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De La Chute de l'Empire romain
à Gladiator
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De
La Chute de l'Empire romain
à Gladiator
«De commodo et de incommodo»...
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What we do in life... echoes in Eternity ! Ce
que nous faisons dans la vie résonne dans l'Eternité
! |
Dans la hiérarchie des empereurs romains fous,
dépravés et sanguinaires, Commode
vient juste après Néron
et Caligula
et précède immédiatement Domitien,
puis Héliogabale.
L'ironie du destin veut que cet empereur romain si mal nommé
ait succédé à un père - Marc
Aurèle - qui passait pour un modèle de philosophe
stoïcien. Exprès pour le contraste ?
Dans l'échelle du temps, par contre, les julio-claudiens
Caligula et Néron, et le flavien Domitien font partie de
ces «douze césars» conspués par les
Antonins usurpateurs à travers l'organe de cette mauvaise
langue de Suétone, qui d'ailleurs fut le secrétaire
de l'un d'eux (Trajan).
Quant à Héliogabale, c'est autre chose... c'est
toute la débauche d'un Orient lascif mystico-sexuel, peuplé
d'androgynes et d'eunuques de sérail... Entre ces deux
pôles se tient notre ami Commode
(161-192) dont une chronologie courte place le règne à
l'origine du «Bas Empire» (192-395 [1]).
Avec Commode, justement, s'achève la dynastie des
Antonins, que l'on nomme aussi les «Adoptés».
Chez les sages «empereurs antonins» la règle
était de se choisir un successeur parmi les collaborateurs
éprouvés et méritants. C'est Marc Aurèle
qui rompit avec cette tradition, en faveur de son fils Commode.
En fait, était-il encore un «Antonin» puisqu'à
dix-neuf ans il accéda à l'Empire par filiation
héréditaire ?
Commode, fou, cruel, dépravé ? Ne serait-il
pas plus logique en reconnaître en lui - après Domitien
et avant Héliogabale - un précurseur de ce dominat
qui allait s'imposer avec Dioclétien (2)
et continuer avec ses successeurs, les empereurs chrétiens
? Un dominat dont, en son temps, Caligula avait tenté
d'esquisser une première épure...
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Sous l'autorité de la Louve romaine,
l'empereur Commode...
(La chute de l'Empire romain) |
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I - VOIES PARALLÈLES
1. Introduction
«Après trente-cinq ans d'absence [au grand]
à l'écran, le péplum est de retour !»
Le slogan qui accompagna la sortie de Gladiator en juin
2000, faisait peu de cas des années '80 et de réalisations
aussi estimables que Caligula
et Les Antagonistes (Masada),
sans oublier, de Moi Claude,
Empereur (1977) à Anno
Domini (1984), les mini-séries TV ! En fait, la
vidéo et la télévision conjuguant leurs efforts,
les afficionados n'avaient jamais eu autant l'occasion
de voir ou revoir des péplums que ces deux dernières
décennies.
Jules César, Pompée, Crassus et Cléopâtre,
sans oublier Vercingétorix et Boadicée, avaient
même trouvé le moyen de s'égarer sur les plateaux
de Xena, la Princesse guerrière, série qui
fit un malheur aux Etats-Unis pendant cinq saisons, même
si, pour un public européen, ses aventures parurent bien
puériles.
——oOo——
Pour être resté fidèle à
la mémoire de Marc Aurèle, le général
Maximus est tombé en disgrâce et condamné
à mort par le nouvel empereur, Commode. Vendu comme esclave
à un maître de gladiateurs, il devient un champion
de l'amphithéâtre et revient à Rome, bien
décidé à se venger du despote. Après
trois semaines de distribution aux Etats-Unis, le film avait déjà
remboursé son prix de revient (103 millions de dollars).
Avec un public à 50 % féminin malgré la débauche
de violence qui éclate à l'écran, l'«effet
Russell Crowe» - le flic de L.A. Confidential - avait
frappé !
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Un nouveau contingent d'esclaves voués
à la boucherie vient d'arriver à Zucchabar
(Gladiator) |
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Gladiator
empruntait largement à Spartacus (1960) et, surtout,
à La Chute de l'Empire romain (1964). Pour ce dernier
film, le producteur Samuel Bronston s'était ruiné
à reconstituer le Forum romain tel que nous le connaissons
le mieux - celui du IVe s. -, si bien qu'après que l'Américain
eut mis la clé sous le paillasson, le Gouvernement espagnol
en fit une attraction touristique. Ce décor était
encore debout en 1966 quand Richard Lester vint y tourner Le
Forum en folie. |
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Dans le Spartacus de
S. Kubrick, les tags de couleur servent à
indiquer les parties vulnérables du corps : les rouges
sont mortels; les jaunes mettent hors de combat; les bleus
paralysent. Dans Gladiator, la marque de couleur
a une autre fonction : elle distingue les éléments
médiocres de ceux qui ont du mordant... |
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Ridley Scott, au contraire, s'est offert
Rome à relativement bon marché grâce aux images
de synthèse - le miracle de l'infographie ! On aimerait préciser
qu'en axant tout sur la reconstitution du Forum, en 1964 Bronston
sous-tendait un propos politique en rapport avec le dégel
des relations Est-Ouest. Tandis que Ridley Scott, dans son remake,
mettra plutôt l'accent sur le Colisée et ce qu'il représente
encore pour nous : soit une réflexion philosophique sur le
rapport entre le pouvoir et le spectacle. |
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2.
Deux films
2.1. Gladiator
au fil du kaléidoscope
Avec Gladiator, la caméra plonge dans un passé
oublié. Avant de tourner le film, le pauvre Joaquin Phoenix
- interprète de l'empereur Commode - n'avait, paraît-il,
jamais entendu parler de Rome et espérait garder ses «Nike»
sur le plateau ! Un passé oublié, fantasmatique,
rêvé. Celui de cette antiquité romaine qu'au
XIXe s., les maîtres de la «peinture archéologique»
- les Gérôme, Alma-Tadema et autres Chassériau
- avaient tenté de retrouver.
D'emblée Ridley Scott et ses collaborateurs artistiques
vont essayer d'en reconstituer la cruauté et la barbarie
avec, pour mettre le spectateur en condition, une première
scène-choc : la bataille contre les Germains. On y verra
les légionnaires romains engoncés dans des panoplies
du IIe s. de n.E., plus médiévales qu'académiques
: oublions les cuisses dénudées et bronzées
jaillissant du rouge écarlate des tuniques dans les péplums
italo-américains des Sixties.
Etoffes sombres ou rouille, manches longues, pantalons de bure,
écharpes effilochées, silhouettes trapues bardées
de plaques de fer. Même les casques
évoquent davantage le XVIIe s. et la guerre civile anglaise
de Cromwell. Nous sommes en Germanie, dans la gothique cathédrale
d'une sombre et inquiétante forêt. Un petit parfum
d'Apocalypse Now dans l'air frisquet du matin.
— Est-ce que tu sens
? — Quoi ?
COLONEL KILGORE (avec exaltation) : —
Le napalm, Fils ! (Satisfait :) Y a rien qui sente
bon comme ce truc-là. J'aime l'odeur du napalm au petit
matin. (Nostalgique :) Une fois, on avait lâché
une chiée de bombes. Arrosé pendant douze heures
durant. Et quand on est allé voir, on n'y a pas trouvé
un macchab de Viêt. Y en avait plus un seul. (Avec
ravissement :) Ca embaumait ! (Rayonnant :) Cette
essence, ça sentait bon. La colline sentait. Ca fleurait...
la victoire !
(Prophétique - mi-amer, mi-confiant :) Un beau jour,
la guerre finira... |
[Apocalypse
Now, VF] |
Une terre calcinée, napalmisée, au noir de laquelle
se superposera, à la tombée du soir, le blanc linceul
de la neige. Le feu a purifié et la neige a enseveli, effacé
le vieux monde. Sur cette page redevenue vierge, Ridley Scott
va en écrire une nouvelle, un palimpseste. La page d'un
Marc Aurèle qui veut rétablir la république
- ce qui certainement correspond davantage à une aspiration
contemporaine qu'à une réalité historique
précise (en 2000, Bush jr est élu président
au terme d'élections dont la conduite fut plus que discutable;
depuis nous savons où cela mena).
Mais, en bon stoïcien, Marc Aurèle savait faire la
part des choses entre l'aimable philosophie qui guidait sa vie
personnelle, et les réalités du pouvoir qui le contraigni-rent
à vingt-et-une années de guerre pour un règne
de 25 ans.
Cette bataille est spectaculaire et prenante (même si,
sur certains détails, militairement
discutables), dans la fulgurance des effets pyrotechniques
(l'«effet Pompéi»)
et la brutalité des corps à corps. Une fois de plus,
le général Maximus aura fait preuve de ses talents.
Maximus, le général préféré
de l'empereur Marc Aurèle, le commandant des Légions
«Felix», dont l'emblème est un félin,
n'aspire qu'à retourner sur ses terres, moissonner ses
champs. Cette terre, il l'aime, il la hume, la pétrit entre
ses doigts, s'en frotte les paumes avant chaque bataille décisive.
Avant d'empoigner le glaive. Ense et arato, comme aurait
dit un certain maréchal Bugeaud. Des généraux
pareils, Rome n'en avait sans doute plus guère produit
depuis les temps fabuleux de Cincinnatus et de Camille. Aux temps
glorieux de la république...
Puis arrive le fourgon princier, une espèce
de «command car» blindé (enfant, j'ai eu à
peu près le même, version kaki, en Dinky Toys). Commode
et Lucilla, donc. Un peu de féminité. Des étoffes
colorées, très XIXe s. puisque c'est Alma-Tadema
(1836-1912) qui a inspiré les costumiers. Une ambition
déçue aussi, celle du prince Commode, qui n'a pas
les vertus attendues par son philosophe de père (sagesse,
justice, force d'âme, tempérance), mais cultive plutôt
: l'ambition qui tend au perfectionnisme, l'ingéniosité,
le courage... mais pas sur les champs de bataille (!), le dévouement
envers sa famille, envers son père...
L'amour de sa famille, hum ! Il compense la froideur que lui témoigne
son père (3)
en reportant toute sa tendresse sur sa sur Lucilla, qu'il
poursuit d'une passion incestueuse.
Il ne se laissera pas spolier !
... Et c'est la déchéance du général,
qui néanmoins réussit à fausser compagnie
à ses bourreaux dans une exhibition d'arts martiaux digne
des meilleurs films de sabre de Hong Kong. On aimerait quand même
savoir comment Maximus, tenant à peines mains la lame de
sa spatha par la partie la plus tranchante, affûtée
comme un rasoir, s'y prend pour l'enfoncer dans la gorge du prétorien
qui, derrière lui, s'apprêtait à lui rompre
le mlle épinière. Ses doigts ensanglantés
laissent entendre que ce ne fut pas sans se faire quelques coupures,
mais selon nous il aurait dû y laisser tous ses doigts.
Enfin, c'est le propre d'un swashbuckler d'accomplir des
exploits hors du commun. Pour l'anecdote, Russell Crowe se plaindra
néanmoins de s'être payé une déchirure
musculaire au cours du tournage de certaine scène d'action.
Général respecté, ami de l'Empereur dans
les brumeuses terres du nord, Maximus, une fois descendu sous
l'implacable soleil de l'Afrique, n'est plus rien. Rien, sinon
un esclave dont la vie a moins de valeur que celle d'une bête
fauve dévorée par les tiques.
Pour le divertissement de la populace locale, il s'y révélera
être une talentueuse machine à tuer. D'emblée
la brutalité s'installe quand, à peine sorti de
l'obscur réduit où il était enfermé,
à peine posé le pied sur le sable éblouissant
de l'arène de Zucchabar, un gladiateur enchaîné
a la face défoncée par la boule d'acier hérissée
de pointes d'un fléau d'arme. Le sang gicle à travers
l'écran et - à la première vision du film
-, l'auteur de ces lignes eut bien l'impression que des fragments
de cervelle lui étaient tombés sur les genoux. A
la première vision, bien sûr. Après, l'impression
s'estompe. On s'habitue. Comme le peuple de Rome, blasé
et jamais rassasié...
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Gladiator n'est pas l'uvre d'un
archéologue mais d'un peintre, Ridley Scott. En témoigne
le sanglant éclairage du marché aux laines
que doivent traverser les esclaves voués à
la mort... |
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Pour Gladiator,
le story-boarder Sylvain Despretz avait dessiné
des panoplies de gladiateur tout-à-fait étonnantes,
d'une sauvagerie baroque, totalement heroic fantasy. Il
en a un peu subsisté à l'écran. Le gladiateur
au fléau (4)
porte un casque samnite, mais aussi une cuirasse inadéquate.
Un autre maniant un trident de rétiaire... amélioré,
mais pas de filet, porte un casque tout droit sorti d'Excalibur.
Un troisième a revêtu en casque une dépouille
de taureau qui semble quelque peu putréfiée. Hallucinant
minotaure ! Sans doute pas du plus pratique pour se battre, mais
soit ! Ridley Scott n'a que faire des références
classiques, des répertoires cataloguant les armaturæ,
des rituels réglant les munera comme la pompa,
le défilé et la présentation des combattants
et de leurs armes. Ni des règles codifiant les duels. Son
intention avouée est de ne pas faire un film archéologique, mais un ensemble plausible. Nous sommes à Zucchabar, dans une province africaine de l'Empire (4bis) .
(l'image arabisée des Berbères ici donnée
est, du reste, un cliché éculé qui a déjà
suscité polémique sur le présent site).
En cette lointaine province, les règles d'engagement étaient-elles
les mêmes qu'à Rome ? En fait, ces esclaves supposés
être des combattants - on les a vus s'entraîner avec
Hagen - sont là pour être massacrés purement
et simplement par des gladiateurs surarmés. De vrais professionnels,
eux. Il nous semble que le réalisateur a mixé le
massacre de condamnés à mort de l'heure
méridienne (5),
avec les duels proprement dits, qui ont lieu un peu plus tard
dans l'après-midi, et qui sont le plat de résistance
des jeux.
Maximus va faire voir à ces impressionnants matamores que
rien ne vaut le sang froid et la technique du légionnaire
vétéran. |
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Après avoir étonné
les ploucs de provinciaux, un aussi talentueux technicien de la
mort ne pouvait qu'aller à Rome, montrer son savoir-faire
à 70.000 «vrais connaisseurs» !
Un miracle de l'infographie dresse devant nos yeux ce fameux Colisée
qui, a partir d'ici, va disputer la vedette à Russell Crowe.
C'était-là le point de départ du film : les
producteurs n'avaient pas soumis à Ridley Scott un scénario
de film, mais une simple reproduction de la toile de Jean Léon
Gérôme, Pollice Verso. Tout y est : les couleurs,
les éclairages, les rais de lumière filtrant entre
les velaria. A se demander si les gens de Mill Film n'ont
pas purement et simplement scanné la toile de Gérôme
! Peintre de formation, Ridley Scott se considère comme
un minimaliste au niveau des dialogues. «Je fais des
films, pas du théâtre»(6).
C'est pourquoi Russell Crowe a le verbe sobre («Ils ont
dit non !»). Scott fonctionne automatiquement
en termes visuels, et l'image du Colisée explose à
l'écran. Somptueuse.
Il ne fait pas non plus d'épigraphie.
Au fronton de l'école des gladiateurs, on peut lire en
latin vicieux l'inscription : «Locus [ou ludus ?] magnus
gladiatorus» («Lieu [ou école] des gladiateurs»),
mais à gladiatorus (sic) le génitif pluriel
gladiatorum aurait été préférable,
relève Claude Aziza dans L'Histoire, n° 244. La
caméra ne s'attarde guère sur ces inscriptions et
nous laisse rarement l'occasion de les lire complètes (ainsi
un bref PRIMVM SCV[TVM] (?), qui pourrait être un grade
analogue à primus palus). C'est ici que la touche
«pause» du lecteur DVD s'avère précieuse.
Plus loin, une sorte d'arc qui semble être la porte d'entrée
du ludus porte l'inscription Ques quem vicerit occidat
(7).
Et Michel Dubuisson
de noter qu'«il reste quelques erreurs (le fameux «morituri»
apparaît deux fois, mais sans doute est-il indéracinable...)
et quelques imprécisions (quitte à fabriquer une
inscription amusante, ut Roma cadit ita orbis terræ,
autant le faire en latin correct et dire terrarum...).»
Nous évoquions les tissus des élégantes
de la Belle-Epoque. Lucilla-Connie Nielsen, quant à elle,
sort littéralement d'une toile d'Alma-Tadema (Au berceau
d'Aphrodite (1908), Du Colisée (1896), etc.).
Quand à Russell Crowe, c'est avec un bien curieux casque
Art Déco qu'il pénètre dans l'arène,
beau comme la calandre d'une Cadillac. Le casque hérissé
de pointes lui fait un profil de loup, avec ses paragnathides
qui s'avancent comme des crocs. Mais le «loup» n'est-il
pas un masque ? Quel est donc le visage qui se cache derrière
ce masque, qui est ce personnage qui a perdu jusqu'à son
nom, et qu'on ne connaît plus que sous ce sobriquet d'«Espagnol»
?
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Russell Crowe, «l'Espagnol», et
son étonnant casque Art Déco, beau comme la
calandre nickelée d'une Cadillac |
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Par la référence à
l'Art Déco, nous venons insensiblement d'encore remonter
le temps de quelques décennies.
L'«Espagnol»
et ses camarades combattent en catervaires (gladiateurs qui se
battent en groupe contre un autre groupe). C'est assez rare, au
cinéma, de montrer le héros gladiateur combattant
au sein d'un groupe (8).
Sans doute était-ce l'occasion idéale pour montrer
sa capacité fédératrice. D'une demi-douzaine
de brutes individualistes qui luttent pour rester en vie, il va
faire un groupe uni. Cette soudure, il l'improvise dans l'urgence
: «L'un de vous a-t-il servi dans l'armée ? -
Oui, moi ! J'étais avec toi à Vindobona»,
répond une voix. Vindobona. Vienne, où est mort
Marc Aurèle. Curieux, car à ce moment l'«Espagnol»
n'a pas encore révélé son identité
à ses camarades de misère. Passons.
Les affreux mercenaires des «Carthaginois», que tout
Rome espère voir être détruits, portent des
cottes de maille et des boucliers bien romains; mais ils sont
coiffés de casques scandinaves ou sarrasins. Rien qui ressemble
à ceux d'une armatura (CLICK
& CLICK) connue.
Face à eux, les «gentils» romains. Des négresses
tirant de l'arc comme des Amazones, montées sur des chars
à faux. Elles utilisent également des arbalètes
à répétition, une «trouvaille»
de Ridley Scott. Leur féminité est mise en relief
par des cuirasses de bronze galbant leurs seins arrogants. Pas
très romain tout ça, mais - quelque part - ces forteresses
roulantes qui tournent autour de Maximus et des «Carthaginois»
comme les Peaux-rouges autour du lager des pionniers, semblent
rappeler le «Magic Dragon» (9)
de la guerre du Viêt-nam, même si leur puissance de
feu n'est en rien comparable. On raconte que la colossale puissance
de feu de ces mitrailleuses frappait les combattants vietcongs
d'une terreur superstitieuse. Mais Maximus en a vu d'autres, il
organise ses hommes en colonnes et inflige une solide raclée
à ces hachoirs roulants.
Contre la logique de l'Histoire, les «Carthaginois»
venaient de vaincre les «Romains» dans la plaine de
Zama. Bon enfant, Commode s'en amuse. Mais bientôt le maître
de Rome ne rira plus.
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Rome. Les premières
images dans le film l'ont révélée comme un
nouveau Nuremberg,
vaste esplanade décolorisée, hommage au cinéma
de Leni Riefenstahl (Le Triomphe de la Volonté), la
cinéaste du IIIe Reich. Là règne Commode, avec
l'aide de ses prétoriens tout de noir vêtus, rehaussé
de violet. L'allusion est transparente (on croit savoir que les
prétoriens, en réalité, portaient du bleu-pourpre).
Dans son souverain mépris de la vie humaine, Rome est une
machine à produire des cadavres désarticulés,
dont le sable de l'arène boit avidement le sang sous les
cris enthousiastes de la foule. Son pouvoir totalitaire, Commode
l'exerce à travers le spectacle. Un spectacle qui génère
l'hystérie comme dans ces grands-messes nationales-socialistes
orchestrées par Albert Speer dans des cathédrales
aux colonnes de lumière de huit mille mètres de haut
(10).
Les jeux du cirque antique. Notre télévision quotidienne.
Le pouvoir des médias. Homme de spectacle, Ridley Scott serait-il
en train de faire son autocritique ? |
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2.2.
La Chute de l'Empire romain au fil du kaléidoscope
A notre première vision de Gladiator, passées
les époustouflantes images de la bataille contre les Germains,
les premières cinquante minutes du film de Ridley Scott
nous avaient passablement irrité. Les allusions visuelles
- euphémisme - à Spartacus et la trame de
La chute de l'Empire romain étaient tellement évidentes
! Ainsi, par exemple, la scène du peinturlurage des candidats
gladiateurs. Dans Spartacus, les couleurs peintes sur le
corps des gladiateurs à l'entraînement indiquaient
les points faibles de l'adversaire; la même scène
se retrouve dans Gladiator, où cette fois elle renvoie
à un classement en fonction des aptitudes (11)
!
«En grand faiseur d'images qu'il a[vait] été,
Scott expérimente des effets d'obturation saisissants,
mélangeant caméra 35 et nouveau format numérique
(expérience qu'il poussera encore plus loin dans La
Chute du Faucon Noir)», notera Sébastien de
Sainte Croix (Ecranlarge). Néanmoins les décevants
flous et ralentissements «artistiques» qui clôturaient
la bataille dans la forêt, les surimpressions et les virages
chromatiques des plans oniriques nous cueillaient à froid.
Sans oublier les déclarations de Ridley Scott dans la presse,
où il affirmait avoir réinventé un genre
cinématographique oublié depuis trente-cinq ans...
Prétendait-il barrer d'un simple trait notre mémoire
cinéphilique ?
Revenons en 1964 et à La chute de l'Empire romain
d'Anthony Mann.
Dans sa forteresse de Vindobona (Vienne, en
Autriche) sur le Danube, Marc Aurèle va bientôt mourir.
Il est entouré de sa fille aimante, Lucilla - qu'on ne
sait pourquoi la VF a rebaptisée «Antonia»
-, et de son tribun de général (sic), Gaius
Livius Metellus. Les jeunes gens s'aiment, mais Marc Aurèle
exige d'eux de nouveaux sacrifices pour la grandeur de Rome et
la préservation de l'Empire. Lucilla devra épouser
Sohamus, roi d'Arménie, afin de garantir l'Orient contre
la menace des Parthes. Et Livius doit accepter le fardeau de lui
succéder à la tête de l'Empire, car son fils
Commode - cruel et dissipé - n'est de toute évidence
pas à la hauteur. |
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Le quartier général de Marc
Aurèle, à Vindobona (Vienne, en Autriche)
(La chute de l'Empire romain) |
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Arrivent à grands renforts
de trompettes Commode et une troupe de gladiateurs, levés
en renforts des légions romaines. Retrouvailles des amis
d'enfance, Commode et Livius, dont les chars roulent de concert,
avant de fraternellement s'enivrer (scène qui rappelle
les retrouvailles de Messala et Ben Hur, dans le film de Wyler,
et laisse augurer de la suite). Cette scène-là,
Stephen Boyd la connaît par cur, sauf que maintenant
il a troqué les cothurnes du «méchant»
pour celles du «gentil».
Puis c'est la convocation des délégués de
toutes les provinces de l'Empire, et le discours
sur sa grandeur fédérative, gage de paix. La Paix
Romaine. La Pax Romana. Ou si vous voulez la Pax Americana.
Car il ne reste plus au monde que les Barbares de l'Est - les
Parthes - et, surtout, ceux du Nord-Est : les Marcomans. Les Barbares
d'au-delà du Danube. L'Union Soviétique (12)
tapie derrière son Rideau de Fer. Comment les convaincre,
ces Popovs, d'adopter le Roman Way of Life et d'enfin se
conduire en personnes civilisées ?
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La chute de l'Empire romain |
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Légionnaires et gladiateurs
s'engagent dans la sombre forêt germanique. Hélas,
les gladiateurs - s'ils sont prêts à mourir en pleine
gloire, au centre de l'arène éclaboussée
de soleil, sous les vivats de la foule - ne sont pas pour autant
des soldats endurcis, de ceux qui acceptent sans rechigner privations,
marches et contre-marches, et consentent à une mort obscure
dans la boue ou la neige. Chargés de jouer le rôle
de la chèvre, les mercenaires de Commode laissent s'échapper
le loup Ballomar, et il s'en faut de peu que Livius ne réussisse
à sauver l'armée.
Le général ordonne la décimation des lâches,
ce qui provoque l'irritation de l'arrogant Commode. L'amitié
qu'il éprouve pour Livius se transforme en haine, lorsque
celui-ci lui fait loyalement part des intentions de l'Empereur
à leur sujet. Les deux hommes se défient dans une
course de chars le long de ravins escarpés, sur la piste
enneigée à travers la forêt - et finissent
par en venir aux mains.
Voyant venir le vent, les amis de Commode décident de
passer à l'action. L'un d'eux, l'haruspice aveugle Cléandre,
partage une pomme avec Marc Aurèle, et la découpe
sous ses yeux. Mais il y a du poison sur un côté
de la lame, celui qui est en contact avec la moitié offerte
à l'Empereur...
Marc Aurèle meurt en prononçant le nom de Livius,
mais c'est Commode qui monte sur le trône acclamé
par le modeste Livius, lequel désire éviter la crise
politique.
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Les giboulées de mars aux funérailles
de Marc Aurèle (La chute de l'Empire romain) |
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De son côté, le fidèle
conseiller de Marc Aurèle, l'affranchi grec Timonidès
réussit à convaincre les Barbares de devenir les
amis de Rome. Tout le monde le croit stoïcien, mais il est
secrètement chrétien. Son stoïcisme lui sera
toutefois bien utile lorsque pour éprouver la puissance
de son dieu, le chef germain Ballomar
lui brûlera la main avec un tison. Convaincu de la supériorité
morale du philosophe inspiré par son dieu romain, le barbare
renonce à adorer Wotan et vient installer ses pénates
dans le nord de l'Italie, à Ravenne.
Mais la révolte gronde dans les provinces d'Orient. L'Arménien
Sohamus s'est allié aux Parthes. Devenu généralissime
des légions romaines par la volonté de Commode,
qui a apprécié sa soumission, Livius marche contre
eux. Il tue Sohamus en combat singulier et récupère
Lucilla (toujours ça que les Boches n'auront pas !). Mais
à Rome, Commode, qui croit entendre rire les dieux, sombre
dans son délire paranoïaque. Il voit des ennemis partout.
Même le paisible village lète de Ballomar
considéré comme suspect, est exterminé. La
répression est telle que Livius, écuré,
finit par se joindre aux révoltés et maintenant
marche à leur tête contre Rome. |
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Commode circonvient les proconsuls rebelles
(La chute de l'Empire romain) |
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Aux portes de l'Urbs, les
agents de Commode distribuent de l'or par chariots entiers aux
légionnaires rebelles. Les soldats livrent leurs chefs
à Commode, lequel se fait à présent adorer
comme un dieu. L'affaire se réglera sur le Forum, où
l'on s'apprête à brûler vifs Lucilla et des
prisonniers barbares. Le Forum, traditionnel centre du débat
politique, à Rome ! Celui du film d'Anthony Mann est particulièrement
réussi, mais les décorateurs ont reconstitué
en staff celui du IVe s. de n.E. - inspiré de la maquette
d'Italo Gismondi (1937) qui se trouve au Musée de la Civilisation
romaine, à Rome (E.U.R.),(13)
- et le spectateur attentif identifie sans peine la basilique
Julia, les Rostres, mais aussi l'arc de Septime Sévère
qui ne sera construit là que dix ans plus tard, etc.
On y a juste rajouté
une gigantesque main
de bronze, dressée comme pour un salut fasciste, et
par où apparaît le nouveau «dieu» des
Romains qui s'était dissimulé à l'intérieur.
Comme des gladiateurs, Livius et Commode s'affronteront en duel,
dans un carré (un cercle, dans Gladiator) délimité
par des porteurs de boucliers. Réaffirmation du propos
des auteurs : le carré de la version 1964 c'est le Forum
en réduction, lieu des affrontements politiques. Le cercle
de la version 2000 est à l'image du cirque, le lieu de
la confrontation médiatique, le lieu où l'on meurt
«en direct» sous les yeux de la foule. Le beau Livius
finit par tuer l'empereur dément, et a juste de temps de
libérer de ses chaînes la belle Livia; les autres
barbares peuvent périr dans les flammes du bûcher
allumé par Commode. Happy End.
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La chute de l'Empire romain
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A trente-cinq ans
d'écart
Trente-cinq ans plus tard, Maximus, le héros de Gladiator,
aura moins de chance, ne survivant à Commode que quelques
instants. Mais c'est l'époque qui veut ça ! Le film
produit par Samuel Bronston invitait clairement l'Est à abandonner
le modèle stalinien, pour adhérer à l'économie
de marché capitaliste. Consommez romain. Selon Claude Aziza
(14),
le coscénariste Ben Barzman - proche du Parti communiste
- nourrissait de grands espoirs de la nouvelle ère khrouchtchévienne.
Mais en 2000, les Golden Sixties semblent appartenir à
une galaxie fort lointaine. On a enfin intégré les
«Barbares» dans le Roman Way of Life. Tchernobyl
a explosé, le Mur de Berlin s'est effondré, les pays
ex-membres du Pacte de Varsovie ont intégré l'Otan
et même l'Union européenne. Toutefois, les sous-marins
nucléaires ex-soviétiques pourrissent à Mourmansk
ou à Vladivostok, quand ils n'oublient pas de remonter à
la surface; et les terroristes de tout poil négocient des
ogives atomiques avec la mafia russe qui est partout... |
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2.3.
Interlude : les épigones...
C'est le propre du cinéma
italien de chercher à profiter du lancement publicitaire
des grandes machineries américaines pour placer quelques
«produits» de série tournés parallèlement.
Ainsi, autour de la superproduction de S. Bronston et A. Mann,
les sixties vont, dans la Péninsule, inspirer
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Ursus le Rebelle (Ursus, il Gladiatore ribelle),
Domenico Paolella, 1962; |
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La fureur des gladiateurs (I due gladiatori), Mario
Caiano, 1964; |
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Centurions contre gladiateurs / Le Jour de la vengeance
(Una spada per l'Impero), Sergio Grieco, 1965. |
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Ursus le Rebelle
Dans Ursus le Rebelle, le sénateur Emilio
Leto (Gianni Santuccio) et son fils Settimo (Carlo Delmi)
complotent contre Commode et, accessoirement, protègent
des esclaves barbares - en l'occurrence le gladiateur Ursus (Dan
Vadis) et sa fiancée Armina. Armina est esclave chez Leto,
et, bien sûr, est convoitée par Commode (le culturiste
Alan Steel). Jalouse pour son couple, Marcia,
l'«épouse» de l'empereur, leur vient en aide
afin qu'ils s'éloignent. L'empereur doit être poignardé
pendant son sommeil. Le complot de Leto échoue et le sénateur
est jeté en prison. Ursus combat dans l'arène contre
Commode, dont il avait parfait l'entraînement. Il finira
par tuer le tyran et avec l'aide de Settimo la paix reviendra
sur le Danube.
Il y a au moins ceci d'historique : Commode fut effectivement
tué par son entraîneur, qui ne s'appelait pas Ursus,
mais Narcisse. Mais
Narcisse étrangla l'empereur dans son lit, au lieu de le
tuer dans l'arène.
Centurions contre gladiateurs
Le consul Marcus, accompagné de son ami Leto
(Renato Rossini), réchappe à une désastreuse
expédition contre les barbares du chef Avale qui a pris
et pillé la ville de Tarvisium. Commode (Enzo Tarascio)
convoite pour sa consommation personnelle une jeune fille qu'a
sauvé Marcus etc. Marcia,
qui a pris celle-ci en pitié, prépare une révolte
de concert avec Marcus. Commode persécute les Chrétiens
et fait crucifier le pape Calliste ou Calixte [Sixte],
quand les légions reviennent de Germanie.
On y retrouve les personnages - d'ailleurs historiques - de
Marcia, Cléandre, Lucilla et Pertinax... ainsi que de l'évêque
de Rome, Sixte (condamné aux mines en Sardaigne par un
magistrat, pas à la crucifixion, mais gracié par
l'empereur à la demande de Marcia).
En somme, ce petit film sans prétention est souvent plus
«historique» que la superproduction américaine,
puisqu'il fait davantage appel à des personnages
connus.
La fureur des gladiateurs
Commode (Mimmo Palmara) a un frère jumeau, Lucio Crasso
(Richard Harrison) qui combat en Gaule. Le sénateur Tarruntio
(Gianni Solaro) - qui prépare l'avènement de Pertinax
(Mirko Ellis) avec la complicité du général
Horace Cratico, commandant de la légion de Cilicie - révèle
au jeune centurion qui il est réellement. Révolte
populaire et duel dans l'arène entre les deux frères;
Lucio tue Commode.
Commode avait sacrifié son fidèle préfet
du prétoire Cléandre
(Piero Lulli) à la colère populaire, mais son successeur
Leto (Alberto Farnese)
organise la répression pour venger la mort de l'empereur.
Lucio le tue aussi, mais ne règnera que deux jours (le
temps de tout remettre en ordre dans l'empire (sic)), pour
céder sa place à Pertinax.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que dans ce film Lætus
n'a pas exactement le rôle qui fut le sien dans la chute
de l'empereur-gladiateur. Mais, par ailleurs, il est tout-à-fait
exact que Commode eut un jumeau, T. Aurelius Fulvus Antoninus,
qui décéda à l'âge de quatre ans. Libre
au scénariste d'imaginer une substitution d'enfant, selon
la bonne vieille ficelle du roman populaire.
Les derniers jours d'un Empire
L'idée de la chute de l'Empire romain affleure encore dans
un quatrième film, dont l'action se situe, semble-t-il,
sous Valens, Les derniers jours d'un Empire (CLICK
& CLICK)
(Il crollo di Roma, 1965). Son réalisateur, Anthony
Dawson (pseudonyme d'Antonio Margheriti), était un spécialiste
italien des effets spéciaux, aussi mettra-t-il tout son
soin à réaliser une maquette du Colisée qui
s'effondre suite à un tremblement de terre.
C'était une maquette, heureusement, et comme le Veau d'Or
le Colisée est toujours debout, pour la plus grande joie
des touristes... et de Ridley Scott qui en fera le principal personnage
de Gladiator (2000), opérant ainsi un remarqué
retour du péplum.
Le film de Ridley Scott va en effet réactualiser le sujet
de La chute de l'Empire romain, mené cette fois
avec tout le brio de la technologie infographique.
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Suite… |
NOTES :
(1) En 395, Théodose
scinda l'Empire romain en deux entités administratives
: l'Empire romain d'Occident avec à sa tête son
fils Honorius,
et l'Empire romain d'Orient avec pour empereur son autre fils
Arcadius. - Retour texte
(2) Une chronologie longue plus traditionnelle
fait démarrer le «Bas Empire» justement avec
l'avènement de Dioclétien
en 284. On préfère aujourd'hui parler d'«Antiquité
tardive», plutôt que Bas Empire (284-476), synonyme
de décadence alors qu'il ne fut qu'une période
de mutations. - Retour texte
(3) Le film ne le dit pas, mais Commode
avait eu un frère jumeau, décédé
à l'âge de quatre ans. On sait que cette absence
est très perturbante pour le survivant et peut avoir
parfois des conséquences catastrophiques sur sa personnalité.
- Retour texte
(4) Le fléau d'arme est une
arme médiévale, inconnue des gladiateurs et des
légionnaires romains. - Retour texte
(4bis) Succabar (Sugabaritum Municipium), est l'actuelle Miliana en Algérie dans la vallée du Chélif, au sud de Rusucurru et à l'ouest de Tubusupte. Donc une ville de l'intérieur de la Mauritanie Césarienne (ou occidentale) - dont la capitale était Cherchell [Iol ou Caesarea, la patrie du roi Juba qui épousera Cléopâtre Séléné, fille de Marc Antoine et de Cléopâtre VII]. Dans l'Antiquité, Jughurta y trouvera refuge, tout comme au XIXe s. l'émir Abdelkader. - Retour texte
(5) En fait, tout le monde à
Zucchabar ignore qui est réellement Maximus, général
en disgrâce condamné à mort par l'empereur
Commode. Pour son propriétaire Proximo, il est un simple
esclave razzié par des trafiquants locaux - donc, certes
pas un condamné à mort, mais un gladiateur qui
représente une certaine valeur marchande.
Envoyer des «gladiateurs» enchaînés,
même considérés comme médiocres,
se faire massacrer par des «pros» suréquipés
est non seulement contre-productif, mais relève d'une
procédure tout-à-fait illégale ! - Retour
texte
(6) Ciné-Live, n° 36,
p. 58. - Retour texte
(7) Photo dans Science & Vie-Junior,
n° 130, juillet 2000, pp. 54-55. - Retour
texte
(8) En fait, le catervarius
(de caterva, «troupe», «bande»)
est-il réellement un gladiateur, lequel par définition
pratique le combat singulier sous l'il attentif d'un doctor,
et selon des règles d'escrime très codifiées
? - Retour texte
(9) Le Gunship AC-47 «Spooky»,
équipé sur son flanc gauche de trois miniguns
tirant chacun de 2.000 à 6.000 coups à la minute.
En trois secondes d'arrosage, le «Dragon Magique»
plaçait 10 projectiles par mètre carré
dans une surface de la dimension d'un terrain de football.-
Retour texte
(10) Cent cinquante projecteurs de
DCA, à Nuremberg. - Retour texte
(11) Cl. AZIZA, L'événement
du jeudi, n° 31, 15-21 juin 2000, p. 22. - Retour
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(12) N'oublions pas que le producteur
Samuel Bronson est d'origine russe. - Retour
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(13) Cf. M. ÉLOY, «Architecture
et péplum. La cité antique, ou Le pouvoir de l'imaginaire»,
in «Architecture et cinéma», CinémAction,
n° 75, 2e trim. 1995, et M. ÉLOY, «La vision critique
du péplum : le problème de la reconstitution»,
in «Revivre le passé grâce à l'archéologie
/ L'archéologie expérimentale», Les dossiers
d'archéologie, n° 216, Faton éd., septembre
1996. - Retour texte
(14) Claude Aziza in «Requiem»,
dans l'édition en coffret 3 DVD : Le Cid / La
chute de l'Empire romain / Anthony Mann (bonus). - Retour
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