosexuelle avec Servilia (CLICK,
CLICK, CLICK
& CLICK), ce
qui en soi - selon le machisme romain - ne constituait pas un
manquement à la vertu, le lesbianisme étant semble-t-il
considéré comme un badinage sans conséquence,
qui ne pouvait entrer en ligne de compte. Les historiens romains
ne parlent guère de ce genre de choses, non qu'elles n'existassent
point, mais simplement parce que c'était à leurs
yeux dénué d'intérêt. La vertueuse
Octavia aima-t-elle d'autres femmes ? Bien évidemment nous
ne le saurons jamais, aussi les scénaristes peuvent-ils
s'en donner à cur joie : ils n'ont ni raison, ni
tort.
Son union incestueuse
avec son frère, au petit écran, est autrement plus
grave, au point qu'à l'écran toujours leur mère
Atia - qui est loin d'être une petite sainte, étant
prête à prostituer son fils pour avoir barre sur
son oncle César - s'en indigne et poursuit ses coupables
enfants armée d'un fouet (12)
!
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Selon Plutarque, Octave (au second plan)
était très attaché à sa sur
aînée Octavia |
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Marcellus
Au sein des grandes familles romaines, toutes liées entre
elles par des liens politico-matrimoniaux, régnait une
forte endogamie. Julia morte en couches (54), César tenta
de renouer ses liens avec Pompée en lui proposant d'épouser
sa nièce Octavia,
manuvre qui se solda par un échec : «Afin
de rester le parent et l'ami de Pompée, il lui offrit la
main d'Octavia, petite-fille de sa sur, qui avait été
mariée à Caius Marcellus; et il lui demanda pour
lui-même la main de sa fille, destinée à Faustus
Sylla» (SUÉT., Cæs., XXVII, 1).
Dans la série-TV HBO, l'on n'a pas
voulu compliquer l'intrigue en introduisant le personnage historique
du consul de -50, C.
Claudius Marcellus, le contempteur de César qui exigea
le licenciement de ses légions, sa destitution et son remplacement
à la tête de ses provinces. Ce Marcellus n'avait
bien entendu aucune raison d'aimer César, qui avait envisagé
de lui arracher sa très amoureuse épouse Octavia,
pour la donner à Pompée. Marcellus était
un «pur pompéien», frère d'un autre
Marcellus, consul en -51, auquel il avait succédé,
et cousin d'un troisième
Marcellus qui le remplaça en -49. Tous violents anti-césariens,
les Claudii Marcelli avaient formé un véritable
bloc consulaire pour barrer la route au proconsul des Gaules.
Dans la série-TV, Marcellus n'apparaît pas. Il est
remplacé par un personnage de fiction, le fade Glabius,
dont son épouse Octavia est effectivement très amoureuse,
mais dont l'existence gêne les projets matrimoniaux d'Atia,
qui donc le fait assassiner... Logique imparable.
La «vraie Octavia»
La «vraie Octavia», nous l'avons vu, était
aussi vertueuse que sa mère - la «vraie Atia»,
que les Vestales ne craignirent pas d'héberger n'en déplaise
aux scénaristes de Rome (HBO). Elle est restée
célèbre comme étant celle qui non seulement
éleva la progéniture que lui donnèrent ses
deux maris, Marcellus et Antoine, mais également recueillit
les enfants qu'Antoine avait eus de sa précédente
épouse Fulvia, ainsi que ceux que celui-ci avait eus de
Cléopâtre suicidée.
De C. Claudius Marcellus, Octavia eut trois
enfants : d'abord un fils, Marcus, puis deux filles.
Le fils, M. Claudius Marcellus épousa Julia,
fille d'Octave-Auguste, mais mourut à l'âge de dix-neuf
ans. Marcella Major épousa d'abord M. Agrippa,
puis Iullus Antonius,
le fils de Marc Antoine et de Fulvia. Marcella Minor se
maria d'abord avec Æmilius Lepidus, puis avec Valerius
Messala et par celui-ci fut la grand-mère de la fameuse
Messaline.
De Marc Antoine, Octavia eut deux filles, Antonia Major et Antonia
Minor. Antonia Major épousa L. Domitius Ahenobarbus
et fut la grand-mère de l'empereur Néron. Antonia
Minor fut mariée avec Drusus, et fut la mère
de l'empereur Claude.
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J.A.D. Ingres, «Virgile lisant l'Enéide
à Livia, Octavia et Auguste» |
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Curiosa
Octavia Minor aurait également porté le nom
de Livia Octavia, ce qu'en fait nous n'avons pu recouper
dans aucune de nos sources. En fait, nous savons qu'Octavia s'évanouit
lorsque à la cour d'Octavien, Virgile
lut le passage de l'Enéide, «Tu Marcellus eris
!» (VIRG., En., VI, 885), relatif à son
fils Marcellus - ce fils que lui avait donné le cher époux
qu'elle ne cessa de pleurer toute sa vie. Le jeune Marcellus,
qui aurait dû succéder à son oncle comme Prince
et Imperator des Romains, était prématurément
mort à 19 ans. En écoutant le poète, Octavia
fondit en larmes et, emportée par son enthousiasme, elle
lui compta 10.000 sesterces pour chacun de ses vers.
En fait, Jean Auguste Dominique Ingres peignit vers 1812 une toile
intitulée Virgile lit l'Enéide à
Livia Octavia et Auguste : oublier la virgule entre Livia
et Octavia peut changer bien des choses. Il faut toutefois bien
considérer que le peintre a figuré deux femmes
aux côtés d'Auguste : son épouse Livia et
sa sur Octavia, qui a perdu connaissance !
Cette «Livia Octavia» est devenue, chez Jacques Martin,
Lidia Octavia, l'héroïne d'une aventure d'Alix. Le
Tombeau étrusque trouve son point de départ
dans un prodige rapporté par Suétone annonçant
Octave comme le futur maître de l'Urbs. Dans l'ambiance
de la Guerre civile, Lidia Octavia sera convoitée par Brutus
de Tarquinia, dernier descendant des rois étrusques de
Rome, mais aussi grand-maître d'une pernicieuse secte d'adorateurs
de Moloch. |
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Dans les «Aventures
d'Alix», Lidia Octavia, sur d'Octave, est pourchassée
par la secte des Molochistes (Jacques Martin, Le Tombeau
étrusque, 1968 © Castermann) |
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Trompettes de la Renommée,
mal embouchées...
Deux mots à propos des «activités philadelphes»
d'Octavia. Dans le feuilleton HBO, pour aider son amie Servilia
à se venger, elle s'offre à son frère Octave
qui avait toujours été secrètement amoureux
d'elle, afin de lui soutirer sur l'oreiller certaines confidences
relatives à l'oncle César.
Certes, Octave fut un personnage à la sexualité
très ambiguë, qui n'aimait rien tant que dépuceler
les fruits verts. Il aurait même eu une période peyrefitte
avant de devenir ce monstre hétéro-vertueux passé
à la postérité, comme on sait.
Bruno Heller et ses scénaristes semblent avoir utilisé
les quelques personnages historiques retenus comme une sorte de
panel de ce qui pouvait se pratiquer comme murs «décadentes»
à Rome. Rappelons une fois de plus que les allusions sexuelles
faisaient largement partie de la rhétorique politique de
l'époque. Ainsi, en décembre 63, Jules César
- qui était sobre comme un Renaud - se faisait en plein
Sénat traiter de «Dr Renard» par Caton découvrant,
abruptement, que celui-ci lutinait sa propre demi-sur Servilia
! Traiter un adversaire d'ivrogne, d'inverti ou d'incestueux était
monnaie courante sur le Forum.
Bref. Il faut superposer au vertueux triangle historique Octave-Octavia-Atia
le binôme d'Enfer Clodius-Clodia. De l'aveu même des
scénaristes (voir les bonus du coffret DVD) c'est Clodia
qui a servi de modèle pour rendre plus piquante la pâle
matrone Atia. Selon les invectives cicéroniennes, reprises
par Plutarque, Clodius
passe pour avoir couché avec chacune de ses trois surs
: Claudia Tertia (la femme du grand Lucullus), Clodia Quarta (la
mégapute, veuve du consul Metellus Celer) et Claudia Quinta
(l'épouse de Q. Marcius Rex). Florence Dupont aura beau
essayer de remettre les pendules à l'heure en prétendant
que... c'était quand il était petit... la nuit,
quand il avait peur ! Calomniez, calomniez, il en restera toujours
quelque chose pour le plus grand délice des romanciers
!
En somme, pour rester cohérent dans le feuilleton, il
fallait bien trouver une clodienne prouesse à attribuer
à la progéniture d'Atia. Et c'est ainsi que ce petit
sournois d'Octave, le fort en thème qui fait la fine bouche
quand on l'envoie «pénétrer» une pensionnaire
du lupanar, verra entacher son patricien honneur ! Même
sa maman Atia, qui en avait vu d'autres - y compris le métro
romain et le char de Ben Hur -, sera scandalisée par la
filiale méconduite. On le serait à moins... Un inceste.
Franchement, Tatave... ?
|
|
Chronologie d'Octavia Minor |
|
? |
— |
Naissance d'Octavia Major, fille de C. Octavius et d'Ancharia. |
69 |
— |
Naissance d'Octavia Minor, fille de C. Octavius et d'Atia. |
63 |
— |
[Octavia a 6 ans] (23 septembre) Naissance de son frère
Octave, le futur Empereur Auguste. |
? |
— |
[Octavia a ... ans] Elle épouse C. Claudius Marcellus. |
53 |
— |
[Octavia a 16 ans] César envisage de faire divorcer
Octavia de C. Claudius Marcellus pour la remarier avec Pompée. |
50 |
— |
[Octavia a 19 ans] C. Claudius Marcellus, mari d'Octavia,
consul. |
43 |
— |
[Octavia a 26 ans] (Fin) Mort d'Atia, mère d'Octavia
et d'Octavien. |
42 |
— |
[Octavia a 27 ans] Naissance de son fils C. Claudius Marcellus
- celui du fameux «Eris Marcellus» («Tu
seras Marcellus») de Virgile.
(23 octobre) Antoine et Octavien vainquent Cassius et Brutus
à Philippes. |
40 |
— |
[Octavia a 29 ans] Ayant tardivement appris les frasques
de son frère Lucius et de son épouse Fulvia
à l'occasion de la «guerre de Pérouse»,
Marc Antoine débarque en Italie avec une armée
transportée par une flotte de 200 navires (plus 300
autres de l'amiral républicain L. Domitius Ahenobarbus,
qu'il a rallié en route).
(Octobre) Paix de Brundisium entre Octavien et Antoine. Fulvia,
l'épouse d'Antoine, vient de décéder
à Sicyone de rage et de chagrin. Octavia, veuve, est
enceinte de son troisième enfant, Marcella Minor. Octavien
décide de sceller par un mariage sa réconciliation
avec Antoine. Il obtient une dérogation spéciale
du Sénat qui, pour le bien de la république,
autorise cette union avant le terme de la période de
deuil (dix mois). |
39 |
— |
[Octavia a 30 ans] (Eté) Elle rentre à Rome.
(23 septembre) Octavien fête ses 24 ans et se rase pour
la première fois : il s'était laissé
pousser la barbe en signe de deuil pour son père César.
Antoine et Octavia font voile pour Athènes. |
38 |
— |
[Octavia a 31 ans] (17 janvier) Octavien épouse
Livia.
En Sicile : infructueuse campagne d'Octavien contre Sextus
Pompée.
Octavia donne naissance à Antonia Major. |
37 |
— |
[Octavia a 32 ans] (Printemps) Marc Antoine arrive à
Tarente avec 300 vaisseaux, pour prêter main-forte à
son beau-frère Octavien contre Sextus Pompée.
Octavien ressent cette intervention comme une menace, mais
Octavia réconcilie les deux beaux-frères.
Le triumvirat, qui arrivait à son échéance,
est renouvelé pour cinq ans.
(Fin été) Marc Antoine laisse à Corcyre
Octavia enceinte d'Antonia Minor, ainsi que ses deux fils
nés de Fulvia. L'un d'eux, Anthyllus est promis à
Julia, fille d'Octavien et de Scribonia. |
35 |
— |
[Octavia a 34 ans] Elle arrive à Athènes,
conduisant à son mari Antoine, de la part de son frère
Octavien, des fonds et un renfort de 70 navires avec seulement
2.000 légionnaires (au lieu des 20.000 attendus) en
vue de son expédition contre les Parthes. C'est un
piège diplomatique qui doit mettre Antoine devant le
choix : reconnaître son allégeance envers Octavien...
ou celle de Cléopâtre (et dans ce second membre
de l'alternative, résilier de son fait la paix de Brindisium.
Antoine feint de ne pas comprendre : il accepte les troupes,
mais envoie à Octavia un message la priant de rentrer
chez elle s'occuper de sa famille. |
32 |
— |
[Octavia a 37 ans] Elle est répudiée par
Marc Antoine. |
25 |
— |
[Octavia a 44 ans] Son fils Marcellus (17 ans) épouse
Julia, fille d'Auguste et de Scribonia. |
23 |
— |
[Octavia a 46 ans] (Septembre ou octobre) Mort de Marcellus
(19 ans). |
21 |
— |
[Octavia a 48 ans] (Fin hiver 22-21) Agrippa divorce de
Marcella Major (fille d'Octavia), afin de pouvoir - pour raisons
dynastiques, toujours ! - épouser Julia (fille d'Octavien
et de Scribonia). (Marcella se remariera avec le fils
de Marc Antoine, Iullus Antonius, consul en -10, proconsul
d'Asie en -6 (?).
Julia ayant été envoyée en exil par son
père en raison de ses débauches (en -2), Iullus
fut à tort ou à raison accusé d'en avoir
été l'amant - peut-être bien parce qu'Auguste,
en mal d'héritiers mâles, souhaite voir disparaître
la rivale postérité d'Antoine.) |
15 |
— |
[Octavia a 54 ans] Sa fille Antonia Minor épouse
Drusus, fils de Livia et frère de Tibère. De
cette union naîtront : Germanicus, Livilla et l'empereur
Claude. |
11 |
— |
[Octavia a 58 ans] Mort d'Octavia. Porté par ses
gendres - Drusus, époux d'Antonia Minor, L.
Domitius Ahenobarbus (fils de l'amiral républicain),
époux d'Antonia Major, et Iullus Antonius, mari
de Marcella Major - son corps est brûlé sur le
Champ de Mars.
Ultime hommage, Auguste restaure en son nom le Portique du
Théâtre de Marcellus sur le Champ de Mars, jouxtant
le Temple d'Apollon Guérisseur dans lequel le dieu
aurait fécondé sa mère Atia. |
|
Suite… |
NOTES :
(1) A. WEIGALL, Cléopâtre,
Payot, 1952, p. 63.. - Retour texte
(2) Nous avons déjà
eu l'occasion de gloser là-dessus à propos de
Siegmund et de Sieglinde, les jumeaux Völsung des amours
desquels naîtra Siegfried, le héros de la Chanson
des Nibelungs. Anticonformiste, Richard Wagner faire dire
à Wotan
des choses absolument extraordinaires, à ce sujet. Aussi,
d'un point de vue anthropologique, Marx et Engels chamailleront-ils
quelque peu sur cette
question. - Retour texte
(3) P. COSME, Auguste, Perrin,
2005, p. 30 - citant : CICÉRON, Lettres à Atticus,
XIV, 20, 2; J. CARCOPINO, Passion et politique chez les Césars,
Paris, 1958, p. 30-56; R. ETIENNE, [Jules César,
Paris, 1997] op. cit., p. 64-65 et M. CHAUVEAU, Cléopâtre
: au delà du mythe, Paris, 1998, p. 52-53. - Retour
texte
(4) J. BENOIST-MÉCHIN, Cléopâtre
ou le rêve évanoui, Perrin, 1977. - Retour
texte
(5) Octave est ainsi nommé
depuis son adoption par César, selon l'usage établi
: le gentilice Octavius devenant un cognomen Octavianus
derrière ceux de son père adoptif Julius Cæsar.
- Retour texte
(6) Lucius Antonius, frère
de Marc Antoine. - Retour texte
(7) J. VAN OOTEGHEM, Les Cæcilii
Metelli de la république, op. cit., pp. 298-327 (v.
Bibliographie).
- Retour texte
(8) Elles restaient ouvertes lorsque
Rome était en guerre. - Retour texte
(9) En 43, 33, 31, 30, 29, 28, 27,
26, 25, 24, 23, 5 et 2 av. n.E. - Retour
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(10) La première fois en -23.
- Retour texte
(11) Elle réconciliera son
frère Octavien et son mari Antoine à plusieurs
reprises. Et en d'autres circonstances, elle protégea
de la fureur de son frère le proscrit T. Vinius, qui
s'était caché dans le coffre d'un de ses affranchis.
- Retour texte
(12) Entre nous soit dit, Atia peut
bien jouer les «Mères-la-Pudeur» : pousser
son fils dans le lit de son grand-oncle, c'est aussi de l'inceste.
Mais les mâles entre-eux, pas plus que les femelles entre-elles
ne se reproduisent. Tout est là. Logique. - Retour
texte
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